Concepts du métaparadigme infirmier

Concepts du métaparadigme infirmier

La politique de contrôle

(Cesoni & Robert, 1993). La loi du 2 octobre 1924 concernait la répression de la détention de drogue et principalement son commerce, mais n’en punissait pas l’usage. Le fondement juridique de cette législation avait pour objectif la lutte contre les maladies transmissibles, considérant que l’intimidation pousserait le toxicomane vers l’abstinence. L’usager de drogues est alors déjà considéré comme malade et toutefois soumis à la même sanction que celle réservée aux délinquants. Aucun traitement, aucune aide ne lui sont proposées. (Cesoni & Robert, 1993) En 1951, la Loi fédérale sur les stupéfiants a été mise en place, la LStup. Elle concernait les opiacés, la feuille de coca et le cannabis. Elle avait pour objectif d’interdire la culture, la fabrication, le 28 commerce et l’acquisition de ces différentes substances. La consommation elle-même n’était toujours pas réprimée. (La politique drogue de la Suisse, Histoire et actualités, 2006) Dès les années 1960, le trafic et la consommation de cannabis, du LSD et des amphétamines ont rencontré une hausse significative. En réponse, l’Office national pour la répression du trafic a été mis en place. (La politique drogue de la Suisse, Histoire et actualités, 2006) La consommation d’héroïne a nettement augmenté dans les années 1970. C’est à ce moment que des centres de traitement résidentiels spécialisés pour toxicomanes voient le jour. Ils sont accompagnés par un traitement pharmacologique et la méthadone est introduite. Cet apport médicamenteux a rapidement fait ses preuves, particulièrement en termes de réduction des risques et de diminution de la délinquance. (La politique drogue de la Suisse, Histoire et actualités, 2006) En 1974, la loi sur les stupéfiants fait l’objet d’une révision afin de renforcer la lutte contre le trafic. Il s’agit de la politique des soins et la politique socioéducative. (La politique drogue de la Suisse, Histoire et actualités, 2006) Cette politique, née parallèlement à la LStup de 1975, correspond au second des trois modèles successifs. Elle s’appuie sur l’idée que plutôt que d’être sanctionné, le toxicomane doit être considéré comme un malade et par conséquent soumis à un traitement médical. Elle comprend de nouveaux alinéas qui mettent en avant la prescription d’un traitement médical et des 29 mesures d’assistance pour les personnes en situation d’abus de stupéfiants. La réinsertion est favorisée. Les soins peuvent remplacer la poursuite pénale. Ainsi la politique de prévention fait un pas en avant en exigeant des cantons de créer des institutions à cet effet. (La politique drogue de la Suisse, Histoire et actualités, 2006) L’initiative populaire « Jeunesse sans drogue » datant de 1997 invite la Confédération à soutenir l’application des mesures visant à assurer le sevrage physique, la désintoxication durable et la réinsertion des toxicomanes. Elle mène une politique de prévention active en s’opposant à toute consommation de stupéfiant. Elle est rejetée par le peuple à plus de 70% des voix. La politique de réduction des risques de 1979. (La politique drogue de la Suisse, Histoire et actualités, 2006) La politique de réduction des risques vise à réduire certains problèmes associés à la drogue au sein de la société. Elle a pour objectif de faire baisser le seuil d’accessibilité aux soins et à l’aide, en développant des interventions adaptées aux ressources et aux besoins des consommateurs. Des centres de type « Bas seuil » sont créés. Ceci rejoint l’idée émise par Morel, Couteron et Fouilland (2010, p.9). …les actions de réduction des risques vont démontrer, notamment face aux problèmes du sida et des hépatites : si on leur en donne les moyens et si on leur en reconnaît les capacités, les usagers même dépendants peuvent diminuer les risques qu’ils prennent ou qu’ils font prendre aux autres. Soigner ou aider les usagers ne peut en aucune façon se résumer à les conduire au sevrage et à l’abstinence. Il existe une gamme de possibilités diverses. 30 Les acteurs de ce troisième modèle rejoignent les idées du quatrième en émettant l’observation que la pénalisation de la consommation a des effets négatifs sur les consommateurs, car elle les marginalise. Soulet (2002, p.12) affirme en ce sens: « L’illégalité de la consommation fait de ces personnes une population cachée, donc difficilement atteignable ». (Ochenbeng, 2014) Vers le début des années 1980, la consommation d’héroïne poursuit sa hausse. Cet état de fait mène à des interrogations quant à une éventuelle possibilité de prescrire le produit lui-même, soit l’héroïne aux héroïnomanes avérés. A Zürich, un premier local d’injection sauvage est créé. Cependant, il faudra attendre 1994 pour que les premières prescriptions voient le jour. (Savary, 2007). C’est au milieu des années 1980 que le local d’injection de Berne est fondé. Conjointement, la distribution de seringues à large échelle est appliquée à Zürich et Bâle.

