Contraintes de l‘agriculture en Afrique subsaharienne

Contraintes de l’agriculture en Afrique subsaharienne

En Afrique subsaharienne, l‘agriculture est confrontée à d‘énormes difficultés qui continuent toujours d‘impacter négativement la vie des ruraux (Diaw, 2008). Durant ces trois dernières décennies, la variabilité et la baisse pluviométrique d‘une part et d‘autre part la démographie galopante et la pression foncière qui en résulte ont constitué un goulot d‘étranglement au développement du secteur agricole en Afrique subsaharienne.

Par ailleurs, l‘agriculture au sahel, et plus particulièrement au Sénégal, est confrontée à plusieurs types de contraintes : les contraintes pédoclimatique (pluviométrie, eau, sol), socioéconomiques, institutionnelles et techniques et la pression des adventices. La contrainte pédoclimatique et plus particulièrement le déficit pluviométrique constitue, depuis le début des années soixante-dix, la contrainte principale qui pèse sur le développement et la croissance du secteur agricole sénégalais (Fall et al., 2003). La raréfaction de la jachère ou la diminution de leur durée ainsi que l’expansion de l’aire de culture jusqu’aux terres encore plus marginales, ont accentué ce phénomène (Noba, 2002). Cette contrainte est aussi à relier à l‘effet cumulé de la baisse de la pluviométrie et de la pression foncière. Cependant, les terres sont caractérisées par une dénudation et une baisse de la fertilité (Fall et al., 2003). Cette situation s‘est traduite par une surexploitation du milieu et une dégradation de l‘environnement mettant en péril la durabilité de l‘agriculture (Jouve, 2004).

Les contraintes socio-économiques telles que l‘accès au crédit, aux intrants, aux facteurs de production et la faiblesse des revenus monétaires ruraux pèsent lourdement sur les productions agricoles. Celles-ci sont accentuées par un endettement important des agriculteurs et le renchérissement des coûts de production consécutif à la dévaluation du franc CFA. Les programmes d‘ajustements structurels mis en œuvre dans les années 80 ont eu un impact économique complexe et multiforme sur la performance de l‘agriculture au Sénégal (Fall et al., 2003). D‘autres contraintes socio-économiques sont rencontrées en matière de gestion foncière (risquant d‘entraver la promotion de l‘intervention des opérateurs privés), de commercialisation, de distribution, de conservation des productions et de technicité des agriculteurs (faible dans la zone sylvo-pastorale) (Fall et al., 2003).

Sur le plan institutionnel, il existe aussi plusieurs contraintes comme l‘insuffisance de l‘encadrement qui est commune à toutes les zones agroécologique. A ce problème, s‘ajoutent le désengagement de l‘État, le processus de régionalisation, la dévaluation du franc CFA, la libéralisation et la mondialisation des échanges commerciaux, l‘intégration régionale, l‘émergence du secteur privé, le manque d‘infrastructures et de réseaux de communication ((Fall et al., 2003). L‘institution nationale responsable du développement agricole et rural est actuellement peu équipée pour analyser et formuler les politiques et programmes sectoriels et sous-sectoriels. Toutefois, la capacité à mener des activités de recherche ainsi qu‘à la diffusion des résultats de la recherche à travers des programmes de vulgarisation efficaces laisse aussi beaucoup à désirer.

Le manque de collaboration qui existe en amont et en aval entre les différents acteurs du système c’est-à-dire entre les paysans et les chercheurs dans la mise en place de projets de recherche, de la vulgarisation des résultats issus de la recherche. Cela s‘est traduit chez les paysans par un plateau technique et des méthodes culturales toujours rudimentaires. Les conséquences sont désastreuses sur la production agricole. Ces contraintes ont poussé le monde paysan au phénomène de l‘exode rural en direction des zones urbaines (lSRA, 1998 ; Noba, 2002).

La place des adventices parmi ces contraintes

L’Afrique subsaharienne est délimitée par le sahel qui la sépare de l’Afrique du nord et comprend 48 pays regroupés en 4 sous-catégories : l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est, l’Afrique centrale et Afrique australe. Cette partie du globe, est caractérisée par la faiblesse de la performance de la production agricole causée en grande partie par la dégradation croissante des sols (Nianogo-aime et al., 1995; Bichat, 2006 ; Bassala et al., 2009), les aléas climatiques (le déficit pluviométrique), les techniques agricoles utilisées jugées non productives et les facteurs biotiques tels que les maladies, les parasites et en particulier la pression des mauvaises herbes (Zidane et al, 2010).

Notion d‘« adventice » ou « mauvaise herbe » 

La flore adventice regroupe une très grande diversité de noms qui représente les termes les plus importants et les plus utilisés en malherbologie: « adventices » et « mauvaises herbes » en français, « weeds » en anglais et « unkraut » en allemand. Cependant leur définition pose d‘énormes difficultés (Godinho, 1984 ; Le Bourgeois, 1993) .

La notion « d‘adventice » a été diversement appréciée en fonction des disciplines telles que la malherbologique, écologie (Mbaye, 2013). Bournerias (1979), Melakhessou & Oudjehih (2007) et Karkour (2012) signalent qu‘en termes agronomique ou malherbologique, une mauvaise herbe est une plante introduite spontanément ou involontairement par l‘homme dans les biotopes cultivés. Elle se définit aussi comme toute plante qui pousse là où sa présence est indésirable (Godinho, 1984 ; Soufi, 1988 ; Karkour, 2012). Au sens écologique, le terme « adventice » désigne une plante introduite accidentellement dans des milieux modifiés ou cultivés par l‘homme (Hamel & Dansereau, 1949 ; Godinho 1984 ; Noba, 2002 ; Le Bourgeois & Marnotte, 2002). Pris au sens botanique, « adventice » désigne toute plante qui, pour des raisons diverses, est introduite spontanément dans une nouvelle région et vient donc s’ajouter à un peuplement végétal auquel elle est initialement étrangère (Bournerias, 1979, Noba, 2002). Malgrè les différentes formulations, la définition du terme mauvaise herbe présente toujours des ambiguïtés dans sa compréhension. En la suivant au sens strict, on peut penser que les arbres de la forêt amazonienne sont des “mauvaises herbes” pour les personnes chargées de tracer la route transamazonienne. Aussi, il est nécessaire de préciser que le statut de “mauvaise herbe” ne devrait être attribué qu’à une plante installée postérieurement à une activité humaine et ayant un effet nuisible direct ou indirect (Le Bourgeois, 1993). La flore adventice est considérée comme mauvaise parce qu‘elle est responsable de la baisse des rendements agricoles dans les couverts cultivés. Tous ces effets sont les conséquences directes de la compétition des mauvaises herbes et des cultures pour les ressources (lumière, eau, éléments minéraux) (Caussanel, 1989 ; Friry, 2013). Elles peuvent également développer des effets indirects comme le maintien des populations de ravageurs dans la culture .Elles rendent parfois la récolte difficile. Certaines mauvaises herbes ont la capacité de modifier la chimie du sol, avec des effets néfastes sur les espèces de plantes et, par la suite, les animaux (Hannachi & Fenni, 2013). Les adventices, lorsqu’elles sont maintenues à des seuils tolérables de nuisibilité, perdent leur statut de plantes indésirables et peuvent même, dans certains cas, devenir des plantes utiles pour le maintien de la fertilité minérale et biologique des sols. (Le Bourgeois et al, 1995 ; Noba, 2002) .

Impact des adventices sur la production agricole en Afrique subsaharienne

Les mauvaises herbes ont été de tout temps une gêne importante pour l’agriculture des pays tropicaux (Merlier & Montegut, 1982) après le déficit en eau (Koch et al., 1982; Akobundu,1991 ; Noba, 2002). En effet, leur pression sur les cultures sont responsables de pertes de rendement de plus de 25% en zone tropicale (Le Bourgeois & Marnotte, 2002 ; Le Bourgeois et al., 2008). L‘effet des adventices sur les rendements obtenus n‘est cependant pas le seul caractère nuisible des adventices dans les agrosystèmes. Un autre aspect important est le nombre élevé de temps de travaux manuels occasionnés par la présence des mauvaises herbes (ORSTOM, 1977). C‘est la raison pour laquelle le désherbage occupe une place de choix dans les systèmes de cultures traditionnels d’Afrique soudano-sahélienne et le temps qui lui est alloué est important et varie en fonction de la culture, de la nature du sol et de l‘itinéraire technique et de la taille des agrosystèmes (Ahanchédé, 2000). Une des raisons principales d’abandon des champs en jachères est la difficulté de maîtriser l’enherbement dont l’agressivité augmente au cours des années d’exploitation (Moreau et Godefroy, 1985; Marnotte, 1992).

En Afrique subsaharienne, où la culture attelée est plus développée (Scalla 1991 ; Le Bourgeois, 1993), où le temps de travail consacré au désherbage tourne autour de 50%, cette activité est effectuée particulièrement par les femmes et les enfants de la famille du paysan (Akobundu, 1996). Ce temps varie en fonction du degré d‘enherbement, de l’âge de la parcelle et du nombre de sarclages qu‘on veut effectuer. Néanmoins, l‘utilisation du corps sarcleur a permis de réduire de manière significative les temps de désherbage (Le Bourgeois, 1993). Le coût réel du désherbage dans les petites exploitations traditionnelles est difficile à chiffrer dans la mesure où la main-d‘oeuvre est essentiellement familiale ou organisée en travaux collectifs villageois, donc non rémunérée (Le Bourgeois, 1993).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
I-CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1- Présentation du cadre de l‘étude
I.1.1- Le contexte général : Sénégal
I.1.2- Contraintes de l‘agriculture en Afrique subsaharienne, cas du Sénégal
I.2- Le mil
I.2.1- Généralité sur le mil
I.2.2- Systématique et classification
I.2.3- Description botanique et cycle de vie
I.2.4- Exigences écologiques
I.2.5- Croissance et développement du mil
I.2.5.1- la germination à la levée
I.2.5.2- Le tallage
I.2.5.3- La montaison
I.2.5.4- L‘épiaison
I.2.5.5- La floraison
I.2.5.6- La maturation
I.3- Généralité sur les pesticides
I.3.1- Définition
I.3.2- Historique
I.3.3- Classification des pesticides
I.3.4- Impacts des herbicides sur la santé et sur l‘environnement
I.3.5- Alternative aux herbicides chimiques de synthèse
I.3.5.1- Les biopesticides
I.3.5.2- Historique
I.4- Prosopis juliflora
I.4.1- Origine et répartition géographique
I.4.2- Position systématique
I.4.3- Description botanique
II- CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1- Présentation de la zone d‘étude
II.2- Matériel végétal
II.2.1- Le mil
II.2.2- Les espèces de mauvaises herbes ciblées
II.2.3- Feuilles de Prosopis juliflora
II.3- Protocole expérimental
II.3.1-Préparation des extraits de feuilles
II.3.2- Le dispositif expérimental
II.3.3- Mise en évidences et levée de l‘inaptitude à la germination des semences
II.3.4- Etude de l‘effet des extraits aqueux de feuilles de Prosopis juliflora
II.3.5- Analyse chimique de l‘extrait de poudre de feuilles de Prosopis juliflora
II.5- Nomenclature des espèces
II.6- Aspect agronomique (Nuisibilité)
II.6.1- Diagramme d‘infestation
II.6.2- Indice partiel de nuisibilité
II.6.3- Etude de la densité et de la diversité des adventices
II.6.4- Etude de l‘effet des extraits sur les paramétres de croissance et de rendement du mil
II.6.5- Observations et Mesures
II.6.6- Analyse des données
III- CHAPITRE III- Etude de la structure de la flore adventice et nuisibilité des adventices (amplitude d’habitat et degré d’infestation) après traitements
III.1- Introduction
III.2- Résultats et discussion
III.2.1- Structure de la flore
III.2.2 – Spectre biologique
III.2.3 – Spectre chorologique
III.2.4- Nuisibilité des adventices
III.2.5- Discussion
III.2.6- Conclusion
IV- CHAPITRE IV: Effet des extraits de feuilles de Prosopis juliflora sur le comportement germinatif et la croissance du mil et de ses principales adventices et analyse chimique des extraits
V.1- Introduction
V.2- Résultats et discussion
V.2.1- Résultats
V.2.2- Discussion
V.3- Conclusion
V- CHAPITRE V : Etude des propriétés herbicides des extraits aqueux de feuilles de Prosopis juliflora sur les différentes paramétres de rendement et le rendement
VI.1- Introduction
VI.2- Résultats discussion
VI.2.1- Résultats
VI.2.1- Discussion
VI.2- Conclusion partielle
Discussion générale
VII.1- La flore adventice
VII.2- L‘importance agronomique
VII.3- Germination et croissance
VII.4- Effet des extraits biocides de feuilles de Prosopis juliflora
VII.4.1- L‘effet des extraits acqueux de Prosopis julifora sur les paramètres de croissance du mil
VII.4.2- Effet des extraits acqueux de Prosopis julifora sur le rendement et les composantes du rendement
VII.4.3- Relations entre paramètres de croissance, les composantes de rendement et le rendement
Conclusion générale

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