Contribution a la connaissance de la fertilite des vaches holstein et metisses

En Afrique en général et au Sénégal en particulier, l’autosuffisance en protéines animales reste un défi majeur à relever. Au Sénégal, l’offre en lait et produits laitiers comme celui de la viande est insuffisante par rapport à la demande. La production laitière journalière qui n’est que de 3 litres par vache et par jour chez les races locales, pour une durée de lactation moyenne de 5 mois n’arrive pas à satisfaire une demande sans cesse croissante [4]. Cette situation nécessite une importation de lait particulièrement onéreuse pour le Sénégal à partir des pays développés pour couvrir les besoins des populations. Les coûts de ces importations s’élevaient à 35 milliards de francs CFA en 2003 [31]. Sous ce rapport , le Sénégal à l’instar de la plupart des pays africains s’investit depuis longtemps dans la bataille pour la sécurité alimentaire. Dans le domaine de l’élevage, la lutte est axée d’une part sur l’amélioration génétique des races autochtones et d’autre part sur l’introduction de races exotiques réputées très bonnes productrices laitières. Quelque soit la méthode ou le schéma adopté, une chose est assurément vraie : « Il n’y a pas de production laitière sans reproduction » . Une multitude de facteurs peuvent cependant influencer les performances en reproduction. Cela va de la capacité à maintenir les vaches en bonne santé, à la qualité de la gestion de l’information liée à la reproduction, aux habilités individuelles à reconnaître une vache en chaleur et à l’alimentation. Cette dernière est assurément un facteur majeur de réussite ou d’échec en reproduction.

Les pertes économiques dues à un faible niveau de reproduction ont de multiples facettes :
✦ La production totale de la vache pendant sa vie dans l’élevage diminue ;
✦ Le nombre de veaux qui naissent dans l’élevage diminue avec comme conséquence une diminution de la vitesse du progrès génétique .

PRODUCTIVITE DES BOVINS AU SENEGAL

LES SYSTEMES DE PRODUCTION

Au Sénégal, on rencontre trois systèmes de production.

Le système pastoral
Il comporte 30 % du cheptel bovin national. C’est un type d’élevage caractérisé par l’exploitation de grands espaces à travers la mobilité du cheptel. Les ressources végétales sont limitées (steppes et savanes arbustives) et constituent l’apport essentiel sinon exclusif de l’alimentation des troupeaux. L’élevage pratiqué dans cette zone vise la subsistance de la population. Ce système connaît des faiblesses que sont la faible pluviométrie (150 à 300 mm) ; l’insuffisance d’appui d’institutions privées ou publiques, mettant à la disposition des éleveurs conseils de management, itinéraires techniques ; insuffisance des infrastructures de base et une faiblesse de financement de la production laitière [1]. A côté du système pastoral on a le système agropastoral.

Le système agropastoral
Il est caractérisé par une intégration de l’agriculture et de l’élevage et la disponibilité des sous produits agricoles et agro-industriels. Il est pratiqué dans la vallée du fleuve, dans le Bassin Arachidier et dans le sud du pays. Ce système comporte des faiblesses à savoir la forte pression agricole et humaine réduisant l’espace pastoral, la forte pratique du brûlis qui détruit les derniers fourrages disponibles pour le bétail en saison sèche.

Les systèmes modernisés
Ils se subdivisent en système intensif et semi-intensif. Dans ces systèmes les animaux sont en stabulation permanente ou partielle en saison sèche. Ces systèmes se caractérisent par l’utilisation des races exotiques (Montbéliardes, Holstein, Jersiaises…), des races locales ou des métisses. La culture fourragère, le rationnement y sont pratiqués et on note une forte utilisation d’intrants y compris la valorisation des sous-produits agricoles et agro-industriels disponibles.

PRINCIPALES CARACTERISTIQUES ET PERFORMANCES DE REPRODUCTION DES VACHES 

Caractéristiques ethnologiques 

Les caractéristiques ethnologiques des vaches couramment utilisées au Sénégal sont représentés à l’annexe 1, 2 et 3.

Performances de reproduction 

Age à la puberté et âge de mise à la reproduction
La puberté est marquée par l’entrée en activité des gonades. Elle correspond à l’apparition des chaleurs. SOW, (1991) à la SOCA (Sénégal) a observé les premières chaleurs à 323 ± 26 jours soit 10,7 ± 0,8 mois chez les Jersiaises alors que la mise à la reproduction se fait à 15 mois. Chez la Holstein, l’âge à la puberté est de 305 jours tandis que celui de mise à la reproduction se situe entre 24 à 27 mois [11]. Des études menées au Centre de Recherche Zootechnique (CRZ) de Dahra montrent que l’âge moyen d’apparition des premières chaleurs chez la femelle zébu Gobra est de 26 mois. Cependant, ces chaleurs ne sont pas suivies de fécondation [9]. Le zébu apparaît comme une race à puberté tardive. Le manque de précocité tient non seulement à la race mais à l’alimentation et au système d’élevage. MAULEAU, (1971) cité par THIAM, (1976), signale que c’est lorsque la génisse atteint 40 % de son poids d’adulte qu’apparaît le premier œstrus. Il y a donc une relation positive entre le niveau alimentaire et l’âge de la puberté. Plus la croissance est lente, plus l’âge de la puberté est retardé. Un poids excessif chez les adultes peut cependant nuire à la fertilité.

Age au premier vêlage
C’est un facteur important dans l’appréciation de la carrière reproductrice d’une vache. Une femelle donnera davantage de produit au cours de sa carrière qu’elle concevra tôt et à intervalles réduits. L’âge au premier vêlage dépend de l’âge à la puberté et du poids à la mise à la reproduction. Des études menées en Afrique du Sud, rapportent un âge moyen au premier vêlage de 780 jours [34]. La Jersiaise est une race précoce qui peut débuter ses vêlages à 2 ans. Chez la Holstein par contre, l’âge au premier vêlage est de 3 ans [11].

PHYSIOLOGIE DE LA REPRODUCTION 

Le cycle sexuel de la vache

Chez tous les mammifères, l’appareil génital femelle présente pendant toute la période d’activité génitale des modifications morphologiques et physiologiques se produisant toujours dans le même ordre et revenant à intervalles périodiques, suivant un rythme bien défini pour chaque espèce. Ces modifications, connues sous le nom de cycle sexuel ou cycle œstral, commencent au moment de la puberté, se poursuivant tout au long de la vie génitale et ne sont interrompues que par la gestation. Elles dépendent de l’activité fonctionnelle cyclique de l’ovaire régulée par ces propres sécrétions hormonales, elles-mêmes sous dépendance étroite des hormones gonadotropes hypothalomo-hypophysaires, DERIVAUX et ECTORS, (1989). La vache est une espèce polyoestrienne de type continu avec une durée moyenne de cycle de 21 à 22 jours chez la vache multipare et de 20 jours chez la génisse, VAISSAIRE, (1977). D’après WATTIAUX, (1995) la durée du cycle peut varier de manière normale entre 18 et 24 jours. Parfois il semble être «anormalement» long ou court. CUQ et al., (1974) cité par YAMEOGO, (1994) signalent l’existence parfois d’une interruption de cette cyclicité au cours de l’année appelée «anoestrus de sauvegarde » et qui est liée aux conditions alimentaires déficientes des saisons sèches. Le cycle sexuel peut être décomposé en trois (3) composantes : une composante cellulaire, une composante comportementale et enfin une composante hormonale. La résultante de l’interaction de ces éléments aboutit à la régulation du cycle sexuel.

La composante cellulaire 

Les événements cellulaires au cours du cycle sexuel s’établissent en quatre (4) étapes : le prooestrus, l’œstrus, le métoestrus et le dioestrus.

Pro-œstrus 

Il correspond à la phase de maturation folliculaire ou folliculogénèse sous l’effet du signal hormonal (FSH et décharge de LH). La folliculogénèse débute par la croissance de l’ovocyte. Elle se poursuit par la multiplication des cellules folliculaires qui l’entourent et l’augmentation de leur sécrétion pour se terminer par l’ovulation. Sur le plan morphologique on distingue les follicules primordiaux, les follicules secondaires et le follicule mûr de Degraaf. Cette phase dure de 1 à 3 jours (les jours 20 et 21 du cycle) et se caractérise par la dégénérescence du corps jaune du cycle précèdent et par la maturation finale du follicule qui débute le nouveau cycle WATTIAUX, (1995) .

Œstrus

Cette phase du cycle sexuel se caractérise par l’ovulation (libération de l’ovocyte) du follicule dominant arrivé à maturité. L’ovulation est le résultat d’actions physiques et biochimiques. Le follicule après avoir libéré l’ovule augmente en volume. Le nombre de récepteurs à la LH de la thèque et de la granulosa augmente, à l’opposé, les récepteurs à la FSH diminuent, BOUSQUET, (1989) cité par OKOUYI, (2000). Cette phase dure de 8 à 30 heures [46]. L’intensité, la durée et le moment de l’œstrus varient selon la race. Ainsi, chez la Jersiaise, les chaleurs sont plus intenses et d’une durée plus longue que celles de nos races locales, à savoir 13,09 heures, FAYE, (1992) contre 10,17 heures chez les Ndama et 10,7 ± 5,1 heures chez la Baoulé [29].

