CONSERVER DURABLEMENT À ÉCHELLES LOCALE ET DÉPARTEMENTALE

CONSERVER DURABLEMENT À ÉCHELLES LOCALE ET DÉPARTEMENTALE

Le développement durable : naissance et développement d’un concept international

En 1980, le rapport Our Common Future, aussi connu sous le nom de Rapport Brundtland, définit l’idée d’un sustainable developement. Cette expression est traduite en français, par celle de développement durable. Par ces termes, les autorités françaises s’assurent une forme de «primauté », en les utilisant lors du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature, la même année. Ils désignent ainsi « un type de développement qui permet la conservation des ressources vivantes, la préservation de la diversité génétique et le maintien des équilibres écologiques essentiels » . Le développement durable apparaît officiellement pour la première fois en 1992, dans le Traité de Maastricht, rédigé par la Commission des communautés européennes. Dans ce texte, il est défini comme « une politique et une stratégie visant à assurer la continuité dans le temps du développement économique et social, dans le respect de l’environnement, et sans compromettre les ressources » . Il repose ainsi sur l’équilibre de trois principes fondamentaux, les trois piliers : l’économie, le social et l’environnement. Les préoccupations environnementales donnent lieu à deux stratégies d’action : une stratégie d’adaptation et une stratégie d’atténuation. Selon le site de l’Agence de l’Environnement et de Maîtrise de l’Énergie (ADEME), la stratégie d’atténuation se définit comme contribuant « à l’atténuation du changement climatique si elle contribue à la stabilisation des concentrations de Gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique ».

Vers une recherche de pratiques professionnelles durables dans les services d’archives ?

La recherche de solutions durables s’invite dans les métiers de la conservation du patrimoine en France et à l’étranger, de différentes manières. À l’étranger, et dans le monde anglophone principalement, les archivistes héritent des préoccupations environnementales et liées au développement durable, dans leur pratique, des métiers des bibliothèques et des musées. En France, le développement durable est abordé plus ou moins explicitement par le biais de la recherche en matière de conservation préventive. Dans les discours, le lien entre conservation préventive et développement durable n’est pas clairement défini, contrairement au domaine anglophone. Cela peut s’expliquer par une différence de terminologie employée – l’expression développement durable est assez peu employée dans la recherche archivistique française – et donc d’une différence de points de vue sur ce qui peut être défini comme durable.
Le monde anglophone dispose d’une littérature importante sur les pratiques professionnelles archivistiques durables. Celle-ci s’inscrit dans la lignée du mouvement qui touche au départ essentiellement les musées – green museum mouvment – et les bibliothèques – green library mouvement –, tant sur le modèle architectural de leurs bâtiments, que dans leurs pratiques.

Le bâtiment d’archives : préserver et conserver les documents

Il est de tradition de faire remonter la fonction d’archiviste et le premier lieu de conservation d’archives monarchiques de France au milieu du Moyen Âge. En effet, avant la fin du XIIe siècle, les archives royales, qui sont avant toute chose des documents administratifs témoignant de droits et de privilèges, suivent le roi dans ses moindres déplacements. La monarchie est itinérante. Tout change lorsque, bouté par l’armée de Richard Cœur de Lion, Philippe Auguste perd ses archives à Fréteval, en 1194. À la suite de cet incident, le roi laisse ses archives au Louvre, pour constituer le « Trésor des Chartes ». Ici, l’intérêt d’avoir un lieu spécifique pour les archives découle d’une volonté du pouvoir monarchique de préserver les archives de la destruction. Cette inquiétude liée à de possibles pertes de documents administratifs et historiques, pour des raisons accidentelles est à l’origine d’importantes réflexions autour du bâtiment d’archives. C’est dans un soucis de préservation des documents importants que les premiers bâtiments spécialement conçus pour la conservation d’archives ont été réalisés en France, dès le XVIIIe siècle. Christian Hottin relève alors ce qui semble être un « lien structurel très fort entre la naissance d’une réflexion architecturale spécifique sur les dépôts d’archives et la prise en compte des risques particuliers concernant les documents».

