Cohérence cardiaque adaptée aux enfants : respiration synchrone

L’attention au cœur des apprentissages

L’attention est une composante essentielle aux apprentissages, dont le cerveau serait doté dès la petite enfance. Les quatre piliers de l’apprentissage sont les suivants : l’attention en première position, suivie de l’engagement affectif, ensuite le retour d’information et, enfin, la consolidation. L’attention est un mécanisme servant à sélectionner une information et à en moduler le traitement. Elle module l’activité cérébrale et favorise l’apprentissage (Dehaene, 2012).
Dans la mesure où l’attention est essentielle aux apprentissages, il est très important que l’enseignant arrive à canaliser et à captiver l’attention des élèves. Il doit donc mettre en place des matériaux attrayants en veillant à ne pas distraire les élèves de la tâche primaire. Il est important également d’éviter les doubles tâches surtout pour les élèves en difficulté (Ibid.).
L’attention est ce qui permet la connexion aux autres. Si un enseignant n’a pas l’attention de ses élèves alors il n’y a pas d’apprentissages possibles. L’attention permet également la connexion avec ce que l’on fait. La qualité de l’attention portée à la tâche déterminerait la valeur de cette dernière.
Les nouvelles générations ont de plus en plus de mal à stabiliser leur attention. Cette instabilité pourrait s’expliquer par la présence grandissante des écrans dans le quotidien des enfants. L’attention des élèves au sein d’une classe peut-être mise à mal lors d’évènements particuliers, par exemple lorsqu’il a neigé, lorsque les vacances approchent ou encore lorsque les enfants sont fatigués.
Une quarantaine de directeurs d’école ont été réunis afin de savoir ce que les enseignants appellent l’attention. Selon eux, cette dernière se décline en six points :
– La réactivité aux appels à l’attention (récupérer l’attention du groupe classe).
– Le maintien de l’attention durant l’explication d’une consigne.
– L’attention durant la tâche autonome permettant un travail efficace.
– Le soin apporté au travail (qualité du geste graphique, précision, etc.).
– L’attention et l’autonomie lors des devoirs en contexte familial.
– La qualité de l’ambiance de classe et la qualité d’écoute, du professeur et des élèves entre eux. Au regard de ces six points évoqués par ces directeurs d’écoles et des six fonctions exécutives, décrites précédemment, regroupées derrière ce concept d’attention, nous comprenons que l’éducation à l’attention est un projet très ambitieux. La complexité à maîtriser son attention réside dans la difficulté de la maîtrise de soi.
Des facteurs permettent de favoriser l’attention des élèves mais aucun moyen n’existe pour travailler cette attention avec les élèves. Ce développement de l’attention est un projet continu sur l’ensemble de la scolarité des élèves .
Prenons l’exemple de la lecture qui confronte un sujet à des informations regroupées dans un texte. Deux types de lecture peuvent se différencier selon le facteur attentionnel : d’une part, la lecture distraite, réalisée lorsque l’esprit est fatigué ou ailleurs, qui impose souvent au lecteur de relire l’ensemble du texte car aucune information n’a été comprise ou retenue et d’autre part, la lecture attentive qui donne accès directement au sens et qui permet au lecteur de pouvoir expliquer à un tiers ce qui a été lu. L’attention va, ici, créer une dichotomie entre deux états : un état utile aux apprentissages et un moins utile. En effet, bien que la tâche de lecture ait été réalisée dans les deux cas, un apprentissage sera possible seulement pour le sujet ayant mobilisé son attention lors de la lecture.
Chez le sujet attentif, un dialogue s’établit entre le cortex visuel qui maintient l’information et des régions situées plus à l’avant du cerveau impliquées dans les traitements cognitifs dits de haut niveau à savoir le traitement sémantique, la conversion grapho-phonémique et la mémoire de travail verbal. Pour le sujet attentif il y a une stabilisation et une digestion de l’information que l’on n’observe pas chez le sujet distrait. Ce phénomène observé en lecture peut se reproduire dans d’autres domaines tels que l’écoute.
Des expériences neuroscientifiques très poussées ont montré la formation d’un souvenir mettant en évidence la co-activation des neurones, essentielle aux apprentissages. L’attention va permettre de stabiliser cette activité neuronale au moment de l’apprentissage jouant un rôle essentiel dans ce processus. Sans attention, il n’y a pas d’apprentissage possible. L’important n’est donc pas le temps que passe un élève dans une classe mais bien la durée durant laquelle il est attentif (Lachaux, 2020).

La distraction, frein aux apprentissages

Nous venons de montrer la nécessité de l’attention dans les apprentissages.
Aussi pourquoi les élèves sont-ils distraits en classe ? L’attention a tendance à se diriger dans tous les sens selon différentes forces. Cette dernière est souvent couplée au regard. En effet, il est très rare de porter attention à un objet que l’on ne regarde pas. Le regard est ainsi un très bon point d’entrée de la dynamique de l’attention. Il est possible d’exercer un contrôle de son regard. En effet le regard peut vagabonder comme il peut être contrôlé. Le regard se déplace de façon linéaire, d’un objet à un autre, pour aller se stabiliser sur un endroit, pour prendre des informations. Il y a donc un enchaînement entre les sauts et les fixations du regard. Trois à quatre fois par seconde, un petit saut intervient et une décision est prise sur l’objet où poser son regard (Lachaux, 2020).
A l’arrière du cerveau, couplés au système visuel, des neurones permettent d’analyser la scène, dans le quart de seconde où le regard s’est posé, et d’en déduire des zones d’intérêt. Ce système permet de corriger un problème que soulève l’attention, à savoir la sélectivité.
En effet, comme indiqué précédemment, l’attention a pour fonction de sélectionner, à chaque instant, ce qui est le plus important pour l’individu. Il est impossible de traiter toutes les informations simultanément : on ne peut percevoir qu’une partie de l’environnement à un instant donné. L’attention étant très sélective nous passons à côté d’un nombre d’informations très important. Nous disposons donc d’un système pré-attentionnel. Ce système, indispensable, s’active lors de situations stressantes (il nous permet, par exemple, de voir le piéton en train de traverser) mais c’est également lui qui va détourner l’attention des élèves lorsqu’un évènement inattendu se déroule (quelqu’un qui frappe à la porte de la classe par exemple). Ce système est un immense moteur de la distraction mais en même temps un facteur essentiel à la survie. Ce système est donc la première grande source de distraction.
Une seconde source de distraction est l’automatisme. Il favorise l’apprentissage dans certains contextes (par exemple, après de multiples entraînements et répétitions, le cerveau qui entend 6 x 4 répond directement 24, cette réponse est devenue un automatisme) mais il ne s’adapte pas toujours au contexte, pouvant être ainsi à l’origine de la distraction (par exemple, un élève en train d’écouter l’en seignant va répondre aux paroles d’un camarade comme il le ferait dans la cour de récréation) Ce détournement bref de l’attention va généralement être le début d’un enchaînement de réactions cognitives qui va être au cœur de la distraction (Ibid.).