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : PRODUCTIVITE DES BOVINS AU SENEGAL
I.1. LES SYSTEMES DE PRODUCTION
I.1.1. Le système pastoral
I.1.2. Le système agropastoral
I.1.3. Les systèmes modernisés
I.2. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES ET PERFORMANCES
I.2.1. Caractéristiques ethnologiques
I.2.2.1. Age à la puberté et âge de mise à la reproduction
I.2.2.2. Age au premier vêlage
I.2.3. Production laitière
CHAPITRE II : PHYSIOLOGIE DE LA REPRODUCTION
II.1. Le cycle sexuel de la vache
II.1.1. La composante cellulaire
II.1.1.1. Pro-œstrus
II.1.1.2. Œstrus
II.1.1.3. Métœstrus
II.1.1.4. Diœstrus
II.1.2. La composante comportementale
II.1.3. La composante hormonale
II.2. Contrôle du cycle sexuel
II.3. Période du post partum
II.3.1. L’involution utérine
II.3.2. Reprise de l’activité ovarienne cyclique
II.3.3. La lactation
II.3.4. L’anoestrus post-partum
CHAPITRE III : FERTILITE CHEZ LES FEMELLES BOVINES
III.1. Les paramètres de fertilité
III.1.1. Maturité sexuelle ou puberté
III.1.2. Appétit sexuel
III.1.3. Taux de non-retour (TNR)
III.1.4. Taux de conception (TC)
III.1.5. Taux de vêlage (TV)
III.1.6. L’indice de gestation (S/C)
III.1.7. L’intervalle entre les vêlages
III.1.8. Durée de la vie productive
III.2. Facteurs influençant la fertilité
III.2.1. Niveau de production
III.2.2. Numéro de lactation
III.2.4. Problèmes et maladies
III.2.4.1. Dystocie
III.2.4.2. Rétention placentaire
III.2.4.3. Complexe métrite
III.2.4.4. Kyste ovarien
III.2.4.5. Problèmes locomoteurs
III.2.4.6. Mammite
III.2.4.7. Programmes de synchronisation des inséminations et de l’œstrus
III.2.4.8. Consanguinité
III.3. Autres facteurs de variation de la fertilité
III.3.1. Le stress thermique
III.3.2. Facteurs de fécondation
III.3.2.1. La détection de chaleurs
III.3.2.2. Moment de l’insémination et la technique utilisée
III.3.2.3. Qualité de la semence
CHAPITRE IV : RELATION NUTRITION ET REPRODUCTION
IV.1. Influence du niveau alimentaire
IV.1.1. Effets de la sous alimentation
IV.1.2. Effets de la suralimentation
IV.2. Influence de l’équilibre alimentaire
IV.2.1. Energie
IV.2.1.1. Energie et reproduction
IV.2.1.2. Côte d’état de chair
IV.2.2. Protéines
IV.2.2.1. Protéine et reproduction
IV.2.2.1.1. Principes fondamentaux de la nutrition protéique
IV.2.2.1.2. Impact d’une nutrition protéique sur la reproduction
IV.2.2.1.3. Urée et reproduction
IV.2.2.1.3.1. Rapport urée du sang et du lait et la nutrition protéique
IV.2.2.1.3.2. Effet de l’urée sur la reproduction
IV.2.2.1.3.3. Effet de l’urée sur le bilan énergétique
IV.2.3.1.1. Le calcium
IV.2.3.1.1.1. Fonctions biologiques
IV.2.3.1.1.2. Calcium et reproduction
IV.2.3.1.2. Le phosphore
IV.2.3.1.2.1. Fonctions biologiques
IV.2.3.1.2.2. Phosphore et reproduction
IV.2.3.1.3. Le magnésium
IV.2.3.1.3.1. Fonctions biologiques
IV.2.3.1.3.2. Magnésium et reproduction
IV.2.3.2. Les oligo-éléments
IV.2.3.2.1. Le zinc
IV.2.3.2.1.1. Fonctions biologiques
IV.2.3.2.1.2. Zinc et reproduction
IV.2.3.2.2. Le cuivre et reproduction
IV.2.4. Vitamines et reproduction
IV.2.4.1. La vitamine A
IV.2.4.2. Le carotène
IV.2.4.3. La vitamine D
IV.2.4.4. La vitamine E
CONCLUSION

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