Collecte des dechets menagers

L’organisation du cadre de vie est devenue l’une des préoccupations majeures de tous les Etats compte tenu de la croissance démographique accélérée de ces dernières décennies. La question de la gestion des déchets ménagers est d’actualité et surtout dans un pays en voie de développement comme le Sénégal pour lequel la collecte et l’élimination des déchets posent de sérieux problèmes. La situation est beaucoup plus prégnante dans la Commune d’Arrondissement de Grand Dakar située au centre de Dakar et qui fait l’objet de notre étude.

Cette recherche vise à identifier toutes les stratégies de collecte des déchets ménagers adoptées par les populations et les différents partenaires afin d’optimiser celles qui sont jugées efficaces pour l’amélioration du cadre de vie.

La population de la Commune d’Arrondissement de Grand Dakar croit à un rythme impressionnant. Il convient de souligner ici qu’en l’espace de 14 ans son effectif est passé de 40 246 habitants (en 1993) à 70 339 habitants (ANSD, 2007). Ce phénomène lui confère une place parmi les Communes d’Arrondissement les plus peuplées de la ville de Dakar. Pour ce faire, la production des déchets ménagers est corrélée à cette croissance démographique et au statut du quartier. En conséquence, la gestion des déchets, à l’image de la plupart des villes du Sénégal relance le débat de l’organisation de la gestion des déchets.

Quelles sont alors les stratégies développées sous cet angle pour juguler le défi de collecte et de gestion des déchets ménagers dans la Commune d’Arrondissement de Grand Dakar ?

La Commune d’Arrondissement de Grand Dakar en particulier, la collecte des déchets ménagers est du ressort de la municipalité depuis la décentralisation du pouvoir survenue en 1996. Bien que cette tâche lui ait été confiée par le pouvoir central, elles ont adopté une stratégie pour la gestion décentralisée des déchets avec un partenariat (Prestataire privé) au sein du quel tous les acteurs seront impliqués. Nonobstant cette politique des municipalités pour l’optimisation de la collecte, le manque de suivi et de la prise de conscience des populations auteurs de ces rejets freinent l’accomplissement de ces initiatives.

Problématique

Contexte de l’étude

La croissance de la population urbaine et l’extension continuelle de l’espace occupé entraînent d’énormes difficultés dans la gestion de l’environnement. Ainsi, de nombreuses villes produisent des déchets dont elles ne peuvent pas se débarrasser. Selon le rapport de la Banque Mondiale sur le développement dans le monde, les municipalités des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire consacrent souvent entre 1/5 et 1/2 de leurs budgets aux services de la voirie, alors que beaucoup de déchets ne sont pas enlevés. C’est le cas à Karachi (Pakistan), Dar-es-Salam (Tanzanie) et Djakarta (Indonésie) ou respectivement 2/3 ou 4/5 et plus de 30% des déchets solides générés ne sont pas collectés .

La gestion des déchets dans la plupart des Etats est reléguée au second plan alors que, au même titre que les préoccupations de bonne gouvernance, les transports, l’éclairage public, l’approvisionnement en eau potable, la lutte contre les MST, IST et SIDA, les déchets devraient faire l’objet d’une attention particulière. Ainsi « peu de décideurs voient le déchet en termes d’environnement, leur gestion devenant l’affaire des municipalités » (Waas 1990).

Selon Hebette (1996), un taux de collecte faible (moins de 75 %) a des conséquences graves sur la santé des populations et sur l’économie urbaine. En effet, l’insuffisance de la collecte des déchets ménagers crée des dépôts sauvages qui posent de sérieux problèmes aux décideurs publics. De ce fait, l’élaboration des stratégies de gestion durable et efficace des déchets devient l’une des priorités de tous les gouvernements de la communauté internationale. Ainsi, la mise en place d’outils réglementaires et juridiques dans certains pays et particulièrement dans les pays du Nord a joué un rôle essentiel dans la gestion rationnelle et saine des déchets. C’est ainsi qu’un arsenal de textes régulant la gestion des déchets a vu le jour depuis les années 1990 dans l’Union Européenne et en France. Notamment les lois françaises (loi du 13-07-92, fondatrice de la modernisation de la gestion des déchets dans les pays, loi n° 75-663 sur l’élimination des déchets et récupération des matériaux et la loi 92-663 instituant la suppression des décharges sauvages sur un délai de 10 ans). En général, la gestion des déchets dans ce pays est du ressort des collectivités locales. Comme le prévoit la loi en France, les Communes doivent organiser l’élimination des déchets des municipalités.

Contrairement à ce qui se passe dans ces pays développés, l’urbanisation rapide des villes du Sud a eu pour conséquence une croissance de taux des déchets auxquels les gestionnaires urbains n’étaient pas préparés. Dans le même ordre d’idée, les Enquêtes au Burkina-Faso sur les Conditions de Vie des Ménages (EBCVM) réalisées en 2003 dans le cadre de la lutte contre la pauvreté traduisent ce « privilège urbain ». Les régions administratives affichant les plus forts pourcentages d’ordures ménagères évacuées sont celles où se trouvent les principales villes du pays (Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Tenkodogo) .

Au Sénégal les lois 96-06 et 96-07 ont constitué une étape importante dans le processus de la décentralisation. Les populations locales sont impliquées dans la prise des décisions et la gestion de leur environnement. Nanties des compétences transférées, les populations de la Commune d‘Arrondissement de Grand Dakar participent activement à la collecte des déchets ménagers par la mise en place de diverses stratégies.

La Commune d’Arrondissement de Grand Dakar 

Situation géographique 

Dans le souci de perfectionner le processus de décentralisation, le découpage administratif de la Région de Dakar a été officiellement organisé par le décret n° 96 745 du 30 août 1996. Il porte création de la Commune d’Arrondissement dans les villes de Dakar, Pikine, Guediawaye et Rufisque. Parmi les 43 Communes de l’ensemble de la Région, la ville de Dakar en regroupe 19, la ville de Pikine 16, la ville de Guediawaye 5 et la ville de Rufisque 3.

La Commune d’Arrondissement de Grand Dakar se situe au centre de la presqu’île de la Région de Dakar et couvre une superficie de 100 ha.
– Au nord par la Commune d’Arrondissement Sicap Liberté dont elle est séparée par l’Avenue Habib BOURGUIBA ;
– Au sud par la Commune d’Arrondissement de Fass /Colobane /Gueule Tapée avec qui elle est séparée par la Rocade Fann-Bel Air ;
– A l’est par la Commune d’Arrondissement de Biscuiterie dont elle est séparée par les Allées Cheikhna Cheikh Sidaty AIDARA et la rue Al hadj Malick GUEYE ;
– A l’ouest par la Commune d’Arrondissement de Fann /Amitié séparée par le boulevard Dial DIOP et rue 10.

Occupation du sol

A l’image de la ville de Dakar dans son ensemble, la structure urbaine de la CA de Grand Dakar est très centralisée. On note une cohabitation entre les pôles éducatifs, socioculturels, artisanaux, commerciaux et les zones d’habitations. Ces différents pôles d’activités occupent de vastes superficies et rendent l’habitat moins intégré, créant souvent de multiples nuisances. Pourtant, cette concentration morphologique de l’habitat empêche l’organisation cohérente de la collecte des déchets ménagers.

Contexte climatique et topographique 

Aspect climatique

De par sa position au centre de la Ville de Dakar, la Commune d’Arrondissement de Grand Dakar appartient au domaine sahélien côtier souvent influencé par l’alizé maritime pendant la période allant de novembre à mai et affiche des températures moyennes de l’ordre de 25°C. Il comporte une saison humide de quatre mois avec un maximum en juillet et août et une saison sèche qui s’étale de novembre à mai. La pluviométrie moyenne peut être caractérisée de médiocre. Cependant, l’année 2008 a été exceptionnellement remarquable par une abondance pluviométrique causant d’énormes dégâts en termes d’inondations. Ces excès d’eau ont freiné la rotation de la collecte au point de provoquer une accumulation du volume de déchets sur divers axes laissant un paysage pas beau à contempler.

Aspect topographique

Du point de vue topographique, après les Mamelles, la diminution de l’altitude de 40 à 30 m à Ouakam, atteint 10 à 5 m au niveau de la Commune d’Arrondissement de Grand Dakar. Ce qui témoigne d’une situation topographique plate. Signalons par ailleurs que, cette condition favorise la stagnation des eaux de pluie conduisant au débordement des égouts dont l’écoulement sur les grandes artères empêche les bennes tasseuses de faire correctement leur circuit dans les quartiers populaires où la collecte se fait par point de regroupement. Ajoutons également que, par rapport aux Communes d’Arrondissement de Mermoz et Sacré-Cœur, la CA de Grand Dakar est plus basse. Cette situation draine pendant la saison pluvieuse un mélange des déchets liquides avec les déchets solides non collectés des dépôts sauvages créant ainsi une niche des agents pathogènes source de diverses maladies.

En conclusion, après cette analyse, il ressort que le cadre physique de la Commune d’Arrondissement de Grand dans son ensemble ne favorise pas une collecte efficace de déchets ménagers d’une part, et d’autre part, à la mise en place d’une stratégie optimale de gestion de ce secteur. En effet, sa situation géographique au centre de la ville de Dakar contribue à un afflux massif des ruraux et des néo-citadins occupant de manière anarchique l’espace provoquant une production importante des déchets. Il convient aussi de souligner que l’aspect climatique et topographique font partie des facteurs limitatifs de l’efficacité de la collecte.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : LA COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DE GRAND DAKAR
Chapitre I : Cadre physique
Chapitre II : Cadre socio-économique
DEUXIEME PARTIE : LA COLLECTE DES DECHETS MENAGERS
Chapitre I : Identification et analyse des stratégies de collecte de déchets ménagers dans les trois secteurs ciblés
Chapitre II : Contraintes liées à la collecte des déchets ménagers dans la Commune d’Arrondissement de Grand Dakar
TROISIEME PARTIE : L’ANALYSE DES STRATEGIES D’OPTIMSATION
Chapitre I : Analyse des solutions relatives à la collecte des déchets ménagers
Chapitre II : Etude de l’optimisation des stratégies, Perspectives et suggestions
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Annexe I
Annexe II

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