Contribution à l’étude biosystématique

Avec ses 1.085.000 km2 , évoluant entre les latitudes 27° et 15° Nord et les longitudes 5° et 19° O uest, la Mauritanie recouvre un très vaste territoire dont la population, ne dépassant guère les 3 millions, est très inégalement répartie géographiquement. La Mauritanie est de tous les pays sahélo-sahariens le plus occidental, celui où le désert vient à la rencontre de l’océan au point parfois de s’y noyer, où le Sahel côtoie le Sahara de manière qui porte confusions, où s’effectue l’introgression des flores tropicale et méditerranéenne, le brassage des cultures arabo-berbères et négro-africaines.

Sur le plan climatique, l’ombrique est le facteur cardinal, et l’ensemble des auteurs reconnaît en l’isohyète 150 mm /an une limite satisfaisante entre domaine saharien et domaine s ahélien; la faiblesse des altitudes (tout le pays se situe au dessous de 920 m d’altitude) n’autorise aucune variation adiabatique, bien que l’orographie joue un rôle non négligeable dans la distribution des pluies [16]. Le pays peut être donc subdivisé en deux zones d’inégales importances : une région saharienne sur les 3/4 Nord et une région sahélienne (autrefois appelée saharosoudanienne) sur le 1/4 restant. En plus, on peut surimposer à ce tableau deux domaines azonaux, à l’Ouest le secteur littoral, au Sud le secteur de la Vallée du Fleuve Sénégal, bien individualisés par leur écogéographie.

Zones hyperarides, arides et semi-arides se côtoient, les premières gagnant inexorablement du terrain et avec la sécheresse persistante, la frange sahélienne ne fait que s’amincir. Grâce à l’humidité océanique, la façade maritime échappe quelque peu au x méfaits de la sécheresse climatique. Toute cette région concerne le grand bassin sénégalomauritanien qui délimite un territoire, le littoral, de faible altitude, où l’uniformité du peuplement végétal domine très largement.

Origine et identification des espèces étudiées

Origine des espèces étudiées

Toutes les graines ont été récoltées en Mauritanie entre le 10 juin 1997 et le 30 octobre 2000.  Les données climatiques (annexe III et IV) sont celles relevées par le service agroclimatologique du Ministère du Développement rural couvrant les zones agricoles du pays (AGRHYMET). Nous avons effectué les calculs des moyennes des différents paramètres en se fondant sur les données obtenues auprès de ce service. En l’absence de données climatiques pour Tergite, nous nous sommes référés à celles du poste climatologique le plus proche, Atar. La pluviométrie indiquée correspond à la normale entre 1973-2002, alors que la température, l’humidité relative et la vitesse du vent à 1 0 m de la surface du sol sont évaluées pour la période décennale 1993 – 2002.

Cassia acutifolia Del

Nos échantillons de C. acutifolia furent récoltés ex clusivement dans l’Adrar mauritanien, à Atar et Tergite, en juin et juillet 1997, puis dans l’Amsaga entre Choum et Yaghref, respectivement en juin 1999 et février 2000. Nous avons poursuivi, jusqu’au Nord du 21ème parallèle, la distribution de cette espèce que nous avons échantillonnée, en juillet 1999, entre Choum et Zouérate dans le Tiris Zemmour. La zone de l’Amsaga et celle de Zouérate (dorsale Rgueibatt) appartiennent au plan géologique au Socle précambrien dont les roches so nt cristallines et métamorphisées (Figure 2); Atar et Tergite se retrouvent dans la partie Ouest du Bassin sédimentaire de Taoudéni, formation géologique d’âge secondaire composée essentiellement de grès.

Cassia italica (Mill) Lam

Nos premiers échantillons d e C. italica furent récoltés en mars 1997, lors d’une excursion au Trarza, sur l’axe Nouakchott – Rosso au poste kilométrique (PK) 160 Km (17° 10’ 23’’ N, 16° 02’ 74’’ W). Certains de nos échantillons ont été récoltés à Néma dans l’Est mauritanien (Hodh echchergui), Kiffa (Assaba) et Tidjikja (Tagant) au centre, dans le Tiris Zemmour et l’Adrar au Nord, le Brakna et le Trarza dans le Sud-Ouest mauritanien, le Gorgol et le Guidimakha dans le Sud-Est. Cette dispersion des sites de récolte dans l’espace implique l ’importance de la distribution géographique de cette espèce dans le territoire mauritanien. Si dans la zone du Guidimaka, zone la plus arrosée du pays (pluviométrie moyenne normale supérieure à 400mm/an), C. italica se trouve très rare, discrète, annuelle et sans grand intérêt à cau se de la présence d’autres espèces ayant les mêmes vertus pharmacologiques (comme C. tora, C. occidentalis), dans tout le domaine sahélien du pays, C. italica est toujours une espèce annuelle; par contre elle semble être bisannuelle dans le domaine saharien.

Identification des espèces étudiées

Grâce â la tradition orale et aux nombreuses utilisations ethnobotaniques des espèces en question, nous avons relevé certains critères qui nous ont permis l’identification rapide du C. italica et sa récolte dans différents sites en Mauritanie.

En analysant au laboratoire de Botanique de l’Ecole normale supérieure de Nouakchott, la collecte de notre première excursion dans l’Adrar mauritanien , e n juin 1997, et après avoir été frappé par la permanence des feuilles élancées, à sommets pointus, dans certaines de nos récoltes, nous avons fait recourt à la bibliographie et aux flores disponibles: Flore de Mauritanie [17], Flore du Sénégal [19] et Flore du Sahara [58; 59], à Flora of West Tropical Africa [35] pour y rechercher s’il ne s’agissait là que de caractères de C. italica adaptés à des variations du bioclimat et réversibles (accommodations) ou effectivement de caractères génétiquement fixes et transmissibles (adaptations, s. str.), donc d’une autre espèce.

La Flore du Sahara nous a signalé la possibilité de la présence de C. lanceolata Forssk. dans l’Adrar mauritanien. Notre deuxième excursion dans cette région nord de Mauritanie, en juillet 1997, nous permet d’y échantillonner les deux espèces. La comparaison d’échantillons d’herbiers dans l’Herbier de l’IFAN Cheikh Anta Diop a permis la validation de notre identification pour les échantillons récoltés, et c’est bien Lebrun en 1998 [43] qui nous a permis de bien confirmer la présence de C. acutifolia dans le Nord mauritanien.

Méthodes d’étude des espèces

Dans cette partie du travail, nous essayerons de situer sur les plans systématique et géographique les espèces de notre étude et de préciser les méthodes utilisées pour caractériser et comparer les caractères morphologiques et anatomiques des deux espèces, permettant au mieux d’élaborer leur clé d’identification.

Position taxonomique

Dans la zone saharo-sahélienne, la famille des Leguminosae-Caesalpinoïdeae Kunth, occupe une importance particulière dans la composition de la flore et dans l’agencement des groupements végétaux. Il nous a semblé alors nécessaire de préciser ici, grâce à une synthèse bibliographique, la position systématique du ge nre Cassia L. à l’intérieur de cette famille, et sa filiation taxonomique dans le règne végétal. Pour é tablir cette synthèse bibliographique, nous avons consulté avec le plus grand profit la flore de H utchinson et Dalziel [35], celles de Barry et Celles [17], celles de Berhaut [19; 20] et d’Ozenda [62].

La présentation morphologique des espèces a porté sur les caractères qualitatifs de la plante adulte (port, rigidité, forme, co uleur et p ubescence), sur certains organes de l’appareil végétatif : la racine, la tige et la feuille, et pour l’appareil reproducteur sur les caractères qualitatifs du fruit (forme aspect), des graines (forme, aspects, couleurs). Les observations du jeune plant, jusqu’à la 10ème feuille, et de la plante adulte que nous avons nous mêmes réalisées, ont été effectuées à l’œil nu ou à la loupe binoculaire in situ sur des individus vivants dans des milieux différents, et in vivo sur des individus issus de la germination des graines.

Etude de la répartition géographique et écologique

L’étude bibliographique et la consultation sur l’INTERNET des sites google, yahoo, et surtout du site international des bases de données sur les Légumineuses: ILDIS (International Legume Database Information Service) [35], nous ont permis d’apprécier la distribution géographique des espèces dans les différents continents. La consultation des herbiers du laboratoire de Botanique de l’IFAN Cheikh Anta Diop et du Département de Biologie Végétale de la Faculté des Sciences et Techniques de L’UCAD, au Sénégal, nous a aussi été d’un grand recours pour apprécier la répartition des espèces du genre Cassia L. en Afrique, particulièrement dans la sous région ouestafricaine. En Mauritanie, nous avons consulté l’herbier de l’Ecole Normale Supérieure (E.N.S.) de Nouakchott et mené plusieurs sorties sur le terrain pour mieux cerner la distribution des espèces dans la nature et déterminer les facteurs écologiques (édaphiques, bioclimatiques et biocénotiques) favorisant, défavorisant ou empêchant cette distribution. Ce travail n’étant ni de physiologie végétale, ni une étude d’écophysiologie, nous ne pouvons ici que proposer des hypothèses, dans les parties idoines de notre texte sur l’influence exercée par les bioclimats des divers lieux de récolte des graines sur les caractères biométriques et biologiques des graines, fruits, cotylédons ou folioles.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1. Contribution à l’étude biosystématique de deux espèces saharo-sahéliennes mauritaniennes du genre Cassia L. (Caesalpiniaceae R.Br., Leguminosae Juss.): C. acutifolia Del. et C. italica (Mill.) Lam
INTRODUCTION
1.1. MATERIEL ET METHODES D’ETUDE
1.1.1. Origine et identification des espèces étudiées
1.1.1.1. Origine des espèces étudiées
1.1.1.1.1. Cassia acutifolia Del
1.1.1.1.2. Cassia italica (Mill) Lam
1.1.1.2. Identification des espèces étudiées
1.1.2. Méthodes d’étude des espèces
1.1.2.1. Position taxonomique
1.1.2.2. Etude de la répartition géographique et écologique
1.1.2.3 Étude des caractères morphologiques de la fleur de C. acutifolia et de C. italica
1.1.2.4. Etude biométrique
1.1.2.4.1. Etude des fruits
1.1.2.4.2. Etude des graines
1.1.2.4.3. Etude des cotylédons
1.1.2.4.4. Etude des folioles
1.2. RÉSULTATS ET DISCUSSION
1.2.1. Travaux antérieurs
1.2.2. Travaux personnels
1.2.2.1. Rappels systématique et écologique
1.2.2.1.1. Caractères communs de la famille des Caesalpiniaceae R.Br
1.2.2.1.2. Caractères distinctifs du genre Cassia L
1.2.2.1.3. Présentation des espèces étudiées
1.2.2.1.4. Répartition géographique et écologie
1.2.2.2. Résultats et discussion de l’étude des caractères morphologiques de l’inflorescence et de la fleur de C. acutifolia et de C. italica
1.2.2.2.1. L’inflorescence C. acutifolia et C. italica
1.2.2.2.2. La fleur de C. acutifolia et C. italica
1.2.2.3. Résultats et discussion de l’étude biométrique
1.2.2.3.1. Résultats et discussion de l’étude des fruits
1.2.2.3.2. Résultats et discussion de l’étude des graines
1.2.2.3.3. Résultats et discussion de l’étude des cotylédons
1.2.2.3.4. Résultats et discussion de l’étude des folioles
1.3.CONCLUSION
Chapitre 2. Contribution à l’étude écologique de deux espèces saharo-sahéliennes mauritaniennes du genre Cassia L. (Caesalpiniaceae R.Br., Leguminosae Juss.): C. acutifolia Del. et C. italica (Mill.) Lam
INTRODUCTION
2.1. METHODES ET MATERIEL D’ETUDE
2.1.1. Origine du matériel biologique étudié
2.1.1.1. Origine des graines
2.1.1.2. Zones de récolte des insectes
1.1.3 Caractérisation bioclimatique des zones d’études
2.1.2. Méthodes d’étude de l’écologie de la germination de C. acutifolia et C. italica
2.1.2.1. Germination des graines
2.1.2.2. Influence de la température sur la germination des graines
2.1.2.3. Effet du stress hydrique sur la germination
2.1.2.4. Méthodes d’analyse des résultats
2.1.3. Etude de quelques insectes récoltés sur C. acutifolia et C. italica
2.1.3.1. Echantillonnage des insectes
2.1.3.2. Identification des insectes
2.2. RESULTATS ET DISCUSSIONS
2.2.1. Les bioclimats des zones d’origine du matériel biologique
2.2.1.1. Des facteurs bioclimatiques déterminants
2.2.1.2. Synthèse numérique
2.2.1.3. Synthèse graphique
2.2.2. Résultats et discussion de l’étude de l’écologie de la germination de C. acutifolia et C. italica
2.2.2.1. La dormance des graines de C. acutifolia et C. italica
2.2.2.1.1. La germination des graines entières
2.2.2.1.2. La germination des graines scarifiées
2.2.2.1.3. Dormance tégumentaire des graines
2.2.2.2. Action de la température
2.2.2.2.1. Vitesse de germination
2.2.2.2.2. Capacité de germination
2.2.2.2.3. L’action écologique du facteur thermique
2.2.2.3. Effet de la contrainte hydrique
2.2.2.3.1. Vitesse de germination des graines de C. acutifolia et C. italica
2.2.2.3.2. Capacité de germination des graines de C. acutifolia et C. italica
2.2.2.3.3. Stress hydrique et germination des graines de C. acutifolia et C. italica
2.2.3. Etude de quelques insectes récoltés sur C. acutifolia et C.italica
2.2.3.1. Variabilité spécifique des insectes récoltés
2.2.3.2. Discussion des résultats
2.2.3.2.1. Les Coléoptères
2.2.3.2.2. Les Hétéroptères
2.2.3.2.3. Les Hyménoptères
2.2.3.2.4. Les Diptères
2.2.3.2.5. Les Lépidoptères
2.2.3.2.6. Les Arachnides
CONCLUSION
Chapitre 3. Contribution à l’étude ethnobotanique de deux espèces saharo-sahéliennes mauritaniennes du genre Cassia L. (Caesalpiniaceae R.Br., Leguminosae Juss.): C. acutifolia Del. et C. italica (Mill.) Lam
INTRODUCTION
3.1. METHODES ET MATERIEL DE L’ETUDE
3.1.1. Les zones et les périodes de l’étude
3.1.2. Les enquêtes de terrain
3.1.3. Les recherches bibliographiques
3. 2. RESULTATS DE L’ETUDE ETHNOBOTANIQUE
3.2.1. La nomenclature autochtone mauritanienne
3.2.2. Utilisations thérapeutiques traditionnelles
3.2.2.1. Médecine et Phytothérapie traditionnelles en Mauritanie
3.2.2.1.1. Les fondements de la médecine traditionnelle en Mauritanie
3.2.2.1.2. Quelques données sur la phytothérapie traditionnelle en Mauritanie
3.2.2.2. Usages thérapeutiques de C. acutifolia et C. italica en Mauritanie
3.2.2.3. Usages thérapeutiques de C. acutifolia et de C. italica dans d’autres pays
3.2.2.3.1. En Afrique occidentale
3.2.2.3.2. Au Sahara occidental
3.2.2.3.3. En Afrique du Nord
3.2.2.3.4. En Afrique de l’Est
3.2.2.3.5. En Egypte
3.2.2.3.6. En Asie
3.2.2.3.7. En Europe
3.2.2.3.8. En Amérique latine
3.2.2.4. Essai de synthèse sur les usages thérapeutiques de C. acutifolia et de C. italica
3.2.3. Autres usages ethnobotaniques C. acutifolia et de C. italica en Mauritanie
3.2.4. C. acutifolia et de C. italica et la légende populaire en Mauritanie
3.2.5. Importance économique des deux espèces de Cassia étudiées
CONCLUSION GENERALE

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *