Comportement alimentaire du dromadaire

Comportement alimentaire du dromadaire

Préférences alimentaires

Le dromadaire est capable de consommer plusieurs types d’aliments, dont certains sont rejetés par les autres ruminants. Il mange des plantes très épineuses non seulement par nécessité, mais aussi par goût (GAUTHIER-PILTERS, 1977). Il consomme des espèces très variées aussi bien sur le plan botanique (Poaceae et Fabaceae, arbre et plantes herbacés, etc.), que celui de la composition chimique (FAYE et al., 1988). La technique de prélèvement des productions végétales, par « brossage » des rameaux, en les pressant latéralement dans sa bouche, lui permet de défeuiller, sans mal, les branches des ligneux les plus épineux (RICHARD, 1985). Bien que cet animal soit sélectif, il ne cause pas de dégradation aux parcours. Bien au contraire, il contribue à la conservation de son écosystème extrêmement fragile (LONGO et al., 2007).

Contrairement aux petits ruminants et aux bovins qui provoquent un surpâturage intense autour des points d’eau, il se comporte solitairement sur les parcours, ce qui évite la surcharge, engendrant une dégradation de la végétation et du milieu. Il est capable de stabiliser son apport nutritif annuel, malgré les fluctuations temporelles causées par l’irrégularité climatique de son milieu (CHEHMA et FAYE, 2009). En général, le dromadaire dispose d’un ensemble de mécanismes d’adaptations qui en font l’animal de choix pour les zones sahariennes. Ce choix s’impose davantage au vu de la nécessité de satisfaire les besoins nutritionnels des populations vivant dans ces régions, de restaurer l’équilibre de ces écosystèmes et le maintien de certaines plantes qui contribuent à la stabilisation des dunes (FAYE et TISSERAND, 1989, Trabelsi et al., 2012).

Effet de la saison sur les préférences alimentaires

Les variations saisonnières affectent de façon très importante le régime alimentaire du dromadaire. Ceci est du aux variations des disponibilités fourragères et à la nature de la végétation (LONGO et al., 2007). Le plus souvent, le dromadaire préfère consommer les plantes spontanées vertes plutôt que sèches, aussi longtemps qu’il le peut. En saison de pluies, il donnera la préférence aux Poaceae vertes et les tapis herbacés en vie active. Au contraire, en saison sèche, il recherche les formations ligneuses encore vertes plutôt que les pailles du tapis herbacé. Cela est dû à la rapidité de la satisfaction des besoins grâce a l’importance relative des bouchées de paille, face à la lente satisfaction des besoins en éléments verts (RICHARD, 1985). FAYE (1997), rapporte qu’en saison favorable, le dromadaire ingère environ 2 à 3 kg de fourrage par heure et entre 1 et 1.5 kg en saison sèche; en prélevant de préférence les fourrages riches en sels et /ou azote, ce qui lui permet de tirer le meilleur parti des écosystèmes pauvres en ressources fourragères.

Selon KAMOUN et STEINMETZ (1995), le dromadaire passe 66% du temps en pâture. Du fait de la dispersion des ressources fourragères dans un espace assez vaste, le dromadaire au pâturage ne cesse de marcher lorsqu’ il broute (FAYE, 1997). Il a la possibilité de prélever avec une grande précision certains fragments de végétation (ASAD, 1970), et ne broute généralement que peu de chaque plante, en prélevant un peu de tout, en fonction de ses besoins. Un tel comportement permet de parler de «pâturage ambulatoire», même si le fourrage est abondant, il ne perd pas l’habitude de se déplacer sans arrêt, et pouvant parcourir quotidiennement 50 à 70 km. Il n’abandonne pas cette habitude de déambuler, ce qui lui permet d’être sélectif et non destructif (FOLLEY et MUSSO, 1925; MERES, 1959; GHAUTHIER-PILTERS, 1965; ASAD, 1970; RICHARD, 1985). Il peut résister à la privation d’eau, en s’éloignant considérablement des points d’eau, et ainsi limiter le surpâturage autour des points d’abreuvement (FAYE, 1997).

Disponibilités fourragères des stations d’études

Dans la région de Ouargla, on remarque que les disponibilités fourragères sont très variables suivant les différents types de parcours, ainsi que les conditions climatiques et les saisons. A cet effet, on enregistre des cortèges floristiques variables suivant les stations d’études (tableau 03). La station 01 se compose de 14 espèces qui sont : Anabasis articulata,Calligonum comosum, Cornulaca monacantha, Euphorbia guyoniana, Genista saharae, Heliathemum lipii, Limoniastrum guyonianum, Moltkia ciliate, Oudneya africana , Piteranthus cloranthus Stipagrostis obtuse, Stipagrostis pungens, Traganum nudatum , Zygophylum album. La station 02 se compose de 05 espèces qui sont : Anabasis articulata, Moltkia ciliate, Stipagrostis pungens, Traganum nudatum , Zygophylum album. La station 03 se compose de 11 espèces qui sont : Anabasis articulata , Genista saharae, Heliathemum lipii, Launea mucronata , Limoniastrum guyonianum, Moltkia ciliate, Oudneya africana , Piteranthus cloranthus , Stipagrostis obtuse, Stipagrostis pungens, Zygophylum album. La station 04 se compose de 04 espèces qui sont : Limoniastrum guyonianum, Moltkia ciliate, Oudneya africana et Stipagrostis pungens. Et enfin, la station 05 se compose de 12 espèces qui sont : Anabasis articulata , Euphorbia guyoniana, Genista saharae, Heliathemum lipii, Launea mucronata , Limoniastrum guyonianum, Moltkia ciliate, Oudneya africana, phragmites australis, Piteranthus cloranthus Stipagrostis obtuse, Stipagrostis pungens. On remarque que les parcours sableux et les Regs ensablés, représentés dans la station 01 et 03 respectivement, sont les parcours les plus riches en espèces.

