Comprendre et appréhender la notion de « vivre ensemble » dans un espace collectif

Juriste en droit public de formation, j’ai occupé pendant plus de seize ans des postes d’attaché territorial dans de nombreuses mairies d’Ile-de-France. Au sein des services juridiques dans lesquels j’ai travaillé, j’ai pu appréhender le montage de projets territoriaux en concertation avec des élus et des usagers. Cette expérience au plus près de la population m’a permis d’appréhender la mise en pratique de la notion d’espace commun et d’intérêt collectif sur des sujets du quotidien (l’école, le sport, la culture, l’espace public…). Aujourd’hui, dans une démarche de reconversion professionnelle, pour devenir enseignante, je me rends compte que l’école est bien souvent le premier espace commun que l’on intègre.

L’enjeu est de taille car la capacité des enfants à vivre très jeune dans des espaces publics tel que l’école sont des préalables nécessaires à leur épanouissement futur au sein de notre système républicain. Et, l’intégration d’un « espace classe » où les règles du collectif fonctionnent malgré des élèves à la personnalité et à la maturité différentes est donc aussi un pari pour l’avenir.

Avant toute chose, un aspect philosophique peut être présenté afin de saisir la «notion de vivre ensemble » dans sa globalité. Ainsi, au courant du 17ème siècle, un des importants philosophes, Spinoza, discute du vivre ensemble. Il résume sa position dans le Traité théologico-politique (Spinoza, 1670) : « Des fondements de l’Etat […] il résulte que sa fin dernière n’est pas la domination, ce n’est pas pour tenir l’homme par la crainte et faire qu’il appartienne à un autre, que l’Etat est institué ; au contraire c’est pour libérer l’individu de la crainte ». Ce philosophe précise qu’il ne doit pas exister de domination ni de dommage pour autrui. Il faut libérer les individus et faire en sorte qu’ils puissent vivre ensemble en sécurité. Chacun ayant le droit d’exister comme il le désir.

Puis, John Locke fait mention autour de 1689 que la raison en tant que principe d’action de la loi de la nature est la condition de la sociabilité. Si les hommes se conforment à elle, ils peuvent vivre ensemble (Locke, 1959).

En 1762 Jean-Jacques Rousseau fait la description d’une société du vivre ensemble dans le contrat social : « la vie en société résulte d’un contrat social, c’est-à-dire un accord de volonté qui engage les individus qui sont normalement de nature indépendants, libres et égaux et qui sont réunis dans un ensemble politique que l’on nomme la nation et ils acceptent de se soumettre au pouvoir collectif. Idéalement ce pouvoir ne devrait léser aucun de ses membres. » (Rousseau, 1975).

Les philosophes des Lumières proposent donc comme solution à la construction des sociétés que les individus qui la composent y vivent ensemble bien dans leur rôle, libre, en sécurité et selon leur propre volonté d’agir tout en acceptant de se soumettre au pouvoir collectif plutôt que de laisser l’aspect individuel l’emporter.

A la fin du 20ème siècle, la notion de vivre ensemble fait sa place dans le monde de l’enseignement. Ainsi en 1996 la notion de « vivre ensemble » est défendue par l’UNESCO qui donne une place majeure au rôle de l’éducation : l’école permet « d’apprendre à vivre ensemble, en développant la compréhension de l’autre et la perception des interdépendances, à réaliser des projets communs et à se préparer à gérer les conflits dans le respect des valeurs de pluralisme, de compréhension mutuelle et de paix » (Delors, 1996).

Aujourd’hui le site Eduscol précise que : L’école est le lieu où les élèves acquièrent les compétences qui leur seront indispensables tout au long de la vie, au-delà de leur scolarité, pour poursuivre leur formation, construire leur avenir personnel et professionnel, réussir leur vie en société et exercer librement leur citoyenneté : autonomie, responsabilité, ouverture aux autres, respect de soi et d’autrui, exercice de l’esprit critique. Ils y apprennent à vivre ensemble dans une société démocratique et républicaine.

L’apprentissage du « vivre ensemble » constitue donc un élément nécessaire à la structuration de la vie scolaire. Il se situe au croisement d’enseignements disciplinaires et d’engagements des élèves dans des situations concrètes et collectives. En ce sens, il parait former un préalable nécessaire à la concrétisation des théories d’apprentissages constructiviste et socio-constructiviste.

Du point de vue de Hill (1977), les théories d’apprentissage offrent des orientations et des solutions à des problèmes rencontrés lors de situations d’apprentissage.

