Classification des maladies auto immunes

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Physiopathologie

Elle n’est pas encore totalement élucidée. Cependant, le primummovens est l’activation du système immunitaire du patient contre ses propres antigènes. Il existe en effet, une auto-immunité physiologique par laquelle le système immunitaire reconnait l’environnement exogène et endogène, grâce à des récepteurs spécifiques. L’organisme est ainsi capable d’exécuter une régulation permettant de neutraliser des éléments auto-réactifs (clones cellulaires ou auto-anticorps) et des antigènes du non soi, tout en tolérant nos propres cellules [11]. Il s’agit d’une tolérance triple (centrale, périphérique et immunorégulatrice), qui est le prix de la diversité du répertoire lymphocytaire T et B. Elle fait intervenir ces lymphocytes qui agissent depuis le stade embryonnaire, par apoptose ou par anergie clonale (paralysie sans destruction). De plus, des cellules T régulatrices (probablement CD4+) agiraient par la production de cytokines Th1 et Th2, et joueraient ainsi un rôle majeur dans les réactions cellulaires et la présence d’auto-anticorps, qui s’opposent à la différenciation des lymphocytes T [27, 11]. D’autre part, les lymphocytes B comme T peuvent produire des auto-anticorps naturels à taux faible. Leur présence est ainsi normale chez un sujet sain avec des taux permettant de distinguer l’état physiologique du contexte pathologique. L’auto-immunité devient pathologique lorsque ce système de régulation physiologique est défaillant (c’est-à-dire en cas de perte de la tolérance du soi). La conséquence est une immunodéficience qui serait fortement lié au déficit en Ig A et qui peut induire cancers et infections. Toutefois, une hyperactivité est également possible et qui sera à l’origine d’allergies mais aussi d’une auto-immunité auto-agressive source de maladies auto-immunes. La survenue de ces dernières implique des facteurs immunogénétiques et environnementaux parmi lesquels il existerait ainsi un rôle possible du microbiote intestinal commensal, de facteurs infectieux (par mimétisme moléculaire), de facteurs hormonaux, de la vaccination ou de certains médicaments [2]. Elle passe par la prolifération de lymphocytes B ou T auto agressifs, de forte affinité. Ces Lymphocytes engendrent des lésions cellulaires par les LT8 ou des dépôts de complexes immuns par le biais des auto-anticorps. Ils peuvent aussi interférer avec des récepteurs ou différentes structures cellulaires. Un seul organe peut être atteint comme dans la thyroïdite ou le diabète de type 1. La maladie auto-immune sera systémique, si les autoantigènes contre lesquels la réaction immunitaire est dirigée, sont plus largement exprimés. A noter que l’atteinte peut siéger préférentiellement sur certains organes malgré une expression ubiquitaire de l’autoantigène [1].
Nous proposons, ci-dessous, une illustration du système immunitaire en action dans un vaisseau sanguin : des anticorps (en forme de Y) s’apprêtent à neutraliser des virus (en bleu).

Classification des maladies auto immunes

Elles sont habituellement réparties en MAI systémiques (connectivites et vascularites) et en spécifiques d’organes. A noter qu’elles sont, pour la plupart, associées à des marqueurs d’auto-immunité mais qui peuvent être absents dans certains cas. L’atteinte diffuse du tissu conjonctif explique les connectivites, pendant que les vascularites relèvent d’une atteinte diffuse des vaisseaux sanguins. Aux tableaux I et II, il est proposé un rappel des critères diagnostiques des 2 connectivites les plus fréquentes et à la figure 5, une classification des vascularites.
Aussi, plusieurs maladies inflammatoires relèveraient de mécanismes dysimmunitaires et sont regroupées sous le vocable d’IMID comme immune mediatedinflammatorydiseases. Elles sont subdivisées en (i) maladies auto-immunes systémiques et localisées ; (ii) en maladies auto-inflammatoires et (iii) en maladies inflammatoires de mécanisme indéterminé telles que les affections néoplasique ou iatrogène dont le mécanisme n’est pas auto-immun. De plus, certaines maladies systémiques ont des manifestations cliniques et sérologiques superposables avec d’autres connectivites bien définies mais demeurent non classables avec exactitude par rapport aux critères existants. Elles se retrouvent ainsi dans le groupe dit UCTD [37].
Concernant, les vascularites, la classification la plus adaptée semble être celle de Chapel Hill, pour sa simplicité et son adéquation avec les mécanismes.

Démarche devant une suspicion de MAI

Nous résumons ici des présentations qui peuvent mener le Médecin, notamment généraliste (qui est en principe le premier en contact avec le malade), à évoquer une MAI.

Situations cliniques :

Il s’agira dans un premier temps de procéder à une anamnèse méticuleuse pour rechercher :
– une notion de fièvre prolongée, même si elle est alléguée
– une altération de l’état général avec infléchissement pondéral (comme dans la Maladie coeliaque)
– des avortements spontanés répétés ou fausses couches récidivantes
– une notion de dysthyroïdie ou autre MAI familiale
– des arthralgies de type inflammatoire, bilatérale, symétrique avec respect ou non des MCP ; le squeeze est un test qui peut aider à faire un diagnostic précoce de la PR.
– un syndrome sec oculaire et/ou buccal (sensation de bouche sèche ; raréfaction des larmes) en l’absence de médications comme les codéines, anti cholinergiques, morphiniques ou psychotropes; et pour le syndrome buccal, une confirmation peut être faite avec des moyens peu couteuxcomme par le test au sucre. Ce test consiste en la mesure du temps de fonte d’un sucre placé sous la langue et qui est normalement inferieur à 5min (pouvant suggérer un SGS).
– un asthme tardif (après 40 ans) cortico-dépendant, suggérant un syndrome de Churg Strauss.
Dans un deuxième temps, la peau et les phanères seront examinés minutieusement, à la recherche :
– de signes spécifiques du Lupus telles un Vespertilio (éruption squameuse non prurigineuse, bilatérale et symétrique des régions malaires) ou une éruption auriculaire polycyclique pouvant évoluer vers des cicatrices pigmentées en faveur d’un Lupus subaigüe ou enfin un lupus discoïde avec parfois alopécie cicatricielle (en faveur d’un lupus chronique).
– d’un syndrome de Raynaud : acrosyndrome vasculaire paroxystique caractérisé par un accès ischémique aigu réversible et déclenché surtout par le froid et par les émotions. Il se présente en trois phases successives; une dite syncopale (constante et douloureuse) puis celle de cyanose et enfin la phase hyperhémique (avec des brûlures).
– d’une absence de pouls qui est évocatrice ou une manoeuvre d’Allen anormale
– de télangiectasies
– d’une sclérose cutanée
– d’un Purpura vasculaire
– d’un livedo (érythème violacé en forme de maille)
Enfin, tous les autres appareils et systèmes peuvent montrer des atteintes orientant vers une MAI. A titre d’exemple:
– Sur le plan ophtalmologique, il faudra être attentif à un oeil rouge (traduisant une possible uvéite), une exophtalmie sans baisse de l’acuité visuelle. Ces symptômes peuvent conduire vers un diagnostic de maladie de Horton, maladie de Behcet, Spondylarthropathie, Sarcoïdose, Basedow ou SEP.
– Concernant le système nerveux, des manifestations variées comme une ataxie, une polyneuropathie ou une comitialité peuvent révéler un neurolupus ou une maladie de Biermer.
– Sur le plan cardiovasculaire des signes d´insuffisance cardiaque et/ou une endocardite à hémocultures négatives, chez une femme en période d’activité génitale, sont en faveur d’une maladie lupique. D’autre part, une maladie thromboembolique peut suggérer un Syndrome des antiphospholipides. Aussi, des infarctus multiples doivent faire rechercher une Vascularite.
– Sur le plan pleuropulmonaire : rechercher une polysérite, des signes de fibrose pulmonaire
– Les atteintes digestives et rénales sont également possibles avec un ictère en faveur d’une hépatite auto-immune ou une protéinurie à la bandelette en faveur d’un lupus ou d’une microangiopathie.
– Les signes ORL comme une rhinite croûteuse récidivante doivent faire suspecter une GPA (anciennement appelée Maladie de Wegener)

Situations para cliniques :

Les signes peuvent être fortuitement rencontrés. Il peut s’agir de :
1. cytopénies avec ou sans macrocytose[20].
2. syndrome inflammatoire biologique non spécifique
3. hypergammaglobulinémiepolyclonale à l’EPPs, fréquente au cours des MAI
4. une dysthyroïdie biologique en cas de Thyroïdite de Hashimoto
5. un bilan biologique hépatique en faveur d’une cytolyse et ou d’une cholestase et ou d’une insuffisance hépatocellulaire.
6. un TCA spontanément allongé, en faveur d´un anticoagulant circulant.
7. un VDRL faussement positif, avec un TPHA négatif.
Cependant, quelques règles de prescriptions et d’interprétations des anticorps s’imposent. Aussi, le Clinicien doit être pragmatique pour éviter d’avoir recours à l’ensemble des examens disponibles [32]. Il devra ainsi :
1. Respecter strictement la préséance de la Clinique sur la Biologie.
2. Comprendre que la présence d’auto-Ac n’est pas forcément synonyme de MAI.
3. Intégrer dans son analyse que chaque type d’auto-Ac, a une valeur qui dépend de critères variables de sensibilité et de spécificité parmi lesquels, le type de population.
4. Devant l’impossibilité d’explorer l’ensemble des systèmes antigène-anticorps, il convient de procéder à des examens par paliers en privilégiant l’immunofluorescence indirecte et la méthode ELISA [36].

Principes du traitement:

Toute maladie auto-immune a son propre schéma thérapeutique, avec selon le contexte un traitement symptomatique qui peut être isolé ou aller jusqu’à la nécessité de moyens immunosuppresseurs et/ou substitutifs.
1. Le principal but consiste souvent à prévenir les poussées puisqu’il s’agit d’affections chroniques.
2. Les autres objectifs sont :
 de freiner, autant que possible, l’évolutivité des atteintes viscérales, tout en évitant les effets indésirables des traitements de longue durée.
 de participer à l’insertion ou à la réinsertion socio-professionnelle tout en surveillant la maladie [13].
3. La corticothérapie constitue le traitement de base pour la majorité des MAI. La posologie est souvent faible mais peut atteindre un (01) gramme par jour.
4. Le méthotrexate est aussi un recours fréquent comme traitement de fond mais aussi à visée d’épargne cortisonique.
5. L’hydroxychloroquine (antimalarique de synthèse) de par ses propriétés immunomodulatrices est un traitement essentiel dans le lupus.
6. Sur le plan immunologique, il convient de chercher à supprimer les auto-anticorps pathogènes par plasmaphérèse et/ou d’éviter leur production grâce aux immunosuppresseurs tels que les corticoïdes, la cyclosporine A, l’azathioprine ou le mycophénolatemofétil. Il est aussi possible de rendre la réponse immune non-pathogène (immunomodulation).

