Classification des catastrophes

Comme dans beaucoup de pays africains, au Sénégal le sous secteur de l’élevage constitue un maillon essentiel de l’économie nationale. En effet, l’élevage participe pour 30% du PIB (produit intérieur brut) au secteur primaire, soit environ 7% du PIB national (ESSENE, 2002). Selon les données de la Direction de la Prévision et de la Statistique du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, l’effectif total du cheptel sénégalais était estimé à 11 475 000 têtes en 2001. Ce cheptel était constitué de 3 073 000 bovins, 4 524 000 ovins et 3 878 000 caprins. Il en ressort que l’élevage au Sénégal est numériquement important. Cependant, malgré cette importance numérique, les performances de production de ce cheptel sont très limitées. Par exemple, la production laitière cumulée des espèces bovines et ovines est de 1,4 millions de litres par an. Elle est donc loin de satisfaire les besoins de consommation nationale estimés à 5,26 millions de litres (SOW, 1996).

L’essentiel de ce cheptel est exploité par les éleveurs peuls selon un mode extensif traditionnel. Ce type d’élevage est caractérisé par une précarité des conditions d’élevage. En effet, les animaux, dans leur grande majorité, tirent l’essentiel de leur nourriture des pâturages naturels. Seuls quelques-uns (femelles gestantes, chevaux de traits) bénéficient d’une complémentation ou supplémentation souvent irrégulière. Ce qui fait qu’en saison sèche, lorsque les pâturages ne sont constitués que de pailles de faibles valeurs nutritives, les animaux souffrent d’amaigrissement. Cet amaigrissement est consécutif à une sous alimentation et à une malnutrition et s’accentue avec l’avancée de la saison sèche. De plus, ces animaux sont élevés en plein air, ne bénéficiant que rarement d’enclos protecteurs ou d’étables. L’élevage en plein air et la malnutrition font que les animaux sont très sensibles aux conditions climatiques défavorables. En effet, les modes d’élevage et l’environnement hostile constituent les principaux facteurs de la vulnérabilité de l’élevage extensif au Sahel en général et au Sénégal en particulier. Les intempéries survenues dans la période du 9 au 11 janvier 2002 ont entraîné de fortes mortalités chez le cheptel dans la zone Sylvo-Pastorale (Z.S.P) du Sénégal et ont confirmé cette vulnérabilité. Les dégâts causés par ces intempéries sont d’une ampleur telle qu’ils ont revêtu un caractère de catastrophe. Etant donné le caractère imprévisible des catastrophes en général, la connaissance de leurs caractéristiques (nature, ampleur des dégâts, …) s’avère une nécessité particulièrement dans nos pays.

Malheureusement, dans la plupart de ces pays, les données relatives à l’impact des catastrophes sur le secteur de l’élevage sont peu disponibles. C’est pourquoi, cette étude a été menée pour essayer de comprendre le sinistre engendré par les intempéries survenues dans la zone Sylvo-Pastorale du Sénégal en janvier 2002.

Etude bibliographique sur les catastrophes 

GENERALITES SUR LES CATASTROPHES 

Définition d’une catastrophe
Selon le dictionnaire Larousse (édition 1999), le terme catastrophe désigne un événement subi qui cause un bouleversement pouvant entraîner des destructions, des morts.

D’autres termes tels que cataclysme, désastre, fléau, sinistre et calamité ont des définitions proches de celle d’une catastrophe. Ces termes ont presque les mêmes caractéristiques à savoir :
– la notion de brutalité, de survenue rapide
– l’aspect inhabituel, inattendu de l’événement
– le caractère collectif car ne concerne pas quelques individus isolés mais toute une population.

Les trois composantes d’une catastrophe sont :
– un grand nombre de victimes ;
– des dégâts matériels importants et étendus ;
– une disposition excessive entre tous les besoins vitaux et les moyens disponibles.

En d’autres termes, les catastrophes sont des évènements singuliers qui ont un impact profond sur un site précis ou sur les populations qui l’occupent, parce qu’elles provoquent des pertes de vies humaines ou animales ou des blessures et causent des dégâts aux biens ou ont des répercussions sur l’environnement. Elles peuvent, par conséquent, être un facteur important de la dégradation de la condition humaine (CUTTER, 1993).

D’autre part, l’avènement d’une catastrophe se déroule en quatre phases :
– une phase silencieuse précédant la catastrophe,
– une phase d’alerte au cours de laquelle quelques signes précurseurs peuvent être observés,
– une phase d’isolement faisant suite immédiatement à l’agression,
– une phase de reconstruction.

A partir de cette définition, plusieurs classifications ont été proposées (COURBIL, 1987 ; NOTO, HUGUENARD et LARCAN, 1987 ; MANTOVANI, et CAUTIN, 1989 ).

Classification des catastrophes 

Cette classification est basée sur plusieurs critères.

Selon leur nature 

Elles peuvent être naturelles, technologiques, conflictuelles et sociales.

Catastrophes naturelles
Elles correspondent à des transformations structurelles de la terre et mettent en jeu l’énergie libérée par les éléments naturels : eau, terre, air, feu. Très souvent, une catastrophe naturelle associe plusieurs évènements : tremblement de terre et raz-de-marée, orage et incendie, etc.

Catastrophes technologiques
Elles sont apparues à partir du 19ème siècle avec l’avènement de l’ère industrielle. A Londres, en 1958, une explosion dans une usine fit 2 000 morts. Parmi les catastrophes technologiques on peut citer :
– les catastrophes chimiques (fuite de dioxine, Seveso juillet 1976,)
– les catastrophes nucléaires (Tchernobyl, avril 1986)
– les accidents liés au transport de matières dangereuses (Los Alfaques 1978, 216 morts)
– les ruptures de barrage (Mal passet, 1959).

Les risques de catastrophes technologiques augmentent du fait de la concentration des installations industrielles près des centres urbains dans les pays développés.

Catastrophes conflictuelles
Il s’agit de guerres qu’elles soient d’ordre mondial, régional ou local, leurs effets sont toujours désastreux.(Guerres mondiales de 1918 et 1945, Kosovo, Rwanda…). Nous ne rappelons pas leur importance.

Catastrophes sociales
Elles comprennent tous les accidents collectifs pouvant être accidentels ou volontaires. Tous les rassemblements de foules résultant d’activité de loisir (sport, concert, etc.) peuvent engendrer des catastrophes accidentelles (CROIX ROUGE FRANCAISE, 1990).

Selon la durée du facteur déclenchant 

Une catastrophe peut se déclencher en quelques secondes ou après plusieurs heures de latence. Ainsi, les catastrophes dites « courtes » surviennent en moins d’une heure. C’est le cas des explosions, des incendies. Les catastrophes « moyennes » se produisent en moins de 24 heures. Quelques catastrophes naturelles (cyclones, incendies de forêts) ainsi que quelques catastrophes technologiques (éléments radio-actifs provenant d’une usine nucléaire) s’inscrivent dans cette catégorie. Les catastrophes « longues » ont lieu après 24 heures d’attente. Les catastrophes qui s’amplifient progressivement font partie de ce groupe (famines, épidémies, etc). (COURBIL, 1987 ; NOTO, HUGUENARD et LARCAN, 1987).

Selon le nombre de victimes

Le nombre de victimes est aussi un critère important de classification. Ainsi, on note :

D’après Rowé (1977), la classification suivante a été proposée :
– les accidents à effet limité provoquent :1 à 10 victimes
– les accidents catastrophiques :10 à 100 victimes
– les désastres collectifs : 100 à 1 000 victimes
– les désastres majeurs : 1 000 à 100 000 victimes
– les catastrophes majeures : 100 000 à 10 000 000 victimes
– les super catastrophes : 10 000 000 à 1 000 000 000 victimes
– les catastrophes universelles : plus de 1 000 000 000 victimes.

Selon l’O.C.D.E
Les catastrophes peuvent appartenir aux quatre catégories suivantes :
• plus de 50 morts
• plus de 100 blessés
• plus de 2 000 évacués
• plus de 50 millions de perte.

Selon P. Chevalier
– Une catastrophe modérée est à l’origine d’un nombre limité de victimes : 25 à 99 victimes.
– Une catastrophe moyenne cause 100 à 999 victimes
– Une catastrophe majeure provoque toujours plus de 1 000 victimes dont plus de 250 hospitalisés. (COURBIL, 1987; CROIX ROUGE FRANCAISE, 1990).

Selon les conséquences sur les communautés 

Lors des catastrophes simples, les structures existant au sein de la communauté restent intactes. Les habitations, les moyens de communication, les sources d’énergie demeurent utilisables. En revanche, si la catastrophe devient complexe, les structures sont plus ou moins détruites ; ce qui paralyse l’activité de la population. (COURBIL, 1987 ; NOTO, HUGUENARD et LARCAN, 1987) .

Selon la durée des opérations de sauvetage
Cette durée dépend de l’étendue et de l’ampleur de la catastrophe mais aussi de l’importance et de la rapidité des moyens mis en œuvre. Si les opérations de secours durent moins de 6 heures, la catastrophe sera dite « courte ». Il s’agit, le plus souvent des accidents dus au transport de matières dangereuses ou des accidents technologiques se produisant à proximité des centres de secours. Une catastrophe «moyenne » dure 6 à 24 heures. Elle nécessite des mesures de reconnaissance, de détection, de dégagements de victimes ou un transfert de blessés vers des centres éloignés. Une catastrophe « longue » persiste plus de 24 heures. (COURBIL, 1987 ; NOTO, HUGUENARD ET LARCAN, 1987) .

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES CATASTROPHES
I.1. Définition d’une catastrophe
I.2. Classification des catastrophes
I.2.1. Selon leur nature
I.2.1.1. Catastrophes naturelles
I.2.1.2. Catastrophes technologiques
I.2.1.3. Catastrophes conflictuelles
I.2.1.4. Catastrophes sociales
I.2.2. Selon la durée du facteur déclenchant
I.2.3. Selon le nombre de victimes
I.2.3.1. D’après W. D. Rowé
I.2.3.2. Selon l’O.C.D.E.
I.2.3.3. Selon P. Chevalier
I.2.4. Selon les conséquences sur les communautés
I.2.5. Selon la durée des opérations de sauvetage
I.2.6. Suivant la configuration géographique
I.3. Répartition géographique
I.4. Fréquence et ampleur
I.5. Notion de vulnérabilité
I.5.1. Définition de la vulnérabilité
I.5.2. Evaluation de la vulnérabilité
I.5.2.1.Indice de prédisposition aux catastrophes
I.5.3. Facteurs de variation de la vulnérabilité
CHAPITRE II : PRESENTATION DES CATASTROPHES
II.1. Les catastrophes technologiques
II.1.1. Les ruptures de barrages
II.1.2. Les catastrophes nucléaires
II.1.3. Les catastrophes dues à un transport de matières dangereuses
II.1.4. Les catastrophes industrielles
II.2. Les catastrophes naturelles
II.2.1. Les catastrophes géologiques
II.2.1.1. Les séismes et mouvements de terrains
II.2.1.1.1. Les séismes
II.2.1.1.1.1. Echelles de mesures
II.2.1.1.1.2. Différents effets
II.2.1.1.1.2.1. Effets sur les constructions
II.2.1.1.1.2.2. Effets géomorphologiques
II.2.1.1.1.2.3. