Contribution a l’etude de l’ alimentation de avahi laniger (gmelin, 1788)

Après la dislocation du continent du Gondwana il y a environ 200 millions d’années, Madagascar est devenu une île, isolée de l’Afrique et de l’Inde vers la fin du Crétacé (environ 65 millions d’années). Cet isolement géographique de l’île a conduit à une diversité biologique remarquable dont l’importance est mondialement connue. Madagascar est considéré comme un véritable sanctuaire de la nature et a été classé avec 16 autres pays comme zone de ‘mégadiversité’ (Conservation International Fondation, 2001; MEYERS et col., 2000) [11][40]. La flore et la faune sont caractérisées comme étant très riches avec un taux d’endémicité très élevé. Sa flore est unique au monde avec un taux d’endémicité de plus de 50% au niveau genre et 80% au niveau espèce ; et pour la faune 73% des Mammifères sont endémiques, 41% pour les Oiseaux, 91% pour les Reptiles et 99% pour les Amphibiens (ANDRIANJAZALAHATRA, 2002) [3].

Madagascar tient le troisième rang mondial dans la diversité des espèces de Primates. Cependant les lémuriens présentent un taux d’endémicité très élevé, voir 100% devant l’Indonésie (55,9%) et le Brésil (44,9%) (MITTERMEIER et col., 1994) [41]. Actuellement ces lémuriens sont répartis dans 5 Familles (Cheirogaleidae, Lemuridae, Megaladapidae, Indriidae, Daubentoniidae) et 36 espèces. Les lémuriens malgaches sont étroitement liés à la forêt. Mais suite à la manifestation de la pression anthropique qui se traduit par la déforestation, 34% de ces espèces sont considérées comme étant gravement menacées (UICN, 2001) [74] à cause de la dégradation de leur habitat. Les seules forêts restantes de l’île sont exposées à de nombreuses menaces (GREEN et SUSMANN, 1990 ; GADE, 1996 ; SMITH, 1997 [25][20][62], en particulier le Parc national de Ranomafana qui présente surtout une déforestation sélective depuis 1990 (BRADY et col., 1996) [9]. Les principales causes de cette déforestation sont la pratique de la culture sur brûlis ou ‘Tavy’, le pâturage et l’exploitation par les riverains des bois de chauffe pour la cuisson des aliments, et pour le commerce des bois de grande valeur. Toutes ces perturbations entraînent des conséquences néfastes sur l’habitat des Primates folivores (TERBORGH, 1986 ; JOHN et col., 1987)[70][34]. Actuellement avec les problèmes économiques et sociaux ainsi que la croissance démographique dans l’île, il est difficile de protéger ces forêts.

Localisation géographique et statut du Parc National de Ranomafana 

Le Parc National de Ranomafana où s’est déroulée notre étude se situe dans la partie Sud Est de Madagascar, dans le Faritany de Fianarantsoa ,Fivondronana d’Ifanadiana. Le parc se trouve approximativement à 400km au sud Est de la capitale de Madagascar (ou à10h de route), à 60km Nord Est de Fianarantsoa (ou à 2h de route), et à 90km à l’ouest de l’Océan Indien (GRENFEEL ,1995)[27]. Il est traversé par le RN 25 qui relie le haut plateau et la région d’Ifanadina. Plus précisément, il se situe à la longitude 47°18’- 47°37’ Est et à la latitude 21°02’- 21°25’ Sud, avec une altitude variant de 400 à 1417 m (GRENFEEL ,1995)[27].

Le Parc National de Ranomafana s’étend sur 42000 ha (TAN ,1999)[66], et est divisé en 3 parcelles :
-parcelle 1 :se trouvant dans la partie Nord ,c’est la parcelle la plus grande, la plus éloignée , donc la plus intacte car moins touchée par l’activité humaine
-parcelle 2 : dans la partie Ouest du parc, c’est la plus petite parcelle.
-parcelle 3 : dans la partie Sud du parc, la plus exploitée pour les recherches et d’ailleurs, notre site d’étude ; la station satellitaire de Vatoharanana se situe dans cette parcelle.

Milieu physique

Géologie et Géomorphologie

Le Parc National de Ranomafana présente un relief très accidenté avec une variation altitudinale se situant entre 1375m (ou 4509 pieds) qui est le point culminant du parc (Mont Maharira au Sud) et 400m vers la région de Sahavoemba. Cette région est formée par des collines encaissantes et des vallons très étroits (RAMBININTSOA, 1999)[52].

Géologiquement le sol de la région de Ranomafana est constitué par des gneiss migmatitiques précambriens et des migmatites schisteuses à biotites intercalés par des micaschistes. Ces formations sont aussi traversées par des filons et des lentilles granitiques (BESAIRIE, 1973)[8].

Pédologie 

Le sol du parc national de Ranomafana est très acide (pH= 3,6 à 5,0), avec une forte concentration en fer, en aluminium alors que les minéraux comme le Ca²⁺ , Mg²⁺ , Na⁺ , K⁺ , et le phosphore sont en faible quantité (WRIGHT ,1999)[80]. Il présente donc une infertilité extrême malgré la présence de sols noirâtres et humifères. Remarquons que l’infertilité de ces sols se voit par la poussée lente des arbres et par la faible production de fruits (WRIGHT ,1999)[80].

Hydrologie

La forêt est le plus grand réservoir hydraulique de la région du Sud Est de Madagascar. Il y existe des grandes rivières comme le Faraony (au Sud), Namorona (au Centre), Manananonoka (au Nord). Mais c’est le Namorona qui fournit l’électricité du central hydroélectrique du Sud Est de Madagascar. Dans la forêt il existe aussi plusieurs petits cours d’eau qui tombent parfois en cascades ou forment des petites rivières.

Climat 

Le Parc National de Ranomafana présente les caractéristiques des forêts humides tropicales (NICOLL et col ,1989)[43]. Les données climatologiques obtenues au service de la météorologie sont représentées dans l’Annexe I. Ces données concernent les valeurs moyennes mensuelles des précipitations, des températures, et de l’humidité sur trente ans (1951-1980) .

Pluviométrie
La précipitation annuelle est variable d’une année à une autre en fonction des dépressions tropicales et des cyclones. Elle varie en moyenne entre 2300 mm à 3000 mm. La pluie est abondante entre Décembre et Mars (4000 mm) (OVERDORFF ,1993)[45] , mais faible de Mai en Octobre (90 mm). Il y a près de 200 jours de pluie par an. Au cours des saisons froides, une bonne partie des précipitations tombe sous forme de crachins ou de brouillards (NICOLL et col. ,1989)[43]. Les mois les plus agréables, car les plus secs sont les mois d’Octobre et de Novembre.

Température
La température varie d’un endroit à un autre avec une moyenne annuelle de 21°C (WRIGHT , 1995 ; ATSALIS , 1998 ;TAN, 1999)[79][6][66]. La température peut être très élevée au mois de Novembre avec un maximum de 33°C ;et très faible au mois de Mai avec un minimum de 5°C (RAZAFINDRATSITA ,1995) .

Humidité
L’humidité relative se traduit par la teneur en vapeur d’eau de l’air. Elle peut varier entre 70 et 90%. La valeur de l’humidité relative peut être très élevée du mois de Décembre jusqu’en Mars correspondant aux valeurs maximales des moyennes de précipitation. Cette forte humidité est due à une intense évapotranspiration des feuilles et une évaporation des eaux de surface (RAMBININTSOA,1999)[52].

Composition floristique 

Le Parc National de Ranomafana présente dans son ensemble une végétation de type forêt pluviale malgache du domaine de l’Est et du Centre (NICOLL et col. ,1989 [43]. Sa diversité est étonnante par l’existence des nombreuses espèces floristiques qu’on y rencontre.

La forêt primaire, presque intacte est caractérisée par une strate arborée riche en Rubiaceae , Apocynaceae , Euphorbiaceae , ainsi que les Palmae dont les plus fréquents sont les genres Dypsis et Phloga sp. On y rencontre aussi des bois rares qui présentent une valeur économique considérable comme le palissandre ou Dalbergia sp , le maka ou Weimmania sp , et le varongy ou Mespilodaphne tapack. Les épiphytes les plus connus sont les Aspelium nidus dans la famille des Aspleniaceae et les Orchidées comme les genres Bulbophyllum et Eulophiella Une profusion d’espèces végétales a été aussi identifiée dans le parc, en particulier les espèces de bambous et des espèces de fougères arborescentes dont le plus connus est Cyathea, et dont leurs racines sont exploitées par les riverains pour confectionner les fameux pots en fangeons (ou pots de fleurs).

Les zones de forêt secondaire sont occupées par les Psidium cattleyanum de la famille des Myrtaceae. Cette zone est aussi envahie par le ‘goyave de chine’ qui est une espèce introduite.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : MATERIELS ET METHODES
A. MATERIELS
I. ZONE D’ETUDE
1. Localisation géographique et statut du Parc National de Ranomafana
2. Milieu physique
2.1. Géologie et Géomorphologie
2.2. Pédologie
2.3. Hydrologie
2.4. Climat
a. Pluviométrie
b. Température
c. Humidité
3. Milieu biotique
3.1. Structure de la forêt
3.2. Composition floristique
3.3. Composition faunistique
a. Vertébrés
b. Invertébrés
4. Ethnie de la population locale
II. MILIEU BIOLOGIQUE
1. Matériels utilisés sur terrain
2. Matériel biologique
2.1. Position systématique
2.2. Les noms vernaculaires
2.3. Taxonomie
2.4.Caractères morphologiques
a. Pelage
b. Taille
2.5.Rythmes d’activités
2.6.Cycle de vie
2.7. Régime alimentaire et Locomotion
2.8.Les communications vocales
2.9.Les principaux prédateurs de Avahi laniger
2.10.Distribution géographique
B. METHODES
I. MODE D’OBSERVATION
1. Période d’étude
2. Etude de l’espèce animale
2.1. Problèmes et limites de l’étude
2.2. Composition des groupes et choix de l’individu étudié
2.3. Méthode utilisée sur terrain
2.3. Fiche de données
3. Etude de l’espèce végétale
3.1. Etude de l’espèce végétale consommée par Avahi laniger
3.2. Période de collecte des feuilles
3.3. Phénologie
3.4. Analyse qualitative de l’alimentation
a. Préparation de l’extrait brut
b. Détermination de la teneur en protéines
c. Détermination de la teneur en glucides
d. Détermination de la teneur en tanin dans les feuilles
II. METHODE ANALYTIQUE
1. Les logiciels utilisés
2. Figures
3. Taille du groupe
4. Répartition des activités mensuelles
5. Répartition des activités nocturnes
6. Activités et supports utilisés
7. Indice de consommation
8. Test Khi deux ( χ )
PARTIE II : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
A. TAILLE MOYENNE DES GROUPES
B. ETUDE DE COMPORTEMENT
I. TYPES D’ACTIVITES
1. Répartition des activités pendant la période d’observation
2. Répartition des activités mensuelles
3. Répartition des activités nocturnes
II. RELATION : ACTIVITES – SUPPORTS UTILISES
1. Alimentation – Support
1.1. Alimentation – Niveau
1.2. Alimentation – Orientation du support
1.3. Alimentation – Dimension du support
2. Repos – Support
2.1. Repos – Niveau
2.2. Repos – Orientation du support
3. Déplacement – Support
4. Toilettage – Support
C. ETUDE DES RESSOURCES ALIMENTAIRES
I. REGIME ALIMENTAIRE
II. CATEGORIES ALIMENTAIRES
D. ANALYSE QUALITATIVE DE L’ALIMENTATION
I. Détermination de la teneur en protéines
II. Détermination de la teneur en carbohydrate (sucre)
III. Détermination de la teneur en tanin
IV. Consommation journalière des espèces végétales analysées
PARTIE III : DISCUSSIONS
PARTIE IV : CONCLUSION
BILBIOGRAPHIE
ANNEXES

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