Conjugaison du raisonnement clinique infirmier avec les tests de dépistage du  risque de chute

Métaconcepts

La personne: Selon Fawcett (2013), la personne agit selon le sens de l’évènement au cours de la relation. Ainsi, lors d’un épisode de chute, chaque personne va réagir et comprendre différemment la situation. Le développement constant de la personne défini par la théorie de Peplau, fait que le résident est acteur de sa prise en soin : le résident travaille donc en partenariat avec l’infirmière. En effet, suite à une chute, l’infirmière peut mener un entretien avec le résident afin qu’il puisse mettre en mots ses maux. Grâce à ce travail de réflexion et d’expression de ses ressentis, le résident va pouvoir discuter des différentes stratégies avec l’infirmière afin de pouvoir choisir la plus adaptée (ex : renforcement musculaire, mobilisation etc.) à mettre en place avec l’infirmière pour éviter une nouvelle chute.

Le soin: Durant les différentes étapes de la prise en soin, l’infirmière va travailler AVEC le résident, non pas pour régler son problème à tout prix, mais pour essayer de l’identifier et de le comprendre. Dans le cadre d’une chute, les objectifs de soins seront fixés par l’infirmière avec le résident en fonction des besoins et limites de ce dernier. De ces objectifs découleront des interventions ainsi que des résultats visant à travailler sur l’épisode de la chute.

La santé: Dans la posture de Peplau, c’est en mettant un sens sur ce que la personne soignée vit (la chute) en comprenant son ressenti sur la chute et les peurs qu’elle peut rencontrer afin de mettre en place avec elle un plan de soin personnalisé. Le but de ce dernier, dans un contexte de chute, est de permettre au résident de conserver son état de santé actuel afin d’éviter une péjoration de celui-ci.

L’environnement: Cette relation duelle va nous permettre de mettre en place la prévention la plus adaptée grâce au ressenti et à l’expression des difficultés émises par le résident. Cette théorie se base sur les besoins rencontrés par le résident afin d’y répondre le mieux possible. Cette relation vise à améliorer le quotidien de la personne soignée et à trouver avec elle des solutions. Afin de mener à bien cette relation, il faut également prendre en compte l’environnement social. Les proches aidants sont aussi des partenaires de soin. Il est donc important de prendre en compte le vécu de la famille et des proches afin de pouvoir travailler avec eux de façon adéquate. Ils sont d’une grande aide, tant pour collaborer avec les professionnels de la santé que pour soutenir et être présents envers leurs proches qu’ils connaissent si bien. En effet, ils peuvent nous apporter des informations sur les antécédents de chute, comme par exemple, les circonstances de la chute, comme le moment de la journée ou le lieu.

Les trois phases de la théorie de Peplau

Phase d’orientation: C’est lors de cette première phase que l’infirmière va tisser un lien de confiance avec le résident dès la première rencontre. Elle va lui permettre de s’exprimer par rapport au vécu de sa chute. Elle va également questionner le résident sur une éventuelle peur de chuter à nouveau pour pouvoir y travailler ensemble s’il en ressent le besoin. Le raisonnement clinique fait alors place au jugement clinique qui est l’aboutissement de la réflexion de l’infirmière en lien avec son analyse de la situation. L’infirmière doit aussi prendre conscience de ses propres représentations et valeurs en lien avec la chute (Est-il normal qu’une personne chute ? La chute est-elle une fatalité ?). Ainsi en s’engageant dans le processus de soin, elle va utiliser ses intuitions, perceptions et compétences en matière de communication. Elle va choisir le bon mot au bon moment, en respectant le rythme de la personne soignée et ainsi inciter le résident à s’exprimer. L’infirmière va réaliser un examen clinique et un recueil de données. Les éléments recueillis vont non seulement permettre à l’infirmière d’apprendre à connaître le résident, mais aussi à compléter son anamnèse. L’infirmière va ainsi le questionner sur différents éléments tels que les traitements qu’il prend, ses antécédents médicaux et chirurgicaux, ses habitudes de vie, son réseau relationnel et ses éventuels antécédents de chute afin d’identifier les facteurs de risque de la chute et de connaître son vécu. En interagissant avec la personne soignée, l’infirmière utilise également sa compétence d’observatrice. En effet, elle doit être ouverte et attentive à ce qui se passe dans la relation, tant chez elle que chez le résident. Elle va observer le comportement du résident, ses mouvements, ses déplacements et son occupation de l’espace. L’infirmière et le résident étant partenaires de soins, l’infirmière va lui faire part de ses observations afin de les « valider » ensemble.

Phase de travail: Selon Parker & Smith (2010), Peplau souhaite que les infirmières travaillent « avec » le patient plutôt que « pour » le patient. Le résident sera alors plus enclin à s’investir dans le processus de travail s’il se sent écouté et compris. En effet, l’infirmière aide à améliorer, renforcer et développer les capacités du résident à traverser et à affronter la situation mais n’enseigne pas des solutions. Chaque personne est unique et a ainsi des attentes et des besoins qui lui sont propres. L’infirmière, pour aider au mieux le résident, doit tenir compte de son rythme et de ses intérêts. De plus, elle doit s’interroger sur sa pratique: qu’est-ce qui est le plus bénéfique, le plus adapté pour ce patient? C’est dans cette phase que l’infirmière va énoncer des hypothèses de compréhension, formuler des diagnostics infirmiers (ex : risque de chute), des objectifs et des interventions (NIC) en lien avec le risque de chute, toujours en accord avec son partenaire de soin, le résident et/ou sa famille ainsi que des résultats selon NOC (Cf. annexe VI et VII).

Phase de résolution: Les besoins d’aide du résident commencent à être satisfaits et de nouveaux besoins et objectifs apparaissent. Le résident est conscient du risque de chute et est sensible aux facteurs de risque en lien avec ce risque. Il utilise pleinement les stratégies proposées par l’infirmière lors de la phase de travail et les applique dans son quotidien. La personne soignée est de moins en moins dépendante de l’infirmière. 1.2.4.3. Les cinq rôles de l’infirmière selon la théorie de Peplau

Le rôle de l’étrangère peut se révéler très intéressant dans la prise en soin du résident à risque de chute et/ou ayant déjà chuté, car l’infirmière adopte un rôle empathique et d’écoute dès l’admission du résident et le considère comme un être à part entière avec son expérience, son vécu et son histoire de vie. L’infirmière tient compte des besoins rencontrés afin de créer un climat propice à la communication et à la confiance. Grâce au rôle de conseillère, le résident pourra se livrer sans crainte d’être jugé. Il pourra, par exemple, parler du vécu de sa chute. Ensemble, ils pourront réfléchir sur les possibilités d’amélioration du résident et son éventuelle participation à des cours d’activités physiques. Celui de personne ressource va permettre à l’infirmière d’apporter par exemple des réponses aux questionnements du résident ainsi que des explications liées aux facteurs de risque modifiables. L’infirmière va, grâce au rôle de leader, pousser le résident à agir et à prendre conscience que suite à une chute, il est nécessaire de trouver des pistes d’intervention. Si le résident propose lui-même des pistes, elles seront certainement mieux suivies par le résident, car elles n’auront pas été imposées.

Il faut donc s’investir dans la prise en charge de son programme thérapeutique (mobilité, cours d’activités,…). L’infirmier fera des points de situation à des intervalles réguliers afin de pouvoir évaluer si la prise en soin est correcte et adéquate et si le résident est assidu au programme. En cas de problèmes rencontrés, l’infirmière pourra discuter avec le résident et revoir avec lui le programme établi. L’infirmière doit également coordonner tous les professionnels qui interviennent au sein de la situation (ex : animation, cuisine, hôtellerie), car elle est la plus proche du patient et a donc une place centrale dans la coordination de la prise en soin. Le rôle de substitut est très souvent utilisé, car les résidents ont besoin de s’identifier, en quelque sorte, à une figure qu’ils connaissent. L’infirmière sera présente, écoutera et viendra en aide au résident afin de le soutenir lors des problèmes rencontrés (ex: chutes,…). Le résident pourra se livrer sur les expériences rencontrées et rien que de pouvoir mettre en mots ses maux l’aidera à traverser l’épreuve qu’il a subi.

Les compétences infirmières face au risque de chute en EMS

Selon Myers (2003), les infirmières sont en première ligne pour identifier et évaluer le risque de chute. Selon cet auteur, elles acquièrent un jugement clinique qui n’est vraiment adéquat qu’après au moins trois ans d’expérience professionnelle. Pour Turkosi (1997), l’infirmière est une personne clé auprès des résidents. En effet, elle est en contact régulier avec eux et permet de transmettre les informations recueillies, auprès de ces derniers et de leurs proches, aux autres professionnels. Elle porte une attention particulière aux résidents, aux indices transmis de façon consciente ou inconsciente par ces derniers, à la communication et à l’environnement dans lequel ils évoluent afin de dépister le risque de chute chez des résidents (ex: mobilité, attitudes, comportements,…). Il est essentiel que le résident et l’infirmière se comprennent et puissent se faire confiance pour une meilleure prise en soin. Les infirmières ont un impact significatif et la responsabilité de la chute est attribuée à leurs comportements, leurs jugements et leurs interventions.

Lors d’une prise en soin, l’infirmière doit être en mesure de lier connaissances théoriques, expérience et raisonnement clinique afin d’avoir une vision la plus globale possible. Le résident, au cours de son séjour en EMS, peut avoir une baisse de l’état général ou avoir un risque de chute augmenté en lien avec un nouveau traitement prescrit. Il est donc judicieux de faire une réevaluation des résidents afin de voir si le risque de chute est augmenté en fonction de plusieurs marqueurs (traitements, poids, activités, nouvel environnement,…). Cette réévaluation devrait comprendre: une nouvelle évaluation clinique, un nouveau jugement clinique, une proposition aux programmes de prévention si le résident ne suit pas de cours, se renseigner sur l’adhésion aux programmes de prévention si le résident en suit un et demander des retours sur ces derniers afin de juger si ils sont adaptés ou non aux besoins et aux attentes du résident comme il est décrit dans l’article (Myers, 2003).

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Table des matières

Résumé
Summary
Mots clés
Liste des abréviations
1. Introduction
1.1. Problématique
1.2. Cadre théorique
1.2.1. Méta concepts
1.2.2. Les trois phases de la théorie de Peplau
1.2.3. Les cinqrôles de l’infirmière selon Peplau
1.2.4. Liens entre notre thématique et la théorie de Peplau
1.3. Question de recherche
2. Méthode
2.1. Sources d’information et stratégies de recherche documentaire
2.1.1. Type de recherches retenues
2.1.2. Répartition géographique des études retenues
2.1.3. Types de revue sprofessionnelles
2.2. Diagramme de flux
2.3. Stratégies d’analyse
3. Résultats
3.1. Epidémiologie des chutes  en EMS
3.2. Conséquences des chutes pour la personne âgée
3.3. Facteurs de risque de chute
3.3.1. Facteurs de risque de chute intrinsèques
3.3.2. Facteurs de risque de chute extrinsèques
3.4. Tests de dépistage du risque de chute
3.5. Conjugaison du raisonnement clinique infirmier avec les tests de dépistage du  risque de chute
3.5.1. Tests utilisés seuls
3.5.2. Tests et raisonnement clinique
3.5.3. Raisonnement clinique utiliséseul
3.6. Les compétences infirmières face au risque de chute en EMS
4. Discussion
4.1. Épidémiologie des chutes en EMS
4.2. Conséquences des chutes pour la personne âgée
4.3. Facteurs de7risque de chute
4.4. Tests de dépistage du risque de chute
4.5. Raisonnement clinique infirmier
4.6. Les sept compétences infirmières (KFH) face au7risque de chute en EMS en7lien avec la théorie de Peplau
4.6.1. Le rôle d’expertKe
4.6.2. Le rôle de communicateur Ktrice
4.6.3. Le rôle de collaborateur Ktrice
4.6.4. Le rôle demanager
4.6.5. Le rôle de promoteur Ktrice
4.6.6. Le rôle d’apprenant Keet formateur Ktrice
4.6.7. Le rôle de professionnel Klle
5. Conclusion
5.1. Limites et apports du travail
5.2. Synthèse des recommandations
Références
6. Annexes
Annexe7I
Figure1.Évolution de la population âgée en Suisse
Figure2.Structure de l’âge par sexesel on le lieu de vie en 2007 et en 2008/09
Figure3.Fréquences de schutes au cours d’une année selon le lieu de vieen 2007 et en 2008/09
Annexe II
Tableau facteurs de risque de chute et niveaux dep reuve
Annexes III : Grilles de dépistage du risque de chute
Time du pandgoTest(TUG)
Strati fyscale
Downt on index
Annexes7IV: Analyse des articles
Article1
Article2
Article3
Article4
Article5
Article6
Annexes V: Formations continues
Annexes VI: Interventions infirmières en lien avec la chute
Figure4:Prévention des chutes
Figure5:Indications à faire de l’exercice: Renforcement musculaire
Figure6:Gestion de la médication
Figure7:Thérapiepar l’exercice: Equilibre
Annexes7VII: Résultats en lien avec la chute
Figure8:Fréquence des chutes et préventions des chutes
Figure9:Mobilité
Figure10:Réaction à un médicament
Figure11:Equilibre
Annexe VIII: Fact Sheet

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