CONDITIONS NECESSAIRES A LA REALISATION DE L’ECONOMIE DE MARCHE 

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Le surplus agricole destiné au marché

L’augmentation de la production et le rendement dans l’activité agricole offre la possibilité de vente au marché par le surplus. Une agriculture productive fournira donc des produits agricoles bon marché, ce qui permettra de faciliter l’accumulation du capital et de financer les autres activités comme la diversification de production agricole.
La croissance de la production est certes l’élément le plus important pour assurer la sécurité alimentaire surtout dans le pays en voie de développement. Ensuite, le monde rural approvisionne le monde urbain et le secteur agro-alimentaire et agro-industriel, en zone intermédiaire entre le milieu rural et urbain, est générateur d’emploi. Il constitue un atout de poids pour faire progresser l’agriculture et en même temps, intégrer l’économie rurale dans l’économie industrielle.

Les expériences des pays développés 

On peut observer les liens entre agriculture et industrialisation à travers de multiples expériences de développement économique, récentes ou anciennes. On présentera ici une analyse de ces liens dans le cas de la Révolution industrielle britannique au XVIIe siècle.

Les enseignements à tirer

On peut affirmer, au terme de ce rapide tour d’horizon les liens agricultures / industrie, qui doivent impérativement précéder le développement agricole ou accompagner le développement industriel. Mais il ne s agit pas là d’une condition suffisante de l’industrialisation, comme nous le rappelle l’exemple de la Hollande , le premier pays à passer par une révolution agricole, dès le XVII e siècle , mais qui n’a pas connu de révolution industrielle au XVIIIe siècle. Contrairement à Grande Bretagne qui a vécu ces deux révolutions.
Selon Senghaas (1985), après avoir passé en revue tus les cas historiques d’industrialisation : «La leçon à tirer de toutes des expériences positives ou négatives de développement est évidente : le développement industriel n’a nulle part atteint l’étape de croissance auto-entretenue, à moins qu’une augmentation de la productivité agricole n’ait procédé ou accompagné l’industrialisation. En d’autres termes, une tentative d’industrialisation sans modernisation agricole est destinée à finir en développement bloqué. Cette relation peut actuellement être observée partout dans le tiers monde, mais elle a aussi déterminée l’histoire du développement en Europe »(5).

Les expériences réalisables

Madagascar, à travers de ses écologiques et de ses ressources, et d’un coût de main d’œuvre compétitif, possède les atouts pour un développement de l’agriculture vers l’industrie.
Avec la croissance économique actuelle du secteur industriel et ses services (5 à 6% entre 1998 et 2000) qui est deux fois supérieur à celle du secteur primaire (2,5 à 3%) , le paysage économique malgache et son réseau national des villes secondaires et de chef lieux sont en pleine mutation. Le secteur agro-alimentaire et agro-industriel en zone intermédiaire entre le milieu rural et les milieux urbains est générateur d’emploi. Il constitue un atout de poids pour faire progresser l’agriculture et en même temps, intégrer l’économie rurale dans l’économie industrielle. Il peut accélérer la croissance économique globale et relever les revenus, absorber le chômage rural et renforcer la sécurité alimentaire. Mais l’intégration verticale de l’agriculture avec les industries de transformation et l’industrie locale ne implique une infrastructure adéquate (route, énergie, eau, communication…).

Contraintes des rapports agriculture-industrie

En réalité, il est difficile de transposer un modèle de développement d’un pays à un autre surtout des pays développés vers les pays en voie de développement.
Les travaux de nombreux auteurs, comme le prix Nobel Théodore Schultz (1964) ,ont montré que les paysans réagissaient positivement aux signaux de prix, mais qu’ils étaient bloqués par un environnement Institutionnel et par des politiques agricoles défavorables . En outre les inégalités entre les ruraux et urbains sont très larges, les paysans constituent la majorité des pauvres en Afrique4.
A Madagascar, le potentiel agricole est loin d’être exploité : terres cultivables représentent environ 60% du territoire alors que la superficie cultivée n’occupe que 5%( 4)(6) de superficie total du pays (Voir Annexe 2) et l’utilisation des progrès technologiques est faible approvisionnement en intrants et semences améliorées). L’apport moyen d’engrais dans les rizières à Madagascar est de 5 kg /ha contre 145 kg /ha en Indonésie et 445 kg /ha en chine(7).

Mécanisme de l’économie de marché

On appelle économie de marché une forme d’organisation économique dans laquelle l’offre et la demande résultent, pour l’essentiel, des initiatives individuelles et décentralisées des agents économiques(8).
Une telle économie présente quatre caractéristiques principales :
– C’est le marché qui oriente l’activité par l’intermédiaire de l’état des offres et des demandes, ou par les prix .
– La demande commande l’offre, c’est à dire que c’est la consommation qui oriente la production ;
– La libre concurrence assure l’efficacité économique .
– Le mécanisme des prix joue comme « main invisible » (Adam Smith) qui guide les choix économiques de chacun.
On parle d’économie de marché lorsque la logique dominante est celle du marché, c’est-à-dire lorsque c’est la confrontation de l’offre et de la demande qui influence le plus fortement la nature, la quantité des produits échangés et leur prix.

Les effets positifs de la mise en œuvre de ‘économie de marché

Le système marchand est conditionné par l’existence du surplus commercialisé permettant l’accumulation. Pour obtenir le surplus de production, le paysan doit accepter les innovations technologiques. Un des buts essentiels des politiques de développement agricole est donc de transformer le paysan en un « agriculteur », de dégager le surplus agricole destiné au marché; d’accroître le revenu monétaire. L’objectif – productivité et l’objectif – marchand, bien que non identiques, convergent dans la même direction.

La politique de la libéralisation du secteur agricole

Le secteur agricole a subi une série de réformes structurelles qui a été amorcée vers le milieu des années 1980. En effet, le pays a adopté une politique de libéralisation sous les directives de la Banque Mondiale et Fonds Monétaire International.
Cette section est consacrée à la politique de la libéralisation agricole ; aux changements positifs apportés par cette politique, ainsi qu’aux activités de production agricole dans l’économie de marché.

Le contenu de la politique la libéralisation agricole 

Les objectifs de la politique de a libéralisation du secteur agricole étaient d’induire un changement au niveau de la structure de la production en faveur des biens échangeable par l’amélioration des incitations de prix.
Autrement dit, l’augmentation de la production agricole et l’accroissement des rendements.
Les principales mesures d’ajustement pour le secteur agricole furent :
– La libéralisation partielle du commerce intérieur du riz en 1983, que fût complétée en 1986 avec la dérégulation des principales régions productrices que sont le Lac Alaotra et Marovoay.
– La libéralisation du secteur d’exportation (les taxes à l’exportation furent supprimées le 01 mai 1997).
– Libéralisation du secteur de l’élevage au début des années 1990.

Les changements positifs apportées par la politique de la libéralisation

L’ensemble de sous secteurs des cultures a réagi positivement aux reformes, mais cette réaction demeure modeste et contrastée ; La croissance agricole a atteint après les premières mesures d’ajustement structurels le haut niveau de 6,5% (9) en 1989.
Cependant, la mise en œuvre fragmentaire et séquentielle des réformes ne pouvant pas soutenir une croissance durable, le taux de croissance agricole s’est nettement ralenti à partir de 1990 et s’est soldé par un niveau de 4% pour la période 1990-1996 (où à un taux annuel moyen de 0,62%) pour le sous secteur des cultures tandis qu’il est 1,5%(8) par an pour tout le secteur agricole. Les performances ont varié d’un sous secteur à un autre, et d’une région à une autre et comme on pouvait s’y attendre, les analyses montrent que la politique de libéralisation des prix est une condition nécessaire mais pas suffisante pour faire réagir rapidement l’offre. Aujourd’hui, les contraintes structurelles et infrastructurelles sont les principales contraintes au développement du secteur agricole.

Exportations agricoles

Les reformes d’ajustement structurel dans l’ensemble ont eu des impacts positifs sur les exportations agricoles, notamment sur les exportations non traditionnelles dont la part croissante dans le total des exportations agricoles.
Le fait marquant des exportation agricoles est la croissance soutenue des exportations non traditionnelles agricoles (principalement les ressources halieutiques), qui sont devenues la deuxième source de devises en matière de recettes d’exportation et représentant 41,7%(10) des exportations agricoles en 1995, grâce notamment à la libéralisation des échanges. Ainsi les exportations de crevettes ont augmenté de 45%(11) en valeur et 20% en volume depuis le flottement (1994) après la réouverture du marché.
Européen, les exportations de viande en volume et en valeur ont pratiquement doublé après le flottement tandis que d’autres produits, comme les huiles essentielles et les produits horticoles et biologiques, commencent à prendre aussi de l’essor, bien que ne représentant pas encore une source importante de devises.

Les moyens techniques

Les moyens techniques grâce à la diffusion à la base des technologies simples sans risques financiers, constituent certainement une étape importante dans le processus d’apprentissage et de formation des paysans et conduisent vers l’économie de marché.
Le développement et l’adoption de nouvelles technologies doivent être encouragés beaucoup plus énergiquement que dans le passé. Les progrès technologiques devraient viser à augmenter et améliorer la production avec les mêmes intrants, notamment par l’adoption de nouveaux produits, y compris des produits transformés, ou par l’utilisation accrue d’intrants, tels que les engrais, les semences améliorées, l’eau d’irrigation, les aliments pour le bétail et les services vétérinaires. Dans la plupart des pays Africains, comme Madagascar, il faudra généralement chercher à accroître le rendement sur la même surface, en utilisant le moins de capital possible, dans bien des cas, en employant davantage de main d’œuvre (puisque l’on s’attend à une augmentation toujours rapide de la population rurale).
Il y a quatre critères essentiels pour la présentation et utilisation des intrants et techniques adaptés
– Accès au financement rural et micro crédit à un prix abordable .
– Accès aux intrants (engrais, semence, matériels et équipements agricoles) et promotion du secteur pour assurer une meilleure commercialisation .
– Accès aux conseils agricoles et informations, nécessaires pour gérer une campagne efficace qui constituent des atouts capitaux permettant d’augmenter la productivité rizicole .
– Accès aux marchés pour assurer les débouchés, les surplus agricoles.

Les ressources humaines

Les ressources humaines et les questions qu’elles soulèvent sont les éléments inséparables du développement rural à Madagascar. Par rapport aux besoins pratiques et intérêts stratégiques des producteurs ruraux et, par rapport aux objectifs assignés par l’Etat dans sa politique de développement rurale, les ressources humaines posent problème.
Pour que l’éducation et la formation soient favorables, il faut :
– Améliorer les performances économiques au bénéfice des pauvres : multiplier les opportunité pour les pauvres c’est-à-dire accès aux infrastructures sociales et économiques de base, augmentation de la productivité du secteur agricole, promotion du micro crédit et de micro entreprises.
– Développer les services essentiels de base (éducation, santé, eau potable).
– Mettre en place un cadre institutionnel favorable à la croissance économique.

Les besoins dans les domaines du savoir et des compétences des producteurs ruraux 

Le passage à l’économie de marché exige également un niveau de capacité intellectuel de la part des producteurs afin qu’ils puissent parvenir à manipuler les équipements techniques modernes, avoir un esprit d’entreprise.
En générale, l’économie de marché nécessite certaines exigences à savoir :
– Relèvement du niveau général d’éducation des producteurs ruraux, les performances des exploitations agricoles étant corrélées avec le niveau d’éducation du chef d’exploitation.
– Amélioration des capacités techniques des producteurs ruraux, de manière à professionnaliser ce métier.
– Amélioration des capacités de gestion des organisation professionnelles agricoles, l’intégrations des producteurs individuels dans de telles organisations étant cruciale pour la défense de leurs intérêts face à l’Etat et face aux autres acteurs économiques.

Expérience positive

Une expérience intéressante a été relevée. L’analyse pourrait sans doute contribuer à la recherche de solutions idoines pour la satisfaction des besoins d’éducation et la formation des producteurs ruraux. Cette expérience est relative aux écoles primaires dites « écoles rurales adaptées » dans la région d’Isorana (Partie centrales de Madagascar). Les écoles rurales adaptées sont un réseau d’écoles primaires confessionnelles adapté regroupées au sein du Diocèse catholique de la région. Le principe de base de ces écoles est d’en faire « un instrument de service, de lutte contre la pauvreté et un moyen de résoudre les problèmes du monde rural »(14).

Les comportements des paysans face à l’économie de marché

D’après l’un des postulats de l’économie classique, les activités productives sont guidées par la rationalité économique des individus. On peut parler de rationalité économique quand le comportement des individus correspond à des intérêts personnels en particulier d’ordre financier. Les agents sont censés ajuster leurs décisions en fonction des moyens dont ils disposent dans un univers où toutes les informations sont supposées parfaites, toutes les options possibles étant connues et mesurées et les préférences définies et fixes.
Afin de voir quelles sont les motivations, les préférences et les finalités économiques recherchées par les agents dans les économies rurales des pays en développement, et en particulier des régions rurales de Madagascar et enfin de comprendre de quelle façon elles répondent à la rationalité économique, il est nécessaire de connaître le comportement de paysan à l’égard de la production agricole, à l’égard de la nouvelle technique de production et à l’égard de crédit.

Comportement du paysans à l’égard de la production agricole

En premier lieu, si l’on veut comprendre les comportements économiques des paysans dans les pays du sud, il est important de prendre en compte les différents contextes dans lesquels évoluent les individus et s’inscrivent leurs actions. Alors que les théoriciens de la rationalité leurs modèles à des individus sensés faire leurs choix dans une économie de marché,dont les conditions d’information, sans être pure et parfaite, sont bonnes,, les habitants des pays en développement sont loin de ce schéma (Hugon 1993,1995a,1995b).A Madagascar, dans une économie familiale basée quasi-exclusivement sur les revenus issus de l’agriculture, les contextes économique et social fortement marqués par l’incertitude, et ce, à différents niveaux. Les formes de production agricole privilégient en priorité l’autoconsommation des denrées traditionnelles (le riz, le maïs, les haricots, etc.) et dans le meilleur des cas, la vente des excédents agricoles. Les aléas climatiques, la gestion des ressources naturelle ( la terre, le complexe hydraulique etc.), les fluctuations du marché local de l’emploi journalier( principalement le salariat agricole ), les fluctuations des prix des prix des produits de première nécessité,etc., sont autant de contraintes qui s’imposent aux paysans. Aussi, les actions économiques individuelles et familiales tentent de palier et minimiser les incertitudes qui en découlent, et par conséquent, les risques de précarité des conditions d’existence et d’insécurité alimentaire.
En second lieu, les zones rurales à Madagascar sont surtout caractérisées par différents types de tabou (Fady) qui freinent le développement d’un secteur agricole dynamique. Des certaines régions, que certaines surfaces ne peuvent être cultivées, etc. (Bloch, 1971, Brown 1999 ; Ruud 1960).

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Table des matières

PARTIE I : DE LA NECESSITE DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE ET LE ROLE JOUE PAR L’ECONOMIE DE MARCHE 
CHAPITRE I : DE LA NECESSITE DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE 
Section 1 : Rôle de l’agriculture et ses apports
A- La prédominance du secteur agricole et son rôle dans le développement
A.1 Approvisionnement de la population urbaine
A.2 Agriculture : Secteur de débouchés de l’industrie
B- Les apports du développement agricole
B.1. Les changements sociaux
B.2. Le surplus agricole destiné au marché
Section II : Les expériences des pays développés : Développement basé sur l’agriculture
A. Les expériences : Liens entre agriculture – industrie
B. Les enseignements à tirer
B.1. Expériences réalisables
B.2. Contraintes des rapports agriculture et industrie
CHAPITRE II : LES ACTIVITES AGRICOLES DANS LE CADRE DE L’ECONOMIE DE MARCHE 
Section I : L’ouverture au marché mondial
Section II : L’économie de marché
A. Les mécanismes de l’économie de marché
B. Les effets positifs de la mise en oeuvre de l’économie de marché
Section III : La politique de la libéralisation du secteur agricole
A. Le contenu de la politique de la libéralisation agricole
B. Les changements positifs apportés par la politique de la libéralisation
C. Les activités de production agricole sous l’économie de marché.
PARTIE II : DIFFICULTES DE REALISATION DU PASSAGE A L’ECONOMIE DE MARCHE 
CHAPITRE I : CONDITIONS NECESSAIRES A LA REALISATION DE L’ECONOMIE DE MARCHE
Section I : Les moyens : financiers, techniques, humains
Section II : Les comportements des paysans face à l’économie de marché
A. Comportements des paysans à l’égard de la production agricole
B. Comportements à l’égard de la nouvelle technique de production
C. Comportements à l’égard du crédit
Section III : Le partenariat
A. Partenariat public- privé
B. Faiblesses du cadre d’Incitation du secteur privé
CHAPITRE II : LES PROBLEMES DANS LES STRUCTURES SOCIALES 
Section I : Problèmes fonciers
Section II : Insécurité en milieu rural
Section III : Problèmes de formation
PARTIE III : LA REORIENTATION DES ACTIVITES AGRICOLES CONFRONTEES A L’ECONOMIE DE MARCHE 
CHAPITRE I : LES DEFIS A RELEVER 
Section I : Les objectifs
A. Passage de l’économie de subsistance à l’économie de marché
B. Prolongement de l’économie rurale vers l’économie industrielle
C. Augmentation des exportations
Section II : Les réalisations du secteur agricole
CHAPITRE II : LES PERSPECTIVES D’AVENIR DU MONDE RURAL ET DE SON INTEGRATION DANS L’ECONOMIE DE MARCHE 
Section I : La mise en place des conditions préalables et favorables aux investissements
Section II : Modernisation de l’agriculture
Section III : Les faits porteurs d’avenir : Intégration régionale et mondialisation
Conclusion
Annexes
Bibliographie

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