Connaissances générales sur la dentition et la denture chez l’enfant

L’éruption dentaire se définit comme l’ensemble des mouvements que subit l’organe dentaire depuis la formation du germe jusqu’à sa mise en place fonctionnelle sur l’arcade dentaire. C’est un processus qui commence chez les nourrissons et se poursuit au courant de l’enfance et de l’adolescence. Ce phénomène complexe a été toujours associé à des troubles généraux les plus divers. À cause de l’insuffisance des connaissances sur la physiologie humaine, les nourrissons étaient considérés comme étant extrêmement vulnérables à tout dérangement de leur système nerveux, et des conséquences plus sérieuses (la mort) étaient attribuées à l’éruption des dents chez l’enfant (52).

Au demeurant, beaucoup d’études réalisées dans le monde ont fait état d’une relation étroite entre quelques signes locaux et généraux et la phase de dentition chez l’enfant. Ramos-Jorge et al (55) dans leur étude évaluant l’association entre l’éruption des dents temporaires et les signes et symptômes chez les enfants de la cité de Diamantina au Brésil, à travers une recherche longitudinale prospective, avaient conclu à l’existence de signes cliniques liés au phénomène de dentition. Ils avaient évoqué l’irritabilité, la perte d’appétit, la diarrhée, l’hyper salivation, la rhinorrhée et les troubles du sommeil. Dans l’étude de Hulland (31), il est noté une proportion de 49% de dents avec une rougeur de la gencive pendant les phases d’émergence de l’éruption. Si les signes et symptômes accompagnant la dentition sont nombreux, la description ou l’interprétation qui en est faite par les mères est souvent diverse et variée. D’ailleurs, dans les pays occidentaux en Europe ou aux Etats unis, des études ont rapporté que les mères des enfants, les pédiatres ou odontologistes pédiatres ont une certaine croyance sur la dentition qui souvent ne relève pas d’une preuve évidente .

PRESENTATION DU FERLO 

Le Ferlo est une zone sylvo-pastorale semi-désertique au Nord Est du Sénégal, principalement constituée de savane arbustive et arborée très ouverte et périodiquement soumise à des feux de brousse. Elle est limitée au Sud par les frontières méridionales des départements de Linguère et Ranérou Ferlo, à l’Ouest par les communautés rurales de Sagata-Djolof, Keur Momar Sarr et Mbane, au Nord et à l’Est par le fleuve Sénégal .

Historique

Etymologiquement, le Ferlo est une région où l’on émigre ; le radical « fer » en Pulaar signifie partir, émigrer. Traditionnellement, le Ferlo, était l’arrière-pays, la «non région », l’« espace sauvage » où les marginaux allaient se cacher de façon permanente ou temporaire, le lieu où certains exclus du pouvoir pouvaient reconstituer leurs forces. Il était le lieu de dissidence et de fuite mais aussi un espace de sécurité et de paix pour les groupes peu intéressés par l’exercice du pouvoir ou gênés par lui. Dans le Nord du Sénégal colonial, les espaces étatisés étaient situés aux abords des vallées (fleuve Sénégal, lac de Guiers, vallée du Ferlo). Le royaume du Djolof, le royaume du Walo, le royaume du Fouta Toro étaient respectivement au Nord-Est, Sud-Est et Sud-Ouest, d’arrières pays. Ces derniers ne respectaient pas les critères de civilisation et d’humanité propres aux mythes de ce type de société. Ces arrières pays ont constitué le Ferlo. En s’éloignant ainsi chaque année des vallées pour pénétrer dans le Ferlo, les Peuls disaient aller vers le « Kooya ». Ils allaient vers la « brousse vierge », donc vers la liberté d’échapper à la contrainte étatique Torodo ou Wolof et la possibilité de vivre leur idéal sans témoin, dans l’abondance et la disponibilité des ressources. Le Kooya n’était donc pas une « région » au sens géographique du terme mais son contraire ; un espace végétal inaccessible et abondant .

Données géographiques 

Le Ferlo est l’entité éco-géographique la plus vaste du Sénégal. Il couvre une superficie de 57 269 km2 soit 29% du territoire national. L’ensemble de cette zone du Ferlo sableuse est caractérisé géologiquement par des sédiments gréso-argileux du Continental-Terminal et de l’éocène inférieur. Des sables compacts, en partie kaoliniques accompagnés de gravillons recouvrent une nappe d’eau souterraine fossile. Ces sédiments sont superficiellement couverts de sables éoliens qui ont en général peu d’épaisseur. La plupart des sols sont du groupe des sols sablo-argileux avec un déplacement d’argile plus ou moins prononcé dans le sous-sol. L’hydrographie de la zone ne présente aucune trace  d’écoulement organisé. Elle est caractérisée en saison des pluies par la présence d’une multitude de petites mares endoréiques. Ce sont des sites particuliers en ce sens qu’ils sont à la base de la pratique pastorale dans le Ferlo. Le relief se présente sous forme de plateaux bas et monotones et de dépressions à peines esquissées que seuls les sols et la végétation parviennent à diversifier. Ce sont ces dépressions qui s’imbriquent et se relaient pour jouer un rôle dans la vie des hommes.