Rations ingérées suivant les stations

Le suivi du comportement alimentaire du dromadaire sur terrain a montré que son régime est composé de 13 espèces spontanées (Tableau 03), dont 12 espèces vivaces qui sont : Anabasis articulata, Traganum nudatum, Genista sahara, Heliathemum lipii, Launea mucronata, Limoniastrum guyonianum, Moltkia ciliata, Oudneya africana , phragmites australis, Piteranthus cloranthus, Stipagrostis pungens, Zygophylum albumespèces, et une seule espèces éphémère Stipagrostis obtusa. On remarque que ce régime varie en fonction des stations d’études (différents types des parcours) et de la disponibilité fourragère (Figure 3). La représentation graphique de l’AFC et le dendrogramme de la CAH (Annexe 01) montrent l’existence de trois classes : La première classe regroupe les stations 02 et 03. Dans ces station, le régime alimentaire du dromadaire est composé de : Anabasis articulata, Stipagrostis pungens et Zygophylum album Dans la deuxième classe (station 05), le régime se compose de Genista saharae, Heliathemum lipii, Launea mucronata, Phragmites australis, Piteranthus cloranthus,Stipagrostis obtusa. Alors que la troisième classe regroupant les stations 01 et 04, le régime alimentaire est composé de Limoniastrum guyonianum, Moltkia ciliata et Oudneya africana et Traganum nudatum. On remarque que le nombre d’espèces le plus important qui compose le régime alimentaire du dromadaire provient des parcours lits d’Oueds ensablés, puis viennent les Regs ensablés en deuxième position, et en dernier lieu, les parcours des sols sableux.

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Table des matières

Remerciements
Tables des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des cartes
Liste des photos
Résumés
Introduction
1. Caractéristiques physiques de la zone d’étude
1.Le sahara
2.Le sahara septentrional
3.Les caractéristiques climatiques
3.1.La faiblesse et irrégularité des précipitations
3.1.1.La variations interannuelles
3.2.La forte luminosité et température
3.3. Les vents
3.4. La forte évaporation
4.La géologie
5.La géomorphologie
5.1.L’erg
5.1.1.Les formations dunaires
5.1.1.1.La nebka
5.1.1.2.Le barkhane
5.1.1.3. Les dunes paraboliques
5.1.1.4.Les dunes pyramidales
5.2.Les hamada
5.3.Les Reg
5.4.Les dépressions
5.4.1.Les daya
5.4.2.Les Chotts
5.4.3.Les Sebkhas
5.4.4.Les lits d’Oueds
2.Dromadaire et son mulieu
1.Le dromadaire
2.Les différents systèmes d’élevage camelin
2.1. Le nomadisme
2.2. Le semi-nomade
2.3. La sédentarisation
2.4. Le système H’mil
3.Comportement alimentaire du dromadaire
3.1- Ressources alimentaires
3.2. Préférences alimentaires
3.3. Effet de la saison sur les préférences alimentaires
4.Déplacements et repos
5.Abreuvement
6.Populations du dromadaire
7.Intérêts du dromadaire
7.1. Viande et lait de dromadaire
7.2. Peau et toison
7.3. Autres intérêts
3.Matériel et méthodes
Sites d’études
Etude de la diversité floristique
1.Relevés sur terrain
3.Comportement alimentaire du dromadaire
3.1. Comportement spatial
3.1.1. Indice de repas collectif
3.1.2. Indice de pâturage
3.2. Détermination du régime alimentaire du dromadaire et suivit des animaux sur terrai
3.3. Estimation des quantités ingérées des espèces végétales
3.4. Détermination du régime alimentaire du dromadaire par l’analyse coprologique
3.5. Techniques d’élaboration d’un révérenciels épidermiques
3.6. Identification des espèces végétales trouvées dans les fécès
Analyses statistiques
4.Résultats et discussion du suivi sur terrain
1.Présentation des types de parcours
2.Etude de l’offre fourragère de la région de Ouargla
2.1. Composition floristique
2.2. Disponibilités fourragères des stations d’études
3.Etude du régime alimentaire du dromadaire par suivi sur terrain
3.1. Détermination de régime alimentaire du dromadaire
3.2. Rations ingérées suivant les stations
3.3. Rations ingérées suivant les saisons
3.4. Sélectivité des espèces broutées par le dromadaire
3.5. Les quantités de plantes ingérées
3.6. Préférence alimentaire
3.7. Comportement spatial.
3.8. Les distances parcourues
4.Etude de l’offre fourragère de la région de Ghardaïa
4.1. Composition floristique
4.2. Disponibilités fourragères des stations d’études
5.Etude du régime alimentaire du dromadaire par suivi sur terrain dans la région de Ghardaïa
5.1. Détermination du régime alimentaire du dromadaire
5.2. Rations ingérées suivant les stations
5.3. Rations ingérées suivant les saisons
5.4. Sélectivité des espèces broutées par le dromadair
5.5. Les quantités de plantes ingérées
5.6. Préférence alimentaire
5.7. Comportement spatial.
5.8. Les distances parcourues
Discussion
Résultats et discussion de l’analyse coprologique
Méthode d’étude alimentaire du dromadaire (Par l’analyse coprologique
1.1. Référentiels épidermiques des principales espèces spontanées des régions d’études
2.Détermination de régime alimentaire de dromadaire par l’analyse coprologique
2.1. Rations ingérées dans la région de Ouargla
2.2. Sélectivité et préférence des espèces broutées par le dromadaire
3.Rations ingérées dans la région de Ghardaïa
3.1. Sélectivité des espèces broutées par le dromadaire
Discussion
Conclusion
Références bibliographiques
Annexe

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