Conditions de réalisation de l’entretien prénatal précoce 

Caractéristiques de la population

La lecture des résultats dont l’intégralité est disponible en Annexe II nous permet de mettre en avant que 45,86% des femmes interrogées ont accouché à l’hôpital public et 54,14% à la maternité privée. La moyenne d’âge de la population étudiée est de 31,08 ans. Les femmes ayant répondu aux questionnaires sont très majoritairement en couple : seules 2,22% (n=7) sont célibataires. La population est majoritairement composée de primipares. Pour leur suivi de prévention en gynécologie, ces femmes sont principalement suivies par des gynécologues (hospitaliers ou libéraux), ou par leur médecin généraliste. Les professions déclarées ont été classées selon la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles de l’INSEE (8). Il n’a pas été relevé de lien significatif entre la CSP et la réalisation ou non de l’EPP. En revanche le statut professionnel (actif ou inactif) est significativement lié à la réalisation d’un EPP (p=0,04197). Les personnes actives avant et/ou au début de la grossesse sont plus nombreuses à en bénéficier (52,34% N=123 contre 27,84%, N=22 des inactives).

Vécu de l’entretien

A la question « Diriez-vous que cet entretien était personnalisé, c’est-à-dire que le professionnel s’est adapté à vos besoins spécifiques ? », une très large majorité de femmes a répondu « oui » (94,7%, N=143).
De plus, 96,03% (N=145) des femmes ayant bénéficié d’un EPP ont estimé qu’elles avaient eu la possibilité de poser toutes les questions qu’elles souhaitaient.148 femmes (sur 151 bénéficiaires) ont exprimé leur vécu de l’entretien prénatal précoce :
52,70% (N=78) l’ont trouvé utile;
27,70% (N=41) très utile;
12,84% (N=19) moyennement utile;
6,76% (N=10) pas du tout utile.

Femmes ayant trouvé l’entretien utile ou très utile (N=119)

73 femmes se sont exprimées de manière libre. Les thématiques les plus souvent retrouvées sont : La mise en confiance, rassurance (N=36). L’entretien est perçu comme un moyen de poser ses questions «même plus personnelles», évoquer les craintes et appréhensions liées à la grossesse et à la parentalité. L’une d’entre elle évoque son vécu positif de l’entretien à travers « le fait de pouvoir exprimer ses craintes, avoir des réponses à [ses] questions ». Une autre évoque le fait que l’entretien lui a permis de « libérer [son] esprit sur [sa] fausse couche : gros bénéfice pour la suite de [sa] grossesse.
La notion d’échange et de communication (N=23). Dans la continuité du premier thème, les femmes évoquent le fait de pouvoir établir un vrai temps d’échange, « un temps de parole autre que médical et surtout accompagné de [son] conjoint ». Plusieurs témoignages insistent sur le bénéfice d’un rendez-vous plus long qu’habituellement dans le suivi de grossesse.
La présentation des cours de préparation à la naissance et d’autres aspects administratifs (N=8). Ces femmes ont apprécié de pouvoir avoir un « premier contact avec la sage-femme qui a réalisé les cours de préparation » et de pouvoir ainsi discuter du suivi, de l’accouchement et des cours qui seraient adaptés à ces envies.

Femmes ayant trouvé l’entretien moyennement ou pas du tout utile (N=29)

15 femmes se sont exprimées sur leurs impressions. La thématique principale qui se détache dans 7 de ces témoignages est l’absence d’inquiétudes ou de questions particulières. Une de ces femmes nous dit ainsi que « les consultations de suivi de grossesse permettaient déjà d’apporter un grand nombre de réponses aux sujets que l’on a abordé pendant l’entretien. Possible car consultations longues (environ 30 minutes) avec ma sage-femme ».
Le second point fréquemment abordé (N=5) est celui de la temporalité (trop tôt, trop tard, trop rapide). Enfin certaines femmes (N=2) ont perçu cet entretien comme intrusif, disant : « elle voulait trop de détails que je n’avais pas envie de révéler sur ma vie personnelle ». Et d’autres (N=4) signalaient que celui-ci était « obligatoire » si elles souhaitaient suivre les cours de préparation.

Femmes n’ayant pas bénéficié d’entretien prénatal précoce

52,06% de la population n’a pas bénéficié d’EPP soit 164 femmes. A la question « savez-vous ce qu’est un entretien prénatal précoce ? », parmi les femmes n’en ayant pas bénéficié, 45,50% (N=74) ont répondu «non» et 54,60% (N=89) « oui ». Cela représente 23,49% de la population générale n’ayant aucune connaissance de l’entretien prénatal. Lorsqu’elles répondaient « oui », il leur était demandé de préciser comment elles avaient pris connaissance de l’EPP. La réponse majoritairement donnée est celle de l’explication par un professionnel de santé (à 38,7%, N=29). 66% (N=110) des patientes n’ayant pas eu d’entretien prénatal ne se le sont pas entendu proposer. Cela représente 34,94% de la population générale.
L’EPP était ensuite présenté de manière succincte aux patientes afin qu’elles puissent se prononcer sur leur volonté ou non d’en avoir un si cela leur avait été proposé. 55,45% (N=61) précisent qu’elles auraient souhaité en bénéficier alors que 44,55% des patientes (N=49) disent qu’elles auraient de toute façon refusé. Certaines patientes ont en revanche eu cette proposition mais n’ont pas fait l’entretien. Les principales raisons invoquées sont :
Le manque d’envie dans 71,14% des cas (N=33)
Le manque de temps dans 19,57% des cas (N=9) .

Accessibilité et intérêts de l’entretien prénatal précoce

Ces éléments ont été recueillis pour permettre de déterminer si certaines catégories de femmes avaient plus ou moins de chances de se voir proposer un entretien. Ces informations ont également été collectées de manière à mettre en évidence un éventuel intérêt à avoir bénéficié d’un entretien prénatal précoce par rapport à la population n’en ayant pas eu.
Le calcul du score EPICES a permis d’identifier 16 personnes (5,07% de la population générale) comme étant en situation de précarité. Parmi celles-ci ,4 ont déclarés avoir bénéficié d’un suivi par la PMI (dont 2 n’ayant pas eu d’EPP). 6 ont refusé l’entretien lorsqu’il leur a été proposé. 93,75% des patientes considérées comme étant sous le seuil de précarité ont soit bénéficié d’un EPP, soit été suivies en PMI ou se sont vu proposer un entretien.
Les patientes ayant des antécédents obstétricaux particuliers étaient invitées à le préciser. 12 patientes avaient subi une IMG, 38 une IVG et 1 une MFIU. La consommation de tabac pendant et avant la grossesse apparait comme significativement (p= 0.003956) moins importante chez les patientes ayant bénéficié d’un EPP (32,98% N=25).
Le test de khi2 n’a pas été réalisé concernant la diminution ou l’arrêt ainsi que l’aide au sevrage car les effectifs étaient trop réduits.
Le lien entre la réalisation d’un entretien prénatal précoce et des cours de préparation à la parentalité et à la naissance est très significatif (p<2,210-16). En effet 188 patientes ont bénéficié de ces cours (59,68% de la population générale) et 72,87% avaient auparavant réalisé un EPP. On retrouve également dans la population une différence significative de réalisation de l’EPP en fonction du lieu d’accouchement. Lorsqu’elles ont accouché à l’hôpital public, 40,97% des femmes ont eu un EPP, elles sont 53,53% à la maternité privée.