Contrairement à la théorie béhavioriste (dans laquelle l’apprenant est un élève qui écoute, regarde, réagit et tente de reproduire face à un enseignant qui est transmetteur d’informations, de connaissances, qui présente, décrit planifie et vérifie), la théorie constructiviste pense que chaque apprenant construit la réalité, ou du moins l’interprète, en se basant sur sa perception d’expériences passées. Selon le modèle constructiviste, l’acquisition de connaissances ne se réalise pas par simple empilement mais passe par une réorganisation de conceptions mentales précédentes. Ainsi pour Piaget (1975), l’assimilation et l’accommodation forment un couple indispensable à l’activité cognitive. L’assimilation désigne la réintégration d’éléments externes nouveaux dans une structure interne préexistante ; l’accommodation désigne l’adaptation de l’organisme aux variations externes qu’il ne réussit pas à assimiler.

Contrairement à la théorie béhavioriste (dans laquelle l’apprenant est un élève qui écoute, regarde, réagit et tente de reproduire face à un enseignant qui est transmetteur d’informations, de connaissances, qui présente, décrit planifie et vérifie), la théorie constructiviste pense que chaque apprenant construit la réalité, ou du moins l’interprète, en se basant sur sa perception d’expériences passées. Selon le modèle constructiviste, l’acquisition de connaissances ne se réalise pas par simple empilement mais passe par une réorganisation de conceptions mentales précédentes. Ainsi pour Piaget (1975), l’assimilation et l’accommodation forment un couple indispensable à l’activité cognitive. L’assimilation désigne la réintégration d’éléments externes nouveaux dans une structure interne préexistante ; l’accommodation désigne l’adaptation de l’organisme aux variations externes qu’il ne réussit pas à assimiler.

Aujourd’hui la théorie du socio-constructivisme apparait toujours prometteuse. Elle favorise des outils qui rendent les élèves autonomes en utilisant la collaboration et la coopération.

C’est au cœur de ce processus d’apprentissage socio-cognitif que l’importance de la construction d’un « vivre ensemble » à l’école prend tout son sens. Si la collaboration est un pilier et une solution pour mener à bien des apprentissages, celle-ci ne peut s’installer que dans un espace propice aux échanges sociaux et au travail collectif.

La mise en place d’un « vivre ensemble » à l’école est indissociable de la mission d’enseignement et du travail de l’enseignant dans sa classe. Ainsi le référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation (2013) et plus spécifiquement les termes des compétences communes (P4) précisent que tous les professeurs doivent : « Organiser et assurer un mode de fonctionnement du groupe favorisant l’apprentissage et la socialisation des élèves (installer les élèves dans une relation de confiance et de bienveillance / favoriser la participation et l’implication de tous les élèves et créer une dynamique d’échange et de collaboration entre pairs) ».

Si à l’école, la création d’un espace collectif passe dans un premier temps par la mise en place de projets d’enseignements et d’apprentissages communs à tous les élèves ; Ceux-ci impliquent une analyse didactique a priori des conditions différenciées dans lesquelles se trouvent les apprenants et les enseignants. Je me réfère ici à l’analyse de Guy Brousseau qui dans son ouvrage – Théorie des situations didactiques – nous indique : « Le contrat didactique n’est pas un contrat pédagogique général, il dépend étroitement des connaissances en jeu et il est en conséquence continuellement à renégocier ».

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Table des matières

Introduction
I. Cadre théorique
I.1. La notion de « vivre ensemble »
I.1.1. Définir le « vivre ensemble »
I.1.2. Analyse des rapports entre vivre ensemble et modèle socio-constructiviste de l’apprentissage
I.1.3. Analyse des rapports entre « vivre ensemble » et espace scolaire
I.1.3.1. L’école – un espace pédagogique favorable aux apprentissages de tous les élèves
I.1.3.2. L’école – un espace social favorable aux interactions qui construisent et consolident les apprentissages
I.2. Le « vivre ensemble » peut-il s’enseigner ?
I.2.1. Ce que disent les programmes
I.2.2. L’apport des théories cognitivistes et de l’énaction
I.2.3. Une possible représentation du « vivre ensemble » en lien avec l’espace astronomique
II. Problématique
III. Cadre méthodologique
III.1. Choix de la séquence et des séances
III.2. Les participants
III.3. Le protocole
IV. Descriptif des séances et recueil des données
IV.1. Séance 1 – Comprendre et appréhender la notion de « vivre ensemble » dans un espace collectif
IV.2. Séance 2 – Introduction à l’astronomie
IV.3. Séance 3 – Présentation du planétaire humain et introduction à l’incarnation de la « marche des planètes »
IV.3.1. Initiation au Protocole
IV.3.2. Incarnation
IV.4. Séance 4 – Incarner la marche des planètes pour réfléchir au concept de « réalisation d’apprentissages dans un espace commun »
IV.4.1. Représentation- incarnation
IV.4.2. Enaction
IV.5. Séance 5 – Incarner la marche des planètes pour réfléchir au concept de «vivre ensemble»
IV.5.1. Représentation- incarnation
IV.5.2. Enaction
Conclusion

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