Pratiques corporelles de bien-être à l’école

Si le bien-être participe pleinement à la réussite éducative, encore faut-il définir quels contenus pédagogiques l’enseignant peut proposer aux élèves et sous quelles formes.
Sébire et Pierotti (2013), conseillères pédagogiques en EPS, présentent 77 situations illustrées de pratiques corporelles pour être bien à l’école. Ces pratiques s’inspirent d’activités telles que la gymnastique douce, le stretching ou encore le yoga. Elles ont pour fonction de rendre l’élève plus calme donc plus disponible aux apprentissages et de renforcer l’estime de soi. Les auteurs répartissent ces exercices en 7 familles.
Premièrement, la concentration qui regroupe des exercices amenant les élèves à reprendre contact avec leur corps, à développer leur écoute tout en se focalisant sur une tâche et gérant leur énergie. Deuxièmement, la relaxation regroupant des exercices provoquant un relâchement conscient des tensions nerveuses et musculaires qui procure un sentiment de bien-être par la détente et la décontraction.
La troisième famille est celle de la respiration avec des exercices amenant les élèves à se centrer sur leur respiration, miroir du corps, leur permettant d’évacuer les tensions en augmentant, de façon volontaire, le temps d’expiration. Les exercices de respiration doivent être répétés plusieurs fois. Ils permettent une meilleure oxygénation du cerveau procurant une détente musculaire et favorisant la concentration. Ils permettent également une meilleure gestion des émotions. Vient ensuite la famille de la gymnastique lente qui regroupe des exercices mobilisant le corps avec la réalisation de mouvements lents faisant intervenir certaines postures d’équilibre, d’étirements qui induisent un relâchement musculaire, une meilleure coordination ainsi qu’une maitrise de soi. La famille suivante est celle de la gymnastique volontaire avec des exercices sur lesquels on laisse agir la pesanteur dans différentes positions permettant un relâchement associé à une respiration posée et une expiration longue. Le massage est une famille qui réunit des exercices de manipulation du corps. Ils peuvent être faits selon différentes modalités (seul, à deux ou à plusieurs), différentes actions (tapoter, frotter, malaxe…), dans différentes positions (allongé, debout, assis) avec ou sans objets (balle, bâtons…). Cette famille d’exercices favorise la détente par la communication et la dynamisation du corps grâce à la circulation de l’énergie. La dernière famille regroupe les exercices de visualisation permettant le développement de la concentration, de la mémorisation, de la relaxation et de la créativité au moyen d’images mentales. (Académie Poitiers_ Direction des services départementaux de l’éducation nationale Charente-Maritime, 2019).
Quelques points importants sont à respecter pour ces exercices de pratiques corporelles de bien-être : tout d’abord, l’élève a le droit de refuser l’exercice, il pourra rester simple observateur ; ensuite, il faut toujours être attentif à la respiration, faire appel à l’imaginaire des élèves et enfin toujours pratiquer cette activité de manière ludique. Les exercices sont à réaliser seul, à deux ou à plusieurs, debout, assis, allongé, en déplacement, en classe ou dans la cour. Quant à leur fréquence, elle varie selon l’effet recherché : ils peuvent être ponctuels pour répondre à un besoin, ou rituels pour mettre l’élève en état de disponibilité dès son arrivée à l’école ou au retour de la récréation (Académie de Paris, 2013). Enfin, ils peuvent faire l’objet de séances propres, permettant d’acquérir un petit bagage, sorte de valise à bien-être à la disposition de chacun.
Après un retour positif, lors d’une première expérimentation, Sébire et Pierotti (2013) ont cherché à quantifier les résultats observés sur les élèves. Une enquête, menée auprès de 150 enseignants ayant mis en œuvre ces pratiques, a montré leur efficacité. En effet, 90% d’entre eux estiment que leurs élèves sont plus disponibles et entrent plus facilement dans les activités cognitives, sont plus autonomes et plus confiants, ce qui facilite les apprentissages. Il est à noter que nous retrouvons ici trois des critères choisis pour définir la notion d’attention. De plus, le bénéfice ne se limite pas uniquement aux élèves puisque les enseignants eux-mêmes se sont sentis moins tendus, moins débordés et moins fatigués.
Cette enquête vient confirmer les résultats des dernières recherches en neurosciences et en pédagogie : les connaissances s’ancrent d’autant mieux qu’un moment de relaxation est introduit avant ou après une leçon et les pratiques corporelles de bien-être facilitent les apprentissages (Canopé, 2014).
C’est pourquoi la question du bien-être intéresse de plus en plus activement les politiques éducatives qui intègrent peu à peu cette notion dans les textes. Le bien être, et les pratiques corporelles qui le favorisent , participent à la fois à la réussite de l’élève mais aussi au développement social et à l’épanouissement affectif de l’enfant.

La cohérence cardiaque

Description du phénomène

La pratique de la cohérence cardiaque est née il y a une dizaine d’années, aux Etats-Unis, à la suite de recherches en neurosciences et neuro-cardiologie à l’institut HeartMath (Monié, 2018). La première fois que cette dernière a été présentée au grand public, en France, c’est en 2003 par Servan-Schreiber.
Le médecin O’hare (2019), spécialiste français de cette pratique de bien-être, a établi les bases sur lesquelles repose la cohérence cardiaque, en a présenté les bénéfices et détaillé les procédures pour une pratique exercée aussi bien par les adultes que par les enfants.
Comme son nom l’indique, l’organe impliqué, en plus du système respiratoire, est bien le cœur. Outre son rôle circulatoire, ce dernier se révèle être un réel centre émotionnel, participant aux processus impliqués dans les émotions et les sentiments, grâce à la présence de tout un système neuronal. C’est donc cet organe vital, au centre du système nerveux autonome (SNA), qui intervient, lors de la pratique de la cohérence cardiaque, dans la gestion et le contrôle des émotions. Pour comprendre le fonctionnement de cette pratique, il est indispensable de définir quatre notions liées au cœur ainsi qu’au SNA:
– La variabilité cardiaque qui signifie la variation de la fréquence cardiaque (ou rythme cardiaque) correspondant à une inconstance du nombre de battements cardiaques par unité de temps, généralement en minute. En effet, le cœur accélère et ralentit sans cesse, plusieurs fois par minute. Ce sont ces variations de durée entre deux battements du cœur qui permettent de s’adapter aux demandes du corps en temps réel. Il existe une amplitude de la variabilité cardiaque avec des oscillations de la fréquence entre un maximum et un minimum. Plus cette amplitude est grande, plus c’est le signe d’un bon état de santé et d’équilibre. Certains facteurs réduisent la variabilité cardiaque tels que l’âge, les maladies chroniques, la fatigue, le stress ou encore certains produits (tabac, polluants, médicaments, etc.) alors que d’autres, tels que l’exercice physique régulier, le repos ou encore les pratiques de bien-être augmentent cette variabilité.
– Le chaos cardiaque qui traduit un état lors duquel le cœur accélère et ralentit de manière désordonnée pour s’adapter aux changements environnementaux permanents. Comme la variabilité cardiaque, le chaos cardiaque est également un marqueur d’une bonne et rapide adaptation du cœur.
– La cohérence cardiaque est un état particulier de la variabilité cardiaque, à l’opposé de l’état chaotique, induit par une respiration consciente à une fréquence respiratoire imposée, avec des cycles respiratoires de grande amplitude. Dans cet état, la courbe de variabilité cardiaque se synchronise avec la respiration. En effet, une respiration lente et consciente entraîne une courbe harmonieuse car le rythme cardiaque devient régulier grâce aux profondes inspirations et expirations, amples et régulières. Elle induit un passage d’un état chaotique (état normal) à un état de cohérence cardiaque où les battements du cœur deviennent réguliers.
– La résonance cardiaque est un état particulier de cohérence cardiaque, induit chez l’adulte par une respiration abdominale, lente, ample et régulière à une fréquence particulière de 6 cycles respiratoires de 10 secondes (inspiration de cinq secondes et expiration de cinq secondes) par minute. En état de résonance cardiaque, la courbe de fréquence cardiaque est ample, régulière et synchronisée avec la respiration. Ce qui différencie cet état de l’état de cohérence cardiaque est que l’amplitude de cette courbe de pouls devient maximale.
La respiration est directement liée au rythme cardiaque. En effet, le cœur accélère lors de l’inspiration, via l’inhibition du système parasympathique, et il ralentit lors de l’expiration, via la stimulation du système parasympathique. Ainsi la respiration influe le SNA contrôlant ainsi la fréquence cardiaque.
La pratique d’une respiration consciente et rythmée permet à un individu d’entrer dans un état de cohérence cardiaque. Cet état entraîne de nombreux bienfaits sur les plans physiologique, biologique et physique (Dr O’hare, 2019).

Cohérence cardiaque et bien-être

O’hare (2019) met en évidence plusieurs effets positifs de la pratique de la cohérence cardiaque sur le bien-être.
Premièrement, on constate des effets immédiats et fugaces, induits par l’état de cohérence cardiaque, qui se dissipent rapidement après la respiration rythmée. Sur le plan physique, la réalisation d’un tel exercice entraîne un effet quasi immédiat d’apaisement et de calme. Une baisse progressive de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle est alors observée accompagnée d’un sentiment de sérénité et du passage du cerveau en mode veille attentive.
Deuxièmement, des effets immédiats et rémanents, qui persistent plusieurs heures (quatre à six heures) après l’exercice de respiration rythmée, sont alors observés aussi bien sur le plan biologique que physiologique. Tout d’abord, l’état de cohérence cardiaque entraîne une baisse du cortisol sanguin et salivaire, principale hormone secrétée pendant un évènement stressant. Cette pratique a donc pour effet une diminution de la perception du stress et des autres émotions désagréables telles que la colère. Elle est, de ce fait, principalement utilisée pour la gestion du stress et des émotions. Elle induit également une augmentation de la sécrétion d’ocytocine, neurotransmetteur d’informations émotionnelles, favorisant l’attachement et procurant du plaisir. Outre ces effets positifs, l’état de cohérence cardiaque entraîne une augmentation des ondes alpha, ondes de réveil calme et attentif, qui favorise la mémorisation et l’apprentissage. Ces ondes, qui interviennent dans la coordination et la communication, permettent une optimisation de la gestion du cortex cérébral en inhibant les zones non indispensables. Enfin, cet état procure une impression générale de calme, de sérénité, de lâcher prise et de distanciation face aux différents évènements, qui perdure quelques heures après l’exercice.
Cependant, il n’y a pas directement d’effets à long terme. O’hare (2019) indique en effet, que le seul moyen d’en obtenir est de pratiquer ces exercices de respiration de manière quotidienne sur la durée, de manière à cumuler les effets à moyen terme sur le long terme. C’est uniquement une pratique régulière quotidienne (trois à quatre fois par jour durant au moins cinq minutes) de la cohérence cardiaque qui permet une cumulation des bénéfices. Ces bienfaits apparaissent généralement après sept à dix jours de pratique et persistent dans le temps. En plus de la diminution de l’hypertension artérielle et du risque cardio-vasculaire, la cohérence cardiaque peut avoir comme bienfaits à long terme une baisse de l’anxiété et de la dépression, une diminution des troubles de l’attention et de l’hyperactivité ainsi qu’une amélioration de la concentration et de la mémorisation (Ibid.).
Cette pratique de respiration rythmée et guidée se réalise de façon différente selon l’âge du sujet. Chez les adultes, pour que les bénéfices soient maximaux, couvrent la totalité de la journée et perdurent sur le long terme, le docteur O’hare (2019) conseille de pratiquer la cohérence cardiaque selon la méthode 3.6.5, qui permet aux pratiquants d’entrer en état de cohérence cardiaque par un exercice simple de respiration rythmée. Le 3 correspond à 3 fois par jour, le 6 à 6 cycles respiratoires par minute (fréquence de résonance de nombreux biorythmes) et le 5 à 5 minutes.
Nous étudierons, dans une prochaine partie, la méthode destinée aux enfants.

Quelques résultats d’études sur la cohérence cardiaque

La plupart des études sur l’application de la cohérence cardiaque ont été réalisées au Etats-Unis. Plusieurs d’entre-elles ont été menées au sein de l’institut Heart Math, en Californie. Premièrement, une étude s’est portée sur un groupe de patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Ces derniers ont été entraînés à la pratique de cohérence cardiaque. Au bout de six semaines, a été constatée une baisse du niveau de stress de 22% et de dépression de 34%.
Une seconde étude a été menée auprès de milliers de cadres ayant suivi des formations au sein du Heartmath Institute. Après un mois de pratique, leur tension artérielle a diminué autant que s’ils avaient perdu 20 kg et deux fois plus qu’avec un régime sans sel. Ces derniers ont également souligné une meilleure capacité à gérer leurs émotions. La pratique de la cohérence cardiaque leur a permis , en effet, de prendre du recul concernant les états passagers de colère et de négativité, en admettant leur inutilité. La proportion d’employés se déclarant anxieux est passée de 33% à 5% après un mois de pratique. De la même manière, la cohérence cardiaque a permis une réduction de la proportion d’employés se disant en colère de 20% à 8%.
Des études menées dans différentes entreprises ont démontré également les bienfaits de cette pratique sur le stress. En effet, elles ont montré une diminution des symptômes habituels de stress. Le pourcentage de cadres déclarant avoir des palpitations « souvent ou presque tout le temps » est passé de 47% à 30% en six semaines puis à 25% en 3 mois ; pour les tensions dans le corps, la proportion est passée de 41% à 15% puis 6%. Enfin concernant les insomnies, les chiffres sont passés de 34% à 6% et pour le sentiment d’épuisement de 50% à 12% (Monié, 2018).
En France, quelques études ont été menées pour étudier l’impact de la pratique de la cohérence cardiaque sur le stress. L’une d’entre-elles, réalisée auprès de patients d’un cabinet dentaire, vient confirmer les résultats des études précédentes. En effet, il a été démontré que les patients pratiquant cette méthode de relaxation étaient moins anxieux que les autres et que cette pratique a permis une réduction du stress pour 87,5% d’entre eux (Aoustin, 2015).

Cohérence cardiaque adaptée aux enfants : respiration synchrone

Pour les enfants, l’état de cohérence cardiaque est plus facilement atteignable et peut être induit de façon plus rapide et facile, pour des raisons physiologiques. En effet la physiologie de l’enfant est bien différente de celle de l’adolescent, qui vit un bouleversement hormonal impactant totalement l’équilibre du système nerveux autonome, et de celle de l’adulte. C’est la raison pour laquelle les enfants ne sont pas soumis aux mêmes contraintes que les adolescents et adultes pour atteindre l’état de cohérence cardiaque.
Cependant, comme pour les adultes, il est important que les enfants, lors de l’exercice de respiration volontaire, dirigent leur attention sur le flux respiratoire ainsi que ses conséquences physiques (mouvements du thorax et de l’abdomen). Cette respiration attentive est également connue sous différents noms tels que la respiration consciente ou encore la respiration de pleine conscience. Lors de cette pratique, il est important d’observer le circuit de l’air qui entre par les narines, puis qui pénètre dans les fosses nasales avant d’imprégner les poumons, puis de ressortir par la bouche. De plus, pour entrer en cohérence cardiaque, les élèves vont devoir pratiquer la respiration synchrone. Pour cela des exercices de respiration guidée à fréquence fixe vont être réalisés. L’objectif de ces exercices est de contrôler la fréquence respiratoire de manière à avoir une inspiration de durée égale à l’expiration pour une prise de contrôle, de manière temporaire, de la régulation du SNA. L’attention doit donc être portée à la fois sur la fréquence respiratoire et sur la respiration elle-même. La respiration guidée chez les enfants est une pratique de cohérence cardiaque automatique car elle induit un état de cohérence cardiaque par action réflexe.
Comme indiqué précédemment, pour que l’adulte atteigne l’état de cohérence cardiaque, il doit entrer en état de résonance, grâce à une fréquence respiratoire de 6 respirations par minute. Chez l’enfant, la fréquence de résonance idéale est plus élevée, il n’est donc pas nécessaire d’exercer cette pratique 3 à 4 fois par jour pour observer des effets à long terme. De plus, la variabilité cardiaque sera maximale pendant l’exercice de respiration guidée, quelle que soit la fréquence respiratoire. Il n’est ainsi pas nécessaire de rechercher la fréquence respiratoire idéale pour chaque enfant puisque toute respiration guidée lui permettra d’entrer en cohérence cardiaque. Les exercices de respiration, chez les enfants, peuvent donc être réalisés de manière collective.
La respiration synchrone nécessite un temps d’inspiration égal au temps d’expiration, ce qui permet la stimulation, de manière alternative, des systèmes nerveux orthosympathique et parasympathique, procurant aux enfants, les mêmes effets que ceux de la cohérence cardiaque aux adultes. Ces exercices de respiration guidée peuvent être réalisés à la demande, selon les besoins des enfants, une à plusieurs fois par jour. Le temps d’inspiration et d’expiration peut être calibré sur celui de l’adulte (5 secondes d’inspiration et 5 secondes d’expiration) mais il peut être adapté pour les enfants les plus jeunes, trouvant la durée du cycle respiratoire un peu longue. Il existe différents guides respiratoires: guidage par un adulte avec la main (la main monte, l’enfant inspire, et la main descend, l’enfant expire), guidage visuel (vidéos, applications, projection), guidage auditif (sons, gongs, musiques spécifiques) et mix de ces méthodes. La durée de l’exercice varie en fonction de l’âge des enfants. Plus les enfants sont jeunes plus ils décrochent rapidement lors de l’exercice. Il est recommandé, par le Dr O’hare, de faire environ trois cycles respiratoires par année d’âge donc, pour un enfant de 7 ans, il est recommandé 21 cycles respiratoires consécutifs soit un peu plus de 3 minutes d’exercice.
Comme pour toute pratique corporelle de bien-être, la respiration synchrone doit être pratiquée de façon ludique, agréable et confortable. Le Dr O’hare a élaboré plusieurs respiroutines de façon à pratiquer la respiration synchrone de cette manière. Cette respiration guidée permet de créer un lien entre les participants. En effet, une relation particulière de synchronisation des systèmes nerveux se crée grâce à l’imitation, permettant une respiration à l’unisson. Il faut savoir que, si une majorité des élèves d’une classe synchronisent leur respiration avec une personne en état de cohérence cardiaque (l’enseignant par exemple) alors cet état de cohérencecardiaque devient général, partagé par tous (Dr O’hare, 2018).