Michel Duchein : vers une première normalisation du bâtiment d’archives

Né en 1926, chartiste, Michel Duchein est archiviste et historien français spécialiste de l’histoire de la monarchie britannique. Il est l’auteur de plusieurs biographies sur les familles Tudor et Stuart. Dans la sphère archivistique, il fait figure d’autorité en matière de conservation préventive et de normalisation des bâtiments d’archives, au XXe siècle.
En 1966, alors qu’il dirige le service technique de la Direction des Archives de France, Michel Duchein rédige un premier manuel sur les bâtiments et les équipements d’archives publié par le Conseil International des Archives, avec le concours de l’UNESCO95. Après une vague de constructions de bâtiments d’archives en France, l’objectif de cet ouvrage est de pointer les difficultés rencontrées dans les bâtiments d’archives pour en proposer des solutions. Il s’adresse aussi aux archivistes, aux architectes et aux acteurs administratifs responsables des constructions. Peu après sa première parution, il obtient un écho international. En 1977, profitant de l’essor des constructions des années 1960, l’ouvrage est complété et traduit en anglais.

Les bâtiments contemporains

Par bâtiments d’archives contemporains, nous souhaitons ici parler des bâtiments construits dès la fin des années 1980, jusqu’à nos jours. La construction et la réhabilitation de ces bâtiments ont été entamées en deux grandes phases. La première s’étend de la fin des années 1980 aux années 1990. La seconde, débute dans les années 2000 et s’achève au début des années 2010. Ces bâtiments se distinguent des précédents tant par les nouveaux enjeux auxquels ils sont confrontés, que par un nouveau style architectural. Après la loi de décentralisation des archives de 1986, le territoire français est touché par un important mouvement d’extension et de reconstruction de ses services d’archives108. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce mouvement. Le premier est la capacité de stockage des magasins d’archives qui tend à l’amenuisement. Depuis la fin des années 1940, la production des administrations en documents papier s’accroît considérablement. En terme de capacité de stockage, les bâtiments de conservation sont prévus pour durer une période de vingt-cinq à trente ans. Ceux qui ont été construits pendant les années 1950 et 1960 arrivent donc à saturation. Deuxièmement, cette décennie connaît un développement du numérique et donc l’arrivée dans les services de nouveaux types de supports qui en sont dérivés. Ces derniers demandent des conditions de conservations différentes de celles du papier ou du parchemin.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : BÂTIMENTS D’ARCHIVES ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
1. ENVIRONNEMENT, DÉVELOPPEMENT DURABLE ET ARCHIVES : DES PRÉOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES À LA RECHERCHE DE PRATIQUES PROFESSIONNELLES DURABLES
1.1. Le développement durable : naissance et développement d’un concept international
1.2. Du Sommet de Rio aux lois Grenelle : insérer les bâtiments publics dans un cadre normatif et législatif tourné vers le respect de l’environnement
1.3. Vers une recherche de pratiques professionnelles durables dans les services d’archives ?
2. LA CONSTRUCTION DES BÂTIMENTS D’ARCHIVES : CHEMINEMENT DE LA RÉFLEXION FRANCOPHONE
2.1. Le bâtiment d’archives : préserver et conserver les documents
2.2. Michel Duchein : vers une première normalisation du bâtiment d’archives
2.3. Les bâtiments contemporains
3. LES BÂTIMENTS D’ARCHIVES AU PRISME DES PILIERS DU DÉVELOPPEMENT DURABLE? PANORAMA DES CONSTRUCTIONS ET RÉHABILITATIONS EN FRANCE, DEPUIS 2009
3.1. Des bâtiments économiquement vertueux
3.2. Des bâtiments socialement responsables
3.3. Des bâtiments à faible impact environnemental
BIBLIOGRAPHIE
ÉTAT DES SOURCES
PARTIE 2 : CONSERVER DURABLEMENT À ÉCHELLES LOCALE ET DÉPARTEMENTALE : DES ENJEUX ÉCOLOGIQUES… ET POLITIQUES ?
1. LE CENTRE DE LA MÉMOIRE URBAINE D’AGGLOMÉRATION DE DUNKERQUE
1.1. Histoire et présentation du service
1.2. La réhabilitation de la Halle aux sucres
2. LES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU VAR
2.1. Histoire et présentation du service
2.2. Construire un nouveau site à Draguignan
3. LES ARCHIVES, VITRINES DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ?
3.1. Recourir à la mutualisation : gain en visibilité ?
3.2. Des lieux de sensibilisation au développement durable
3.3. Bâtiments d’archives et politiques des collectivités locales en matière de développement durable
CONCLUSION

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