Considerations prealables sur le handicap

Loin d’une perspective instaurant une stricte séparation entre société et individu, Edgar Morin considère que « les individus ne sont pas dans la société comme dans une boite », la société ne se limitant pas à être un contenant d’individu et non plus une simple addition d’individu. La société est une totalité dont les caractéristiques du tout ne sont pas celles des parties. L’intégration des individus dans la totalité et en tant que totalité ne va cependant pas de soi mais exige leur normalisation. En effet, comme le souligne Durkheim, l’individu, à sa naissance, ne naît pas homme : « l’homme, en effet, n’est un homme que parce qu’il vit en société ». L’individu a, certes, à sa naissance ou dans son enfance les aptitudes générales pour vivre en société mais ne possède pas la culture nécessaire pour y vivre. L’individu doit donc être éduqué et socialisé car la société établit des règles, des valeurs que celui qui veut y vivre se doit de respecter pour en être reconnu comme membre étant donné que la société fait en sorte de contraindre ses membres à se conformer aux normes établies et d’exclure en conséquence ceux qui y dévient. Il arrive en effet certains cas où des individus agissent volontairement contre la culture en vigueur. Ce sont les déviants, ceux qui dévient de la règle car possédant une contre-culture, une culture qui va à l’encontre de celle de la majorité. Un déviant n’est pas toutefois un individu qui ne soit pas apte à être socialisé mais un individu qui ne veut pas être socialisé car se positionne contre la culture dominante. Les éléments nécessaires à la vie en société ne sont donc pas innés à l’homme mais le précèdent et cette vie en société requiert la socialisation, incessant « apprentissage, conditionnement et inculcation mais aussi adaptation culturelle, intériorisation et incorporation » qui va permettre aux individus d’une société d’être normalisés, de partager les mêmes codes de communication, de se comprendre, bref de réaliser les interactions quotidiennes nécessaires à la vie sociale. Il se trouve en effet que l’interaction est, non seulement, chargée de signification objective et objectivable mais aussi de « significations subjectives ».

Dans « les rites d’interactions » , Goffman décortique les interactions quotidiennes, «des plus petites (…) aux plus monstrueuses » et démontre que celles-ci obéissent à un « ordre objectif qui prévaut ». En d’autres termes, si l’on prend l’exemple d’une communication verbale, il y a des manières objectives et reconnues de discuter, de joindre une conversation ou de s’en retirer, des manières de montrer que l’on tient compte de la personne qui nous parle et d’assurer par-là l’aboutissement d’une conversation. Dans toute interaction d’ailleurs, c’est la « face » ou valeur sociale positive revendiquée qui est mise en jeu par chaque interactant. Les mots, les gestes, les regards, les mimiques, tous sont des manières de se mettre en jeu, de montrer et de protéger les valeurs des faces. Ainsi, tout individu « normalement constitué  » et socialement normalisé est censé avoir les armes pour réaliser un rite d’interaction dans les normes, de façon à ce que cet individu ne perde la face ou qu’il ne la fasse perdre à ses interlocuteurs. Pour Goffman d’ailleurs, les interactions, c’est-à-dire les actions réciproques, constituent le moteur, le fondement même de l’ordre social, de la vie en société.

CONSIDERATIONS PREALABLES SUR LE HANDICAP 

Typologie des handicaps

En général, on distingue quatre types de handicap : les handicaps moteurs, les handicaps sensoriels, les handicaps mentaux et les handicaps psychiques. Toutefois, dans le cas d’une association de plusieurs handicaps chez une personne, on parle de handicap associés ou multi-handicap. Voyons ce dont concerne ces différents types de handicap afin d’en avoir une vision plus précise :
• les handicaps moteurs : ce sont des déficiences ou atteintes du corps à se mouvoir qui peuvent avoir comme origine « la lésion du système nerveux, des muscles ou du squelette » ;
• les handicaps sensoriels : ils sont subdivisés en déficience auditive et déficience visuelle. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine d’une déficience auditive : l’âge, les handicaps associés et les différents types de surdité. Quand à la déficience visuelle, les typologies se font à partir de mesure dont les cas les plus graves sont les aveugles ;
• les handicaps mentaux : ils peuvent résulter de facteurs génétiques mais aussi de facteurs biologiques comme les « agressions prénatales ou périnatales  ». Comme conséquence, « la personne handicapée mentale a du mal à fixer son attention, à apprécier l’importance des informations à sa disposition », c’est le résultat de l’insuffisant développement des capacités mentales. Insuffisant développement qui est préjudiciable à l’apprentissage et à l’acquisition des pré-réquis à la vie sociale quotidienne ;
• les handicaps psychiques : le plus souvent, ces handicaps sont relatifs à une maladie qui atteint le jeune adulte et qui nécessite aussi bien la prise de médicament pour la stabilisation de la personne atteinte que l’accompagnement ou le soutien psychologique.

Ayant mentionné quelque peu le cas des handicaps associés, il convient ici d’expliciter un peu plus ce concept vu qu’il recouvre, à lui, aussi différents types de handicaps. Ainsi, nous avons :
➤ les plurihandicapés : associant deux handicaps. Exemple une déficience sensorielle et une déficience mentale ;
➤ les polyhandicapés : « atteints de handicaps graves à expressions multiples avec restrictions extrêmes de l’autonomie entraînant une grande dépendance pour les actes de la vie courante. Ils associent généralement une déficience mentale sévère à des troubles moteurs accompagnés souvent de troubles respiratoires, nerveux (…) ou sensoriels ».

Définitions du concept de « handicap »

Les recherches menées dans les différentes sciences médicales et sociales ont permis, ces dernières décennies, d’apporter des évolutions conséquentes et des définitions du handicap et de la considération des personnes dites handicapées. Malgré ces avancées conséquentes toutefois, ces définitions font encore l’objet d’âpres débats, de désaccords, vus les différents aspects du handicap à prendre en compte.

La définition relative à la déclaration des personnes handicapées (1975) 

En 1975, la déclaration des personnes handicapées définit les personnes handicapées comme désignant « toute personne dans l’incapacité d’assurer par elle-même tout ou une partie des nécessités d’une vie individuelle ou sociale normale, du fait d’une déficience, congénitale ou non, de ses capacités physiques ou mentales ». Cette définition, cependant, est loin d’être exhaustive car elle se limite à la considération du handicap comme une déficience. La limitation à cette signification même du mot déficience a l’inconvénient de rabaisser la personne handicapée à un rang inférieur et à réaliser par-là une hiérarchisation. En effet, déficience signifie carence, défaillance, faiblesse ; bref, au niveau de la personne, cela conduit à considérer l’handicap comme une insuffisance physique ou mentale et limiter par là la définition à une approche individuelle du handicap.

La définition classificatoire de Wood

Dans les années 1980, la classification des composantes du handicap élaborée par Philip Wood va considérablement modifier la conception du handicap. En effet, Wood propose de décomposer le handicap comme résultant des trois plans suivant :
– « la déficience : correspond à l’altération, d’une structure ou d’une fonction psychologique, physiologique ou anatomique.
– l’incapacité : est une réduction partielle ou totale de la capacité d’accomplir de façon normale une activité ;
– le désavantage : conséquence de la déficience ou de l’incapacité sur les conditions d’insertion sociale, scolaire ou professionnelle. Le désavantage est la résultante de l’interaction entre la personne porteuse de déficience ou d’incapacité et l’environnement . En d’autres termes, « le désavantage peut-être considéré comme la limitation ou la réduction à accomplir les gestes élémentaires de la vie quotidienne», des rôles sociaux.

Déficience, incapacité et désavantage entretiennent ainsi une relation de linéarité, de cause à effet faisant en sorte que la déficience soit la composante première du handicap.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Première Partie Approche de l’objet d’étude
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS PREALABLES SUR LE HANDICAP
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE
CHAPITRE III : SOCIOGRAPHIE DU TERRAIN D’INVESTIGATION : LE CNFPPH
DEUXIEME PARTIE Les bases empiriques du réel à étudier
CHAPITRE IV : RESULTATS DES RECHERCHES QUANTITATIVES
CHAPITRE V : RESULTATS DES ENQUETES PAR QUESTIONNAIRE
CHAPITRE VI : RESULTATS DES RECHERCHES QUALITATIVES
TROISIEME PARTIE Le handicap, une déficience sociale
CHAPITRE VII : VALIDATION DES HYPOTHESES
CHAPITRE VIII : PROSPECTIVES
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES ACRONYMES
ANNEXES
LISTE DES ANNEXES
CV ET RESUME

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