Contribution a l’élaboration d’un plan communal de développement sanitaire

LA COMMUNE DE KOUROUMA :

HISTORIQUE La commune porte le nom de son chef-lieu « Kourouma », qui est un nom senoufo. Il vient d’un arbre « Kourou » (« N’Tèguè » en bambara), dont le fruit sert de colle pour les enfants. Le fondateur du chef lieu de commune, N’Todo Traoré, était un chasseur d’oiseaux. Il se servait de la colle issue du « Kourou » pour faire des pièges à oiseaux. Lorsqu’un visiteur le portait absent dans son hameau de culture situé à quelques kilomètres du lieu de chasse, sa femme disait que N’Todo « Wa karikourouma », c’est-à-dire « est allé à Kourouma ». Vu la distance qui séparait son hameau de culture du lieu de chasse, vu le nombre de visiteurs qui le portaient absent, N’Todo a préféré se rapprocher de sa zone de chasse en s’y installant avec sa famille vers les années 1800. Presque tous les villages composant la commune ont été créés à la même période pour le même but : disposer d’une zone de chasse et de culture.
PRESENTATION GEOGRAHIQUE Située dans la 3ème région du Mali, le village de Kourouma se trouve à 75 km de la ville de Sikasso qui est son chef lieu de cercle. La Commune rurale est limitée :
– au Nord par la commune de Kabarasso ;
– au Sud par la commune de Sanzana ;
– à l’Est par les communes de Kouoro et Kléla ;
– à l’Ouest par la commune de Kignan.
La commune de Kourouma est constituée de onze (11) villages : Kourouma, Foh, Dougoubala1, Dougoubala2,Diélé, Niangnéguéla, Nizérébougou, Zaniénani, Zaniéguébougou, Kougouala et Tiogola. Sa population se compose essentiellement de sénoufo. Elle est inégalement répartie sur son territoire avec une densité de 18 habitants au Km². On rencontre aussi quelques colonies de Peulhs, de Miniankas, des Dogons et des Bambaras. La langue la plus parlée est le sénoufo. Le Bambara constitue la langue de communication entre les différentes ethnies. Les religions pratiquées dans la commune sont l’animisme, l’islam, et le christianisme (Foh). Malgré l’importante croissance de l’islam, la culture animiste reste encore fortement présente et détermine jusqu’à ce jour la vie des villageois. Beaucoup de localités disposent des fétiches tels que le komo, le kono, le ciwarapèlèkè et le zantiè. Toutes ces sociétés sécrètes veillent à la solidarité, ainsi qu’à la justice et à l’honnêteté. Dans une telle neutralité et devant une telle tolérance, les adeptes de ces différentes religions vivent en parfaite harmonie.
• Sols – climat : Le relief est peu accidenté et composé de plateaux et de quelques collines. Les sols sont dans l’ensemble sablo argileux. Ceux qui sont sujets à l’érosion hydrique sont gravillonnés en partie. Le climat est de type soudanien. Il est caractérisé par l’alternance de deux saisons : une saison pluvieuse (de mai en octobre) et une saison sèche (de novembre en avril). La période sèche se caractérise par une période de froid et une saison chaude. Les pluies sont abondantes (800 à 1100 mm par an).
• Hydrographie : Elle est pauvre dans l’ensemble. La commune est arrosée par des cours d’eau et quelques mares temporaires. Parmi ces cours d’eau, il y a le « Hodonda » en langue senoufo ou le « Farako » en langue bambara qui traverse Dougoubala, Kourouma et Kougouala. Malheureusement, il tarit juste après les dernières pluies de l’hivernage. La pêche y est donc présente, mais n’est pas développée à cause du caractère temporaire des cours d’eau.
• Environnement naturel : La végétation est constituée d’une savane arborée. Le couvert végétal est quelque peu aéré. Les essences forestières dominantes sont : le karité, le néré, le caïcédrat (Khayasenegalensis),le tamarinier, le fromager, le kapokier et le baobab. C’est une végétation abondante mais les espèces sont assez menacées par les pressions agricole et pastorale. La faune riche par excellence est en voie de disparition à cause de la pression démographique et l’intensification du braconnage et de la sècheresse. Malgré ces effets néfastes, on remarque sur le terrain, quelques animaux (biches, rongeurs, reptiles, phacochères, ainsi que des oiseaux). Les grands animaux comme les fauves ont disparu.
PRESENTATION INSTITUTIONNELLE La commune rurale de Kourouma à l’instar de toutes les autres Communes rurales du Mali, a été créée par la loi 96-059 du 14 novembre 1996. La commune est administrée par un conseil communal de dix sept (17) conseillers dont deux (2) femmes, tous élus lors des élections communales du 26 avril 2009. La commune est issue de l’ex arrondissement de Kignan éclaté en plusieurs communes. Elle est composée de dix (10) villages et à la tête de chaque village se trouve un chef de village administratif choisi sur la base de la confiance des populations du village. Son nom est proposé par le conseil de village via le maire au préfet qui le nomme après avis du sous préfet. Il est le représentant de l’administration dans le village. A ce titre il est chargé des relations entre l’administration et les villageois (administrés). Ses premiers collaborateurs sont les conseillers du village. Le plan de développement économique, social et culturel (PDESC) couvrant la période 2010- 2014, est l’émanation des populations de la commune de Kourouma. Il est le résultat de longues et larges concertations entre les populations, les autorités communales, les organisations de la société civile et les services techniques. Il a été établi avec l’appui technique du PACR (Projet d’Appui aux Communautés Rurales). Le coût estimatif des actions retenues s’élève à 545 076 730 FCFA.

LES GRANDES OPTIONS STRATEGIQUES

  L’ensemble de l’action sanitaire aura pour but d’assurer la réalisation du service public de santé au sein de la commune, c’est-à-dire « d’assurer l’accès de l’ensemble de la population de la commune aux soins essentiels de qualité produits aux meilleurs coûts » (1).
a. La qualité des soins Elle peut être définie comme « ce que l’on souhaite pour son père, sa mère, son conjoint ou son enfant lorsqu’ils doivent bénéficier de soins, qu’ils soient curatifs, préventifs ou promotionnels ». Sa réalisation repose sur le respect de 3 types de normes (20):
– des normes relatives à la structure : bâtiments, équipements, produits pharmaceutiques, ressources humaines, disponibilité d’eau potable.
– des normes relatives aux procédures : organisation, gestion, programmation, protocoles, méthodes,…
– des normes relatives aux résultats : qualité, impact, coûts. Cette notion de qualité conduit à distinguer :
– la qualité humaine, qui concerne principalement l’accueil (respect, compassion,…) et l’information des usagers sur les affections dont ils souffrent, sur ce qu’ils doivent faire (où aller, comment y aller,…) et sur le coût des services qui leur seront rendus.
– la qualité médicale, qui concerne l’application des principes retenus par la communauté scientifique devant chaque signe, symptôme, syndrome, diagnostic ou complication. Elle doit être définie à partir de référentiels des conduites à tenir : référentiels des diagnostics et des prises en charge, référentiels de l’accueil,… Dans la commune, la stratégie consistera :
– à prendre connaissance des référentiels établis par le Ministère de la Santé et éventuellement par ses partenaires (OMS, UNICEF,…)
– à assurer leur application dans les deux CSCOM de la Commune,
– à procéder à une évaluation interne de leur application tous les deux ans (2015 et 2017).
b. La gestion axée sur les résultats (GAR) La gestion axée sur les résultats « est un mode de gestion par lequel une organisation veille à ce que ses processus, ses produits et ses services contribuent à la réalisation d’une série de résultats escomptés. Elle repose sur une comptabilité clairement définie des résultats, et prévoit un suivi systématique, une autoévaluation et l’établissement de rapports sur les progrès accomplis». Elle va au-delà du financement axé sur les résultats « en considérant l’environnement et la culture de la gestion organisationnelle dans sa globalité, comprenant également la gestion des ressources humaines. » Cette « GAR » doit présider aux décisions et aux actions quotidiennes qui conduisent à la production des soins afin de parvenir aux meilleurs résultats en ce qui concerne la maîtrise de la qualité des soins définie ci-dessus, leur impact en termes de santé publique et leurs coûts unitaires de production.
– L’impact en santé publique concerne les effets sur la santé d’une politique, d’un programme, d’un projet ou d’une méthode. Il se mesure soit par la variation d’indicateurs stratégiques (taux de couverture, taux d’attraction,…), soit d’indicateurs de santé (taux de morbidité, de mortalité,…).
– Le coût unitaire des soins sera mesuré en tenant compte aussi bien des charges variables, directement liées à l’activité concernée, que des charges fixes, qui tiennent compte du nombre d’activités réalisées par la même unité de production (économie d’échelle).
c. La contractualisation La mise en œuvre des programmes d’action sanitaire se fera progressivement par la signature de contrats entre l’Etat (à travers ses structures déconcentrées que sont les districts sanitaires) et les opérateurs que sont les formations sanitaires assurant le service public de santé. Cette contractualisation constitue un des fondements de la politique de santé à venir du Mali, qui devrait être mise en œuvre de façon effective au cours du PRODESS 2014-2018. Cette nouvelle démarche mettra un terme à la procédure des budgets programmes par laquelle l’Etat et ses partenaires délivrent des subventions pour réaliser des activités programmées et la remplacera par le paiement d’activités réalisées conformément au plan d’opération qui aura été établi pour l’année en cours. La commune de Kourouma doit en conséquence se préparer à de telles procédures, qui auront pour avantage de garantir l’utilisation appropriée des ressources de l’Etat et de permettre l’introduction d’un intéressement aux résultats des ressources humaines.
d. L’intéressement aux résultats Il sera instauré conformément aux perspectives établies par le PRODESS 2014-2018.Sa mise en œuvre dépendra de la signature effective des contrats de service public avec l’Etat, qui prévoiront le paiement des charges relatives aux ressources humaines en fonction des résultats.Son application sera collective : elle concernera de façon équitable l’ensemble des membres de chacune des équipes de santé sur la base de la rémunération de base de chacun et d’un indice synthétique de résultats (ISR) qui aura été élaboré sur la base du panier d’objectifs retenus et des résultats obtenus.
e. La pérennisation des structures Le plan introduira dans ses comptes l’amortissement des équipements afin de permettre leur renouvellement lorsqu’ils seront obsolètes. Les sommes ainsi dégagées seront versées sur un compte spécial ouvert dans une banque commerciale au nom de chaque CSCOM, en attendant la création d’un fonds national d’investissement.
f. L’évaluation Elle devra permettre :
– de vérifier dans quelle mesure les deux centres de santé répondent aux critères définis par le Ministère de la Santé en matière de qualité des soins,
– de mesurer et analyser la qualité des soins, l’impact des activités et les coûts unitaires des soins.
– de mesurer le degré d’atteinte des objectifs du plan.