Climat

La température dépasse parfois les 40 degrés Celsius; la chaleur fait partie des paramètres climatiques les plus importants de la zone. La température moyenne est dans l’ensemble de 28-30°C. Les vents forts sont relativement fréquents, soumettant la zone sylvo-pastorale à l’influence de trois masses d’air :
● les alizés maritimes provenant de l’anticyclone des Açores soufflant d’Octobre à Juin et adoucissant le climat grâce à leur fraîcheur sans provoquer de pluies sinon quelques pluies parasites appelées « heug ».
● l’harmattan, vent chaud et sec qui souffle la majeure partie de l’année, est plus actif de Janvier à Mai. Il souffle du Nord Est au Sud-Ouest, favorisant les vents de sable et la poussière et provoquant l’érosion éolienne et une forte évaporation.
● la mousson : elle souffle de Juillet à Septembre. De direction Sud SudOuest, elle apporte l’humidité et la pluie en refoulant progressivement l’air chaud et sec. Le régime des vents détermine ainsi deux saisons bien tranchées :
– une saison sèche de Novembre à Juin.
– une saison des pluies courte et instable de Juillet à Octobre.

La pluviométrie annuelle moyenne est comprise entre 300 et 500mm avec un maximum de 30 journées de pluies par an. Son déroulement est irrégulier et il peut se produire de courtes périodes sèches entraînant de fait de fortes variations aussi bien dans l’espace que dans le temps .

Population

La densité de population moyenne varie entre 10 et 30 habitants/km2 par rapport à l’Ouest du Sénégal où elle varie entre 50 et 400 habitants/km2. Cette zone est faiblement dotée en infrastructures telles que les routes et les industries (3). Le Ferlo est peuplé majoritairement par des Peuls (95%), de Wolof, de Maures et de Sérères. Deux grands ensembles migratoires se dégagent : les Peuls de la vallée du Sénégal ou Waalwaalbe et les Peuls du Dieri ou Jeerinkoobe. Selon les milieux d’accueil, chaque entité se subdivise. Les Waalwaalbe se fractionnent en Fulbe du Fouta-Tooro et Fulbe du Waalo. Les Jeerinkoobe se fractionnent quant à eux en Peul du Ferlo ou du Jolof.