Méthodologie

Cadre d’étude

Les services de Médecine interne du Centre Hospitalier Régional de Thiès (CHRT) et de l’Hôpital Saint-Jean de Dieu (HSJD) ainsi que le service de dermatologie du CHRT ont servi de cadre à la présente étude.
Le service de Médecine Interne du CHRT possède une capacité de 52 lits dont une salle de réanimation de 4 lits. Aussi, elle possède une salle d’archivage des dossiers.
Le personnel comprend :
01 Professeur Agrégé de Médecine Interne
01 Maître-assistant en Médecine Interne
01 Médecin en fin de spécialisation en Médecine Interne, auteur du présent mémoire
02 Faisant fonction d’interne
07 Infirmiers diplômés d’état
06 Aides infirmiers
Une assistante sociale
02 Secrétaires administratifs
L’étude a concerné dans un second temps, l’Hôpital saint jean de DIEU de Thiès. Il s’agit d’un hôpital privé à but non lucratif qui a été créé en 1981 et ouvert en 1983. Il possède un service de Médecine Interne qui a une capacité de 28 lits dont 5 de réanimation. Le personnel est composé :
1 Médecin interniste ; Praticien hospitalo-universitaire
1 Maitre-Assistant en Pneumologie
1 Médecin généraliste
11 infirmiers
10 aide-infirmiers
Dans un troisième temps, l’étude a concerné le service de dermatologie du CHRT qui possède une capacité de 9 lits.
Le personnel comprend :
01 Maître-assistant de dermatologie,
02 médecins dermatologues,
03 Infirmières diplômées d’état,
01 Aide infirmière,
01 secrétaire bureautique.
01 assistante sociale en commun avec le service de médecine interne.
Ces 3 services sont aussi des lieux de stage des étudiants en Médecine et des élèves paramédicaux. Les principales activités des services sont le suivi des anciens malades et l’hospitalisation.

Type et durée d’étude

Il s’agissait d’une étude observationnelle rétrospective et prospective allant du 1er Janvier 2007 au 31 Décembre 2017 soit 11 ans pour les services de médecine interne ; et pour le cas du service de dermatologie, l’étude s’étant du 1er janvier 2009 au 31décembre 2016 soit 8 ans. Elle s’est réalisée à partir des dossiers de malades admis dans les deux services de Médecine Interne et du service de la dermatologie cités plus haut.

Population d’étude

Critères d’inclusion

Ont été inclus tous les dossiers de patients hospitalisés ou suivis en ambulatoire pour une pathologie auto-immune avérée.

Critères de non inclusion

N’ont pas été inclus les dossiers de patients hospitalisés ou suivis en ambulatoire pour une pathologie autre ou chez qui les critères de MAI n’étaient pas complets.

Recueil des données

Le recueil des données s’est fait à partir des dossiers des patients inclus puis la saisie a été effectuée sur une fiche standardisée (Annexe1) comportant :
1. Données sociodémographiques et épidémiologiques
2. Antécédents et terrains
3. Données para cliniques
4. Les types de MAI
5. Les traitements instaurés
d- Analyse des données
La saisie et l’analyse statistique de nos données ont été effectuées à l’aide du logiciel EPI INFO version 7.2.

Limites de notre étude

Caractère rétrospectif de l’étude: certaines données n’ont pas pu être obtenues ou déterminées avec précision.
L’insuffisance du plateau technique qui rendait impossible le dosage des auto-anticorps mais aussi le manque de moyens financiers des patients ce qui a été illustré par l’agence nationale de la statistique concernant le dernier recensement de 2009 qu’en 2005/2006, près d’un tiers des thièssois étaient pourvus d’un emploi, avec une nette prédominance masculine, soit 49,2% contre 17,4% pour les femmes [3].
La méconnaissance des maladies auto-immunes par certains praticiens non avertis qui exerçaient dans le service.

Résultats

patients répondaient à nos critères d’inclusion dont 121 cas venant des services de médecine interne et 95 cas du service de dermatologie

Données épidémiologiques et sociodémographiques a- Age

L’âge moyen de nos patients était de 40.7ans avec des extrêmes allant de 15 ans à 80 ans. Les patients âgés entre 30 et 59 ans représentaient 57.89% de notre population d’étude. La répartition des patients selon la tranche d’âge est représentée à la figure 9 Pour ce qui est du service de dermatologie, l’âge moyen était de 37,66 ans ± 14,8 ans [13-75 ans].

Sexe

Dans notre série, on notait une prédominance féminine avec une sex-ratio H/F de 0.3. Le genre féminin représentait 74.38% (n = 90) de nos patients contre 25.61% (n= 31) pour le genre masculin (figure 9)
Il y avait 15% (n=14) d’hommes pour 85% (n=81) de femmes avec un sexe ratio de 0,17 dans le service de dermatologie.

Le statut matrimonial

Les patients marié(e)s étaient les plus représentés dans notre population d’étude avec une fréquence de 57.85% (n= 70). Les célibataires représentaient 24.79% (n=30) des cas (figure 10). Cette donnée n’a été étudiée pour les cas recueillis en dermatologie.

Sur le plan sociodémographique et épidémiologique

L’âge

Pour ce qui est de la série de patients des services de médecine interne, l’âge moyen était de 40.7 ans. Nous avons retrouvé une plus grande prévalence de maladies auto immunes chez les adultes jeunes. Louzir[37] aussi avait trouvé une moyenne d’âge de 30.6 ans dans une série tunisienne recrutée de 1990 à 1999.
Les tranches d’âges comprises entre 30-44ans et 45-59ans étaient les plus représentés.
Pour la polyarthrite rhumatoïde l’âge moyen était de 44.39 pouvant être superposable à l’âge moyen (45,8 ans). Bileckot[9], au Congo-Brazzaville avait trouvé un âge moyen de 43,5 ans; et Adelowo[2] au Nigéria (46,9 ans).
Pour la maladie de Biermer l’âge moyen retrouvé était de 50.33. En effet, sa série montrait un âge relativement bas (51 ans) chez le sujet africain dans une étude rétrospective de 26 dossiers.
Pour le diabète de type 1 il était surtout retrouvé chez les moins de 30 ans
Pour la maladie de Basedow l’âge moyen était de 35.72 avec un pic de fréquence entre 15 et 29. La maladie de Behcet était retrouvée chez 5 de nos patients pour un âge moyen de 47ans. Elle est rapportée à des âges variables dans le continent africain. Ainsi, Ouedraogo[45] rapportait, au Togo, un cas chez un patient de 56 ans alors que Diedhiou[18] avait décrit une présentation chez une patiente sénégalaise de 22 ans.
Dans la série des patients de dermatologie, l’âge moyen retrouvé dans cette série (37,66 ans ± 14,8 ans).
La polyarthrite rhumatoïde est la plus décrite dans la plupart des études africaines [33, 45,57]. Le motif de consultation dans les services de médecines internes et de rhumatologie était le plus souvent une symptomatologie ostéo-articulaire à type de douleur. Aucun cas de Polyarthrite rhumatoïde n’a été enregistré. Il faut souligner qu’au cours du lupus érythémateux systémique, l’atteinte articulaire est la manifestation inaugurale la plus fréquente. Au moment du diagnostic, le tableau clinique le plus fréquemment réalisé est l’association de manifestations cutanées et articulaires. Le lupus érythémateux systémique, bien que rare, était retrouvé en première position dans notre série, et en deuxième position dans la plupart des études africaines ; elle semble plus fréquente au Maghreb [45,57]. La sclérodermie systémique, quant à elle, était notée en première position au Burkina dans 33% des cas, elle était de 21% dans notre série. Ces fortes proportions chez le sujet noir s’expliqueraient par des facteurs génétiques selon certains auteurs. Il s’agit des gènes codant pour des facteurs potentiellement impliqués dans le processus de fibrose de la sclérodermie systémique. Il s’agit de cytokines (TNF-, interleukine-1, chémokines), de facteurs de croissance (TGF-β), de protéines de la matrice extracellulaire (collagène, fibrilline, fibronectine) et d’agents modulant le tonus vasculaire. Pour expliquer la rareté des maladies auto-immunes en Afrique subsaharienne, une hypothèse évoquerait la concentration anormalement élevée de monoxyde d’azote chez les patients ayant eu un paludisme asymptomatique ; cette augmentation du monoxyde d’azote exercerait un effet protecteur en réduisant la prolifération des cellules auto réactives rendant ces maladies rares dans cette partie du monde. Le GougerotSjögren était faiblement décrit dans certaines séries africaines avec 0,8 % au Bénin et 0,3% en Afrique centrale ; mais 32 cas ont été colligés dans une étude faite à Dakar [45,57]. Nous avons rapporté sept cas de dermato-polymyosite isolée sans qu’aucune néoplasie ne soit diagnostiquée. Une série importante en a été décrite par des auteurs sénégalais [16, 19].

Le genre

Nous avons retrouvé une prédominance féminine dans notre étude avec plus de 74.38% dans notre série comme dans la plupart des affections systémiques.
Dans notre série le sexe ratio était de 0.31.
Au cours de la PR, les données de la littérature suggèrent une fréquence quatre fois plus importante chez la femme jeune, avec une différence qui s’atténue avec l’âge au-delà de 70 ans. Dans notre étude, le sex-ratio (F/H) était de 6. Ces résultats étaient comparables à ceux de Ndongo et de Radouani[41].
Pour la maladie de Biermer le sex-ratio (F/H) était de 1.4 alors que pour Diop[21], il était de2.1 sur une série de 28 patients colligée dans le même service de Médecine Interne (CHRT) entre Mai 2007 et Juin 2013.
Pour la maladie de Basedow l’ensemble des patients de notre série était de sexe féminin ; cependant dans les études notamment africaines[4,10] on comptait des hommes mais la large prédominance féminine était évidente.
Dans la série de la dermatologie, la prédominance féminine était constatée dans presque toutes les études [33, 4, 57].

La situation matrimoniale

La majorité de nos patients étaient marié soit 56.89% de la série ; puis nous avions des célibataires qui représentaient 29% les veufs 9.48%% ; les divorcés 5.17% et ceux dont le statut n’était pas précisé qui représentait 3.44%. Ces résultats étant conformes au pourcentage que nous avons retrouvé dans certaines études.

L’adresse

La majorité de nos patients était issu de la zone urbaine et suburbaine et moins de 20% de la série était issue de la zone rurale. Les 2 structures reçoivent du fait de leur situation géographique et de leur ancienneté, des patients venant de toutes les zones.

La profession

Dans notre série 49 patients soit 42.24 % étaient sans profession c’est-à-dire chômeurs ou ménagère. Cependant, 20 avaient une profession libérale c’est-à-dire étaient dans le secteur informel et 14 patients soit 12.07% étaient dans le secteur formel. Ceci pourrait expliquer le niveau socio- économique relativement bas de notre population d’étude

Les antécédents et terrains

Dans notre série, on n’avait pas trouvé d’antécédents particuliers chez la plupart des patients. Cependant 10 d’entre eux avaient un antécédent de tabagisme. En effet des études ont montrés que le tabagisme, en plus de son rôle athérogène, est incriminé comme facteur de risque et de sévérité au cours des maladies systémiques.
9 patients soit7.83% présentaient un terrain d’HTA ; 5 patients avaient un terrain de diabète de type 2 soit 4.35% ; 1 terrain de cancer ; 1 patient présentait une rétrovirose (il s’agissait également du porteur de l’antigène de surface du VHB). A noter que l’utilisation d’un traitement immunosuppresseur au cours des maladies systémiques, expose aussi à un risque de réactivation d’infections latentes comme par le VHB [38].

Le suivi antérieur

Près de 45% de la population d’étude présentait un suivi antérieur dont 84% à base de phytothérapie. Toutefois, 11.54% présentait un suivi antérieur fait avec médication moderne mais non précisée. Le reste des patients avait un suivi antérieur médical associé à une phytothérapie. Etant donné que la plupart de la population était soit d’origine rurale ou urbaine le manque d’information pourrait expliquer cette prise excessive de phytothérapie.

Les données para cliniques

Les anomalies de l’hémogramme

L’anémie était l’anomalie de l’hémogramme la plus fréquemment rencontrée présente chez 52 patients, soit 44.82%. L’anémie est le plus souvent multifactorielle au cours des MAI comme confirmée par deux travaux de Diop[20,21]. Toutefois, dans notre série elle était plus fréquente que dans la publication tunisienne concernant le lupus érythémateux systémique, où était notée dans 6.7 % de cas d’anémie hémolytique [37].
Une leucopénie était retrouvée chez 18 patients soit 15.51% des patients. Cependant, concernant la leucopénie, les résultats de notre étude étaient contradictoires à ceux notés par Louzir[37] avec 45% et d’avec les autres séries de la littérature.
Par contre, on avait retrouvé la thrombopénie chez seulement 3 patients (2.4%) tandis que Louzir[37] en rapportait 16% sur une série de 10 ans concernant 295 dossiers.

Les données immunologiques

Pour les données immunologiques la majorité des patients n’avait pas pu en bénéficier probablement par manque de moyens ou d’accessibilité. Toutefois, l’AC anti FI était l’anticorps le plus retrouvé dans notre étude notamment chez 17 patients pour qui la maladie de Biermer était suspectée ; conformément à la littérature. L’explication tient aux travaux antérieurs menés à Thiès sur cette MAI [20,21] et qui ont convaincu les responsables du Laboratoire pour la mise à disposition de cette exploration.
Les AC anti CCP était retrouvé chez 13 patients suspects de polyarthrite rhumatoïde. Cet examen biologique est également effectué en routine depuis 3 ans au niveau du CHRT du fait d’une collaboration avec des Laboratoires européens.

Les traitements administrés

Concernant les médicaments, il n’a pas été relevé de problème majeur de disponibilité sauf des ruptures liées au bas niveau socio-économique. Toutefois, le grand challenge reste l’éducation thérapeutique constante en vue d’obtenir une bonne adhésion à ces traitements de longue durée. Ces deux auteurs ont en effet, montré l’importance de la compliance au traitement par aminoptérine (MéthotrexateR) et hydroxychloroquine (PlaquenilR) dans respectivement 2 séries de 87 et 60 patients.
Dans le service de dermatologie, les différentes options thérapeutiques des MAIS sont prescrites en fonction du type d’atteinte. Leur traitement est basé en première intention sur la corticothérapie pour la plupart. Les antipaludéens de synthèse sont devenus actuellement incontournables dans le traitement du lupus sous toutes ses formes. Quant à la sclérodermie, son traitement de fond reste décevant à ce jour. Le méthotrexate est de loin l’immunosuppresseur le plus utilisé dans le traitement des MAIS. Malgré le traitement, les patients peuvent aussi développer des complications liées à la connectivite elle-même. C’est ainsi que dans notre série, nous avons eu deux décès par atteinte rénale et HTAP. Mijiyawa et al à Lomé, ont colligé deux décès par syndrome néphrotique et une septicémie d’évolution fatale chez un patient atteint de lupus érythémateux disséminé [33]. Les infections représentent une cause de mortalité majorée par le terrain [8]. Actuellement, les anti-TNFα et les autres biothérapies notamment le rituximab représentent l’avancée majeure dans le traitement des connectivites. Cependant le coût exorbitant et le risque d’un réveil d’une tuberculose latente limitent l’utilisation de ces différentes molécules.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE
II-1.Nosologie
II-2.Epidémiologie
II-3.Physiopathologie
II-4.Classification des maladies auto immunes
II-5.Démarche devant une suspicion de MAI
II-5-1. Situations cliniques
II-5-2. Situations para cliniques
II-6 Principes du traitement
DEUXIEME PARTIE
III.1. Cadre d’étude
III-2. Méthodologie
III.2.1 Type et durée d’étude
III.2.2. Population d’étude
III-2-3. Limites de notre étude
III.3. Résultats
III.3.1. Données épidémiologiques et sociodémographiques
III-3-2. Données cliniques
III-3-3. Données para cliniques
III-3-4 Le traitement
DISCUSSION
IV.1 Sur le plan sociodémographique et épidémiologique
IV.2. Les données para cliniques
IV.3. Les traitements administrés
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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