Contexte actuel des aquaculteurs crevetticoles et problematiques

L’aquaculture de crevettes Pénéides est une industrie relativement récente et importante dans les pays subtropicaux et tropicaux avec une production estimée à 2,3 millions de tonnes en 2004 soit sensiblement autant que la pêche (FAO, 2006). Quatre-vingt-cinq pour cent de la crevette est produite en Asie par plus d’un million de petites exploitations. Elle fournit aujourd’hui des centaines de milliers d’emplois, des billions de dollars en termes de revenus et un produit alimentaire de qualité. Dans le monde, les exportations des espèces à forte valeur commerciale ne cessent d’augmenter. Un intérêt croissant pour le système d’aquaculture plus intensif a été constaté visant ces espèces à forte valeur commerciale (FAO, 2005). Grâce à la mise en place de la nouvelle technique et de la nouvelle stratégie de gestion de l’eau, les exploitants de l’Asie et de l’Amérique du Sud ont réussi à maîtriser les épizooties qui font ravage sur l’exploitation crevetticole vers la fin du 20ème siècle. Depuis, la production mondiale ne cesse d’augmenter, elle atteint les 2 476 023 tonnes en 2004 (FAO, 2006). Bien qu’elle ne constitue que 4,16% de la totalité de la production mondiale issue de l’aquaculture, cette biomasse représente 67,28% de la production de crustacés. La crevetticulture est devenue une industrie très importante. Elle constitue une importante source de devises étrangères et soutient l’économie de nombreux pays tropicaux. A Madagascar, la filière crevettière constitue l’une des principales sources de devises. L’intensification de la filière est encore loin de sa limite car la grande île dispose 50 000 ha de sols aménageables pour cette activité. Plusieurs fermes sont actuellement opérationnelles, entre autres, l’AQUALMA ou Aquaculture de la Mahajamba. Néanmoins, la production annuelle n’a pas franchi jusqu’à maintenant les 10 000 tonnes. Pour tenir sa place sur le marché international, les exploitants malagasy ont misé sur la qualité de leurs produits. Or, un développement plus ou moins anarchique dégrade les conditions environnementales et conduit à de graves problèmes et à l’apparition des maladies. Il s’agit donc de trouver un bon équilibre entre développement et préservation de l’environnement. Cela réduit les stress qui pèsent sur les organismes en élevage.

MONOGRAPHIE DU SITE

Avant tout, il est impératif d’avoir une certaine connaissance concernant la région dans laquelle va se dérouler l’étude. Non seulement, elle permet de faciliter les planifications, mais aussi, d’évaluer les éventuelles difficultés sur le terrain. Cette connaissance est basée sur l’environnement, en particulier l’emplacement du site, le climat, la population et l’environnement économique de la région.

Localisation

Le site se trouve sur la côte Nord-Ouest de Madagascar, Faritany de Mahajanga, dans la Commune rurale de Mahajamba Usine. Il se situe à 15° 34’ Sud / 47°02’18’’ Est dans l’une des ramifications de la baie de la Mahajanba entre deux rivières, Marovoaikely à l’Est et Masokoenja à l’Ouest. Il s’étend du Nord au sud sur une distance de 17 km (RAMAHAZO H. A., 2003). Et, il est alimenté par la rivière Masokoenja à l’aide d’une station de pompage implantée à l’extrémité Nord du site. La capacité est de 150 000 m3 par jour .

Climat

Le climat de la région ressemble à celui de Mahajanga c’est-à-dire un climat tropical humide dominé par la succession de deux saisons distinctes, humide de Novembre en Avril et sèche de Mai en Octobre. La température varie de 23,50 C° en hiver à 31,59 C° en été (cf. annexe n°4 : la courbe de la tendance de l’évolution de la température). La saison de pluies de la région est très courte. Elle ne dure que 4 mois. La pluviométrie est de 1558 mm. Le régime du vent et de pression est aussi influencé par la saison. Il y a l’alizé ou « varatraza » du Sud-Est pendant la saison sèche surtout le mois d’Août et le mois de Septembre et la mousson du Nord–Ouest durant la saison de pluies.

Population
Depuis l’implantation de la société Aqualma (Aquaculture de la Mahanjamba) dans la région, presque toutes les ethnies Malagasy s’y trouvent avec une prédominance des autochtones c’est-à-dire les Sakalava. (RAMAHAZO H. A., 2003).

PRESENTATION DE LA SOCIETE (AQUALMA)

L’Aquaculture de la Mahajamba ou Aqualma est une Société Anonyme au capital de 15 200 000 000 Ariary. Elle emploie environ 1200 travailleurs. Le siége social se trouve à Mahajanga. Aqualma comprend une écloserie de capacité de production de un milliard de nauplius par an à Moramba, une autre à Nosy Be, une ferme de grossissement dans la baie de la Mahajamba et une usine ultramoderne de traitement de produits avec un laboratoire de contrôle à Besakoa et à Mahajanga.

Historique

Tout a commencé dans les années 1990 par une longue étude d’investigation. Un essai d’évaluation, de faisabilité et de rentabilité de l’élevage a débuté en 1991. Les résultats ainsi obtenus conduisent à l’installation des différentes infrastructures pour l’élevage et pour l’écloserie de Nosy Be en 1992. L’usine de traitement et de conditionnement a été mise en place vers la fin de 1993. Depuis, prés de 1000 ha de terrain ont été transformés et aménagés en bassins d’élevage et de canal réservoir d’eau. Enfin, un laboratoire d’analyse et de contrôle ultramoderne est récemment en état de fonctionnement à Mahajanga. Sa construction a pour but de centraliser toutes les analyses des différents sites d’exploitation de la société et constitue aussi la dernière ligne de contrôle des produits.

Production

Aqualma ne produit qu’une seule espèce de crevette nommée Penaeus monodon ou crevette géante tigrée. Dès 1994, la production annuelle de la ferme n’a cessé d’augmenter et atteindre un tonnage de 3210 tonnes en 2000. Mais, depuis deux ans, la production a connu une légère baisse et se trouve actuellement à 2864 tonnes (en 2006). Les produits sont ensuite traités et conditionnés à l’usine de Besakoa suivant des normes très exigeantes du marché international avant d’être exportés.

BIOLOGIE DES PENAEUS MONODON

Taxonomie

Après la découverte et la description des Penaeus monodon par JOHN CHRIST FABRICIUS en 1798. (SEAFDEC, 1988 in VOAHANGINIRINA BUREL, 1997), le nom scientifique des crevettes tigrées est Penaeus monodon Fabricius, 1798. Elle est aussi connue sous l’appellation « crevette géante tigrée ». Les crevettes géantes tigrées appartiennent à la famille des Penaeïdes dont la taxonomie se définit comme suit d’après encyclopédie électronique WICKEPEDIA, 2007

Règne : Animale
Embranchement : Arthropodes
Classe : Crustacés
Sous-classe : Malacostracés
Série : Eumalacostracés
Superordre : Eucaridés
Ordres : Décapodes
Sous-ordre : Pénéides
Infra-ordre : Penaeidea
Famille : Pénaeidés
Genre : Penaeus
Espèce : Penaeus monodon

Morphologie externe
Les crevettes géantes tigrées ont un corps coloré en gris vert ou marron avec des bandes transversales alternativement claires et sombres sur la carapace et le corps. Elles peuvent être rougeâtres ou bleutées selon le stade de mue et de l’état de stress de l’animal. Les géniteurs peuvent avoir un poids variant de 60 à 150 g (CDCC, 2003). Le corps d’une crevette est subdivisé en trois parties dont le céphalothorax renferme tous les organes vitaux de l’animal, l’abdomen et le telson .

Cycle de développement 

Dans le cadre de la réalisation du mémoire, les études sont axées aux bassins de grossissements c’est-à-dire à partir du stade juvénile jusqu’à l’âge de pêche. Néanmoins, le cycle de développement des crevettes tigrées est à développer succinctement.

Stades larvaires
Il est composé de trois stades de durée relativement courte. Pour arriver au stade de postlarves, un nauplii a besoin de 11 à 16 jours (BARNABE, 1991 et TSENG, 1987). Ces trois stades n’ont pas le même régime alimentaire, les nauplius vivent aux dépens des réserves vitellines, puis les larves se nourrissent de phytoplancton au stade Zoé et de proies vivantes au stade mysis. Le passage d’un stade à un autre se traduit par une métamorphose complète des larves (BARNABE, 1991 et TSENG, 1987).

Postlarves
Les postlarves se distinguent par la présence d’appendices abdominaux servant à la nage, horizontale ou tête légèrement orienté vers le haut et adoptent la morphologie d’un adulte.

Juvéniles
Ils possèdent un corps transparent traversé par des stries marron foncées sur la face ventrale. Les six segments abdominaux sont plus courts que la carapace céphalothoracique. La formule rostrale est complète ainsi que le système respiratoire. Ils adoptent un comportement benthique (MOTOH, 1981).

Adulte
Les crevettes tigrées ont un fort potentiel de croissance. Les 20 à 30 g peuvent être atteints dans les 4 à 6 mois d’élevage. Ce stade est caractérisé par la maturité sexuelle (SOLIS, 1988) et la croissance ralentie. Les spécimens sont ainsi nommés géniteurs. Leur poids peut aller jusqu’à 250g. Les Penaeus monodon sont hétérosexuels. Les femelles ont une taille plus grande que les mâles (TSENG, 1987).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : CONTEXTE ACTUEL DES AQUACULTEURS CREVETTICOLES ET PROBLEMATIQUES
1 Monographie du site
1.1 Localisation
1.2 Climat
1.3 Population
1.4 Environnement économique
2 Présentation de la Société (Aqualma)
2.1 Historique
2.2 Production
3 Biologie des Penaeus monodon
3.1 Taxonomie
3.2 Morphologie externe
3.3 Cycle de développement
3.3.2 Postlarves
3.3.3 Juvéniles
3.3.4 Adulte
4 Elevage des crevettes
4.1 Objectifs
4.2 Différents types d’élevage
4.3 Techniques d’élevage
4.3.1 Caractéristiques du sol
4.3.2 Préparation du bassin
4.3.3 Gestion de l’eau et de l’alimentation
5 Contexte actuel et problématique
6 Notion sur l’Interface Eau-sédiment et du potentiel
6.1 Interface eau-sédiment
6.1.1 Définitions
6.1.2 Types de dépôts
6.1.3 Genèse de la couche des sédiments
6.2 Potentiel d’oxydoréduction (redox)
6.2.1 Définitions
6.2.2 Caractéristiques de la réaction rédox
PARTIE II EXPERIMENTATION – MATERIELS ET METHODES
1 Déroulement de l’investigation
1.1 Imprégnation
1.2 Préparation
1.2.1 Conception du matériel de prélèvements (le tube de carottage)
1.2.2 Test d’efficacité des matériels et du protocole
1.2.3 Choix des points de prélèvements
1.2.4 Elaboration du protocole de recherche
1.3 Expérimentation
1.4 Besoin en personnel
2 Matériels et méthodes
2.1 Matériels et méthodes de prélèvements
2.1.1 Eau du fond et interface eau-sédiment
2.1.2 Colonne d’eau
2.1.3 Organismes benthiques
2.2 Matériels et méthodes de mesure des paramètres sur terrain
2.2.1 Stratification
2.2.2 Oxygène dissous et température
2.2.3 Potentiel d’oxydoréduction et pH
2.3 Matériels et méthodes de mesure au laboratoire
2.3.1 Matière en suspension (g /ml), Matières organiques eau (MOE) et Matières organiques sol (MOS)
2.3.4 Paramètres chimiques
2.3.5 Analyses microbiologiques du sédiment
2.3.6 Analyse biologique
3 Avantages, inconvénients et limites de la méthodologie d’approche
3.1 Avantages
3.2 Inconvénients
3.3 Limites
PARTIE III : ANALYSES DES RESULTATS ET DISCUSSIONS
1 Typologie de l’interface eau-sédiment
2 Localisation et origine de la couche interface eau-sédiment
3 Aspect physique de l’interface eau-sédiment
4 Caractéristiques de l’interface eau-sédiment
4.1 Paramètres physiques
4.1.1 Potentiel redox et pH
4.1.2 Potentiel d’hydrogène (pH)
4.1.3 Oxygène dissous et température
4.1.4 Epaisseur de la couche de sédiments
4.2 Paramètres microbiologiques
4.3 Paramètres chimiques
4.4 Organismes benthiques (sessiles)
5 Dynamique et évolution de l’interface eau-sédiment
5.1 Potentiel redox et du pH
5.2 Epaisseur de la couche de sédiments
5.3 Matières organiques du sol
5.4 Population microbienne du sol
5.5 Evolution des paramètres physico-chimiques
6 Discussion
7 Proposition d’amélioration et plan d’aménagement
7.1 Plan et emplacement des bassins
7.2 Préparation des bassins
7.3 Conduite de l’élevage
7.3.1 Gestion de l’eau
7.3.2 Gestion d’aliment
7.3.4 Utilisation des produits chimiques
7.4 Comportement du personnel
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *