Classification du surpoids et de l’obésité chez l’enfant et l’adolescent

Classification du surpoids et de l’obésité chez l’enfant et
l’adolescent :

Il existe plusieurs façons d’évaluer le niveau de masse grasse afin de déterminer si un enfant ou un adolescent présente un surpoids ou est obèse . En raison des nombreux facteurs qui modulent les changements de composition corporelle durant la croissance , il est ardu de classifier l’importance du surpoids et de l’obésité chez l’enfant et l’adolescent. En effet, la multitude de variations, au cours de la puberté, du taux de plusieurs hormones ayant des effets, entre autres, sur la croissance, sur la répartition des tissus adipeux et sur les proportions relatives d’eau, de masse musculaire, de masse grasse et d’os qui conduisent à la différenciation pubertaire propre à chaque genre, . Ainsi, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) , l’International Obesity Task Force (OITF) et l’OMS , recommandent l’utilisation des courbes de percentiles de l’IMC ou du score de l’écart-type (score-z) de l’IMC pour déterminer si un jeune souffre de surpoids ou d’obésité. Au Canada, depuis 2010, c’est l’utilisation des courbes de percentiles de l’IMC de l’OMS qui est préconisée. Il existe également d’autres mesures anthropométriques (circonférence de taille, plis adipeux) qu’on ajuste pour l’âge et le sexe, mais dont les valeurs seuils ne sont pas encore établies chez les enfants et les adolescents. Ces procédures comportent aussi certaines limites chez cette clientèle . Malgré cela, nous nous sommes intéressés aux mesures anthropométriques car elles sont fréquemment utilisées afin d’estimer la prévalence du surpoids et de l’obésité, la composition corporelle et la distribution du tissu adipeux, dû à leurs procédures non invasives, leur faible coût et leur accessibilité.

Des mesures indirectes de la composition corporelle (pesée hydrostatique, pléthysmographie par déplacement d’air, absorptiométrie par rayon X et impédance bioélectrique) peuvent être aussi utilisées ainsi que des mesures de la distribution du tissu adipeux (résonnance magnétique nucléaire [IRM] et tomodensitométrie), mais certaines de ces méthodes, outre leur coût élevé, sont difficilement applicables et même contre indiquées chez l’enfant et l’adolescent et sont souvent réservées à des fins de recherche.

Mesures anthropométriques

Courbes de percentiles de l’IMC
L’utilisation des courbes de percentiles de l’IMC est la technique la plus couramment utilisée pour classifier l’IMC chez les jeunes. En effet, depuis quelques années, l’IMC ajusté pour l’âge et le genre a été accepté comme une mesure valide de l’adiposité totale chez les enfants et les adolescent, basé sur l’hypothèse que les risques de santé associés au surpoids et à l’obésité sont semblables chez l’enfant et l’adulte. Plusieurs experts ont d’ailleurs recommandé l’utilisation de l’IMC ajusté pour l’âge et le sexe comme une mesure à préconiser pour évaluer l’obésité chez les enfants et les adolescents. Cette recommandation provient du fait que cette mesure peut être obtenue facilement et permet d’identifier rapidement les individus en surpoids et obèse avec une précision acceptable puisque l’IMC exprime bien la relation entre le poids (kilogramme) et la taille élevée au carré (mètre). De plus, elle est fortement corrélée avec le pourcentage de masse grasse, ce qui explique pourquoi, à défaut d’avoir des valeurs cibles claires et précises pour classifier le surpoids et l’obésité chez l’enfant et l’adolescent, cette mesure est préconisée.

Puisqu’il existe des différences dans la composition corporelle entre les garçons et les filles et parce que la quantité de masse grasse change systématiquement durant la croissance, la classification du surpoids et de l’obésité chez l’enfant et l’adolescent doit absolument tenir compte de l’âge et du genre. Ainsi, l’IMC est reporté sur une courbe de percentiles de l’IMC qui prend en considération ces facteurs. Les courbes de percentiles de l’IMC proviennent respectivement du CDC et de l’OMS. Elles ont toutes deux été basées sur la distribution des IMC provenant d’un échantillon représentatif d’enfants et d’adolescents . Le CDC a développé des courbes de percentiles de l’IMC à partir des courbes de référence du US National Center for Health Statistic (HCHS) basées sur des données américaines prises entre 1963 et 1994. Elles ont été publiées en 2000 pour les garçons et les filles âgés de 2 à 20 ans et n’ont pas été mises à jour depuis. Les courbes de percentiles de l’IMC de l’OMS ont quant à elles été publiées en 2006-2007 pour les garçons et les filles âgés de 2 à 19 ans. Elles s’appuient sur les données de l’étude multicentrique de l’OMS sur la référence de croissance de 1997-2003, l’enquête Health Examination Survey (HES) cycle II (6-11 ans) et III (12-17 ans) ainsi que l’enquête Health and Nutrition Examination Survey (HANES) cycle I (1 à 74 ans). Malgré le fait que l’échantillon utilisé soit représentatif pour le développement de chacune de ces courbes, des différences sont observées dans la classification du surpoids et de l’obésité lorsqu’on compare ces deux organismes . Ainsi, les courbes de croissance du CDC considèrent qu’un enfant ou un adolescent a un poids santé lorsque son IMC pour l’âge et le genre est <85e percentile. Selon le CDC, on dira que le jeune est en surpoids si son IMC est ≥85e percentile et qu’il est obèse si son IMC est ≥95e percentile. Lorsque l’IMC est ≥ 99e percentile, on dira que le jeune présente de l’obésité grave . Les courbes de l’OMS pour les enfants et les adolescents âgés de 5 à 19 ans présentent les mêmes seuils pour le poids santé et le surpoids, mais des valeurs différentes en ce qui concerne l’obésité (>97e percentile) et l’obésité morbide (>99,9e percentile). En plus de cette différence, les courbes de percentiles de l’IMC du CDC ont tendance à sous-estimer la présence d’un surpoids ou de l’embonpoint chez les enfants et les adolescents si on les compare à celle de l’OMS puisque ces dernières reflètent généralement un échantillon d’enfants plus légers et plus grands .

Les courbes de percentiles de l’IMC du CDC et de l’OMS, malgré leurs différences, permettent de situer l’enfant et l’adolescent sur une courbe de référence qui permet d’apprécier la manière dont un enfant devrait idéalement grandir et d’évaluer la progression probable de son IMC jusqu’à l’âge adulte. Elles permettent également une certaine continuité avec la classification recommandée pour les adultes, même si cette dernière fait face à certaines controverses par rapport au niveau de surpoids ou d’obésité et aux risques de santé et de mortalité qui y sont associés. Toutefois, les seuils de surpoids (IMC >25 kg/m2 ) et d’obésité (IMC >30 kg/m2 ) sont toujours recommandés chez l’adulte âgé de plus de 18 ans par les divers organismes nationaux et internationaux.

Au Canada, l’utilisation des courbes de percentiles de l’IMC de l’OMS adaptées pour le Canada est recommandée pour qualifier le poids corporel des enfants et des adolescents. Cependant, le CDC ainsi que le Document de principes conjoint des Diététistes du Canada, de la Société canadienne de pédiatrie, du Collège des médecins de famille du Canada et des Infirmières et infirmiers en santé communautaire du Canada considèrent que l’IMC, même reporté sur une courbe de percentiles de l’IMC, ne permet pas, à lui seul, d’établir un diagnostic de surpoids ou d’obésité .

Score-z
Cette classification, tout comme les courbes de percentiles, utilise l’IMC ajusté pour l’âge et le genre comme une mesure valide de l’adiposité totale chez les enfants et les adolescents âgés de 2 à 18 ans. Elle permet de situer l’IMC de l’enfant ou de l’adolescent par rapport aux autres individus du même âge et du même genre à l’aide d’une mesure d’écart à la moyenne et ainsi, d’établir des valeurs seuils pour identifier le surpoids et l’obésité dans ce sousgroupe de la population.

Ces valeurs de références ont été établies en 2000 par Cole et coll. à l’aide de données provenant de recherches sur le développement des enfants et des adolescents âgés de 2 à 18 ans et provenant de six pays différents (Grande-Bretagne, Brésil, Hong-Kong, Pays-Bas, États-Unis et Singapour) . Les valeurs seuils du score-z de l’IMC retenues pour définir l’embonpoint, l’obésité et l’obésité morbide ou sévère sont respectivement un écart à la moyenne de 1, de 2 et de 3. En plus d’être utilisé pour identifier les enfants et les adolescents qui présentent un excès pondéral, il a été démontré que le score-z permettait de prédire le risque de morbidité à l’âge adulte . Cependant, l’utilisation du score-z de l’IMC est généralement utilisée comme outil de surveillance des populations ou comme outil de recherche plutôt que de suivi de l’évolution de la croissance chez l’enfant et l’adolescent.

Circonférence de taille
Il a été rapporté qu’il était important d’aller au-delà de l’IMC et d’évaluer l’excès de poids à l’aide d’autres mesures afin de bien identifier et classifier la présence d’un surpoids ou d’obésité chez l’enfant et l’adolescent. En effet, la mesure de la circonférence de taille se révèle comme étant un bon indicateur de l’adiposité abdominale et est associée à une augmentation du risque cardiovasculaire chez les adultes, les enfants et les adolescents . Par rapport à l’IMC, qui fournit une bonne estimation de la quantité de tissus adipeux totale par rapport à la taille, la mesure de la circonférence de taille est le reflet de la quantité de tissu adipeux abdominal . Il a été rapporté que chez les enfants et les adolescents, la circonférence de taille serait plus efficace que l’IMC afin de prédire la résistance à l’insuline et l’hypertension ainsi que les niveaux de cholestérol et de triglycérides.