Le modèle des quatre piliers

Voici le modèle des quatre piliers selon Savary (2007) ainsi que l’Office fédéral de la santé publique (2016). Ce modèle a été développé sur le terrain par des professionnels afin de résoudre des problèmes socio-sanitaires, d’avoir une certaine protection de la santé publique tout en gardant le cadre de la prohibition. Il a été créé au début des années 1990. Ce modèle est 31 une approche multidimensionnelle conçue pour aborder les problèmes liés à la drogue. Il comprend la prévention, la thérapie, la réduction des risques et la répression. La politique suisse a trois grands objectifs en matière de drogue qui sont les suivants : Diminuer les conséquences négatives pour les usagers (en lien avec la santé publique, une diminution des conséquences liées à la consommation et maintien ou l’amélioration de la qualité de vie de la personne dépendante). Diminuer la consommation de drogue (en lien avec la santé publique, diminution des risques pour la santé ainsi que la qualité de vie des personnes dépendantes). Diminuer les conséquences négatives pour la société (ne touche pas uniquement l’usager mais également son entourage et la société dans sa globalité, mise en place d’infrastructures adaptées). En ce qui concerne les quatre piliers Toujours selon Savary (2007) ainsi que l’Office fédéral de la santé publique (2016), le premier pilier concerne la prévention. Elle a pour but de réduire les risques liés aux substances, d’éviter les nouvelles consommations et de freiner la progression vers la dépendance. Deuxième pilier, la thérapie qui comprend les différentes options de traitement afin d’améliorer l’état de santé physique et psychique des personnes. Par la suite, elle vise également à favoriser l’intégration des personnes dans la société. 32 La réduction des risques, troisième pilier, qui consiste à diminuer les risques pour l’individu, mais également pour la société. Elle vise à diminuer les conséquences négatives de la consommation de substances autant pour l’individu que pour la société. La toxicomanie est également un problème de santé publique. La consommation de drogue favorise le développement des maladies infectieuses telles que le SIDA, les hépatites B et C via l’échange de matériel d’injection souillé et par les rapports sexuels non protégés. En Europe et particulièrement en Suisse, l’objectif principal de la santé publique porte sur la santé sexuelle et également sur la diminution de la consommation par voie intraveineuse et l’échange de seringues. (Office fédéral de la santé publique, 2016 ; Rapport annuel 2006 : état du phénomène de la drogue en Europe, 2006). (RTS, découverte, 2013) Le VIH (virus d’immunodéficience humaine) a été découvert à la fin des années 1970 aux Etats-Unis et s’est répandu en Europe dès 1983. (RTS, découverte, 2013) Dans les années 1990, des campagnes de prévention pour lutter contre le SIDA sont lancées. En effet, cette infection se transmet principalement via l’échange de seringues contaminées ainsi que par des rapports sexuels non protégés. (Savary, 2007 ; Office fédéral de la santé publique, 2016) Quant au quatrième pilier, la répression, il a pour but de poser des réglementations sur 33 le marché des stupéfiants et de garantir, au maximum, la protection de la jeunesse. Depuis la mise en place des quatre piliers, on observe une baisse du nombre de décès par le SIDA ou par la drogue, une baisse de nouvelles infections par le VIH, une baisse de la délinquance liée à l’acquisition de drogues et en même temps une augmentation du sentiment de sécurité, ainsi qu’une amélioration de la sécurité publique. Ce modèle a valu à la Suisse un statut de pionnier au niveau international et une reconnaissance mondiale. De nombreux pays s’en sont inspirés.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Résumé
Problématique
Concepts abordés et cadre théorique
Méthode
Résultats et discussion
Conclusion
Mots clés
Remerciements
1. Introduction
2. Problématique
Emergence de la question initiale
Regard des auteures de ce travail sur les substances
Quelques chiffres
Pertinence pour les soins infirmiers et ancrage disciplinaire
Concepts du métaparadigme infirmier
Modes de savoirs
Le savoir éthique
Le savoir personnel
Le savoir esthétique
Le savoir empirique
Revue exploratoire
Drogues
La politique de contrôle
Le modèle des quatre piliers
Le modèle du cube
Qu’en est-il de l’alcool
Concepts retenus comme pertinents
Perspectives et propositions pour la pratique
3. Concepts et champ disciplinaire infirmier
Définition des concepts retenus
Qu’est-ce que l’alcoolodépendance ?
Dépendance, addiction, quelle différence ?
Neurobiologie, le rôle des neurotransmetteurs
Le sevrage
La consommation contrôlée
La qualité de vie
Cadre théorique
Theory of Meaning, Patricia L. Starck
Concepts
But de la vie
La liberté de choisir
La souffrance humaine
Utilisation de la théorie dans la pratique
Déréflection
Intention paradoxale
Dialogue socratique
Lien avec la question de recherche
4. Méthode
Méthode PICOT
La question de recherche, une question de type intervention
La démarche de sélection des articles
La requête de recherche selon les descripteurs correspondants aux bases
de données
Stratégie de sélection des article
5. Synthèse des résultats et discussion
Synthèse des résultats des articles
La consommation contrôlée, vision des auteurs.
La qualité de vie et l’alcoolodépendance
Les déterminants de la qualité de vie des personnes alcoolodépendantes, les
échelles de mesure
Rôle infirmier, la formation et le dépistage
Développement des résultats
Propositions pour la pratique
6. Conclusion
Eléments facilitants et contraignants
Les limites
Perspectives pour la recherche
7.Références
8. Appendices
Appendice A : Tableau des MesH
Appendice B : AQoLS
Appendice C : Questionnaire AUDIT
Appendice D : Grille de Fortin (2010)
Article 1 :
Article 2 :
Article 3 :
Article 4 :
Article 5 :
Article 6 :
Article 7 :
Article 8 :
Article 9 :
Article 10 :
Article 11

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *