Connaissances sur le Jatropha

Connaissances sur le Jatropha

Origine et répartition géographique

« Physic nut» en anglais; Pourghère ou Pigeon d’Inde et fève d’enfer en français (Berhaud, 1975) ; Bagani en Bamanan ; Kidi ou duladaké en peulh ; Kerbodogo ou wâb n bâng mam en mooré, le nom Jatropha vient du Grec « iatros » (docteur) et « trophé » (aliment) à cause de ses usages médicinaux (Ijo, 2006 in Sori, 2011). Curcas est l’appellation commune du pourghère au Malabar et en Inde (Corell et Corell, 1982 in HelIer, 1996). Le Jatropha compte environ 165 à 175 espèces dans le monde (Domergue et Pirot, 2008). C’est une plante vivace (dure 40 à 50 ans) et non comestible (CTA, 2008). Des formes fossiles datant de l’ère tertiaire auraient été découvertes au Pérou. Selon HelIer (1996), l’espèce serait originaire de l’Amérique Centrale ou du Mexique. La plante connait une large distribution. Elle est bien connue dans plusieurs régions du monde. En Afrique son introduction s’est faite d’abord au Cap Vert et en Guinée Bissau par les navigateurs portugais depuis le 16è siècle (Sangaré, 2007). Par la suite, la culture de la plante a été répandue sur tout le continent pour répondre à la demande énergétique des pays occidentaux (Koné, 1987). Son aire de distribution naturelle se situe principalement dans les zones arides et semi-arides (Makkar et al., 1997) mais on le rencontre également dans les régions tropicales humides. Au Burkina Faso, la plante a été introduite avant les indépendances (Ouédraogo, 2000). Sa culture a été rependue sur toute l’étendue du territoire national (Zan, 1985).

Description botanique

Appareil végétatif

Selon Arbonnier (2000), la plante de Jatropha est un arbuste rustique caducifolié pouvant atteindre 5 à 8 m de haut suivant les conditions pédoclimatiques. Son écorce grise ou roussâtre est marquée de taches blanches. Le tronc est court mais peut atteindre jusqu’à 35 cm de diamètre et 3 m de haut. Les branches sont pourvues de latex. La plante bourgeonne de préférence au bout des rameaux (acrotonie). Le Jatropha a des feuilles en forme de cœur découpées en trois à cinq lobes et disposées de façon alternée (Domergue et Pirot, 2008). Les plants issus des graines ou des boutures débutent leur première ramification au maximum à 1 m du sol et le nombre de rameaux varie de cinq (05) à vingt (20) (Ouédraogo, 2000). Ces caractéristiques lui confèrent un port buissonnant.

Appareil racinaire

Le Jatropha présente un système racinaire différent selon son mode de reproduction. Les plantes issues de la graine portent une racine pivotante et 4 racines latérales (Henning, 2002) tandis que celles issues de boutures ne disposent que de racines adventives qui se forment tout au tour de la section de coupe (Mengual, 1994). Selon Münch et Kiefer (1986), ces racines adventives sont moins nombreuses et occupent la pointue de la section si la coupe est faite obliquement et non horizontalement. Une racine pivotante bien développée peut pénétrer jusqu’à deux mètres (2 m) de profondeur selon l’âge de la plante ce qui lui permet une bonne fixation au sol (Campa et al., 2008).

Appareil floral

L’inflorescence du Jatropha se forme à l’extrémité des jeunes pousses ou à la périphérie de la cime. Le Jatropha est une plante monorque à fleurs diclines, mais celle-ci peut porter occasionnellement des fleurs hermaphrodites (Dehgan et Webster, 1979). D’après Vidal (1962), la première fleur apparait 4 à 5 ans après la germination. Les plantes issues de boutures fleurissent 5 à 6 mois après plantation (Adam, 1953). Les fleures mâles et femelles d’une même plante sont disproportionnées. Les fleurs mâles ont leur pédoncule plus court que celui des fleurs femelles et s’ouvrent pendant 8 à 10 jours (Droit, 1932). Quant aux fleurs femelles, elles ont seulement 2 à 4 jours d’ouverture (Prakash et al., 2007). La pollinisation est en général assurée par les insectes (Deghan, 1976).

Fruits

Le fruit est une capsule presque sphérique de 4 cm de long et 3 cm d’épaisseur, à trois loges séparées (les carpelles) contenant chacune une graine et indéhiscents sur l’arbre. Il est de couleur verte lorsqu’il se forme, puis jaunit et devient rouge-noir ridé et rugueux (Domergue et Pirot, 2008).

