COMMENT DEVENIR MERE FACE A LA CRAINTE DE RENONCER A SON STATUT D’ETRE FILLE DE SA MERE?

COMMENT DEVENIR MERE FACE A LA CRAINTE DE RENONCER A SON STATUT D’ETRE FILLE DE SA MERE?

Matériel Clinique

Première rencontre avec Daniela Notre rencontre a eu lieu au sein de l’association « LE PAS », plus précisément à la « Maison des Haubans » dans le quartier Malakoff. Daniela est arrivée timidement, elle m’attendait à l’accueil avec les mains dans les poches et en regardant ses pieds. Je me suis présentée, lui proposant de s’installer dans mon bureau. Daniela s’est installée sans vouloir enlever son manteau, malgré la température très agréable de la pièce. Elle a commencé à parler, m’évoquant les raisons pour lesquelles elle était venue en consultation. Daniela a mentionné que les motifs de sa consultation étaient l’envie de réaliser une rupture conventionnelle, épuisée par son travail et les tâches ménagères. La patiente considérait, qu’elle ne pouvait pas concilier vie professionnelle et vie familiale. En étant mère de jumeaux, les tâches ménagères et les horaires de ses enfants ne coïncidaient pas avec son emploi du temps professionnel. Au cours de cette séance, Daniela a verbalisé sur ses difficultés économiques et sa situation de surendettement.

Elle m’a expliqué que son ex-mari est parti, lui laissant de nombreuses dettes, qu’elle s’occupait de régulariser. Au moment de notre rencontre le remboursement de l’ensemble de ses dettes était imminent. La patiente a exprimé qu’il s’agissait d’un « soulagement », mais j’ai pu remarquer que son expression faciale ne reflétait pas cette sensation. Il y avait une discordance entre son discours et son expression. Daniela m’a expliqué qu’elle était mère de deux enfants jumeaux de 3 ans, une fille Léa et un garçon, Léon. Ne pouvant avoir des enfants de manière conventionnelle, Daniela a eu recours à la fécondation in vitro. En faisant référence à la maternité, elle m’a signifié que « le traitement a marché du premier coup » La manière selon laquelle Daniela évoquait la maternité m’a interpellé il me semble que cette dernière dévoilait, possiblement chez la patiente, le sentiment que la grossesse était arrivée de façon précipitée. Je n’ai pas souhaité l’interroger à ce sujet, le plus important pour moi étant l’écoute de ce que la patiente souhaitait verbaliser, afin de découvrir et comprendre l’origine de sa souffrance.

Daniela m’a raconté que le divorce de ses parents était imminent, ce dernier a eu lieu au mois de janvier 2018. La patiente a évoqué la situation de sa mère, Rose, laquelle vit avec la grand-mère de Daniela, Paulette. Daniela considérait que Rose était contrariée par sa situation. Selon Daniela sa mère avait besoin de liberté et d’autonomie. Face à cette problématique, Daniela considérait pertinent de lui proposer de déménager et venir habiter chez elle, avec son mari et ses enfants. Cette solution m’a semblé contradictoire. Selon Daniela, Rose avait besoin d’autonomie et de liberté, mais paradoxalement elle voulait que cette dernière habite chez elle. Daniela a manifesté également la présence de conflits avec son mari. Elle considère qu’ils n’ont pas la même façon d’éduquer leurs enfants, son mari se montrant moins sévère qu’elle concernant les punitions. La patiente a décrit la relation avec son actuel mari comme « violente », affirmant que les disputes étaient fréquentes et qu’elle ne pouvait pas se contenir. Elle avait besoin de crier pour être entendue.

Daniela fait face à des difficultés d’endormissement. Pour cette raison elle prenait des somnifères prescrits par son médecin traitant. A la fin de notre première séance, Daniela a pris rendez-vous pour la semaine qui suivait. Elle a payé la séance réalisée mais également la séance suivante. Le fait d’avancer le paiement de la consultation m’a rassuré sur ses motivations. J’ai d’une certaine façon interprété cet acte comme une possibilité de continuité du traitement. Suite à cette première rencontre, je me suis sentie déboussolée face à sa problématique. Je ne comprenais pas le motif de consultation latent et manifeste. En effet, les thématiques évoquées étaient vastes. J’ai expérimenté une sidération psychique. En ce qui concerne le contre-transfert, la patiente provoquait en moi un sentiment de vide, traduit par l’incapacité de penser. Il me semble important de préciser que le langage de la patiente était assez pauvre, éprouvant des difficultés à terminer ses phrases, ajoutant à la fin de chaque phrase «… et voilà quoi… ». Les sujets traités étaient liés à ses difficultés professionnelles, économiques ainsi que ses conflits conjugaux, entre autres. J’ai considéré que pour comprendre la problématique de la patiente, il était indispensable de respecter le rythme de cette dernière. Pourquoi est-elle venue me voir ? Cette question m’était récurrente.

Le retour Après trois semaines d’absence, Daniela m’a de nouveau contactée, pour solliciter un rendez-vous. Au cours de cette séance, Daniela est retournée à son mode de fonctionnement antérieur, c’est-à-dire une pauvreté du langage et des difficultés pour verbaliser ses émotions. Elle n’a pas mentionné les aspects travaillés lors de la séance précédente. Daniela n’a pas abordé le motif de son absence en consultation. Je considère qu’elle n’arrivait pas à faire de lien entre une séance et la suivante. Son discours a été centré principalement sur ses enfants, leurs scolarités et différents aspects de la vie quotidienne. Pendant la période durant laquelle elle s’est absentée, Daniela a effectué la rupture conventionnelle. Elle affirmait qu’elle se sentait soulagée car elle n’aimait pas son travail. Le divorce de ses parents avait été également acté.

Daniela considérait que pour sa mère c’était une période difficile. A la fin de cette séance elle a évoqué la relation qu’elle maintenait avec sa mère, qu’elle qualifie de très proche car c’est elle qui s’occupait de Daniela et de sa soeur pendant leur enfance. En effet, le 1 père de la patiente, routier, était très souvent absent. Pendant cette séance Daniela m’a parlé du désir de partir en vacances avec sa mère et ses enfants. Je lui ai demandé pourquoi elle ne partait pas avec son mari. Elle m’a répondu, qu’ils n’avaient pas de vacances communes. J’ai été étonnée par sa réponse car la patiente ne travaillant plus, elle n’avait pas de contraintes par rapport aux dates de vacances. A la fin de cette séance Daniela a réglé les consultations dues. Elle a pris rendez-vous pour la semaine suivante, consultation à laquelle elle n’a pas assisté. Elle m’a cependant envoyé un message pour me dire qu’elle avait oublié son rendez-vous, auquel j’ai répondu que ce n’était pas grave. Suite à cette séance manquée, Daniela a de nouveau pris contact avec moi pour prendre un rendez-vous, auquel elle a assisté. Le travail avec Daniela s’est poursuivi, bien que les absences aient été récurrentes. Cependant la patiente continuait à assister aux consultations. Au fur et à mesure que les séances avançaient, je considère que Daniela, présentait moins de difficultés pour exprimer sa problématique, même si son langage restait centré sur le factuel et le descriptif. La patiente avait des difficultés pour parler de ses émotions et pour évoquer le passé. .

II.6. Éléments récapitulatifs Je vous ai présenté antérieurement, tous les entretiens qui ont été révélateurs pour moi, et qui m’ont permis de recueillir des éléments cliniques et enrichir ma réflexion sur la problématique de la patiente. Les éléments traités par Daniela pendant les consultations étaient répétitifs mais la séparation était une thématique récurrente. En effet, au moment de notre rencontre la patiente était confrontée à trois situations convergentes : Le divorce de ses parents, la fin du remboursement des dettes héritées de son ex-mari et la rupture conventionnelle avec son travail. Les premières séances avec Daniela étaient centrées sur le factuel, elle présentait des difficultés pour verbaliser sur ses émotions, les thématiques évoquées étaient répétitives, centrées principalement sur ses enfants et les problèmes rencontrées avec son mari. Au fur et à mesure de l’avancée des séances successives, je considère que le travail thérapeutique a des effets chez Daniela, même s’ils restaient pour moi difficiles à percevoir. La question récurrente était la suivante : Pourquoi est-elle venue me voir ? J’ai eu des difficultés pour comprendre le motif latent de la consultation car les problématiques présentées par la patiente dans un premier temps étaient très variées. Certaines choses m’ont interpellée, notamment la description de la relation qu’elle entretenait avec sa mère, qui me laissait suspecter qu’il s’agissait possiblement d’une relation fusionnelle. Je me suis interrogée également sur le prénom qu’elle avait choisi pour ses enfants jumeaux, Léa et Léon. Je considère que les prénoms étaient un reflet des possibles difficultés de Daniela pour réaliser une différenciation.

Au cours de la cinquième séance, que je considère très révélatrice au niveau clinique, elle a pu évoquer quelque chose de l’ordre de sa problématique inconsciente. Daniela a exprimé la crainte de la répétition de l’abandon car comme mentionné précédemment, la patiente a vécu une situation difficile avec son ex-mari, lequel est parti sans donner d’explication et en lui laissant des dettes économiques. Après cette consultation chargée d’angoisse Daniela s’est absentée pour une période de trois semaines. Curieusement, elle est partie, en situation de « surendettement », car elle n’avait pas réglé certaines consultations réalisées. Après quelques semaines d’absence Daniela est revenue. A la suite de cet épisode, ses absences étaient récurrentes. Elle ne me prévenait pas ou au contraire m’envoyait des SMS ou m’appelait pour vérifier les horaires de rendez-vous. Nos rencontres étaient marquées par une oscillation présence – absence.

Après une période d’observation et l’analyse du matériel clinique évoqué antérieurement, je me suis interrogée sur le mode de fonctionnement de la patiente. Tous les éléments cliniques observés, m’ont amenée à considérer qu’il s’agissait possiblement d’un état limite. Mais l’objectif de ce travail, n’est pas de réaliser un diagnostic, sinon de pouvoir comprendre le fonctionnement de la patiente et pouvoir l’aider en prenant en compte le positionnement thérapeutique à adopter face à sa problématique. Ses difficultés à verbaliser et à réaliser des associations, m’ont amenée à me questionner sur le fonctionnement psychique de la patiente et les raisons pour lesquelles, elle était venue me voir. Je me suis également interrogée sur le rôle des dettes dans les relations de Daniela : Est-ce que les dettes étaient pour Daniela un mécanisme pour éviter les séparations ? Enfin, je me suis demandée, quelle signification avaient les attaques du cadre pour Daniela ?

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Table des matières

INTRODUCTION
I. ELEMENTS DE PRESENTATION
I.1. CONTEXTE DE NOTRE RENCONTRE
I.2. CADRE DE NOTRE RENCONTRE
I.3. ÉLEMENTS ANAMNESTIQUES
II. MATERIEL CLINIQUE
II.1. PREMIERE RENCONTRE AVEC DANIELA
II.2. DEUXIEME SEANCE
II.3. TROISIEME SEANCE
II.4. CINQUIEME SEANCE
II.5. LE RETOUR
II.6. ÉLEMENTS RECAPITULATIFS
II.7. ANNONCE DE LA PROBLEMATIQUE
III. ARTICULATION CLINICO-THEORIQUE
III.1. DANIELA ET LA SEPARATION
III.2. COMMENT DEVENIR MERE FACE A LA CRAINTE DE RENONCER A SON STATUT D’ETRE FILLE DE SA MERE?
III.3. LE CADRE : COMME UNE PARTIE INTEGRALE D’UN TOUT INDIFFERENCIE
III.4. DANIELA ET SON RAPPORT PARTICULIER AU CADRE
III.5. NOUS JOUONS A LA BOBINE
III.6. POURQUOI EST-ELLE VENUE ME VOIR ?
III.7. LIMITES DE MON TRAVAIL
IV. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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