Conception et mise en oeuvre d’un dispositif original de lutte contre l’obésité chez l’adulte

L’obésité en France aujourd’hui

Un état d’urgence 

Une épidémiologie défavorable 

L’obésité touche une part non négligeable de la population mondiale et sa prévalence ne cesse d’augmenter depuis maintenant 40 ans (Maillard et al., 1991 ; Popkin et al., 1998). Aux EtatsUnis par exemple, la prévalence de l’obésité était de 15% en 1978 contre plus de 30% en 2008 et en Angleterre environ 6% dans les années 80 contre 20% en 2008 (Flegal et al. 2010 ; Ogden 2009). D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, d’ici 2030, le nombre de personnes en surpoids ou obèses devrait atteindre 3,3 milliards soit environ la moitié de la population mondiale.

En France, aujourd’hui, près de 15 millions d’adultes sont en surpoids et 7 millions sont atteints d’obésité (ObEpi 2012). Une étude observationnelle conduite tous les trois ans : ObEpi a permis d’observer la croissance de la prévalence de l’obésité en France depuis 1997. Elle est passée de 8,5% en 1997 à 15% en 2012 (ObEpi 2012). Dans la Région AURA, la prévalence est une des plus faibles du territoire français, mais s’élève tout de même à 12,5% de la population (ObEpi 2012).

Des conséquences multiples pour la santé 

Cinquième cause de mortalité au niveau mondiale, troisième dans les pays dits riches, l’obésité est un facteur de risque non négligeable de nombreuses comorbidités, complications ou altérations (INSERM 2006). Le risque de devenir diabétique est 2 fois plus élevé pour une personne atteinte d’obésité que pour une personne en surpoids (Colosia et al., 2013 ; Goran et al., 2003). Les données épidémiologiques françaises estiment à environ 12% le nombre de personnes atteintes d’obésité et de diabète de type 2 (ou diabète non-insulino-dépendant) (Guariguata et al., 2014). La relation entre les cancers et l’obésité est aussi reconnue depuis de nombreuses années (WCRF AICR, 2010). Il existe de nombreuses preuves de causalités entre l’excès d’adiposité et le cancer du pancréas, du colon, du sein (chez la femme ménopausée), de l’utérus ou encore du foie (Pierobon et al., 2012). Par exemple, le risque pour une personne atteinte d’obésité de développer un cancer du sein est augmenté de 30% à 50% (Rapp et al., 2005). Quant au cancer du colon, le risque est 1,5 à 2 fois plus élevé en cas d’obésité (Aleksandrova et al., 2013 ; Dai et al., 2007).

D’autres conséquences extrêmement répandues sont les douleurs musculo squelettiques, principalement localisées au niveau de la colonne vertébrale et du genou, qui touchent 60% des personnes atteintes d’obésité, et sont sources de handicap (Cooper 2016 et al.; Peltonen et al., 2003). Les maladies cardio vasculaires sont une des complications les plus fréquentes également chez les personnes atteintes d’obésité, avec des risques d’infarctus, d’hypertension, ou d’AVC augmentés : le risque d’infarctus est multiplié par 1,5 en cas de surpoids (Thomsen et al., 2014 ), l’hypertension est une complication courante atteignant 40% des personnes atteintes d’obésité, (Kearney et al., 2005 ; Reisin et al., 2014), et chaque augmentation d’un point de l’IMC augmente le risque de développer un accident ischémique de 4 % et hémorragique de 6 % (Kumar Singh et al., 2015). Près de 60% des personnes atteintes d’obésité souffrent de syndrome d’apnée du sommeil (et dans le cas d’obésité massive ce pourcentage est supérieur à la moyenne) (Young et al., 2002 ; Peppard et al., 2004). Les conséquences sont aussi d’ordre psycho sociale ; les personnes atteintes d’obésité souffrent souvent de stigmatisation et de discrimination (Berdah et al., 2010 ; Sanguignol et al., 2008), aux conséquences psychologiques et sociales considérables (Basdevant et al., 2004), entrainant notamment une forte altération de l’estime de soi (Garnier et al., 2014). Cette dernière désigne le sentiment qu’a chacun au fond de lui- même de sa propre valeur (Ninot et al., 2000). Quant à la discrimination envers l’obèse, elle a été étudiée depuis de nombreuses années. Dans son historique, Vigarello, décrit l’évolution de la représentation du gros. Alors qu’au Moyen-âge, le gros était une personne admirée et respectée, le très gros quant à lui subissait déjà des discriminations du fait notamment de son impossibilité de monter à cheval. Au fils des époques, une apologie de la minceur s’est installée. Aujourd’hui la discrimination liées à l’obésité se ressent à différents niveaux comme le travail ou encore la pratique d’AP.

Dans ses travaux de recherche, Coudin (Coudin et al., 2016) explique que les femmes atteintes d’obésité ont un taux d’emploi bien inférieur aux femmes non obèses (71% contre 81% pour les non obèses). De plus, le salaire horaire pour les personnes atteintes d’obésité (femmes et hommes confondus) est de 6% à 9% plus faible que des personnes sans problème de poids. Enfin, concernant l’AP, d’après l’étude de Vartanian (Vartanian et al., 2011), l’intériorisation des normes sociales de minceur et de discrimination serait à la base de la non adhésion à la pratique d’AP chez les personnes en surpoids. Et la honte ressentie vis-à-vis de leur poids engendrerait l’évitement de certaines pratiques d’AP.

Des coûts de santé exponentiels

Dans les années 2000, des économistes du Center for Disease Control and Prevention ont sonné l’alarme à propos des coûts engendrés par l’obésité. Par exemple, le coût pour le système de santé lié à l’obésité aux Etats-Unis est de 9,1% des dépenses annuelles (Finkelstein et al., 2009 ; Dee et al., 2014). Les pays émergents ne sont également pas épargnés par ce fléau (Zhao et al., 2008). Pour la France, le coût s’élève à 2% des dépenses en santé soit 1,81 milliards d’euros en 2013 (Finkelstein et al., 2009 ; Lehnert et al., 2013). Une personne atteinte d’obésité sans comorbidité associée coûte en moyenne 2500 euros par an en frais médicaux contre environ 1300 euros pour une personne dites « normale » (Czernichow et al., 2015 ; Poulain 2009).

Avec une prévalence en augmentation constante et de fait un nombre de personnes atteintes d’obésité toujours plus grand, les comorbidités qui sont associées à l’obésité, les longues souffrances des personnes qui en sont atteintes et de leur famille, ainsi qu’un coût lié approchant les 2 milliards d’euros en France par an ( Levy et al., 1995), la lutte contre l’obésité est incontestablement une priorité à prendre en considération, une prise en charge efficace et durable étant devenue impérative et urgente.

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Table des matières

Remerciements
Résumé
Figures
Tableaux
Introduction
Contextualisation
A : L’obésité en France aujourd’hui
1 : Un état d’urgence
1.1Une épidémiologie défavorable
1.2Des conséquences multiples pour la santé
1.3Des coûts de santé exponentiels
2 : Le contexte politique et territorial de la lutte contre l’obésité en France
2.1L’organisation politique de la lutte contre l’obésité
2.1.1La mise sur Agenda : un passage obligé
2.1.2 Les Programmes et Plans structurant la lutte contre l’obésité en France
2.1.3 Le maillage territorial: de la Région AURA à la métropole de Lyon
2.2 La mise en œuvre sur le terrain de la lutte contre l’obésité dans la métropole de Lyon
2.2.1 Historique
2.2.2 La chirurgie bariatrique
2.2.3 Centres de soins de suites et de réadaptation (SSR)
2.2.4 Les villes ou collectivités territoriales
2.2.5 Les réseaux de santé et associations
B : Ce que l’on sait de l’obésité aujourd’hui
1 : Mieux comprendre l’obésité
2 : Une pathologie multifactorielle
2.1Les déterminants liés à l’individu et son comportement
2.1.1Les rythmes biologiques circadiens
2.1.2 Le microbiote intestinal
2.1.3 Maladie du tissu adipeux
2.1.4 Les prédispositions génétiques
2.1.5 L’équilibre de la balance énergétique
2.2Les déterminants liés à l’environnement
2.2 Les avancées technologiques
2.3La précarité : facteur contributif de l’obésité
3 : Etat des connaissances scientifiques dans la lutte contre l’obésité
3.1 Les composantes des dispositifs de lutte contre l’obésité
C : L’activité physique régulière chez les personnes atteintes d’obésité et ses bénéfices
1 : les bénéfices physiques et physiologiques
1.1 Les bénéfices anthropométriques
1.2Composition corporelle
1.3Les bénéfices sur la condition physique
2 : Les bénéfices psychologiques et sociaux
2.1 Bénéfices de l’AP sur la fatigue
2.2 Bénéfices de l’AP sur la qualité de vie
2.3 Bénéfices de l’AP sur le sommeil
2.4 Bénéfices de l’AP sur la dépression et l’anxiété
2.5 Bénéfices sur le sentiment de compétence
D : les obstacles et facilitateurs à la pratique d’activité physique
1 : Obstacles et facilitateurs
2 : Les préconisations générales d’une pratique régulière d’AP
3 : Les recommandations spécifiques pour les personnes atteintes d’obésité
Le dispositif de prise en charge « idéal »
Population, matériel et méthodes
Conclusion

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