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Table des matières
1. Introduction
2. Cadre théorique
2.1. L’attention
2.1.1. Définitions
2.1.2. Les propriétés de l’attention
2.1.3. Les variations de l’attention
2.1.4. L’attention au cœur des apprentissages
2.1.5. La distraction, frein aux apprentissages
2.1.6. Mesure de l’attention
2.2. Le Bien-être à l’école
2.2.1. Essai de définition et d’évaluation
2.2.2 Pratiques corporelles de bien-être à l’école
2.3. La cohérence cardiaque
2.3.1. Description du phénomène
2.3.2. Cohérence cardiaque et bien-être
2.3.3. Quelques résultats d’études sur la cohérence cardiaque
2.3.4. Cohérence cardiaque adaptée aux enfants : respiration synchrone
2.3.5. Respiration synchrone et climat de classe
2.4. Questions de recherche et hypothèses
3. Méthodologie 
3.1. Contexte
3.2. Dispositif mis en place
3.3. Recueil de données
3.3.1. Attention
3.3.2. Bien-être
3.3.3. Climat de classe
4. Traitement des données 
4.1 Attention
4.2 Bien-être
4.3. Climat de classe
5. Résultats 
5.1. Les effets de la respiration synchrone sur l’attention des élèves
5.1.1. Résultats des tests d’attention
5.1.2. Résultats de l’observation de l’attention au moyen des vidéos
5.2. Les effets de la respiration synchrone sur le bien-être des élèves
5.3. Les effets de la respiration synchrone sur le climat de classe
5.3.1. Résultats des étiquettes « problèmes »
5.3.2. Résultats de l’observation de l’attention au moyen des vidéos
6. Discussion
6.1. Validation des hypothèses et interprétation des résultats
6.2. Confrontation des résultats à la littérature scientifique
7. Conclusion
8. Bibliographie
9. Annexes

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