Conception de l’environnement par les élèves

Conception de l’environnement par les élèves

Actuellement, une montée des inégalités et des exclusions sociales dans de nombreux pays du monde se fait sentir, causée par la différence des forces technologiques, la mondialisation et la politique intérieure qui sont différentes les unes des autres. En conséquence, les sociétés sont moins justes et moins en bonne santé, politiquement plus instables et économiquement moins efficaces. En plus, avec le nombre actuel de population et de production économique dans le monde, beaucoup d’écosystèmes essentiels sont déjà menacés ou détruits. Les impacts des activités humaines sur l’environnement atteignent alors des niveaux dangereux et dépassent les limites planétaires (XUE, et al., 2013).Sans oublier, le changement climatique et la pollution qui sont aussi une dure réalité, à la fois dans les pays riches et pauvres. Un nouveau cadre de croissance mondiale compatible avec les objectifs sociaux et environnementaux demeure ainsi inévitable. De ce fait, les « éducations à » s’imposent de plus en plus dans le secteur éducatif ainsi que dans d’autres secteurs afin de sensibiliser et éduquer les gens à protéger l’environnement. Parmi toutes ces « éducations à », il en est une qui capte toute notre attention, qui nous interpelle dans notre métier d’enseignant, de formateur et de chercheur, c’est l’éducation au développement durable (EDD).

Concernant Madagascar, la grande ile, elle figure parmi les 10 « hotspots » de la biodiversité mondiale du fait qu’elle dispose d’une grande richesse en matière de biodiversité. La flore est une des plus riches au monde (entre 13 000 et 14 000 espèces, pour une superficie de 590 000km2 ) avec un taux d’endémisme de plus de 80%, ainsi que la faune avec un taux de 82% (Ministère de l’environnement., 2002). Malgré cela, la biodiversité malgache subit différentes menaces dues entre autre à la déforestation, l’érosion, la surexploitation illicite et abusive des ressources naturelles, le changement climatique, les feux, la perte des habitats forestiers et la pollution. En outre, la pauvreté se révèle comme étant également la cause mais aussi la conséquence de la détérioration de l’environnement. Ce qui entraîne une perte dans la biodiversité (Ministère de l’environnement et des forêts, 2014) qui est d’une importance capitale pour la population, dans le domaine économique, socio-culturel, environnemental et scientifique.

Ainsi, une des stratégies proposées et développées depuis plusieurs années fut la mise en œuvre de l’Education Relative à l’Environnement (ErE) afin de développer au niveau du public cible, dont principalement les enfants de bas âges, les reflexes positifs vis-à-vis de l’environnement, car la meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens concernés (Annexe 1, 10ème principe). Les efforts menés depuis dans le cadre de l’ErE sont considérables mais les changements de comportement sont très lents alors que les dégradations sont excessives. Et avec l’avancée de la technologie, des nouvelles problématiques tant à l’échelle mondiale qu’à l’échelle régionale se font sentir malgré les efforts déjà déployés auparavant. Cela nécessite un renforcement ou un changement de stratégie dont la prise de conscience des jeunes sur un développement qui doit être pérenne. Il a été décidé par conséquent, d’intégrer le Développement Durable (DD) à tous les niveaux du système éducatif, lors du sommet mondial sur le DD à Johannesburg en 2002 (CATHERINE, 2010). Ce qui donne alors à l’Education à l’Environnement en vue du Développement Durable (EEDD) une importance nouvelle. Celle-ci a pour vision de former des citoyens conscients, responsables et respectueux des autres et de leur environnement, capables de participer à l’action et de prendre des décisions collectives (Itinéraires de citoyenneté).

Pourtant, l’EEDD reste trop souvent le seul fait d’individus ou de petits groupes et se développe sur les territoires sans un soutien politique suffisant en rapport avec les enjeux. En effet, son caractère ponctuel et local est sans commune mesure avec les enjeux du DD. Elle reste cantonnée à des milieux restreints sans pénétrer tous les secteurs de la société. Et sa place dans les programmes scolaires et les projets éducatifs des établissements d’enseignement scolaire reste insuffisante (Collectif Jo’burg, 2002). Et puisque l’EEDD s’appuie sur la notion de DD, elle ne se limite donc plus à la notion d’environnement afin de ne pas restreindre les actions dans le domaine de l’écologie : d’où l’apparition du terme d’EDD. Des principes ont été alors adoptées afin d’inscrire celle-ci dans tous les programmes d’enseignement (Académie de Poitiers, 2009). De ce fait, la Décennie des Nations Unies pour l’Education en vue du Développement Durable (DEDD) a été lancée par l’UNESCO, en 2005, afin d’encourager les pays à mettre en œuvre une politique éducative faisant intervenir l’EDD dans tous les secteurs concernés. Madagascar ne peut donc se passer de l’EDD face aux problématiques environnementales actuelles. D’où, le secteur Education de la Commission Nationale Malgache pour l’UNESCO (CNM/UNESCO) a promu la mise en œuvre de l’EDD depuis 2008 (RAKOTOMALALA, 2015).

Historique et origine du concept Education au développement durable

Historique

Dans les années 50, après la deuxième guerre mondiale, le monde a connu une forte croissance continue. Pourtant, vers les années 60, des spécialistes ont commencé à réfléchir sur l’impact que causera cette croissance sur l’environnement, vue la surexploitation des ressources naturelles. En parallèle, les inégalités entre pays riches et pays peu développés ne cessent de s’accroître (Université de Nîmes, 2012). Face à cela, le Club de Rome a publié en 1971, « Halte à la croissance », un article qui soutien la croissance zéro (Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, 2014). En 1972, à Stockholm, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain a inauguré à l’époque le terme d’« écodéveloppement » qui est « un développement qui n’est pas guidé uniquement par des considérations économique mais aussi par des exigences sociales et écologiques » (RIBOLA, F et BENSE, D). Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) ainsi que le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ont été créés par la suite. En débutant les années 80, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a découvert l’existence de pollution qui a affecté le monde et la présence des dérèglements globaux à savoir le trou dans la couche d’ozone, les pluies acides, la désertification, l’effet de serre, la déforestation,… Elle a parlé alors pour la première fois de « Sustainable development » (traduit à l’époque par Développement Soutenable) dans la Stratégie Mondiale de la Conservation. Suite à cette conférence, la Commission Mondiale sur l’Environnement et le développement (CMED) a été mise sur pied sur l’initiative de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour examiner les problèmes environnementaux, selon une perspective de coopération internationale. Elle fut présidée par Gro Harlem Brundtland . Puis, le terme de développement durable a été repris dans le rapport de Brundtland, Notre Avenir à tous, publié en 1987.

Origine du concept 

Le rapport de la CMED, qui a été publié en 1987 a fait un état du déséquilibre entre les pays développés et les pays en voie de développement. Il a souligné la nécessité d’accroître l’alphabétisation et de réduire les écarts, au niveau primaire, entre les taux d’inscription des filles et ceux des garçons. Ainsi, une conception de nouvelles méthodes d’éducation a été présentée, qu’est le concept d’Education au Développement Durable (EDD). Le rapport a alors défini que « l’éducation devrait procurer une connaissance approfondie englobant et recoupant les sciences sociales, naturelles et humaines, afin de favoriser la compréhension de la corrélation qui existe entre les ressources naturelles et humaines, entre le développement et l’environnement » (Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement(CMED), 1987). Ce concept d’EDD a encore été développé davantage dans le document Action 214 , au chapitre 36 intitulé « Promotion de l’éducation, de la sensibilisation du public et de la formation ». Les éléments qui suivent sont les domaines d’activité proposée : d’abord, réorienter l’éducation vers un développement durable, puis mieux sensibiliser le public et enfin promouvoir la formation (Conseil des Ministres de l’Education, 2010). Des discussions et des textes internationaux ont succédé à ces périodes de constat pour faire face à la dégradation.

Discussions et textes internationaux sur l’éducation au développement durable

Tout d’abord, il y a eu la Conférence des Nations Unies à Rio de Janeiro ( Sommet de la Terre) en 1992 à l’issue de l’Action 21 ou Agenda 21 qui a pour objectif de mettre en œuvre des politiques en faveur du Développement Durable (DD) pour le XXIème siècle. 27 principes ont été également proclamés lors de cette conférence . Puis en 2002, le Sommet Mondial sur le DD à Johannesburg a mis l’accent sur le bilan des réalisations en faveur du DD durant les 10 années après Rio. Un traité sur la conservation des ressources naturelles et la biodiversité a été élaboré. Il a été également décidé lors de ce sommet de promouvoir la Décennie mondiale de l’Education pour le développement durable (DEDD) : 2005-2014. Elle propose des recommandations aux gouvernements sur la manière de favoriser et d’améliorer l’intégration de l’EDD dans leurs stratégies et plans d’action éducatifs. Le pilotage était confié à l’Unesco (YVELINE, 2008). Dernièrement, en Novembre 2014, une conférence mondiale de l’UNESCO sur l’EDD s’est tenue à Aichi Nagoya et une déclaration même a été faite afin d’appeler toutes les parties prenantes à mener une action urgente pour renforcer davantage l’EDD . Par conséquent, des Objectifs du DD (ODD) ont été élaborés après la DEDD. Avoir une éducation de qualité est un des objectifs cités.