Articulation avec les cours de préparation à la naissance

Notre étude a permis de relever deux éléments clairement significatifs : Les patientes ayant suivi des cours de préparation à la naissance ont bénéficié pour une très large majorité de l’entretien prénatal précoce (72,87% N=137 p< 2.2e-16)
Les patientes accouchant à la maternité privée ont bénéficié de manière plus importante d’un entretien prénatal précoce (53,53% N=91 contre 40,97 N=59 à l’hôpital p=0,031).
Le lien entre les cours de préparation à la naissance n’est pas surprenant, l’entretien prénatal précoce fait partie intégrante de la démarche de de la préparation à la naissance et à la parentalité. Cependant, comme on peut le constater dans la présentation par l’HAS, chaque élément est dissociable l’un de l’autre et «chaque étape détermine la suivante tout en s’adaptant à chaque femme ou couple». L’EPP étant la première de ces étapes, elle apparait comme devant être la plus fréquente et pas forcément suivie de cours de préparation à la naissance si les femmes et/ou les couples n’en ressentent pas le besoin.
Ce que cela révèle, c’est que bien souvent les patientes n’ont pas la perception de ces différentes étapes et suivent un « chemin » tracé et paraissant comme obligatoire (c’est d’ailleurs ce que quatre d’entre elles avaient souligné lorsque l’on demandait leur avis sur le vécu de l’entretien »). Même si cela ne concerne qu’une minorité des femmes de notre étude, c’est un vrai problème d’orientation et d’information des femmes. La perception et l’état d’esprit dans lequel elles se rendent à l’entretien est aussi important pour en tirer tous les bienfaits. La femme doit pouvoir se voir fournir les outils pour devenir actrice de sa grossesse et de sa future parentalité. Le moment de réalisation de l’entretien prénatal précoce est révélateur de cette affirmation. En effet même si une majorité des femmes de notre échantillon l’a eu entre le 4e et 5e mois comme cela est conseillé par l’HAS, une partie non négligeable en a bénéficié entre le 7e et 8e mois (30,21N=45). Ces femmes étaient toutes (sauf 1) suivies par un gynécologue libéral ou hospitalier. Le 7e mois correspond classiquement au début des cours de préparation à la naissance et à la parentalité (en dehors de l’EPP). On peut légitimement penser, même si cela reste une supposition, que sans leur envie de suivre ces cours, ces femmes n’auraient pas contacté de sage-femme et n’auraient pas bénéficié de l’EPP.

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Table des matières

I – GLOSSAIRE
II – INTRODUCTION 
III – MATERIELS ET METHODES
1. Objectif de l’étude
2. Type d’étude
3. Population et méthode de sélection
3.1 Description de la population
3.2 Critères d’exclusion
4. Durée de l’étude
5. Modalités et recueil des données
5.1 Accord pour l’étude
5.2 Modalité de recueil des données
5.3 Logiciel de recueil et de traitement des donnés
IV – RESULTATS 
1. Taux de participation à l’étude
2. Caractéristiques de la population
3. Incidence de l’entretien prénatal précoce
4. Conditions de réalisation de l’entretien prénatal précoce
4.1 Moment de réalisation de l’entretien prénatal précoce
4.2 Présence du conjoint à l’entretien
4.3 Professionnels ayant présenté l’entretien
4.4 Connaissance par les couples de l’entretien prénatal précoce avant sa réalisation
4.5 Contenu de l’entretien
4.6 Apports et intérêts de l’entretien
4.7 Vécu de l’entretien
5. Femmes n’ayant pas bénéficié d’entretien prénatal précoce
6. Accessibilité et intérêts de l’entretien prénatal précoce
V – DISCUSSION 
1. Limites et forces de l’étude
1.1 Questionnaire et exclusions
1.2 Population
2. Principaux résultats
2.1 Prévalence de l’EPP
2.2 Articulation avec les cours de préparation à la naissance
2.3 Information en amont et orientation vers l’EPP
2.4 Réalisation de l’EPP
2.5 Travail en réseau
VI – CONCLUSION
VII – BIBLIOGRAPHIE

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