LES RELAIS VILLAGEOIS

  La conduite de certains programmes d’action sanitaire bénéficiera largement de la présence de « personnes relai » dans les villages. L’ancien arrondissement de Kourouma, qui constitue aujourd’hui la Commune, a initié, il y a 35 ans, la formation d’équipes de santé de village constituées d’hygiénistes secouristes, d’accoucheuses traditionnelles recyclées, d’animatrices villageoises et de tradipraticiens. Presque tous les villages disposaient alors de leur pharmacie, de leur boîte d’accouchement et certains d’entre eux de leur case de santé. La plupart des hygiénistes secouristes étant issus des centres d’alphabétisation fonctionnelle des villages (soutenus par la CMDT11), ils pouvaient bénéficier des brochures écrites par les chercheurs de la DNAFLA en langue bamanan (comme « keneyasabatiliwaléw, nyonisan,tugu ci,… »), dont la plupart ont bénéficié des compétences du Centre de Formation et de Recherche en Santé Rurale deKolokani et tenir à jour des registres (patients traités, naissances, décès,…). Les enseignements issus de cette expérience et les formations de relais villageois qui l’ont poursuivie au cours des dernières années conduisent à l’application de plusieurs principes :
– Le rôle des relais doit être défini à partir des besoins réels des villages et des interventions des autres acteurs que sont notamment les équipes de santé du CSCOM ou les enseignants.
– Ils doivent être utilisés pour faciliter la mise en œuvre des programmes d’action sanitaire au niveau des villages, en aidant les équipes du CSCOM lors de la venue au village en réalisant les activités qui leur auront été demandées après leur départ.
– Le choix des relais doit revenir à l’équipe du CSCOM avec lequel ils auront à travailler. Elle identifiera les personnes les plus à même d’apporter leur contribution et proposera leur candidature devant le conseil de village, dont dépendra leur emploi.
– Les relais ne doivent pas être liés à la mise en œuvre d’un programme spécifique d’action sanitaire, mais à l’ensemble des programmes.
– Ils doivent bénéficier d’une indemnité mensuelle unique pour l’ensemble de leurs activités, dont le montant sera lié à leur importance et inscrit dans un contrat qu’ils auront signé avec leur ASACO. Ainsi, plusieurs niveaux d’indemnité pourront être appliqués dans l’ensemble de la commune.
– Les relais doivent être l’objet d’une évaluation annuelle de leur contribution aux programmes d’action sanitaire. Ses résultats leur permettront d’améliorer leur redistribution et de justifier éventuellement la suspension ou la reconduite du contrat qui les lie à leur ASACO.
– Les relais qui ne remplissent pas les termes de leur contrat doivent être remerciés et éventuellement remplacés.

