CONSEQUENCES DE LA COCIDIOSE SUR LES PERFORMANCES DE CROISSANCE DES POULETS DE CHAIR

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Prophylaxie
On distingue la prophylaxie défensive et la prophylaxie offensive.

Prophylaxie défensive

♦ Prophylaxie défensive sanitaire
Elle passe, d’abord, par la conception des poulaillers. Le bâtiment doit être conçu selon les normes en vigueur afin de favoriser une bonne ventilation et d’éviter l’ensoleillement. Aussi, une bonne implantation est aussi nécessaire ; il faudra éviter les terrains humides et choisir un endroit abrité des vents et d’accès facile. L’axe des bâtiments doit être parallèle aux vents dominants de la saison des pluies et les locaux doivent être soigneusement nettoyés et entretenus.
Ensuite, il faut éviter la surpopulation, l’excès d’humidité et respecter les normes d’hygiène de l’élevage, de désinfection et de vide sanitaire. Il faut noter que les élevages sur grillage ou caillebotis limitent le contact entre les volailles et les fientes, donc le parasitisme.
Enfin, pour accroître la résistance des oiseaux, ces derniers doivent être nourris avec une alimentation de bonne qualité et riche en vitamines A et D.
♦ Prophylaxie défensive médicale
Elle repose essentiellement sur la chimioprévention et la vaccination.
¾ La chimioprévention Elle est réalisée par 2 méthodes :
– soit par des traitements anticoccidiens périodiques toutes les 3 semaines ;
– soit par la supplémentation permanente de coccidiostatiques (additifs alimentaires) dans l’aliment.
Les coccidiostatiques sont de deux types : les produits de synthèse et les anticoccidiens ionophores. Actuellement, 17 produits sont autorisés (autorisation selon la directive 70/524/CEE) comme additifs alimentaires (NACIRI, 2001). Le tableau IV présente les principaux coccidiostatiques utilisés chez la volaille.
Signalons aussi qu’après l’interdiction par l’Union Européenne de l’incorporation dans les aliments pour animaux des antibiotiques utilisés en médecine humaine, 4 produits utilisés comme facteur de croissance ont été, depuis le 1er janvier 2006, interdits (LEXTENSO, 2006). Il s’agit de :
– monensine sodium utilisé pour l’engraissement des veaux ;
– salinomycine sodium utilisé pour l’engraissement des porcelets et des porcs ;
– avilamycine utilisé pour l’engraissement des porcelets, des porcs, des poulets et des dindes ;
– lavophospholipol utilisé chez les lapins, les poules pondeuses, les poulets d’engraissement, les dindes, les porcelets, les porcs, les veaux et le bétail d’engraissement.
Cette mesure fait partie de la lutte contre le développement des résistances aux antibiotiques qui deviennent une menace sérieuse et de plus en plus redoutée pour la santé humaine et animale.
La chimioprévention requiert une bonne utilisation des produits. Ainsi des programmes d’alternance d’anticoccidiens « shuttle » et « rotation » sont utilisés dans le but d’éviter l’émergence de la résistance aux anticoccidiens. Des tests de sensibilité ou d’anticoccidiogrammes permettent de déterminer les changements de sensibilité des coccidies aux anticoccidiens et de proposer l’utilisation d’un ou de plusieurs anticoccidiens trouvé (s) plus efficace (s) que celui ou ceux utilisés sur le terrain.
Elle constitue une méthode de lutte efficace et la plus économique, à ce jour, contre la coccidiose (NACIRI, 2001).
Dans plusieurs pays, l’addition de coccidiostatiques aux aliments de commerce est réglementée. En France, elle n’est autorisée que pour des sujets de moins de 12 semaines (VERCRUYSSE, 1995). Donc, ces produits ne sont pas utilisés pour les pondeuses ; par contre, chez les poulets de chair, on interrompt l’administration de coccidiostatiques 4 jours au moins avant l’abattage.
¾ La vaccination
C’est une alternative nouvelle par rapport à la chimioprévention, mais elle n’est cependant pas encore bien répandue. Il existe différents types de vaccins :
– des vaccins vivants virulents contre les coccidioses du poulet et du dindon (Coccivac et Immucox respectivement aux Etats-Unis et au Canada). Ils sont interdits en France; car ils sont composés de souches virulentes et leur utilisation risque d’introduire des coccidioses.
– des vaccins vivants atténués : Il s’agit de vaccins tels que Paracox®-8, Paracox®-5 et Livacox®. Le Paracox®-8 (8 souches d’Eimeria) est destiné aux volailles à vie longue (reproducteurs, poules pondeuses, poulets labels) ; tandis que le Paracox®-5, récemment mis sur le marché, est réservé au poulet de chair. Ce dernier est plus facilement disponible et moins onéreux que le Paracox®-8, mais encore d’un coût nettement supérieur à la chimioprévention. Ce vaccin représente une alternative intéressante pour une production de poulet de chair sans anticoccidiens, sans changement d’aliment (période de retrait) et sans
problèmes de résistance. Cependant, le vaccin idéal serait un vaccin recombinant (NACIRI, 2001).
Prophylaxie offensive

La prophylaxie offensive concerne les précautions à prendre lorsqu’un élevage a été déjà touché par la maladie. Dans le cas de la coccidiose, elle va consister à enterrer et à brûler les litières et les excréments, à laver et désinfecter le matériel d’élevage, le bâtiment et ses alentours dans le but de détruire les coccidies.

Les anticoccidiens de synthèse

Principaux anticoccidiens de synthèse : indications et toxicité

Ils sont utilisés à titre préventif et /ou curatif dans la lutte contre la coccidiose aviaire.

Anticoccidiens spécifiques

¾ Produits utilisés à titre préventif
On rencontre le plus fréquemment dans cette catégorie la robénidine, l’halofuginone, la Nicarbazine et le pyridinol. Ce sont des additifs alimentaires de la famille des coccidiostatiques utilisés dans la chimioprévention de la coccidiose. Les doses et les objectifs d’incorporation dans la ration sont définis par la législation européenne sur les additifs.
Des études, menées en batterie sur la sensibilité des isolats de coccidies à l’halofuginone, ont révélé que l’efficacité anticoccidienne n’était pas totale, mais les bénéfices apportés aux performances zootechniques par rapport à des oiseaux non supplémentés étaient significatifs.
La nicarbazine est probablement le produit le plus utilisé parmi les anticoccidiens spécifiques. Elle est utilisée très largement en raison de son activité large spectre. C’est un complexe équimolaire de carbanilide et de pyrimidine. Elle est utilisée à des concentrations comprises entre 100 et 125 ppm. Lorsque la nicarbazine est utilisée durant tout le cycle d’élevage, elle a une influence négative sur le gain de poids et l’indice de conversion. En outre, l’emploi de la nicarbazine peut occasionner un taux de mortalité élevé en cas de coups de chaleur dans certains climats. Si elle est administrée accidentellement aux pondeuses ou aux reproductrices, la production et la qualité des œufs peuvent être sérieusement perturbées. C’est pour cette raison que la nicarbazine doit être utilisée avec précaution et pour des périodes limitées.
¾ Produits utilisés à titre curatif
En présence de coccidiose déclarée, le traitement se fait avec les anticoccidiens classiques spécifiques ou non spécifiques (tableau III). La plupart de ces produits sont également utilisés
à titre préventif en fonction de la dose.
• La diavéridine, dérivé de la pyrimidine, potentialise l’activité anticoccidienne des sulfamides, par exemple :
– Diavéridine : 2,64 g
– Sulfadimidine : 21,28 g
– Excipient qsp : 100 g.
Grâce à la diavéridine, la posologie de la sulfadimidine est 10 fois moindre que lorsqu’elle est utilisée toute seule et sa toxicité est extrêmement réduite. Son activité s’étend aux stades de la shizogonie. L’administration du médicament se fait dans l’eau de boisson.
• Le toltrazuril (BaycoxND), en solution buvable à 2,5%, agit sur les stades intracellulaires du parasite. Pour cette raison, 2 jours de traitement suffisent.
• La roxarsone : c’est un dérivé arsenical relativement toxique qu’il convient d’utiliser avec prudence, notamment chez les palmipèdes. L’indication thérapeutique ne concerne que le poulet et la dinde. Cependant, un surdosage ou un défaut d’abreuvement des oiseaux traités peut provoquer des signes nerveux réversibles après l’arrêt du traitement.
• Le diclazuril : ce produit a une activité large spectre excellente et s’est révélé non toxique même à doses élevées. Les travaux de recherche ont montré que ce produit fournit d’excellents résultats dans les conditions expérimentales et sur le terrain (Mc DOUGALD, 1991).
• Le decoquinate : c’est antibiotique de la famille des quinolone. Il est utilisé comme anticoccidien chez le poulet à l’engraissement à une concentration comprise entre 20 et 40 mg/Kg d’aliment. Le décoquinate présente une incompatibilité avec la bentonite utilisée comme agent liant lors de la granulation de l’aliment.
• L’amprolium : cette substance possède une très bonne activité anticoccidienne et n’est pas toxique aux doses préconisées. C’est un antagoniste de la thiamine (vitamine B1) qui est nécessaire au métabolisme des coccidies. L’amprolium s’utilise sous forme de poudre à 20% ou en solution à 12% en curatif ou en préventif à raison de 6 g de produit pour 25 à 100 litres d’eau pendant 5 jours