Les Peuls sont traditionnellement un peuple de pasteurs, dont l’origine historique est assez controversée, mais remonterait à l’époque médiévale (62). Ils seraient venus du Nil et de l’Ethiopie jusqu’en Afrique occidentale, à la recherche de pâturages (8). Présents dans toute l’Afrique de l’Ouest, les Peuls sont considérés par les autres ethnies et se définissent eux-mêmes comme des spécialistes de l’élevage, et en particulier de l’élevage bovin (8). « Nous vivons pour le troupeau, nous vivons par le troupeau » disent-ils eux-mêmes (40). Ils sont le « peuple du bétail » (19). Traditionnellement, l’élevage est un mode de vie, il se transmet de père en fils. La connaissance des bovins est très poussée (pathologies, besoins physiologiques, comportements, génétique…). La domestication parfaite des animaux, les mythes liés aux bovins, les critères de description morphologiques très variés des animaux font ainsi partie intégrante de la culture peul… (8). La vache occupe donc dans la culture et l’identité peul une place absolument centrale. Les politiques d’hydrauliques pastorales menées dans les années 1950 ont encouragé une sédentarisation de la population, qui s’est regroupée autour des points d’eau permanents que constituent les lieux de forage.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I PRESENTATION DU FERLO
I PRESENTATION DU FERLO
1.1 Historique
1.2 Données géographiques
1.2.1 Climat
1.2.2 Population
1.2.3 Caractéristiques de la population
1.2.4 Flore et faune
1.2.5 Situation sanitaire
1.3 Grande Muraille Verte
1.3.1 Contexte
1.3.2 Objectifs du projet
1.3.3 Effets et impacts attendus
CHAPITRE II: PHENOMENE DE DENTITION
II DENTITION
2.1 Embryologie
2.1.1 Embryologie faciale
2.1.2 Embryologie dentaire
2.1.2.1 Stade de cupule
2.1.2.2 Stade de cloche
2.1.2.3 Stade de follicule dentaire
2.2 Eruption dentaire
2.2.1 Définition
2.2.2 Théories du mécanisme de l’éruption
2.2.2.1 Théories des éléments formateurs de la racine
2.2.2.1.1 Théorie de la prolifération épithéliale
2.2.2.1.2 Théorie de la formation de la dentine
2.2.2.1.3 Théorie de la prolifération des cellules pulpaires
2.2.2.2 Théorie vasculaire
2.2.2.3 Théorie osseuse
2.2.2.4 Théorie desmodontale de TEN-CATE
2.2.3 Mécanisme biologique de l’éruption
2.2.3.1 Différentes phases de l’éruption
2.2.3.1.1 Première phase ou phase pré éruptive
2.2.3.1.2 Phase éruptive pré fonctionnelle
2.2.3.1.3 Phase fonctionnelle post occlusale
2.2.4 Chronologie de l’éruption
2.2.4.1 Eruption des dents temporaires
2.2.4.2 Eruption des dents permanents
2.2.5 Anomalies de l’éruption
2.2.5.1 Anomalies chronologiques
2.2.5.2 Eruptions précoces et prématurées
2.2.5.3 Troubles de l’éruption proprement dit ou anomalies topographiques
2.2.5.3.1 Ectopie
2.2.5.3.2 Rotation
2.2.5.3.3 Transposition
2.2.5.3.4 Anastrophie
2.2.5.3.5 Dents temporaires surnuméraires
2.2.6 Accidents d’éruptions
2.2.6.1 Accidents de la dentition temporaire
2.2.6.1.1 Pathogénie
2.2.6.1.2 Symptomalogie
2.2.6.1.2.1 Signes locaux
2.2.6.1.2.2 Signes régionaux
2.2.6.1.3 Signes généraux
2.2.7 Diagnostic
2.2.8 Traitement
2.2.8.1 Traitement prophylactique
2.2.8.2 Traitement curatif
2.2.8.2.1 Moyens pharmacologiques
2.2.8.2.1.1 Applications topiques
2.2.8.2.1.2 Moyens systémiques
2.2.8.2.2. Moyens non pharmacologiques
Chapitre III : ETAT BUCCO-DENTAIRE CHEZ LES ENFANTS EN PHASE D’ERUPTION DENTAIRE ACTIVE AU FERLO
3.1- Contexte et justification
3.2- Objectifs
3.2.1- Objectifs généraux
3.2.2- Objectifs spécifiques
3.3- Méthodologie
3.3.1- Type d’étude
3.3.2- Cadre et population d’étude
3.3.3- Critères de sélection
3.3.4- Echantillonnage
3.3.5- Taille de l’échantillon
3.3.6- Collecte de données, variables étudiées et mesures
3.3.6.1- Démarche administrative
3.3.6.2- Période de collecte
3.3.6.3- Variables étudiées et mesures pour le volet quantitatif
3.3.6.3.1- Evaluation de l’état dentaire
3.3.6.3.2- Evaluation de l’état parodontal
3.3.6.4- Variables étudiées et mesures pour le volet qualitatif
3.3.6.5- Recrutement de l’équipe de terrain
3.3.7- Analyse des données
3.3.8- Considérations éthiques
3.4- Résultats
3 .4.1- Volet quantitatif (épidémiologique)
3.4.1.1- Caractéristiques socio-démographiques
3.4.1.1.1- Age
3.4.1.1.2- Sexe
3.4.1.1.3- Ethnie
3.4.1.2- Etat de santé bucco-dentaire
3.4.1.2.1- Etat dentaire
3.4.1.2.1.1- Indice CAO et co
3.4.1.2.1.2- Prévalence
3.4.1.2.2- Etat parodontal
3.4.1.2.2.1- Indice de plaque
3.4.1.2.2.2- Indice de saignement
3.4.2- Volet qualitatif (anthropologie)
3.4.2.1- Connaissances générales sur la dentition et la denture chez l’enfant
3.4.2.2- Hygiène orale
3.4.2.3- Aspects psychothérapeutiques
3.5- Discussion
3.5.1- Limites et considérations méthodologiques
3.5.2- Volet quantitatif
3.5.2.1- Profil sociodémographique
3.5.2.1.1- Age
3.5.2.1.2- Sexe
3.5.2.1.3- Ethnie
3.5.2.2- Etat de santé bucco-dentaire
3.5.2.2.1- Etat des dents
3.5.2.2.2- Etat parodontal
3.5.3- Volet qualitatif
3.5.3.1- Connaissances générales sur la dentition et la denture chez l’enfant
3.5.3.2- Hygiène orale
3.5.3.3- Aspects et psychothérapeutiques
3.6- Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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