Concept et problématique de la ferti lité des sols agricoles

Concept et problématique de la fertilité des sols agricoles

Concept de la fertilité

La fertilité du sol est une notion très complexe. Elle est définie suivant les domaines d’étude. D’un point de vue agronomique, la fertilité du sol prend en compte aussi bien le potentiel naturel des sols en un lieu donné, que les techniques culturales appliquées (Yougbaré, 2008; Sanon, 2009). Lavigne (1996) souligne qu’elle est influencée par la structure physico-chimique, l’activité biologique du sol et les pratiques culturales. C’est un paramètre qui est évolutif et cette évolution est déterminée par les systèmes de cultures (Bacyé 1993). La notion de la fertilité d’un sol intègre donc à la fois les caractéristiques physicochimiques, biologiques du sol ainsi que les techniques de production (c’est-à-dire, le mode de gestion et la pratique culturale).

Problématique de la fertilité

Dans la majeure partie de l’Afrique subsaharienne, la fertilité des sols est en baisse en raison de la détérioration de leurs propriétés chimiques, physiques et biologiques (Bationo et al., 1998). Les sols du Burkina sont caractérisés par une faible profondeur avec des encroutements superficiels favorisant le ruissellement (MAHRH, 2008). Ils ont une faible capacité de rétention en eau et sont soumis à une forte érosion hydrique et éolienne. Ce sont des sols pauvres en matières organiques et en éléments fertilisants, notamment en N et en P (Dembélé et Somé, 1991). La teneur en azote total est inférieure à 0.06 % pour 75 % pour la plus part d’entre eux et celle du P2ÜS est inférieure à 0.06 % pour 95 % de ces sols. Selon le CILSS (201 Oa) la faiblesse de la fertilité des terres agricoles est une des contraintes majeures à la productivité et la durabilité des systèmes de production agricole au Burkina Faso. La restauration de la fertilité des sols est par conséquent un impératif pour améliorer la durabilité et la productivité des exploitations agricoles.

Principales techniques de gestion de la fertilité des sols agricoles

La gestion de la fertilité des sols prend en compte la restauration, le maintien et l’amélioration de la fertilité des sols (Ouédraogo, 2011). Les stratégies de lutte contre la dégradation des terres ont évoluées à partir des techniques traditionnelles vers le concept de gestion conservatoire de l’eau, de la biomasse et de la fertilité des sols. Plusieurs techniques de restauration et de gestion de la fertilité ont ainsi été développées par les structures de recherches, les ONG et les producteurs innovateurs. il s’agit des techniques agro forestières, des techniques mécaniques, des techniques de travail du sol et des techniques biologiques.

Techniques forestières

Diverses techniques agro forestières ont été mises en place pour la restauration et la gestion de la fertilité des sols. Parmi ces techniques on peut citer la jachère, la régénération naturelle assistée (RNA) et l’agriculture de conservation (AC).

Jachère
La jachère consiste à garder une parcelle non cultivée pendant une période plus ou moins longue (5 à 15 ans) afin de permettre à la terre et au couvert végétal de se reconstituer. La pratique de la jachère au Burkina est caractérisée par la disponibilité de la terre (INERA, 2005). Bacyé (1993) et Lavigne et al. (2004) soulignent qu’avec la mécanisation des opérations culturales et la pression démographique, il n’est plus possible de mettre en jachère les terres pendant de longue période. Par ailleurs, le FAD (2004) et le NEPAD (2005) en collaboration avec la FAO, relèvent qu’au Burkina Faso, on assiste à la réduction voire l’abandon de lajachère.

Régénération Naturelle Assistée (RNA)
La RNA est une pratique dont le but est de provoquer ou de stimuler la régénération naturelle d’espèces ligneuses (UICN, 2011). La technique consiste selon le FIDA (2007) à sélectionner et entretenir des rejets ou des arbres adultes à protéger et à couper ceux non sélectionnés. Il est conseillé de ne pas dépasser 12 à 39 pieds adultes/ha (Samaké et al., 20 Il) et 40 à 44 pousses ou rejets/ha (Ouédraogo et al., 2008). La RNA permet une protection du sol contre l’érosion hydrique et éolienne, une réduction de l’évapotranspiration et une amélioration de la fertilité du sol (UA/SAFGRAD, 2010). Cependant, les longues périodes de disettes et de famines peuvent être des entraves à la réussite de la RNA (Botoni et Reij, 2009).

