Connaissances, attitudes et pratiques Comportementales des eleves face aux IST et VIH SIDA

Connaissances, attitudes et pratiques Comportementales des eleves face aux IST et VIH SIDA

INTRODUCTION

Le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), responsable du Syndrome de l’Immunodéficience Acquise [(SIDA),Phase ultime de l’infection par le virus d’immunodéficience humaine] frappe aujourd’hui le monde entier et modifie l’avenir de certaines sociétés par ses conséquences multiples, particulièrement dans les pays en voie de développement[1]
Le V.I.H détruit certains globules blancs, les lymphocytes T4, ou CD4, qui constituent la base active de l’immunité anti-infectieuse. Cette destruction provoque donc une déficience du système immunitaire. On réserve le nom de sida, ou de sida déclaré, aux formes majeures de cette déficience immunitaire :
baisse du taux de lymphocytes T4 au-dessous de 200 par millimètre cube de sang, – le taux normal étant de 500 à 1 000 lymphocytes T4 par millimètre cube – et développement d’une des formes majeures de la maladie. Une personne séropositive pour le V.I.H. (dont le sang contient des anticorps spécifiquement dirigés contre le virus du sida, ce qui témoigne de son infection par ce virus) peut être asymptomatique et ne présenter aucun signe de déficit immunitaire.
Elle est néanmoins porteuse du virus, et donc susceptible de le transmettre[2].
Dans les pays les plus durement touchés, le VIH a réduit l’espérance de vie de plus de 20 ans, ralenti la croissance économique, et aggravé la pauvreté des ménages. Dans la seule Afrique subsaharienne, l’épidémie a rendu orphelins plus de 12 millions d’enfants de moins de 18 ans. Dans ces pays, la pyramide naturelle des âges a été faussée de manière spectaculaire par le VIH, avec des conséquences potentiellement graves, s’agissant du transfert des connaissances et des valeurs d’une génération à l’autre [3].

 SYNTHESE DE LA REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
 Définitions des termes utilisés 

Connaissance : Action ou acte de se faire une représentation, de s’informer ou d’être informé de l’existence de quelque chose, l’idée ainsi formée.
Attitude :Disposition d’esprit, déterminée par l’expérience à l’ égard d’une personne, d’un groupe social ou d’une chose abstraite (problème, idée, doctrine, etc.) et qui porte à agir de telle ou telle manière.
Comportements : Ensemble des réactions observables chez un individu placé dans son milieu de vie et dans des circonstances données.
I.S.T : Maladie infectieuse qui peut être contractée ou transmise lors des rapports sexuels.
SIDA : Syndrome de l’ImmunoDéficience Acquis en français, et Acquired Immuno Deficiency Syndrome en anglais.

 Aperçu historique de l’infection à VIH et des ARV 

Les 1ers cas d’infections à VIH remontent au début des années 1960, mais les travaux biologiques et moléculaires entrepris se situent entre 1915-1941 avant l’apparition de l’infection aux USA. L’épidémie se développe à bas bruit au cours des années 1970. La véritable histoire médiatique du SIDA débute en juin 1981, lorsqu’ un syndrome de sarcome de KAPOSI, affectant les homosexuels de la côte ouest américaine est décrit, ainsi que les ressortissants de la république d’Haïti et du Zaïre (RDC pour le moment).

 Situation épidémiologie 
A.Aperçu mondial de l’épidémie du SIDA

On estimait à 2[1,9-2,2] millions le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH en 2014 (4 personnes par minute sont contaminées), soit l’équivalent à l’année 2013. Cela reste néanmoins inferieur aux années précédentes. Parmi les 6000 nouveaux cas par jour, plus de 80% sont dans des pays à faibles et moyens revenus et sur les 9 000 cas apparaissant chez les adultes (15-49 ans), 44,4% environ sont chez les 15-24 ans[7].
Fin 2014 on comptait environ 36,9 [34,3-41,4] millions de personnes vivant avec le VIHdans le monde, ce qui représente 1,1% de la population mondiale âgée de 15 à 49 ans[7].

 Une situation alarmante : Cas de l’Afrique

L’Afrique subsaharienne, région du monde qui paye le plus lourd tribut à la maladie, abrite à peine plus de 10% de la population mondiale, mais regroupe plus de 55% des personnes vivant avec le VIH, soit quelques 25 millions, note le rapport 2013 de l’ONUSIDA (Tableau II) [10].
Le sida a fait chuter l’espérance de vie au-dessous de 40 ans dans neuf pays africains (Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, République centrafricaine, Rwanda, Swaziland, Zambie et Zimbabwe)[10].
L’Afrique australe abrite à elle seule environ 13,2 millions de porteurs du virus, soit presque 37% du total mondial des personnes vivant avec le VIH alors qu’elle ne regroupe que 2% de la population mondiale. En Afrique du Sud, pays le plus touché au monde, où vivaient quelques 6,1 millions de personnes atteintes par le virus fin 2012[10]. L’épidémie ne montre aucun signe de déclin.
Dans les pays les plus touchés de cette partie du continent, l’espérance de vie d’un enfant né entre 1995 et 2000 est tombée à 49 ans, au lieu de 62 si l’épidémie ne s’était pas propagée[1].
Ainsi, en Afrique de l’Est, l’Ouganda, le Burundi et l’Ethiopie enregistrent une légère baisse des taux de prévalence, et le Kenya devrait suivre bientôt. D’après l’ONUSIDA, en Afrique australe, l’épidémie n’est sans doute pas encore à son pic, mais les antirétroviraux (ARV), même s’ils ne guérissent pas la maladie, commencent enfin à arriver[1].

 La situation au Mali 

Pour une population malienne de 16 millions d’habitants, plus de 180 000 personnes sont infectées par le virus du sida, et chaque jour 13 contractent la maladie, pendant que 11 autres en meurent. Le taux de prévalence du VIH/SIDA au Mali est passé de 1,7% à 1,1% en 2013 selon l’EDSM-V dans la population de 15 à 49 ans ; Plus élevé chez les femmes, soit 1,3% que chez les hommes (0,8%). Cependant malgré une prévalence en recul, le Mali enregistre selon l’ONUSIDA 3000 nouvelles infections par an[11].

Notions de virologie fondamentale 
 Description du VIH

Le VIH appartient à la famille des retroviridae, vaste famille de virus à ARN équipés d’une enzyme structurale appelée transcriptase inverse ou reverse transcriptase (RT). Il est classé dans le genre des lentivirus qui a pour caractéristique d’entraîner des infections virales lentes toujours mortelles.

 La structure du VIH

Le génome du virus est composé d’un ARN simple brin, présent en double exemplaire représenté au centre du schéma (marron). Cet ARN est retranscrit en ADN dans le cytoplasme de la cellule hôte par l’action d’une enzyme : la transcriptase inverse. C’est à partir de cet ADN, intégré dans le génome de l’hôte que sont exprimées les différentes protéines virales. Le virus possède la particularité de disposer de deux capsides :
􀂃 Une capside intérieure (« capside ») permet de protéger le matériel génétique du virus.
􀂃 Une capside extérieure (« matrice »). La membrane délimitant le virion est constituée d’une bicouche lipidique.
On y retrouve deux protéines essentielles au cycle de réplication :
􀂃 Laglycoprotéine p41, protéine transmembranaire traversant la membrane du virion.Elle intervient dans la fusion des membranes du virus et du lymphocyte T CD4.
􀂃 Laglycoprotéine p 120, protéine membranaire, elle permet la fixation du virus aux récepteurs des cellules infectées.

 Structure du génome viral

Le génome du virus du SIDA se compose d’un ARN simple brin de 9181 nucléotides. Il comporte trois gènes principaux (Gag, Pol, et Env.), ainsi que quelques gènes de régulation, de petite taille. Il comporte de plus des séquences spécifiques, situées à ses extrémités.
Une fois rétro transcrit sous la forme d’un ADN double brin, il s’exprime par le biais de deux ARN messagers, qui aboutissent à la synthèse de trois protéines. Ces protéines sont ensuite clivées par des protéases, pour aboutir aux différentes protéines virales.

 Cycle de réplication du VIH
o Mécanisme d’entrée du virus dans les cellules 

Le virus du SIDA utilise pour entrer dans les cellules hôtes les protéines de sa membrane et celles de la cellule hôte. La protéine virale gp 120 possède en effet un domaine de liaison à la protéine CD 4. Le virus du SIDA est ainsi capable de se fixer spécifiquement aux lymphocytes T4, qui portent cette protéine membranaire. Cette fixation de gp 120 à CD 4 conditionne l’ensemble des étapes suivantes permettant la pénétration de la nucléocapside virale dans le lymphocyte.
La fixation de la gp 120 à la protéine CD 4 permet de démasquer une autre protéine membranaire virale : gp 41. Celle-ci s’insère alors dans la membrane du lymphocyte, permettant la fusion des deux membranes, et ainsi l’entrée du matériel virale dans la cellule.
D’autres cellules peuvent être infectées comme des monocytes, des cellules dendritiques, cellules de Langerhans, des cellules micro gliales dans le cerveau.

 Une particularité du VIH : Sa grande variabilité 

Celle-ci tient au processus même de multiplication de ces virus qui sont obligés de transformer leur ARN génomique en ADN pour s’intégrer dans la cellule hôte. La transcriptase inverse fait des erreurs lors de la copie de l’ARN, et provoque les mutations. Mais tous les virus ne se multiplient pas à la même vitesse ni avec la même intensité dans une cellule hôte, et tous n’utilisent pas les mêmes cibles pour se multiplier. C’est pourquoi tous les VIH ne se multiplient pas de façon identique dans l’organisme. En évoluant dans l’organisme, au bout de quelques mois, les virus circulant chez une même personne peuvent être différents entre eux (2 à 3%), et différents des virus provoquant l’infection.
C’est ainsi que l’on distingue deux types de VIH chez l’homme : le VIH-1 et le VIH-2. Pour chaque type, il est possible de dégager un certain nombre de soustypes, sur la base de comparaison de séquences. Ainsi, pour le VIH-1, on ne compte pas moins de 9 sous-types.
C’est principalement dans des régions d’Afrique que se localisent d’importants foyers de VIH-2. Ailleurs, il est retrouvé sporadiquement. En Europe occidentale, le VIH-2 est rencontré de façon occasionnelle, c’est au Portugal que l’infection est la plus vive, suivi de la France.
Il reste cependant nécessaire, de bien différencier lors des diagnostics ces deux virus, car ils présentent des caractéristiques virologiques et cliniques distincts, justifiant une prise en charge individualisée.

 Modes de transmission 
 Les modes détaillés de transmission du virus

Le virus est présent dans les liquides biologiques de l’ organisme des personnes infectées. On le retrouve donc dans : le sang, le sperme, le liquide séminal, les secrétions anales, les secrétions vaginales et le lait maternel.
Les trois principaux modes de transmission sont donc : la transmission par voie sexuelle, la transmission par voie sanguine et la transmission verticale (mère/enfant).

 La transmission par voie sexuelle

C’est le mode de transmission le plus fréquent dans le monde, survenant lors des rapports sexuels non protégés.
La contamination se fait par l’intermédiaire des muqueuses buccales, génitales, rectales, lorsqu’ elles sont en contact avec des secrétions ou du sang contaminé. La muqueuse rectale est la plus susceptible d’êtreinfectée.

 La transmission par voie sanguine

Ce mode de transmission du VIH s’applique à des sujets s’exposant à du sang potentiellement contaminé de façon accidentelle ou non. Ainsi ce risque est augmenté chez les toxicomanes, les transfusés et les professionnels de santé, ceux-ci étant susceptibles d’être en contact direct avec du sang d’une personne extérieure.

 La transmission verticale(mère/enfant)

La transmission du virus lors de l’accouchement est le premier mode de contamination chez le jeune enfant. Le risque lors de la grossesse et de l’accouchement est estimé à :
-20% lorsque aucune thérapeutique n’est utilisée chez la mère, et ce risque est augmenté avec la charge virale de la femme ou dans un contexte de rupture prolongé des membranes.
-5 à 10% si une thérapeutique est utilisée pendant la grossesse, l’accouchement et durant les 6 premières semaines de vie du nouveau né.
De plus, ce pourcentage peut être diminué en effectuant un accouchement par césarienne.
Lors de l’allaitement, le risque de contamination par le lait maternel est évalué entre 5 et 7%.

 Difficultés rencontrées 

Notre grande difficulté a été que, la périoded’enquête de notre étude s’estcoïncidée avec les évaluations du 3ème trimestre des classes de 12eannée. Ce qui nous a poussé de prendre d’avantage un maximum de temps avec ces élèves, pour leur expliquer l’importance de notre étude.
Certains de nosparticipants (répondants), lors de nos entretient étaient influencés, dû peut être à la présence directe de l’investigateur, qui pourrait augmenter le risque de biais de réponses des élèves. Et un entretient a été fait dans le but de mettre à l’aise les élèves et minimiser les biais de réponses.

