Comportement d’alimentation et dégâts sur le cacaoyer

Comportement d’alimentation et dégâts sur le cacaoyer

La lutte biologique

L’une des définitions les plus simples de la lutte biologique est donnée par l’Office International de la Lutte Biologique, section régionale ouest-paléartique (OILB-SROP), en 1973. Il s’agit de l’ utilisation d’organismes vivants pour prévenir ou réduire les dégâts causés par des ravageurs ». Toutefois, le terme de lutte biologique est souvent employé en opposition à la lutte chimique, pour toute méthode de lutte ne faisant pas usage de produits chimiques. Nous considérerons ici la définition « traditionnelle » de l’OILB. Dans le cas des insectes, les organismes vivants utilisés sont des insectes parasitoïdes, des prédateurs, des nématodes ou des acariens parasites, des champignons entomopathogènes, des bactéries ou des virus.
Les ennemis naturels des mirides du cacaoyer ont été présentés dans le détail au § 4.10. Les parasitoïdes de S.singularis sont peu nombreux et les taux de parasitisme enregistrés dans la nature sont insuffisants pour envisager de les utiliser en lutte biologique (Lavabre, 1977f). Les prédateurs, malgré leur diversité, ne semblent pas suffisamment spécifiques pour présenter un intérêt en lutte biologique. Toutefois, une attention particulière a été portée sur le rôle que pourraient jouer les fourmis dans la lutte contre les mirides.
En effet, les fourmis sont extrêmement nombreuses et diversifiées dans les cacaoyères. Elles représenteraient au moins 80 % de la biomasse animale dans les écosytèmes tropicaux (Davidson et al., 2003 ; Philpott et Armbrecht, 2006). Leur impact sur les maladies et ravageurs du cacacoyer a été étudié de manière assez approfondie et le potentiel des espèces dominantes comme agents de lutte biologique a été évalué en Asie et en Amérique latine (Khoo et Chung, 1989 ; Way et Khoo, 1989 ; Graham, 1991 ; Way et Khoo, 1991 ; Way et Khoo, 1992 ; Majer et Delabie, 1993). L’introduction d’espèces exotiques a été envisagée dans certains pays à des fins de lutte biologique (Majer, 1994).
En Afrique de l’ouest, la mosaïque de fourmis des cacaoyères a été décrite à plusieurs reprises (Williams, 1954 ; Majer, 1972 ; Leston, 1973b ; Bigger, 1981). Ainsi, Oecophylla longinoda (Latr.) et Macromischoides aculeatus (Mayr) (Tetramorium aculeatum), et certaines espèces des genres Camponotus, Crematogaster et Polyrachis sont considérées à la fois comme des espèces dominantes dans les plantations du Ghana et comme des prédateurs de D. theobroma. Williams (1954) a démontré que les arbres hébergeant des colonies de M. aculeatus et de O. longinoda présentaient moins de dégâts de mirides.
Toutefois, l’auteur suggère que les arbres qui échappent aux attaques de mirides sont ceux qui conviennent le mieux à l’installation de ces espèces arboricoles. Collingwood (1977b) remarque que si O. longinoda peut effectivement être considéré comme l’un des principaux prédateurs de D. theobroma, l’impact de cette espèce sur les attaques de mirides reste limité. Au Cameroun, Bruneau de Miré (1969) a étudié une technique d’assainissement des plantations contre les insectes ravageurs développée par certains producteurs de cacao de la région de Kribi et utilisant une fourmi venimeuse Wasmannia auropunctata Roger, encore appelée « petite fourmi de feu ». Cette espèce prolifère dans les cacaoyères et elle est agressive envers les insectes phytophages, en particulier les mirides. Certains planteurs ont su en profiter en l’introduisant avec succès dans leur cacaoyère. Les fourmis étaient préalablement capturées à l’aide de pièges contenant un appât sucré. Wasmannia auropunctata est une espèce originaire du Nouveau Monde, introduite accidentellement au Gabon dans les années 1920 et qui est considérée aujourd’hui comme une espèce envahissante mettant en péril la biodiversité de certaines forêts d’Afrique centrale (Wetterer et al., 1999). Elle est donc à exclure de tout programme de lutte biologique contre les mirides.

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Table des matières

Liste des tableaux
Liste des figures 
Introduction 
Chapitre I : Historique de la recherche et état des connaissances sur Sahlbergella singularis
1. Importance des mirides dans le monde
2. Les mirides du cacaoyer dans le monde
3. Historique de la recherche sur les mirides du cacaoyer en Afrique
4. Etat des connaissances sur le miride du cacaoyer Sahlbergella singularis 
4.1. Distribution géographique
4.2. Position taxonomique
4.3. Description morphologique
4.4. Elevage des mirides du cacaoyer
4.5. Cycle de développement
4.6. Comportement d’alimentation et dégâts sur le cacaoyer
4.7. Impact économique
4.8. Ecologie
4.8.1. Plantes hôtes
4.8.2. Milieu de vie dans la cacaoyère
4.8.2.1. A l’échelle de l’arbre
4.8.2.2. A l’échelle de la plantation
4.8.2.3. A l’échelle du paysage
4.8.3. Capacités de dispersion
4.9. Variations saisonnières
4.10. Ennemis naturels
4.10.1. Parasitoïdes et parasites
4.10.2. Entomopathogènes
4.10.3. Prédateurs
4.11. Moyens de lutte
4.11.1. La lutte chimique
4.11.1.1. Matières actives
4.11.1.2. Organisation des traitements
4.11.1.3. Les limites de la lutte chimique
4.11.2. La lutte agronomique
4.11.3. La lutte variétale
4.11.4. La lutte biologique
4.11.5. Autres moyens de lutte
4.11.5.1. Les pièges attractifs
4.11.5.2. Insecticides à base de plantes
5. Conclusion 
Chapitre II : Etude des paramètres démographiques de Sahlbergella singularis au moyen d’un élevage
1. Présentation de l’étude
2. Méthode d’élevage et tables de vie pour le miride du cacaoyer Sahlbergella singularis
3. Paramètres démographiques d’une population d’élevage de Sahlbergella singularis et leurs
relations avec la phénologie et les conditions microclimatiques de la canopée du cacaoyer 
4. Discussion et conclusion
Chapitre III : Influence des conditions agro-écologiques de culture du cacaoyer sur les densités de populations de Sahlbergella singularis 
1. Introduction
2. Matériel et méthode 
2.1. Description du réseau d’expérimentation
2.1.1. Choix des sites d’étude
2.1.2. Choix des parcelles expérimentales et des observateurs
2.2. Méthodes
2.2.1. Description des conditions agro-écologiques de culture du cacaoyer
2.2.1.1. Conditions climatiques
2.2.1.2. Caractérisation des sols
2.2.1.3. Pratiques culturales
2.2.1.4. Caractéristiques de développement et de production des cacaoyers
2.2.2. Evaluation des populations de mirides
2.2.3. Variables mesurées
2.2.4. Analyses statistiques
2.2.4.1. Analyse descriptive des facteurs agro-écologiques
2.2.4.2. Comparaison des densités de mirides
2.2.4.3. Influence des conditions de culture sur les densités de mirides
3. Résultats
3.1. Description des conditions agro-écologiques de culture du cacaoyer
3.1.1. Conditions climatiques
3.1.2. Caractérisation du sol
3.1.3. Caractérisation des pratiques culturales
3.1.3.1. Variété des cacaoyers
3.1.3.2. Densité de plantation
3.1.3.3. Ombrage
3.1.3.4. Entretien général des parcelles et traitements phytosanitaires
3.1.4. Caractéristiques de développement et de production des cacaoyers
3.1.4.1. Age de création des parcelles
3.1.4.2. Architecture des cacaoyers
3.1.4.3. Section
3.1.4.4. Production
3.1.4.5. Taux de pourriture brune
3.2. Densités de mirides
3.2.1. Comparaison des années d’observation
3.2.2. Comparaison des sites
3.2.3. Comparaison des parcelles
3.3. Typologie des conditions agro-écologiques de culture
3.3.1. Transformation en variables catégorielles et élimination des variables n’ayant pas de
lien avec les densités de mirides
3.3.2. Typologie des différentes catégories de facteurs agro-écologiques
3.4. Relations entre les conditions agro-écologiques et les densités de mirides
3.5. Hiérarchisation des facteurs agro-écologiques liés aux pratiques culturales
4. Discussion
4.1. Description des variables : facteurs agro-écologiques et densités de mirides
4.2. Impact des conditions agro-écologiques sur les densités de mirides
4.3. Hiérarchisation des facteurs agro-écologiques liés aux pratiques culturales
5. Conclusion 
Chapitre IV : Impact de l’ombrage sur la distribution spatiale de Sahlbergella singularis 
1. Présentation de l’étude
2. Impact de l’ombrage sur la distribution spatiale de Sahlbergella singularis Hagl. (Hemiptera :
Miridae) dans les agroforêts de cacaoyers traditionnelles
3. Discussion et conclusion
Chapitre V : Synthèse, discussion et recommandations
1. Introduction
2. Mécanismes démographiques impliqués dans la dynamique des populations
2.1. Densités de populations
2.2. Variations saisonnières
2.3. Distribution spatiale
3. Influence des facteurs agro-écologiques sur la dynamique spatio-temporelle
3.1. A l’échelle de la régio
3.1.1. Influence du paysage
3.1.2. Influence des facteurs pédoclimatiques
3.1.3. Influence des pratiques culturales
3.2. A l’échelle de la parcelle
3.3. Dynamique temporelle
4. Conséquences en matière de lutte contre les mirides du cacaoyer
4.1. Organisation de la lutte chimique
4.1.1. Recommandations en vigueur
4.1.2. Les pratiques des planteurs
4.1.3. Conséquence en termes de recommandations
4.2. Gestion de l’ombrage
4.3. Entretien des cacaoyers
5. Conclusion et perspectives
Références 
Annexe 1 : Différents acteurs impliqués dans l’étude de l’influence des conditions agroécologiques
de culture du cacaoyer sur les densités de mirides
Annexe 2 : Diagrammes ombrothermiques des sites de Ngomedzap et d’Obala
Annexe 3 : Diagrammes ombrothermiques des sites de Bokito et Talba
Annexe 4 : Liste des produits insecticides utilisés dans les parcelles au cours de notre suivi.

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