Contribution a l’étude des produits forestiers de cueillette (PFC)

Si, pendant longtemps, on considéré l’environnement comme un sujet plutôt accessoire n’intéressant qu’une poignée d’amoureux de la nature, cette époque est désormais révolue. Aujourd’hui, il est évident que environnement est l’affaire de tous, car on ne saurait le dissocier du monde dans lequel nous vivons et dont dépend notre survie, il a un incident sur tous les aspects de notre existence qu’il s’agisse de santé, de sécurité ou encore de qualité de vie. En effet, les rapports entre l’homme et l’environnement sont très complexes et évoluent constamment dans le temps. Ainsi, des formes de vie primitives au modernisme en passant par le traditionalisme différentes métamorphoses se sont opérées sur le milieu . Au cours des dernières décennies, il est devenu manifeste que l’environnement est gravement menacé par les activités humaines, à l’origine, notamment, de la surexploitation des ressources naturelles. C’est ainsi que, le Sénégal, comme tous les pays sahéliens, connaît une dégradation avancée de son milieu naturel qui se traduit par un accroissement du domaine sahélien.

En plus, l’érosion des sols a entraîné une baisse des rendements, on note un accroissement rapide de population avec comme conséquences un fort taux d’urbanisation, une pauvreté accrue, la dégradation du cadre de vie, la précarité alimentaire. Située dans le centre ouest du pays, la région de Kaolack, jadis très boisée souffre actuellement de la disparition de plus en plus visible de ses ressources végétales. En effet, la gestion des forêts y a été depuis toujours valorisée surtout au regard de leurs potentialités ligneuses, avec souvent pour conséquence la surexploitation de cette ressource au mépris de l’écosystème dans la diversité qu’elle offre, particulièrement en ce qui concerne les produits forestiers non ligneux. Ces derniers ont en effet bénéficié de peu d’attention dans la définition des politiques et stratégie de développement forestier. Cependant, vu la situation de dégradation des systèmes de production, la baisse des revenus dans le monde rural, le taux de ruraux vivant en dessous du seuil de pauvreté et les changements dans les habitudes alimentaires de plus en plus visibles en ville, n’est il pas urgent pour que les responsables politiques comme forestiers lui accordent plus d’attention ?

Le Sénégal connaît depuis plusieurs années divers bouleversements d’ordre environnemental tels que déficit pluviométrique, désertification, sécheresse, dégradation des ressources naturelles mais aussi d’ordre politique et socio-économique (pauvreté, exode rural…) En effet, les questions liées à l’environnement se perçoivent de plus en plus en termes de déséquilibre entre les ressources naturelles disponibles d’une part et, de l’autre, le besoin pressant des populations en croissance rapide en quête d’une amélioration générale de leur condition de vie.

Jadis très boisée la région de Kaolack subit depuis plusieurs décennies une «désertification » liée essentiellement à l’accroissement de la population et des superficies cultivables. En effet, l’introduction des cultures de rente dans cette zone plus connue sous l’appellation de Bassin arachidier, a entraîné une pression humaine très importante sur les ressources naturelles de la région provoquant ainsi la disparition ou la réduction considérable des ressources végétales de la région. A juste titre SARR. J ;(2007) dit que : le bassin arachidier sénégalais a été pendant longtemps le poumon de l’économie nationale avec le développement de la culture de l’arachide dans un système agraire traditionnel stable.

LE CHOIX DU TERROIR 

Le premier choix portait sur le terroir de NDOFFANE, mais après prospection des lieux, on a constaté que l’activité de cueillette des produits forestiers était réduite et très peu pratiquée par les populations du fait de la raréfaction des produits. Ensuite ce fut le terroir de KOYLAL, situé dans la communauté rurale de LATMINGUE, arrondissement de KOU MBAL, département de KAOLACK. Là aussi, au terme d’une visite de reconnaissance effectuée en mars 2008, le constat était le même : sur 5 KM, on a dénombré 3 Tamarindus indica, 6 Ziziphus mauritania et 7 campements de nomades peulh plus connus sous l’appellation de «NDOURANABE». Selon les habitants interrogés, cette situation de dégradation des ressources végétales est essentiellement liée à la pression anthropique et à l’avancée des terres salées du fleuve Saloum suite à la sécheresse chronique. Enfin, le choix s’est porté sur le terroir de Sambandé, choix conseillé par l’IREF de Kaolack. Une fois sur les lieux, on a constaté que Sambandé disposait :

– D’une réserve forestière de 1045 hectares dénommée la « Zone de Mise en Défens» de Sambandé (ZMDS).
– Sambandé est une zone exclusivement rurale à vocation agricole ;
– Selon le président de la cellule d’animation et de Concertation (CAC) dans la zone, le prélèvement des PFC a, d’après l’enquête auprès des ménages durant l’année 2006, permis aux populations de la ZMDS d’avoir des recettes évaluées à 2 millions de francs CFA .

Toutes ces raisons, justifient notre choix sur le terroir de Sambandé. Cependant, il importe de noter que cette étude ne se réalise pas sur toute l’aire de mise en défens mais elle se focalise uniquement sur le terroir villageois de Sambandé.

LA ZONE DE MISE EN DEFENS DE SAMBANDE (ZMDS) 

Conscient de l’ampleur de la dégradation des ressources végétales de la communauté rurale, les autorités locales de Keur Baka, en collaboration avec les principaux partenaires au développement ont mis en place depuis 2000, 11 aires de mises en défens, dont la plus importante est celle de Sambandé. Elle couvre une superficie d’environ 1045 hectares et polarise 8 terroirs villageois (10 au début) que sont Sambandé, Keur Ngor, Keur Wack, Keur Souley, Keur Demba MBackery, Mbaylar Wolof, Mbaylar Peulh et Keur Bame. Avec une population d’environ 3354 habitants (1541 hommes et 1813 femmes) répartis entre 226 concessions et 329 ménages.

Cependant, Sambandé comme l’ensemble de la région de Kaolack est de nos jours mal en point en raison principalement de la crise structurelle de l’économie arachidière , liée surtout :
– Aux déficits pluviométriques ;
– A la baisse des rendements ;
– A l’érosion et la dégradation des sols ;
– A la mauvaise qualité des semences ;
– Au prix élevé des intrants ;
– Etc.

En effet, la polyculture vivrière (mil, sorgho…) qui était à la base du système de consommation des populations locales, de même que les cultures de rente (arachide…) sont en régression. Elles ne créent plus d’emplois et ne peuvent non plus couvrir les besoins alimentaires des populations. Ainsi face à la réduction considérable de leur pouvoir d’achat, consécutive à la dégradation généralisée des systèmes de production traditionnels, le retour vers la forêt pour les populations locales devient une nécessité, qui ne se limite pas au prélèvement des PFNL pour un usage personnel mais entraîne le renforcement d’une activité : la commercialisation des produits forestiers . Activité ancestrale mais marginale ou plus moins méconnue par les décideurs politiques, la cueillette est une activité élémentaire de survie, elle est souvent synonyme de collecte et même de ramassage . En effet, les produits et les services tirés des ressources végétales par les populations sont considérables. Ainsi, elle joue encore un rôle non négligeable d’appoint alimentaire pour les populations du monde tropical . Mais aussi, c’est une activité génératrice de revenus additionnels à travers une filière d’écoulement qui implique une grande variété d’intermédiaires.

Par ailleurs, ces PFC occupent une place centrale dans la pharmacopée traditionnelle et constituent à cet égard une véritable source privilégiée de soins pharmaceutiques Toutefois la production des ressources végétales est une activité secondaire complémentaire aux activités de production traditionnelles (agriculture et élevage). Elle est donc essentiellement pratiquée durant la morte saison, mais aussi en fonction de la disponibilité saisonnière des produits , avec des techniques de récolte qui varient constamment selon le produit mais qui restent généralement rudimentaires. Cependant, elle sera perçue dans cette étude comme toute partie extraite des ressources végétales (fruits, feuilles, écorces, gommes, racines, tiges), mais aussi à toute partie prélevée et utilisée par les populations .

Travaux et collecte de données

L’extériorité de la biogéographie est d’abord à prendre au sens le plus banal : C’est une science d’extérieur, une science de terrain, ou du moins c’est une science qui dépend toujours en amont d’un travail de terrain préalable . C’est dans cette logique qu’on a effectué une descente sur le terrain d’étude en juin 2008 dans l’ultime objectif de collecter le maximum de données relatives au thème d’étude et de recherche. A cet effet, trois méthodes de collecte de données sont utilisées :

1-D’abord, un inventaire forestier à l’aide placettes ;
2-Ensuite, la seconde phase consiste à la réalisation d’enquêtes par questionnaire
3-Et enfin, pour la cartographie, des révélés de points en coordonnées UTM avec un GPS.

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Table des matières

Introduction générale
Problématique
Méthodologie
Clarification conceptuelle
1er partie : Cadre physique, humaine et économique
Chapitre I : Présentation et cadre physique de Sambandé
I-1- Présentation et localisation
I-1- Présentation et localisation
Chapitre II : Les hommes et les activités socio- économiques
II-1- Les hommes
II-2- Infrastructures et services sociaux de base
II-3- Les autres activités socio économiques
CONCLUSION PARTIELLE
2ième Partie : Potentiel disponible, exploité et accès à la ressource
Chapitre III : Potentiel disponible et exploité
III-1- Le potentiel disponible
III-2- La densité à l’hectare
Chapitre IV : L’accès à la ressource
IV-1- Les lois traditionnelles
IV-2- Les lois administratives et de la décentralisation
IV-3- Les espaces de collecte
CONCLUSION PARTIELLE
3ième Partie : Utilisation, caractéristique et valeur économique des PFC
Chapitre V : Utilisations
V-1- espèces, parties et domaines d’utilisation
V-2- autoconsommation et commercialisation
Chapitre VI : Caractéristique générale et la valeur économique des PFC
VI-1- Caractéristique générale de la cueillette
VI-2- Valeur économique des PFC
VI-3- L’avenir de la cueillette
VI-4- L’aire de mise en défens de Sambandé : objectifs atteints ou non ?
VI-5- Solutions pour une gestion durable des PFC
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE

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