Le renforcement de la participation des populations de la commune aux actions de santé.

Il s’effectuera :
– de façon collective :
o par la consolidation des ASACO, qui devra garantir l’application de certains principes essentiels :
*adhésion individuelle à l’ASACO avec remise d’une carte de membre portant les noms des ayants droit de la famille ;
*proposition à l’ASACO de réduire si nécessaire le montant de la cotisation pour permettre l’adhésion à l’association de la majorité de la population.
*renouvellement des bureaux dans le respect des règles démocratiques (liste d’émargement, vote par bulletin secret, isoloir, contrôle des votants,…), des statuts et du règlement intérieur.
*organisation des assemblées annuelles statutaire avec notamment approbation du budget de l’année « n-1 » et vote du budget de l’année « n+1 » de l’association et du CSCOM.
*organisation avant chaque élection d’un nouveau bureau d’un audit externe des comptes pour délivrance d’un quitus de gestion à l’équipe sortante.
o par l’établissement du programme annuel d’activité de l’ASACO qui sera soumis à l’approbation de l’Assemblée Générale.
o par la mobilisation des associations de femmes de la commune pour promouvoir la santé des populations.
– de façon individuelle en appliquant les recommandations du Ministère de la Santé afin de promouvoir leur santé et celle de leur famille.

Le renforcement des CPN

  Il concernera d’une part leur conformité au référentiel national, d’autre part leurs taux de couverture et leur efficacité. Les CPN seront recentrées sur leurs objectifs, qui sont essentiellement :
– d’identifier les grossesses à risque, dont l’accouchement doit avoir lieu auprès d’un médecin ou d’une sage femme et si nécessaire directement au centre de santé de référence de Kignan,
– d’assurer la prévention de certaines affections : vaccination antitétanique des femmes enceintes, prise de 3 doses d’un antipaludéen approprié (sulfadoxinepyriméthamine), de fer, d’acide folique et d’autres oligoéléments,
– de diagnostiquer les pathologies de la grossesse, qui doivent être traitées sur place par le médecin du CSCOM ou référées. Parmi celles-ci, figurent l’infection par le VIH, les MST, le diabète, l’hypertension artérielle, les néphropathies, les infections urinaires, etc…
– d’apporter aux femmes les informations nécessaires à la bonne évolution de leur grossesse (alimentation, repos,…) et sur la conduite à tenir en cas de problème,
– d’inciter les femmes à accoucher à la maternité de leur CSCOM et leurs maris à les aider à s’y rendre en temps opportun. Pour obtenir des CPN ayant les qualités requises, il faut :
– qu’elles soient au moins de 4, dont la dernière au 9ème mois
– qu’elles soient effectuées par un personnel qualifié (au moins une infirmière obstétricienne, à défaut de sage-femme),
– qu’elles soient conformes au référentiel établi par le Ministère de la Santé.
– que les grossesses à risque qui le nécessitent soient suivies au CSCOM par le médecin ou orientées au CSREF de Kignan ou à l’hôpital de Sikasso.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. OBJECTIFS
III. GENERALITES
IV. METHODOLOGIE
V. RESULTATS
VI. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VII. CONCLUSION
VIII.RECOMMADATIONS
IX. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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