Les anticoccidiens non spécifiques

Il s’agit surtout des sulfamides. Ces substances ont une activité anticoccidienne ; mais il faut se méfier de leur toxicité sur le rein chez les jeunes oiseaux (moins de 3 semaines). Il est préférable de fractionner les doses dans la journée. Certains sulfamides, comme la sulfoaquinoxaline, peuvent provoquer des hémorragies que l’on peut prévenir par l’administration simultanée de vitamine K3. Les sulfamides peuvent être associés à d’autres anti-infectieux, par exemple Triméthoprim + sulfamide, ou à d’autres anticoccidiens spécifiques pouvant potentialiser leur activité anticoccidienne (exemple : diavéridine + sulfamides).
Les produits issus de ces associations sont très utilisés en aviculture semi intensive au Sénégal. Par ailleurs, certains antibiotiques ont une activité anticoccidienne telle la framycétine distribuée à la dose de 20 à 30 mg par Kg de poids vif pendant 2 jours dans l’eau de boisson.

Problèmes de résistance

L’utilisation des anticoccidiens a joué un grand rôle dans l’expansion de l’élevage industriel avicole. Jusqu’au milieu des années 1970, les produits de synthèse étaient utilisés pour combattre la coccidiose (PARADIS citée par PARENT, 2003) ; cependant, l’utilisation intensive de ces molécules efficaces a conduit à l’apparition plus ou moins rapide, sur le terrain, de coccidies résistantes (RYLEY 1981 ; CHAPMAN, 1997). Mentionnons le cas de la robénidine qui est dotée d’un excellent spectre d’activité dirigé contre toutes les espèces importantes de coccidies. Après son introduction, au début des années 1970, l’émergence de souches de coccidies résistantes à cette molécule fut rapidement mise en évidence ; ce qui a limité son utilisation. Ces dernières années, on a constaté que suite à sa non utilisation pendant de longues périodes, des souches de coccidies résistantes sont redevenues sensibles.
Des études réalisées au Sénégal par BICHET et al. (2003), ont révélé l’existence de souches de coccidies résistantes à l’amprolium. Il s’agit d’Eimeria acervulina, Eimeria tenella et Eimeria maxima.
Aujourd’hui, pour diminuer l’émergence du phénomène de résistance, deux programmes d’utilisation raisonnés des divers anticoccidiens sont appliqués sur le terrain :
• la rotation : avec cette méthode, les traitements sont alternés après une ou plusieurs bandes.
• « Shuttle program » : ce programme consiste en une prévention par addition d’une catégorie d’anticoccidiens dans l’aliment de croissance et d’une autre dans l’aliment finition ; c’est-à-dire une alternance de deux anticoccidiens sur une même bande de poulets. Cette méthode a conduit à de bons résultats du fait qu’il est peu probable, que les coccidies développent une résistance simultanée à l’égard des deux anticoccidiens.
Cependant, dans nos conditions d’élevage, l’utilisation anarchique de ces anticoccidiens par les éleveurs, le non respect de la posologie et du programme de prophylaxie, sont autant de facteurs qui favorisent l’émergence et la persistance des coccidies résistantes.
Pour mener à bien la lutte contre la coccidiose, en plus des anticoccidiens de synthèse beaucoup plus utilisés à titre curatif, les anticoccidiens ionophores sont utilisés de façon préventive dans l’aliment afin de baisser la pression parasitaire.

Les anticoccidiens ionophores

Généralités

Origine

Commercialisés depuis une trentaine d’années, les anticoccidiens ionophores sont des composés d’origine naturelle, issus de la fermentation de quelques espèces de micro-organismes présents dans le sol et appartenant, soit au genre Streptomyces, soit au genre Actinomadura (Mc DOUGLALD, 1991). Ils constituent un ensemble de substances antibiotiques, douées d’une activité antibactérienne et anticoccidienne.

Propriétés physicochimiques

Les antibiotiques polyéthers ionophores se présentent sous forme de solides peu solubles dans l’eau et plus solubles dans les solvants organiques.
Leur fonction acide carboxylique et leurs groupements oxygénés environnants permettent de former avec les cations alcalins et alcalino-terreux des complexes stables, neutres et lipophiles. Ils sont classés en fonction de leur affinité vis-à-vis des cations monovalents ou bivalents.

Types d’anticoccidiens ionophores

Les anticoccidiens ionophores peuvent être classés en trois catégories selon leur structure chimique et leur mode d’action :
¾ les ionophores monovalents (salinomycine, monensin, narasin) :
Ce sont des composés les plus largement utilisés. Ils réagissent avec les cations monovalents comme le sodium (Na+) et le potassium (K+) et sont très efficaces contre Eimeria acervulina, Eimeria tenella et Eimeria maxima.
¾ les ionophores glycosides monovalents (maduramicine) : ils assurent une bonne protection contre les six principales variétés d’Eimeria et particulièrement contre Eimeria tenella et Eimeria maxima.
¾ les ionophores divalents (lasalocid) : ils réagissent avec les cations divalents comme le calcium (Ca2+) et sont efficaces contre les six principales espèces d’Eimeria et particulièrement contre Eimeria tenella et Eimeria maxima. Le lasalocid sodium (AVATEC®), est actuellement le seul ionophore divalent disponible sur le marché.
Une dizaine de molécules d’anticoccidiens ionophores sont rencontrées (tableau V), mais les molécules utilisées varient d’un pays à l’autre. Ainsi, au Canada, seulement six sont actuellement approuvés et mis sur le marché (MARTINEAU, 2004).

Actions thérapeutiques

Efficacité anticoccidienne

Les antibiotiques ionophores sont utilisés en antibiosupplémentation animale pour la prévention de la coccidiose ; car ils ont une action toxique sur les stades évolutifs extracellulaires des coccidies (sporozoïtes et mérozoïtes). Par contre, cette efficacité anticoccidienne varie suivant l’anticoccidien et la concentration utilisés.
¾ Le lasalocid
Des études ont montré que le lasalocid, à une concentration de 125 mg, a été plus efficace chez les poulets atteints de coccidiose avec une absence totale de lésions intestinales par rapport, d’une part, aux sujets ayant reçu des concentrations de 75 ; 90 ; et 100 mg de lasalocid qui ont présenté peu de lésions et, d’autre part, aux témoins infestés qui ont présenté des lésions graves et une mortalité élevée (BAINS, 1980).
Ainsi, à la dose d’emploi recommandée, le lasalocid est hautement efficace pour réduire les lésions dues à la coccidiose et pour prévenir la mortalité. De plus, il optimise la croissance en comparaison des oiseaux témoins non infectés et non traités (TAYLOR et al., 1974)
D’autres auteurs ont montré également cet effet anticoccidien de lasalocid seul, ou en association avec d’autres anticoccidiens ou facteurs de croissance (SCHILDKNECHT et al., 1980).
¾ Le monensin
Son activité anticoccidienne a été étudiée par LONG et KESHAVARZ (1982) sur des poulets de 0 à 7 semaines, répartis en 4 lots dont un lot témoin non infesté. Les résultats obtenus ont montré l’efficacité du monensin dans les lots traités et qui a permis de limiter la morbidité et la mortalité due à la coccidiose.
¾ Le narasin
Des études comparées ont montré que l’efficacité du narasin vis-à-vis des différentes souches de coccidies est identique à celle du monensin (WEPPELMAN et al., 1977).

Autres actions thérapeutiques

Ils sont aussi utilisés comme antifongiques, régulateurs de la rumination chez les ruminants (CHARTIER et al., 2000).
Depuis 1997, l’ionophore monensin est homologué pour prévenir l’acétonémie subclinique chez la vache laitière (MARTINEAU, 2004). Dans ce cas, le monensin est administré trois semaines avant la date prévue de la mise bas, sous forme de bolus (Rumensin CRC®) ou directement dans la moulée à partir d’un prémélange concentré.

Problèmes de résistance

Le phénomène de résistance est rencontré partout où les médicaments sont utilisés, souvent abusivement, pour la maîtrise d’une maladie. Comme beaucoup d’anticoccidiens, les antibiotiques ionophores sont capables d’induire une chimiorésistance. Tel est notamment le cas du monensin, le plus anciennement utilisé de ces médicaments. Cependant, les ionophores présentent l’avantage d’être actuellement les moins affectés par le phénomène de résistance, car les formes parasitaires intracellulaires (éléments pathogènes), se développent à l’abri de l’action du médicament.
En effet, des études, effectuées par Mc DOUGALD (1980), ont montré une sensibilité variable des coccidies et une résistance partielle vis-à-vis du monensin (100 ppm), du lasalocid (100 ppm) et de la salinomycine (60 ppm). De même, une résistance partielle d’une souche d’E. tenella a été également observée sur le terrain vis-à-vis du monensin, narasin, salinomycine et du lasalocid (CHAPMAN, 1986 ). Selon STALLBAMER et DAISY, 1988, il existerait une résistance croisée à l’égard de tous les antibiotiques ionophores.

Problèmes de toxicité

Bien qu’efficaces contre la coccidiose, les ionophores ne sont pas sans danger pour les poulets. A des doses supérieures à celles recommandées par les fabricants, ils entraînent des intoxications importantes. Le plus souvent, ces intoxications apparaissent suite à des erreurs lors de leur administration (ZOUZOUA, 1990).
La toxicité du monensin a été plus fréquemment signalée, car il est le plus ancien et le plus utilisé chez la volaille. Ainsi, son utilisation, à des doses croissantes, a entraîné des problèmes d’anorexie, de diarrhée, d’amaigrissement et de faiblesse musculaire. Cette toxicité se présente également sous forme d’une congestion généralisée des viscères et d’une atteinte cardiaque.
En général, on note principalement une cardiotoxicité (PUYT, 2001). Cette toxicité est potentialisée, chez la volaille, notamment chez la dinde, lors d’utilisation simultanée de pleuromutilines (tiamuline). Il convient, par conséquent, de bien faire attention à ce que des volailles, à qui l’on souhaite prescrire de la tiamuline, n’aient pas un régime alimentaire supplémenté en polyéthers ionophores, sous risque d’accidents mortels. Une baisse du gain de poids, consécutive à une baisse de la consommation d’eau et d’aliment, peut être aussi observée chez le poulet lors d’utilisation simultanée avec certains macrolides (érythromycine) ou des sulfamides.
Par ailleurs, des avis contradictoires ont été émis par certains auteurs sur la survenue de paralysie lors d’administration accidentelles à des poulets de 5, 11 et 45 jours des aliments contenant des doses de monensin de 161 à 325 ppm (HOWELL et al. 1980 ; WAGNER et al., 1983).
Contrairement au monensin, des taux de lasalocid, atteignant 3 fois la dose recommandée, ne présentent aucun danger chez le poulet de chair élevé en parquet, à l’exception d’une légère chute de croissance à la dose de 225 ppm (TAYLOR et al., 1974).

Effet sur la croissance

En raison de la forte utilisation des antibiotiques ionophores pour le contrôle de la coccidiose, plusieurs études ont été réalisées pour étudier leur action sur les performances de croissance des poulets de chair.
Ainsi, CORPET, en 2000, affirme que l’addition de doses minimes d’antibiotiques ionophores aux aliments des animaux améliore leurs performances zootechniques. Elle augmente la vitesse de croissance des animaux de quelques pour cent. Le gain moyen quotidien (GMQ) s’améliore en moyenne de +3 à +7%. De plus, ces antibiotiques améliorent l’efficacité alimentaire par diminution de l’indice de consommation (IC) de -2 à -9%). Il faut donc aux éleveurs moins d’aliment pour produire autant de viande, et moins de temps pour élever un groupe d’animaux. Ceci entraîne des avantages économiques relativement faibles, mais globalement équivalents au bénéfice de l’éleveur.
Enfin, on observe que l’écart de poids entre les animaux antibio-supplémentés est plus faible que celui qui est observé dans un groupe d’animaux témoins. Les « bandes » sont plus homogènes ; ce qui permet de vendre en une seule fois l’ensemble des animaux.
Aussi, comme les animaux recevant des aliments antibio-supplémentés consomment moins pour produire autant, et utilisent mieux les protéines de la ration, l’utilisation d’additifs antibiotiques permet de réduire la quantité d’azote dans les effluents.
Certains auteurs, comme Mc DOUGALD et Mc QUISTION en 1980, ont mis en évidence l’effet des ionophores sur la croissance des poulets de chair après le retrait des anticoccidiens de la ration. Leur essais ont consisté à administrer les ionophores (monensin (100 ppm, 121 ppm), lasalocid (75 ppm , 125 ppm) et salinomycine (60 ppm)) aux poulets de chair durant 5 ou 6 semaines, suivi du retrait de 2 semaines ou 1 semaine respectivement au cours desquelles ils reçoivent un aliment sans anticoccidien.
Ainsi, comparativement au lot témoin sans anticoccidien, le retrait du monensin et de la salinomycine a été suivi d’une nette augmentation de la consommation d’aliment et d’une croissance compensatrice durant la première semaine de retrait et non à la deuxième. Par contre, cette croissance compensatrice n’a pas été observée chez les poulets traités au lasalocid.
Cependant, d’autres auteurs ont noté un effet négatif des ionophores sur le gain de poids et la consommation alimentaire, à des doses différentes de celle recommandée par les fabricants. C’est le cas de HARMS et al., en 1989, qui ont expérimenté la salinomycine et le monensin aux taux respectivement croissants de 44 à 88 ppm et de 81 à 161 ppm. Ils considèrent la baisse d’appétit comme étant le facteur essentiel de cette diminution de poids vif. Selon EBRAHIMNEZHAD et POURREZA (2005), des taux élevés d’anticoccidiens, dans la ration alimentaire, réduisent significativement (p> 0,05) le gain de poids et l’efficacité alimentaire. Par ailleurs, les anticoccidiens, dans une ration déficitaire en protéines, sont responsables d’une baisse de la croissance (PARSON et al., 1982).
Afin de mettre en évidence l’effet de ces polyéthers ionophores sur les performances de croissance de poulets dans les conditions de terrain, en région chaude, notre travail va consister à comparer l’effet de 3 anticoccidiens (le lasalocid, le monensin et le narasin) chez les poulets de chair.

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Table des matières

NTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES
CHAPITRE I : LA COCCIDIOSE EN AVICULTURE
1. LA COCCIDIOSE AVIAIRE
1-1- Définition
1-2- Etiologie
1-3- Epidémiologie
1-4- Pathogénie
1-5- Tableau anatomo-clinique
1-6- Diagnostic
1-7- Moyens de lutte
1-7-1- Traitement
1-7-2- Prophylaxie
1-7-2-1- Prophylaxie défensive
1-7-2-2- Prophylaxie offensive
2. CONSEQUENCES DE LA COCIDIOSE SUR LES PERFORMANCES DE CROISSANCE DES POULETS DE CHAIR
CHAPITRE II : LES ANTICOCCIDIENS CHEZ LA VOLAILLE
1. LES ANTICOCCIDIENS DE SYNTHESE
1-1- Principaux anticoccidiens de synthèse : indications et toxicité
1-2- Problèmes de résistance
2. LES ANTICOCCIDIENS IONOPHORES
2-1- Généralités
2-1-1- Origine
2-1-2- Propriétés physico-chimiques
2-1-3- Différents types
2-1-4- Structure et mode d’action
2-2- Actions thérapeutiques
2-2-1- Efficacité anticoccidienne
2-2-2- Autres actions thérapeutiques
2-2-3- Problèmes de résistance
2-2-4- Problèmes de toxicité
2-3- Effets sur la croissance
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE EVALUATION DE L’EFFET DES ANTICOCCIDIENS IONOPHORES SUR LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES DES POULETS DE CHAIR EN ELEVAGE SEMI-INDUSTRIEL.
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1. LIEU ET PERIODES DE L’ETUDE
2. MATERIEL
2-1- Animaux
2-2- Produits utilisés
2-3- Aliments utilisés
2-4- Matériels de laboratoire
3. METHODES
3-1- Préparation des lots
3-2- Paramètres étudiés
3-2-1- Suivi sanitaire
3-2-1-1- Suivi clinique
3-2-1-2- Prélèvements de fientes et de litière
3-2-1-3- Analyse coproscopique
3-2-1-4- Autopsie
3-2-2- Analyse des performances
3-2-2-1- Evaluation de la consommation alimentaire
3-2-2-2- Evaluation des performances de croissance
3-3- Analyses statistiques
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
1. RESULTATS
1-1- Première phase expérimentale
1-1-1- Etat sanitaire
1-1-2- Etude de l’infestation des animaux
1-1-3- Evolution de la consommation alimentaire hebdomadaire
1-1-4- Evolution du gain de poids moyen hebdomadaire
1-1-5- Evolution de l’indice de consommation
1-1-6- Evolution pondérale hebdomadaire des poulets
1-1-7- Rendement carcasse
1-2- Deuxième phase expérimentale
1-2-1- Etat sanitaire
1-2-2- Etude de l’infestation des animaux
1-2-3- Evolution de la consommation alimentaire hebdomadaire
1-2-4- Evolution du gain de poids moyen hebdomadaire
1-2-5- Evolution de l’indice de consommation
1-2-6- Evolution pondérale hebdomadaire des poulets
1-2-7- Rendement carcasse
2. DISCUSSION
2-1- Problèmes sanitaires
2-2- Consommation alimentaire
2-3- Performances de croissance
2-3-1- Gain de poids et poids vifs
2-3-2- Indice de consommation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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