Les graines sont environ longues de 19,00 mm, larges de Il,00 mm et épaisses de 9 mm (Arbonier, 2002). Elles sont ovales, allongées avec des rayures blanches proéminentes, ramifiées et devenant noires. Selon Henning et Ramorafeno (2005), les graines contiennent environ 30 à 35% d’huile. En plus, elles sont riches en substances toxiques tels que la curcine (voisins de la ricine) et les esters de phorbol (Münch et Kiefer, 1986). Cependant selon Hass et al. (2002) et Greyt et al. (2008), il existe une variété non toxique en Amérique central (Mexique).

Récolte

En zone sub-sahélienne la maturation du Jatropha correspond au mois d’août (Henning et al., 1988). Selon Münch et Kiefer (1986), la maturité de la graine est atteinte 3 à 4 mois après la fécondation. La capsule vire du vert au jaune témoignant de sa maturité physiologique. Le rendement grain est fonction du système de production, de l’âge de la plantation et des conditions pédoclimatiques. D’après Henning et Ramorafeno (200S), on estime le rendement du Jatropha entre 300 g et 9 kg par arbre soit une production de 2 à St ha-I . Au Burkina Faso, le CIRAD a estimé les rendements grains en culture pure entre 1,2 et I,S t an-I à partir de la 5ème année de plantation.

Plantation

La reproduction du Jatropha est possible par graine ou par bouture. Le bouturage est la meilleure solution pour implanter une haie. Par contre, les boutures résistent moins bien aux aléas pluviométriques, et ne sont pas recommandées pour l’établissement d’une plantation dont l’objectif principal est la production d’huile. En effet, d’après HelIer (1996), la plantation en graine donne des plants plus résistants du fait de la racine pivotante qui se développe profondément alors que les plants issus de boutures ne produisent que des racines superficielles. Les plantes issues des boutures se développent plus vite que celles issues des graines (Domergue et Pirot, 2008).

Ecologie

La plante de Jatropha est adaptée à un large éventail de climats et de sols (Leye et al., 2009). C’est une plante rustique qui s’adapte aux conditions pédoclimatiques des zones tropicales sèches (Godin et Spensley, 1971). Selon Daey et al. (2007), son champ de prédilection est les sols profonds à texture sableuse et à structure grumeleuse. Il préfère des sols à pH compris entre 6 et 8 (Alfons, 2008). Le Jatropha a une bonne résistance aux conditions de déficits hydriques. La plante a besoin au minimum de 300 mm d’eau par an pour assurer sa survie (Domergue et Pirot, 2008). D’après Larochas (1948), l’arbre peut traverser une longue période de sécheresse sans péricliter en perdant simplement ses feuilles.

Les principaux ravageurs de la plante sont de l’ordre des Hétéroptères (Grimm et Maes, 1997). Des études conduites par HelIer (1996) et Shama (2007) ont montré des risques potentiels d’infection de champignons pathogènes lors de la taille ou du bouturage mais aussi d’attaques de termites du tronc de l’arbre.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1: SYNTHESE DE LITTERATURE
1.1. Connaissances sur le Jatropha
1.1.2. Description botanique
1.1.3. Usages du Jatropha
1.1.4. Système de culture du Jatropha au Burkina Faso
1.2. Effets de l’arbre sur le fonctionnement du sol
1.2.1. Paramètres physiques du soL
1.2.2. Paramètres chimiques du sol
1.2.3. Paramètres biologiques du sol
CHAPITRE II: MATERIELS ET METHODES
2.1. Cadre géographique
2.1.1. Village de Tin
2.1.2. Village de Torokoro
2.2. Description des parcelles étudiées
2.2.1. Parcelles de Tin
2.2.2. Parcelles de Torokoro
2.3. Méthode de prélèvement et d’analyse des sols
2.3.1. Dispositifs pour le prélèvement du sol
2.3.2. Prélèvement du soL
2.3.3. Préparation des échantillons
2.3.4. Méthodes d’analyse
2.4. Traitement et analyse des données
CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. Résultats
3.1.1. Caractéristiques chimiques des sols à différentes distances du houppier de Jatropha à Tin
3.1.2. Caractéristiques chimiques des sols à différentes distances du houppier de Jatropha à Torokoro
3.2. Discussion
3.2.1. Influence de la culture de Jatropha sur le pH du sol
3.2.2. Influence de la culture de Jatropha sur les teneurs en azote total, en carbone total et sur le rapport C/N du sol
3.2.3. Influence de la culture de Jatropha sur la teneur en phosphore du sol
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE

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