Méthodologie 

Notre étude a été réalisée au lycée Fily Dabo SISSOKO de Djélibougou, un établissement scolaire de la ville de Bamako ; C’est un établissement constitué de filles et de garçons ; Reconnu d’ une part pour la qualité de l’enseignement et d’autre, par sa capacité d’accueil.
L’études’estdéroulée du 05 Mai au 05 juin 2015. Nous avons mené une étudetransversale, descriptive auprès des élèves du dit lycée. Nous avons utilisé la méthoded’échantillonnage probabiliste. La taille de l’échantillon a été calculée selon la formule de SCHWARTZ [n=ε² (p.q)/i²][20], en supposant que la proportion P (chez les garçons) d’élèves ayant une connaissance des IST/SIDA à 964% et 82,5% chez les filles, et en estimant la précision à 5%, nous avons obtenu une taille N=275 élèves.
Nous avons fait un tirage aléatoire simple dans la cour de l’école jusqu’ à l’obtention de l’échantillonprévu. Ont été inclues dans notre étude, les élèvesréguliers dont l’âge est compris entre 15 et 24 ans, inscrits pour l’année scolaire 2014-2015 et ayant accepté de participer à l’enquête. La collecte des données a été faite avec le guide d’entretient.

Attitudes et pratiques comportementales 

Dans notre étude, une grande proportion de nos sujets enquêtés (72,7%) était consentant d’héberger un proche ou un parent séropositif dans leur foyer, de l’aider dans les démarches de soins et de prise en charge.
Dans l’ensemble, nos enquêtésétaient plus nombreux à avoir déjà eu de rapport sexuelsoit 67,3% des cas. Dans tous les cas, les élèves de sexe fémininétaient plus nombreux à avoir des relations sexuelles quelque soit le niveau d’étude, avec 69,1% contre 65,8% chez les élèves de sexe masculin.
L’âge au premier rapport sexuel était majoritairement inferieur à 18 ans, soit 83,8%; les élèves de sexe féminin semblaient être plus précocesdans leurs pratiques sexuelles que ceux de sexe opposé. Quelque soit le sexe, ce premier rapport sexuel n’était protégé que dans 25,9% des situations. Ces résultats ont été illustrés par les propos de beaucoup de nos interlocuteurs.

 CONCLUSION 

Il s’agissait d’une étude prospective faite sur les élèves du lycée FilyDabo Sissoko de Djélibougou dans le domaine de la santé publique en rapport avec la lutte contre le sida. Elle portait sur les connaissances, les attitudes et les pratiques comportementales de ces élèves en matière de VIH/SIDA et IST.
A la lumière de ces résultats de notre étude, nous pouvons tirer les conclusions suivantes :
Bien qu’on ait retrouvé des proportions élevées dans les connaissances des élèves du lycée Fily Dabo SISSOKO sur les IST et VIH/SIDA, peu de jeunes maitrisent à la fois toutes les connaissances en rejetant les fausses idées relatives à la transmissiondu virus, tel que la transmission par les moustiques, la nourriture, le baiser et les mains.
Malgré ces connaissances, les comportements à haut risque restent élevés au sein de notre population enquêté, tel que la précocité à la sexualité, les rapports non protégés et occasionnels, le multi partenariat sexuel, qui pourrait s’expliquer par une négligence de ces élèves enquêtés face aux dangers encourus par les IST et VIH/SIDA.
Enfin, nos données relatives à ces jeunes élèves montrent que cette population, dont les conduites révèlent des prises de risque non négligeables doit rester une cible privilégiée.

 

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Table des matières

I. Introduction
II- Cadre Conceptuelle
2-1- Synthèse de la revue critique de la littérature
2-2- Justificatif de l’étude
2-3- Hypothèses de recherche
2-4- Objectifs
III- Démarche méthodologique
3-1- Type d’étude
3-2- Choix et description des sites d’études
3-3- Population d’étude
3-3-1 Critères d’inclusion
3-3-2- Critères de non inclusion
3-3-3- Echantillonnage
3-4- Calendrier d’étude
3-5- technique et outils d’enquête
a- Quantitative
b- Qualitative
3-6- Saisie, traitement et analyse des données
3-7- Produit attendu
3-8- Considération éthique
3-9- Tableau des variables étudiées
3-10- Diagramme de GANTT (chronogramme de la thèse)
IV- Résultat
V- Commentaire et Discussion
VI- Conclusion et Recommandation

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