Agriculture de Conservation (AC)

L’AC est une méthode de gestion des agroécosystèmes qui permet une amélioration soutenue de la productivité tout en préservant les ressources et l’environnement (FAO, 2008 ; FAO, 2012). Elle est basée sur trois principes fondamentaux (ClRAD, 2012a et FAO, 2012) :
./ le travail minimal du sol et le semis direct,
./ la couverture permanente du sol par un couvert ou mulch végétal vivant ou mort,
./ la diversification des espèces cultivées, en association et/ou en rotation.

Au Burkina Faso, l’association rotation culturale et le travail minimal du sol sont les principes de l’AC les plus à la portée des producteurs (Bougoum, 2012). La couverture permanente du sol est difficile à mettre en pratique du fait de la nature agro pastorale des exploitations. Dans ces systèmes de production, les résidus de récolte sont utilisés pour l’alimentation du bétail ou autres usages domestiques (Sanon, 2009). L’AC présente de nombreux avantages relevés à différentes niveaux de sa mise en œuvre. La couverture du sol permet une protection physique du sol contre le soleil, la pluie et le vent et nourrit les organismes vivants du sol (FAO, 2003 ; Segda, 2009). Par la suite, les micro-organismes et la faune du sol assureront la fonction de labour biologique et l’équilibre nutritif du sol, maintenant ainsi la capacité de résilience du sol. Le non-labour avec conservation des résidus de culture et le semis direct permet d’éviter la perturbation provoquée par le labour.

Techniques mécaniques

Au Burkina Faso, comme dans les autres pays sahélien, les aléas climatiques combinés aux actions anthropiques (labour, surpâturage,) ont entrainés une dégradation des couverts végétaux (Bationo et al., 1998). Les conséquences sont la dégradation physique, chimique et biologique du sol. La dégradation physique se traduit par l’ encroutement, le compactage et la baisse du taux d’infiltration entrainant un faible enracinement des plantes. Face à la dégradation physique du sol, plusieurs techniques de conservation des eaux et des sols (CES) et de défense et restauration des sols (ORS) ont été développées comme les cordons pierreux, le zaï ou encore les demi-lunes.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : REVUE DOCUMENTAIRE
1.1. Concept et problématique de la ferti lité des sols agricoles
1.1.1. Concept de la fertilité
1.1.2. Problématique de la fertilité
1.2. Principales techniques de gestion de la fertilité des sols agricoles
1.2.1. Techniques forestières
1.2.2. Techniques mécaniques
1.2.3. Techniques de travail du sol
1.2.4. Techniques biologiques
1.2.5. Apports de fertilisants
1.3. Compostage
1.3.1. Définitions et types de compostage
1.3.1.1. Définitions du compostage
1.3.1.2. Compostage anaérobie
1.3.1.3. Compostage aérobie
1.3.2. Phases du compostage
1.3.3. Paramètres influençant le compostage
1.3.4. Substrats du compostage
1.3.5. Techniques de compostage aérobie
1.3.5.1. Compostage en tas
1.3.5.2. Compostage en fosse ou en bassin
1.3.6. Produits du compostage aérobie
1.3.7. Avantages agronomiques du compostage
1.3.8. Contraintes liées au compostage au Burkina
CHAPITRE II : MATERlELS ET METHODES
11.1. Présentation du milieu d’ étude
11.1.1. Situation géographique
11.1.2. Activités socio-économiques
11.1.3. Contexte géographique
II.2. Méthodologie
11.2.1. Population d’étude et échantillonnage
11.2.2. Collecte des données
11.2.3. Traitements des données
CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSIONS
111.1. Résultats
111.1.1. Caractéristiques des exploitations
111.1.2. Production de compost
III.l.3. Appréciations du compost par les producteurs
111.1.4. Principales liées à la pratique du compostage
III.l.5. Attentes et perspectives des producteurs
111.2. Discussions
III.2.1. Caractéristiques des exploitations
111.2.2. Production de compost
III.2.3. Appréciations du compost par les producteurs
III.2.4. Principales liées à la pratique du compostage
111.2.5. Attentes et perspectives des producteurs
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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