Cependant, l’utilisation de la circonférence de taille est limitée chez les enfants et les adolescents puisqu’aucun consensus international ne précise les valeurs seuils au-delà desquelles on remarque une augmentation du risque. Néanmoins, certaines évidences démontrent que cette mesure devrait être utilisée chez l’enfant et l’adolescent en combinaison avec l’IMC. L’utilisation simultanée de ces deux marqueurs anthropométriques semble permettre une meilleure évaluation des risques pour la santé .

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE 
CHAPITRE 1 DÉFINITION, CLASSIFICATION ET ÉPIDÉMIOLOGIE DU SURPOIDS ET DE L’OBÉSITÉ CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT 
1.1 INTRODUCTION
1.2 DÉFINITION DU SURPOIDS ET DE L’OBÉSITÉ CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
1.3 CLASSIFICATION DU SURPOIDS ET DE L’OBÉSITÉ CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
1.3.1 Mesures anthropométriques
1.3.2 Autres mesures de la composition corporelle
1.4 ÉPIDÉMIOLOGIE DU SURPOIDS ET DE L’OBÉSITÉ CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
1.5 CONCLUSION
CHAPITRE 2 ÉTIOLOGIE DU SURPOIDS ET DE L’OBÉSITÉ CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT 
2.1 INTRODUCTION
2.2 DETERMINANTS ENVIRONNEMENTAUX
2.2.1 Environnement bâti
2.2.2 Environnement socioculturel
2.2.3 Statut socio-économique
2.3 DETERMINANTS COMPORTEMENTAUX
2.3.1 Habitudes alimentaires
2.3.2 Activité physique
2.3.5 Autres habitudes de vie
2.4 DETERMINANTS BIOLOGIQUES
2.5 CONCLUSION
CHAPITRE 3 COMPLICATIONS ASSOCIÉES AU SURPOIDS ET À L’OBÉSITÉ CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
3.1 INTRODUCTION
3.2 IMPLICATIONS MÉTABOLIQUES ET CARDIOVASCULAIRES
3.3 IMPLICATIONS HÉPATIQUES, RESPIRATOIRES ET ORTHOPÉDIQUES
3.4 TROUBLES PSYCHOSOCIAUX
3.5 CONSÉQUENCES À L’ÂGE ADULTE
CHAPITRE 4 PRISE EN CHARGE DU SURPOIDS ET DE L’OBÉSITÉ CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT 
4.1 INTRODUCTION
4.2 L’ACTIVITÉ PHYSIQUE DANS LA PRISE EN CHARGE DU SURPOIDS ET DE L’OBÉSITÉ CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
4.2.1 Effets de l’activité physique dans le traitement du surpoids et de l’obésité
4.2.2 Recommandations sur la pratique d’activité physique dans le traitement du surpoids et de l’obésité
4.3 LES INTERVENTIONS MULTIDISCIPLINAIRES INTÉGRANT L’ACTIVITÉ PHYSIQUE DANS LA PRISE EN CHARGE DU SURPOIDS ET DE L’OBÉSITÉ
CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
4.3.1 Effets d’une intervention multidisciplinaire sur le poids d’enfants et d’adolescents obèses
4.3.2 Effets d’une intervention multidisciplinaire sur les facteurs de risque de la MCV chez les enfants et les
adolescents obèses
4.3.3 Effets d’une intervention multidisciplinaire sur la condition physique, les habiletés motrices et le niveau
d’activité physique d’enfants et d’adolescents obèses
4.4 RECOMMANDATIONS CLINIQUES POUR LA PRISE EN CHARGE MULTIDISCIPLINAIRE DU SURPOIDS ET DE L’OBÉSITÉ CHEZ L’ENFANT ET
L’ADOLESCENT
4.5 CONCLUSION
CHAPITRE 5 OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES 
5.1 OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES
5.1.1 Objectif principal
5.1.2 Objectifs secondaires
5.1.3 Hypothèses
CHAPITRE 6 MÉTHODOLOGIE 
6.1 CRITÈRES D’INCLUSION ET D’EXCLUSION
6.1.1 Critères d’inclusion :
6.1.2 Critères d’exclusion
6.2 DESCRIPTION DE L’ÉTUDE
6.2.1 Phase 1 : Protocole pré-intervention
6.2.2 Phase 2 : Protocole d’intervention
6.2.3 Phase 3 : Protocole post-intervention
6.3 COLLECTE DES DONNÉES
6.3.1 Évaluation anthropométrique
6.3.2 Évaluation de la consommation maximale d’oxygène
6.3.3 Évaluation du développement moteur, de la force et de la capacité fonctionnelle
6.3.4 Évaluation du niveau d’activité physique
6.3.5 Collecte de données lors des entraînements
CHAPITRE 7 RÉSULTATS
7.1 POPULATION
7.2 ANTHROPOMÉTRIE
7.3 HABILETÉS MOTRICES
7.5 CAPACITÉ AÉROBIE MAXIMALE
7.6 CAPACITÉ FONCTIONNELLE
CHAPITRE 8 DISCUSSION 
CHAPITRE 9 CONCLUSION

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