Contribution a l’etude de la contamination initiale du poisson des mers tropicales

Au Sénégal, la pêche constitue le premier sous secteur de l’économie nationale. Les produits halieutiques exploités dont le poisson présente une importance considérable dans les régimes alimentaires des populations .Le Sénégal se situe dans une zone classée parmi les plus poissonneuses du monde car le plancton y est renouvelé de façon permanente par les courants marins. De ce fait, la pêche représente une entrée non négligeable des devises et connaît un essor considérable qui lui permet d’exporter une partie des prises, sous forme de produits élaborés, vers l’Union européenne, le Japon et le Canada. Or sur le plan sanitaire, la qualité de ces produits s’avère de temps en temps non conforme aux critères microbiologiques définis à partir de la connaissance de la contamination des poissons des mers tempérées et imposées par les importateurs.

Le niveau élevé de contamination des poissons exportés, responsable de leur non conformité est- elle due à une contamination initiale et /ou secondaire ? C’est dans cette optique que nous avons choisi de travailler sur le thème suivant : Contamination initiale des poissons des mers tropicales : Cas de la sole (Synaptura cadenati).

CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DES MERS TROPICALES

Température

Les différences de température jouent un rôle important dans la circulation océanique et la vie des organismes marins. Les eaux tropicales ont une température moyenne annuelle supérieure à +20°C, contre des températures comprises entre +6°C et 20°C pour les eaux tempérées. Ces températures varient avec la saison, avec des écarts annuels faibles de l’ordre de 4.5°C pour les mers tropicales, alors qu’en zone tempérée ils peuvent atteindre 8 à 10°C. Ces écarts sont de très faibles amplitudes environ +0.5°C au cours de la journée (variation de l’ensoleillement).

Salinité
Les eaux tropicales sont caractérisées par une forte salinité : de 35.5 à 36.5% avec un abaissement allant jusqu’à 34.5% au niveau de certaines zones en dessous de l’équateur. Dans les mers tropicales, on a en surface des eaux salées mais à température élevée donc légères.

pH et CO2 dissout

La mesure du pH traduit la concentration en ions hydrogène (H+). Le pH donne une bonne estimation de la quantité de gaz carbonique dissout présent, le pH est d’autant plus acide que la teneur en CO2 est élevée. Normalement, l’eau de mer est alcaline. Cependant, dans les zones océaniques, les eaux de surface ne présentent que des variations très faibles : pH 8 à 8.5. Toute fois, du fait de l’activité biologique très intense (augmentation du CO2 provenant de la respiration), le pH nocturne est plus acide que le pH diurne.

O2 dissout 

La teneur de l’eau de mer en oxygène est en général de l’ordre de 10 CC avec un échange permanent d’oxygène entre l’eau de surface et l’atmosphère. Dans les régions côtières tropicales, on observe des phénomènes localisés importants : la mangrove est une zone à faible teneur en O2 dissout ; au contraire le faciès corallien se développe toujours dans les zones à forte oxygénation.

CARACTERISTIQUES BACTERIOLOGIQUES DES MERS TROPICALES

Rôle des bactéries dans la production primaire 

Le milieu aquatique présente une flore bactérienne variée. Parmi celle-ci, certaines bactéries jouent un rôle indispensable dans l’écosystème marin. En effet, ces bactéries dites autochtones ou indigènes du milieu marin jouent un rôle essentiel dans le cycle des sels nutritifs ; elles assurent la minéralisation des matières organiques en décomposition, d’où les composés azotés (nitrates, nitrites, sels ammoniacaux) et phosphorés s’y trouvent grâce à elles, et sont remis à la disposition des végétaux chlorophylliens.

Nature de la flore bactérienne

La flore bactérienne du milieu aquatique peut être regroupée en 3 classes en fonction de sa nature .

Germes typiquement aquatiques
Ce sont des germes qui sont habituellement hébergés par l’eau, ils sont indépendants de toute pollution. Ces bactéries marines encore appelées bactéries autochtones ou indigènes présentent un métabolisme adapté aux conditions de ce milieu. Parmi ces bactéries deux présentent une importance en santé publique : il s’agit des genres Vibrio et Pseudomonas.

Bactéries du genre Vibrio
Il s’agit essentiellement des vibrions halophiles tels que :Vibrio parahaemolyticus et Vibrio alginolyticus. Ils sont retrouvés dans l’eau de mer, aussi bien dans les régions tempérées que tropicales. V. parahaemolyticus a été isolé de l’eau de mer, dans les sédiments marins, et dans les poissons et fruits de mer en plusieurs régions du monde. Il a été démontré que le nombre de micro-organismes présents dans le milieu marin était plus élevé dans les eaux chaudes que dans les eaux tempérées (14,23). Selon PILET et coll. (36), V. parahaemolyticus est une bactérie saprophyte des eaux de mer côtière. Quant à V. cholerae, plusieurs publications américaines traitent de sa recherche et de sa découverte dans les estuaires, les lagunes, les eaux saumâtres ou douces, même dans les pays où le cholera ne sévit pas car il s’agit le plus souvent des souches agglutinables .

Bactéries du genre Pseudomonas 
Les bactéries du genre pseudomonas sont essentiellement saprophytes ou commensales. Certaines espèces peuvent acquérir un pouvoir pathogène, généralement favorisé par un terrain débilité (Ps. Aeroginosa), d’autres sont constamment pathogènes (Ps.mallei). Pseudomonas aeruginosa ou bacille pyocyanique est une bactérie saprophyte de l’air, l’eau et du sol. Commensale des téguments et des muqueuses de l’homme et des animaux, elle possède un pouvoir pathogène étendu ; le bacille pyocyanique est essentiellement une bactérie pyogène qui provoque chez l’homme et l’animal des suppurations diverses. Ces infections se développent généralement sur des terrains débilités. Des septicémies, primitives ou secondaires ne sont souvent observées.

Germes telluriques
Ce sont des bactéries qui vivent dans le milieu terrestre et dont la dissémination dans le milieu aquatique est assurée par le biais des eaux de ruissellement et de pluie pendant la saison pluvieuse. Cette flore tellurique est composée surtout des bactéries sporulées, en particulier du genre Clostridiu.

– Bactéries du genre clostridium
Selon SEYDI (44) Clostridium botulinum de type E est un hôte normal du tube digestif des poissons, du fait de la fréquence de cette bactérie dans les sables et boues marines. En effet, sur sept types de clostridium recensés (types A à G) c’est le type E que l’on rencontre le plus souvent dans le poisson et les produits de la pêche. C’est le seul type isolé des poissons de mer pêchés au large des côtes Scandinaves, de l’Alaska, et du Japon ; 100% des poissons peuvent y être contaminés.

Les types A, B, C, D, E et F se rencontrent également de façon sporadique dans d’autres parties du monde. Ainsi dans les mers chaudes d’Amérique latine et d’Indonésie, le type E est absent alors que le type C prédomine .

Germes de contamination humaine et animale

Ce sont des germes commensaux de l’intestin de l’Homme ou des animaux (16). Cette flore est composée généralement de germes saprophytes et des germes pathogènes responsables des toxi-infections alimentaires (salmonelles, clostridies). En effet, selon OGER et coll. (34), RENAUT (38) et GUIRAUD (20), le milieu aquatique est surtout composé des espèces bactériennes pathogènes provenant de la pollution des eaux, en raison du nombre suffisamment élevé de malades, des porteurs sains, des convalescents ou guéris. Ainsi les travaux réalisés en 1963 par AUBER et LEBOUT cité par GACHE (34) ont permis de mettre en évidence, dans l’eau de mer, le niveau de contamination par les eaux résiduaires (tableau I). Les bactéries, témoins de la contamination fécale, les plus rencontrées sont :
-Les coliformes fécaux
-Les streptocoques fécaux
-Escherichia Coli .

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Table des matières

I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION  
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME

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