Comment la fanfare prend-elle place dans la ville ?

Du côté des Percussions

La grosse caisse : la grosse caisse est très utilisée dans les fanfares. Frappée à la main avec une mailloche, le diamètre du fût peut aller de 26 à 40 pouces.
La caisse claire : composée d’un fût et de deux peaux (de frappe et de résonance), son diamètre varie entre 10 et 14 pouces et sa profondeur entre 3 et 8 pouces.
La plupart du temps, on ne retrouvera pas de batterie complète, la grosse caisse et la caisse claire seront gérées par différents musiciens, leur permettant, entre autres, de jouer debout et à la fanfare, de déambuler. Toutefois, cette liste d’instruments reste non exhaustive, en effet, le monde de la fanfare reste un milieu ouvert et il est possible d’y observer d’autres instruments, comme par exemple cor, flûtes, accordéon ou même guitare (comme dans la fanfare des Carreleurs Américains à Nantes.)
C’est de la pratique amateur de la fanfare, souvent plus “près de la rue”, dont il sera sujet dans ce mémoire, toutefois, on peut noter que l’on retrouve d’autres types de fanfares et différentes façons de pratiquer celles-ci.
Les fanfares amateures, ont une pratique simple de la fanfare, leurs membres viennent d’horizons différents et ne sont parfois pas musiciens à l’origine. Elles se produisent régulièrement dans la rue, sur un modèle de “manches”, des prestations dites “au chapeau”, invitant les spectateurs à leur laisser un peu d’argent s’ils le souhaitent. Elles prennent également des “contrats”, prestations rémunérées pouvant être commandées par des particuliers, mariages, anniversaires, des associations, inaugurations, fêtes de quartiers, ou encore carnavals ou autres types d’animations. Les bénéfices de ces contrats reviendront à la fanfare pour, par exemple, l’entretien des instruments, les déplacements, etc. Les fanfares d’école, comme les Durs à Cuivre de l’école d’architecture, les Trompettes de Fallope de la faculté de médecine ou la Fanfrale de l’École Centrale à Nantes font partie de ces fanfares amateurs.
On retrouve également des fanfares semiprofessionnelles et professionnelles, qui elles, pour la plupart, ne se produisent que rarement dans la rue. Les fanfares semi-professionnelles sont, le plus souvent, programmées pour des festivals de fanfares, et donnent des concerts dans de petites salles et dans des bars. Cette fois, la rémunération relative à ces contrats revient directement aux membres de la fanfare, toutefois ce n’est pas leur activité principale. Celles-ci sortent du registre de la fanfare à laquelle nous nous intéressons dans ce mémoire. Elles se positionnent plutôt comme tout autre groupe jouant amplifié.
Comme le dit François-Xavier Ruan, directeur artistique de Musiques de Rue à Besançon : “de plus en plus de fanfares sont sonorisées et ne donnent plus (souvent) de spectacles dans la rue. Il y a une différenciation à faire entre la fanfare de rue et la fanfare qui joue comme un groupe en salle sonorisée.
Les membres d’une même fanfare sont souvent de la même tranche d’âge, (par exemple la tranche d’âge des durs à cuivre, fanfare de l’école d’architecture de Nantes se situe entre 17 et 27 ans) mais on peut voir des fanfares de toutes générations. Les membres sont amateurs, ils ne savent parfois pas jouer de leur instrument en arrivant à la fanfare et peuvent être formés directement au sein des fanfares (comme c’est le cas dans certaines fanfares notamment étudiantes, comme les Durs à cuivre). Comme le dit Clark, banjoïste du groupe “Ceux qui marchent debout”, “La fanfare c’est pratique, ça permet à tout le monde d’apprendre un instrument en groupe et en s’amusant. C’est plus rigolo que le conservatoire.“ Chaque fanfare possède un répertoire qui lui est propre. Il peut être très varié, il se compose la plupart du temps de reprises de styles différents, il s’inspire des musiques actuelles et se modernise avec la musique de son époque. Les fanfares s’inspirent souvent du jazz, notamment celui joué par les brass bands de la nouvelle Orléans, de funk, disco, de la musique des années 80, de morceaux balkaniques, ska, etc.
Il existe autant de répertoires et de styles qu’il existe de fanfares. Le répertoire s’adapte simplement à la fanfare qui le joue, aux Durs à Cuivre par exemple, étant une fanfare étudiante accueillant en son sein des membres ne savant pas forcément jouer à l’origine, on retrouvera un répertoire de reprises choisies et arrangées de façon à être abordables quel que soit niveau des musiciens.
On pourra même retrouver des fanfare spécialisées dans des styles en particulier, comme à Nantes, avec l’Amphifanfare, spécialisée dans les morceaux des Balkans, les Carreleurs Américains spécialisés dans le rock et ses dérivés, ou encore la LFQJQDBS ne jouant que des morceaux de Britney Spears. Mais beaucoup de fanfares n’ont pas de ligne directrice prédéfinie quant aux morceaux qu’ils jouent.
Le répertoire d’une fanfare fait partie de son identité, au même titre que son nom (comportant la plupart du temps un jeu de mot) ou de son costume.
Définir ces éléments est important pour une fanfare, c’est déjà montrer au public vers où on veut l’emmener, poser “un décor” et commencer à développer un imaginaire. Pour moi, le costume et le nom constituent déjà une partie du spectacle, car oui, la notion de spectacle est très importante pour ces formations.
C’est le côté festif qui prime pour une fanfare. Chaque prestation doit être un spectacle.

Des formations musicales comparables mais bien distinctes

Dans le paysage français actuel, nous pouvons observer un certain nombre de formations musicales ressemblant aux fanfares dont nous parlons, mais qui en sont pourtant bien différentes en de nombreux points. Elles s’en rapprochent, de par les instruments utilisés, et ont parfois même participé à faire des fanfares ce qu’elles sont aujourd’hui, mais en sont très éloignées en terme d’esprit, de répertoire, de façon de jouer, et même d’objectif. Pour parler de la fanfare, voyons d’abord ce qu’elle n’est pas.

Les fanfares militaires

Elles font partie des formations musicales à la base de tout ce qui ressemble de près ou de loin à une fanfare aujourd’hui, mais elles adoptent une philosophie très éloignée de celle de nos fanfares et peuvent même, étant basées sur l’ordre et l’instruction, se positionner à l’opposé de ces dernières. “La présence de la musique dans les armées remonte à la plus haute Antiquité. Vocalement, d’abord sous forme de chœurs martiaux martelant les marches et les assauts, puis avec l’appui d’instruments du genre tambour et trompette. Il s’agissait et il s’agit toujours d’apporter un stimulant au courage du guerrier, de coordonner ses mouvements, d’enrichir ses parades, de meubler ses moments de détente. Le roi David s’accompagnait au combat d’une harpe, et ce furent les sonneries de trompes qui permirent aux Hébreux de vaincre Jéricho. Dans l’Antiquité, les soldats se battaient au son des tubas et des buccins. Les Grecs adoptèrent la syrinx, les Germains préférèrent les tambours importés de Chine.”
Bien que la musique militaire existe depuis des millénaires, c’est en France qu’eut lieu La première
institution régulière d’orchestres militaires, en 1762 dans les régiments de gardes françaises et de gardes suisses.
Mais ce n’est qu’après la révolution française qu’elles commencèrent peu à peu à prendre la forme qu’on leur connaît aujourd’hui. La musique de la garde nationale étant devenue en 1795 l’amorce du Conservatoire, il fut possible de former les musiciens nécessaires pour les fanfares de l’armée.

Et enfin, les Bandas

On peut voir que de nombreux pays ont pu développer une certaine pratique de la fanfare, alimentée par la culture propre à son lieu d’accueil, comme les fanfares cubaines, les fanfares klezmer et balkaniques, etc.
Ce phénomène est aussi possible à plus petite échelle pour, par exemple, de simple régions. Ainsi les bandas tiennent leur origine de l’Aquitaine et du Gers.
Le terme “banda” désigne à la fois un genre musical, un type de répertoire et de formation instrumentale.
La composition des bandas est identique à celle des fanfares actuelles. La grosse différence réside dans leur répertoire. C’est un répertoire commun aux bandas la plupart du temps, et exclusivement d’origine hispano-navarraise, on peut les entendre jouer des airs populaires espagnols, gascons (comme Estela de la Mar), basques (comme La Pitxuri) et plus largement, français (comme les yeux d’Emilie). Elles se destinent aussi, la plupart du temps à jouer pour des festivités traditionnelles de ces régions comme les fêtes patronales, les ferias (mot espagnol qui désignait autrefois la foire) dont les animations principales sont les corridas ; ou des événements sportifs comme les matchs de rugby.

Conclusion

Qu’est-ce que la fanfare ?

Ainsi, en France, les fanfares sont donc des orchestres de cuivres (principalement) dont les membres se rejoignent pour s’amuser, décompresser, et surtout partager leur bonne humeur dans des spectacles festifs et bruyants, la plupart du temps au sein de l’espace public. Leur fort esprit de dérision, ainsi que leurs répertoires divers et variés sont ce qui les sépare le plus des Bandas, Batteries-Fanfares et Fanfares militaires, avec qui elles partagent ce territoire.
Bien que ces formations soient différentes en un certain nombre de points, la similarité de leur pratiques fait qu’à l’heure actuelle, elles continuent de s’alimenter et s’inspirer mutuellement, les fanfares militaires et batteries-fanfares s’inspirant de nos fanfares en terme de répertoire et de chorégraphies pour certaines occasions, et les fanfares faisant référence à ces mêmes fanfares militaires en reprenant l’idée d’un costume commun. Les fanfares militaire sont même, d’une certaine manière à l’origine des pratiques fanfaristes actuelles, même si c’est avec les orphéons et harmonies municipales qu’elles s’ouvriront à un public plus large.et une pratique populaire, grâce à l’influence américaine qu’elles s’ouvriront à un répertoire nouveau, autre que la musique militaire, et enfin, grâce aux fanfares Beauxarts que le répertoire s’accrochera à la musique de son époque, et que la fanfare pourra développer un certain sens du spectacle, et cet esprit festif si important à la pratique, de nos jours.
Ainsi, Fanfares, fanfares militaires, batteries-fanfares et bandas se produisent toutes dans l’espace public de façons différentes (pour les commémorations patriotes et défilés pour les fanfares militaires et batteriesfanfares, les ferias pour les bandas et lors des manches pour les fanfares), toutefois, l’idée reste de jouer pour la population, pour tout le monde. Ces différents publics n’ont pas à payer de places de concert, les concerts viennent à eux et sont accessibles à tous, la musique des fanfares est à tout le monde et doit être partagée.
Ces différentes formations jouent donc pour cette population, de façons différentes également ; les batteries-fanfares et fanfares militaires l’accompagnent dans les cérémonies et, les bandas, comme les fanfares, visent à lui apporter un esprit festif et de la bonne humeur.
Au final, ce genre de formations a toujours joué pour cette population. Les orphéons et harmonies de villages étaient destinés au peuple, Jim Europe, avant de jouer au sein du théâtre Graslin à Nantes en 1918 avec la fanfare de la 369e infanterie de l’armée américaine, a bien cherché à jouer pour toute la population nantaise en se positionnant sur les marches du théâtre avec ses musiciens, et les fanfares Beaux-Arts participerons avec ce “vivier libertaire et alternatif des années soixante” décrit par Anne Gonon, au développement et à la démocratisation du spectacle de rue en visant toujours ce même public.
C’est entre autres de là que vient l’importance que les fanfares accordent à leur proximité avec leur public, elles jouent aussi bien avec et pour ce public. Au final, on peut dire que les prestations de fanfares reposent sur le “dialogue” entre trois parties : la fanfare, l’espace investi, et le public, représenté par, et parfois, représentant la population.
Les fanfares s’avancent depuis toujours dans l’espace public pour y rencontrer la population dans des spectacles bruyants et festifs. Elles construisent ces spectacles directement avec ce public et l’espace public dans lequel elles prennent place. La fanfare a donc toujours été vouée à jouer pour ce public directement dans les rues de la ville.
Pour moi, le jeu entier de fanfare réside sur ce rapport entre fanfare, ville et population, et c’est en ça, toujours selon moi, que l’on peut définir la fanfare comme étant une musique de rue.

Comment la fanfare prend-elle place dans la ville ?

Nous avons pu voir que la prestation d’une fanfare dépendait du dialogue entre la ville “cadre”, la fanfare elle-même et la population, son public. Mais de quelle façon se passe ce dialogue ? Comment les trois parties, vont-elles être amenées à communiquer, comment vont-elles s’entrechoquer pour construire ensemble le spectacle que sera la représentation fanfariste ?
Et bien il faut d’abord comprendre comment la fanfare va choisir le lieu de la prestation, car si, comme le dit la compagnie Azimut en parlant du spectacle de rue, on peut définir une manche de fanfare comme “de la musique, du son, et du mouvement écrits PAR la rue”30, et que le cadre est bien ce qui, en partie, guidera les acteurs de notre spectacle, il y a bien une “sélection préalable” de lieux compatibles. En effet, on ne joue pas en fanfare comme dans n’importe quelle formation, et tous les espaces ne sont pas propices à accueillir une représentation de fanfare. Plusieurs critères seront à prendre en compte, que ce soit en terme d’espace nécessaire aux particularités de la pratique, ou pour répondre au besoin de mettre en scène la musique, son surgissement ou sa rencontre avec le public, le besoin d’échanger avec la population avec laquelle spectacle se fera.
Ce n’est qu’une fois ces lieux choisis que la fanfare pourra s’y adapter, se les approprier, s’en nourrir, composer avec et au sein de ceux-ci, les cuivres vibrants au rythme de la ville, les passants en donnant le tempo. Voyons alors, ici, comment la fanfare se positionne au sein de la ville et comment ce cadre va venir en modifier la pratique.

Le choix du lieu : la forme de la ville

L’espace au sein duquel se positionnera une représentation de spectacle de rue aura un rôle important dans la forme qu’elle prendra et la façon dont elle se déroulera. Quel que soit le type de prestation (théâtre, musique, …) le lieu dans lequel elle se déroulera devra répondre à un certain nombre de problématiques relatives aux particularités et besoins du spectacle.
Ainsi, le lieu d’un spectacle de fanfare devra répondre tout d’abord à une problématique de dimensions. En effet, pour un certain nombre de raisons, la fanfare cherchera un endroit tassez large et plutôt dégagé.
Il devra d’abord, être suffisant grand pour, la fanfare étant très souvent composée de nombreux musiciens, à la fois accueillir la formation, mais aussi son public potentiel. L’objectif du jeu dans la rue est de jouer pour les gens, de provoquer la rencontre avec la population, ainsi avoir la place de l’accueillir tout en se faisant entendre est important. Dans la même idée, en plus du nombre de musiciens, le type d’instruments utilisés va aussi jouer un rôle dans la dimension que devra prendre l’espace occupé et changer la façon de se positionner dans l’espace public.
Un musicien seul ou une petite formation vont, avant tout, chercher à se faire entendre. Ils chercheront donc à exploiter certaines caractéristiques techniques que la forme de la ville elle-même peut leur offrir. La plupart du temps, ce type de formation essaiera de se positionner dans des espaces plus confinés, étroits, sous une arche par exemple, au milieu d’une rue ou encore devant ou face à un mur, dans le but de profiter du phénomène de réverbération que pourront leur offrir ces espaces.

Culture, politique et fanfares

La culture et la ville

Nous allons d’abord porter notre attention sur le rapport que vont entretenir les différentes villes étudiées avec la culture, notamment au sein de leur espace public. La place laissée à la culture par la ville vat-elle avoir une importance pour la fanfare, et permetelle d’expliquer la grande différence dans le nombre de fanfares présentes sur les trois territoires étudiés, Nantes, Rennes et bordeaux ? C’est ce que nous allons essayer de comprendre ici.
La ville de Nantes accorde une importance toute particulière à la culture. D’après Amélie Ranty, chargée de mission art dans l’espace public à la direction générale de la culture de la ville de Nantes, la culture est un des éléments représentatifs de la ville : “la culture fait partie des marques de fabrique nantaises et dont la ville est fière, ça fait partie des caractéristiques fortes de la ville et qu’on souhaite conserver comme étant des caractéristiques fortes”.Elle décrit Nantes comme étant particulièrement caractérisée par sa politique culturelle, d’où la création de son poste en janvier 2019. Le poste de “chargé de mission Art dans l’Espace Public” à la direction générale de la culture de la ville de Nantes est une création mise en place pour répondre à “un besoin d’articuler urbanisme et culture”, Nantes étant, toujours d’après-elle, très active sur le sujet de la culture sans forcément avoir une politique publique très structurée. La ville exprime donc une certaine volonté de laisser une place à l’art dans l’espace public.
En effet, le travail d’Amélie Ranty consiste à réfléchir à comment la ville, dans ses aménagements, peut rester accueillante ou l’être davantage, pour la création artistique et l’expression de tout types d’art ou de manifestations culturelles, et comment est ce que, dans la manière de concevoir la ville, on prend bien ces derniers en compte, “au même titre qu’on prend le vélo, l’accessibilité, la gestion des déchets, etc.”.La ville de Nantes cherche donc à travailler l’espace public et sa forme, de sorte à lui laisser la possibilité d’être parcouru par tout type d’art, de façon stationnaire ou déambulatoire, que ce soit par les géants de Royal Deluxe ou de micros événements citoyens ou amateurs ; et ainsi laisser également la possibilité aux habitants de s’approprier l’espace public et l’investir à toutes les échelles. Pour Amélie Ranty, cette réflexion sur la façon de laisser une place à la culture au sein de l’espace public témoigne d’une “pâte nantaise”sur la manière de faire la ville, considérant bien la culture dans l’aménagement.

Comment se construit et vit la fanfare dans la ville?

On a donc pu voir que la forme, la place laissée à a culture, ou encore la politique relative à l’occupation de l’espace publics étaient autant de facteurs qui, plus ou moins directement, allaient avoir un impact sur la façon dont se produit la fanfare dans la ville qui l’accueille.
Mais si ces facteurs affectent le spectacle et le rapport à “son cadre”, nous avons aussi vu qu’ils n’étaient pas à l’origine de l’existence ou non de la fanfare sur un lieu défini, et donc du nombre de fanfares que l’on retrouve dans une ville. Nous allons donc, ici, en cherchant à comprendre comment se construisent et se répandent les fanfares dans les différentes villes étudiées, essayer de comprendre d’où vient cet écart dans la population fanfariste de Nantes, Rennes et Bordeaux ; comprendre pourquoi on retrouve vingt-deux fanfares à Nantes contre seulement cinq à Rennes ou huit à Bordeaux.
Essayons donc de comprendre comment se construit ce qui peut parfois représenter une véritable “vie” de fanfare au sein de la ville.
Nantes, des villes étudiées, est celle qui regroupe le plus de fanfares, vingt-deux d’après le site de la FFFFAN. On y retrouve trois fanfares étudiantes : Les Durs à Cuivre, fanfare de l’école d’architecture, Les Trompettes des Fallope, fanfare de la faculté de médecine et La Fanfrale, fanfare de l’École Centrale. On retrouvait, il y a quelques années, L’Amphifanfare, ancienne fanfare de l’université de Nantes n’étant, aujourd’hui, plus une fanfare étudiante.
La grande particularité de la ville de Nantes par rapport aux autres villes étudiées, est qu’elle comporte ce que j’appellerais une véritable “vie fanfare”. Ce terme exprime le fait qu’il y a une grande population de fanfarons, et que les fanfares se connaissent toutes et s’invitent régulièrement pour des événements ou simplement des prestations communes. Très rares sont les prestations d’une fanfare, dans la rue, ou dans un bar, durant lesquelles on ne retrouve pas d’autres fanfarons dans le public.

Une ville dans la ville

Nous avons pu voir comment la fanfare choisissait un lieu de représentation dans l’espace public, comment elle s’y positionne et y accueille son public, et plus généralement, comment la ville va influencer la fanfare. Toutefois, nous n’avons pas encore parlé de l’impact que la fanfare peut avoir sur son environnement, ce que génère la prestation d’une fanfare sur l’espace public.
C’est le sujet que nous allons aborder dans cette partie.

Un “public-population”

Nous avons déjà évoqué le fait que la pratique de la fanfare dans l’espace public se faisait par le dialogue entre le cadre, la fanfare et son public, mais nous nous sommes peu attardés sur le dernier. Qui est-il ? La fanfare possède une certaine capacité à rassembler dans l’espace public, mais d’où viennent ses spectateurs ? Dans son livre “In Vivo”, Anne Gonon parle d’un “public-population”, un public reflétant la population de la ville investie par la prestation. Ce public-population se caractérise par une certaine diversité sociale, culturelle ainsi que générationnelle.
Ainsi, la fanfare rassemble une multiplicité de couches sociales, culturelles et générationnelles dans un même lieu et un même temps. Cette diversité est due au fait que la fanfare aille directement à la rencontre du public dans la rue. Les concerts ou spectacles au théâtres par exemple convoquent le public, ce qui conduit à le sélectionner. On n’y retrouvera que les personnes pouvant s’y déplacer, payer une entrée et s’y sentant bien. De plus, la rue ne contient pas de jauge limitée, il est donc possible de toucher plus de monde, si la rue est a tout le monde, il est donc possible de s’adresser à tous.

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Table des matières

Introduction
Première Partie : Qu’est-ce que la fanfare ?
a) Définition
b) Des formations musicales comparables mais bien distinctes
Les Fanfares militaires
Les Batteries-fanfares
Les Bandas
c) D’où vient la fanfare telle qu’on la
connait aujourd’hui ?
Avant la Première Guerre mondiale, harmonies de villages et fanfares militaires 1918, un nouveau registre venu d’Amérique
La création des fanfares Beaux-arts après la Seconde Guerre mondiale
Conclusion Partie 1
Deuxième partie : L’influence de la ville sur la fanfare
a) Comment la fanfare prend-elle place dans la ville ?
a-1. Le choix du lieu : la forme de la ville
a-2. Les formations de jeu, l’espace public et le spectateur
b) L’influence de la ville sur la fanfare : Nantes, Rennes, Bordeaux
b-1. Situations
b-2. Culture, politique et fanfares.
La culture et la ville Fanfare et politique d’occupation de l’espace public
c) Comment se construit et vit la fanfare dans la ville ?
Conclusion partie 2
Troisième partie : L’impact de la représentation fanfare sur la ville
a) Une ville dans la ville
Un “public-population”
Une perception nouvelle de l’espace public
b) Les festivals de fanfares
Conclusion partie 3
Conclusion
Entretiens
Bibliographie
Iconographie
Index des Fanfares

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