Définitions et vision de l’éducation au développement durable

Définitions 

Nombreuses sont les définitions de l’EDD adoptées par des organismes ou région. En voici quelques unes : Une EDD est « un processus permanent d’apprentissage qui concourt à la formation de citoyennes et de citoyens ayant acquis les savoirs, savoir-être, savoir-faire et savoir-vivre ensemble leur permettant de s’engager dans des actions individuelles et collectives, fondées sur les principes d’interdépendance et de solidarité, qui favorisent l’harmonisation des relations « personne-société-environnement » et l’avènement de sociétés écologiquement viables, socio politiquement équitables et économiquement justes, ici et ailleurs, maintenant et pour les générations futures » (ROBITAILLE, et al., 1998). Selon la Fondation Education et Développement, une EDD amène chaque personne à réfléchir sur sa place dans le monde et sur la signification d’un développement durable pour elle-même et la société. Elle développe aussi les compétences nécessaires pour participer à la construction de cette société. Elle s’exerce à voir au-delà du niveau individuel afin d’aboutir à des visions d’ensemble intégrant des acteurs collectifs, dont le système politique (Fondation Education et Développement, 2010). L’EDD est un concept clé de l’éducation du nouveau millénaire. Il s’agit d’un concept élargi qui imprime une orientation spécifique à de nombreux aspects généraux clés de l’éducation, tels que les questions d’accès, de pertinence, d’équité et d’inclusion (UNESCO, 2012).

Au Luxembourg, elle est définie comme une éducation accessible à tous les niveaux et quel que soit le contexte social (environnement familial et scolaire, lieu de travail, communauté), une éducation qui forme des citoyens responsables et favorise la démocratie en permettant aux individus et aux communautés de jouir de tous leurs droits tout en remplissant leurs devoirs, qui prévoit la formation tout au long de la vie mais également, qui permet à chacun de s’épanouir de manière équilibrée (Comité interministériel de l’EDD, 2012). Et dans la feuille de route de l’UNESCO, l’EDD est une éducation qui donne aux apprenants les moyens de prendre des décisions en connaissance de cause et d’entreprendre des actions responsables en vue de l’intégrité environnementale, de la viabilité économique et d’une société juste pour les générations présentes et à venir, et ce, dans le respect de la diversité culturelle. Liée à l’apprentissage tout au long de la vie, l’EDD fait partie intégrante de l’éducation de qualité. Il s’agit d’une éducation holistique et transformationnelle qui concerne les contenus et les résultats de l’apprentissage, la pédagogie et l’environnement éducatif. Elle atteint son but en transformant la société (UNESCO, 2014).

Les valeurs en éducation au développement durable

Toutes les actions humaines obéissent à des valeurs, des plus petites (nos décisions personnelles) aux plus grandes (la législation d’un pays). L’approche de l’éducation pour le développement durable adoptée par un pays sera donc à l’image de ses valeurs nationales. Il revient ainsi aux parties prenantes tels que les enseignants, administrateurs scolaires, parents d’élèves, membres communautaires et, si possible, aux élèves eux- mêmes, de débattre les valeurs que doit transmettre le programme d’EDD qui les concerne. L’EDD doit en effet enseigner des valeurs adaptées à la situation locale et culturellement pertinentes, tout en s’inspirant des valeurs et des principes du développement durable (UNESCO, 2012).

En voici quelques exemples de valeurs : les libertés fondamentales et les droits de l’être humain, la dignité, le respect de la diversité, la démocratie, l’équité économique, la protection de l’environnement, l’intégrité environnementale, l’instauration d’une culture de la paix, la responsabilité,…

CONCLUSION GENERALE 

Notre monde est en perpétuelle évolution : d’un côté, l’évolution sur les recherches scientifiques et la technologie, et de l’autre, la dégradation de l’environnement à savoir le changement climatique, la pollution, etc… dus en partie par la première. Ce travail de recherche nous a permis de connaître comment des organismes internationaux ou nationaux ont résolu ces problèmes environnementaux. Une des solutions primordiales proposée est d’intégrer l’éducation dans des activités de développement durable. En d’autres termes, pour sensibiliser et éduquer les élèves et toute la population à adopter un comportement citoyen vis-à-vis de leur environnement, l’éducation est le moyen le plus efficace pour y parvenir. Un concept connu sous le nom d’ « éducation au développement durable » a été développé et mis en œuvre dans de nombreux pays.

 

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I. GENERALITES SUR L’EDUCATION AU DEVELOPPEMENT DURABLE
I.1 Historique et origine du concept Education au développement durable
I.1.1 Historique
I.1.2 Origine du concept
I.2 Discussions et textes internationaux sur l’éducation au développement durable
I.3 Définitions et vision de l’éducation au développement durable
I.3.1 Définitions
I.3.2 Vision
I.4 Les valeurs en éducation au développement durable
I.5 Objectifs et finalités de l’éducation au développement durable
I.5.1 Objectifs
I.5.1.1 Promouvoir et améliorer l’éducation de base
I.5.1.2 Réorienter les programmes d’éducation existants dans l’optique du
développement durable
I.5.1.3 Informer et sensibiliser le public à la notion de durabilité
I.5.1.4 Former l’ensemble de la population active
I.5.2 Finalité
I.6 Les caractéristiques de l’éducation au développement durable
I.7 Les modèles de compétence pour l’éducation au Développement Durable
I.7.1 La pensée systémique
I.7.2 La réflexion critique
I.7.3 La pensée prospective
I.7.4 La communication et le travail en équipe
I.7.5 L’identification des possibilités d’action
I.8 Cadre méthodologique de l’éducation au développement durable
PARTIE II. METHODOLOGIE
II.1 Sites d’étude
II.1.1 Choix des cibles
II.1.1.1 Les lycées
II.1.1.2 Les personnes enquêtées
II.1.2 Le programme Global Learning and Observations to Benefit the Environment
(GLOBE)
II.1.2.1 Description
II.1.2.2 Mission de GLOBE
II.1.2.3 Ses objectifs
II.1.1.4 Buts
II.1.1.5 Les principaux domaines de recherche
II.1.1.6 Réalisations des élèves GLOBE
II.1.3 Le programme Eco-école
II.1.3.1 Description
II.1.3.2 Objectifs
II.1.3.3 Cadre de l’éco-écoles
II.1.3.4 Les dix thèmes du programme éco-écoles
II.2. Méthodes de collecte des donnés
II.2.1 Recherches bibliographiques
II.2.2 Recherches sur terrain
II.2.2.1 Descente sur terrain
II.2.2.2 Enquêtes
II.2.3 Matériels utilisés
II.3. Période d’étude
II.4 Méthodes d’analyse des donnés
II.4.1 Construction de la base de données
II.4.2 Traitement des données sur le tableur
Partie III. RESULTATS, ANALYSES ET DISCUSSIONS 
III.1 Résultats de l’observation et interprétations
III.1.1 Etat des bâtiments, de la cour et des jardins du LASN
III.1.2 Observation des poubelles du LASN
III.1.2 Observation des toilettes de chaque Lycée
III.2 Résultats des enquêtes et interprétations des données
III.2.1 Résultats des enquêtes effectuées chez les élèves
III.2.1.1 Répartition par niveau
III.2.1.2 Répartition par genre
III.2.1.3 Répartition par âge
III.2.1.3 Valeurs présentes chez les élèves
III.2.1.4 Conception de l’environnement par les élèves
III.2.1.5 Environnement scolaire
III.2.1.6 Répartition des activités
III.2.2 Résultats des enquêtes effectuées chez les enseignants
III.2.2.1 Répartition par genre des enseignants
III.2.2.2 Identité des enseignants
III.2.2.3 Analyses et interprétations des résultats obtenus
III.3 Discussions
III.3.1 Etat des lieux
III.3.2 Proposition pour l’amélioration de la mise en œuvre de l’EDD dans les deux
établissements
Partie IV. SUGGESTIONS ET INTERETS PEDAGOGIQUES
IV.1 Suggestions
IV.1.1 Actions de sensibilisation
IV.1.1.1 Objectif
IV.1.1.2 Réalisation
IV.1.2 Actions de projet
IV.1.2.1 Objectif
IV.1.2.2 Idées de projet
IV.1.2.3 Application
IV.1.3 Réalisation d’un Agenda 21 scolaire
IV.1.3.1 Description
IV.1.3.2 Objectif
IV.1.3.3 Méthodologie
IV.2 Intérêts de ce travail de recherche
Sur le plan pédagogique
CONCLUSION GENERALE

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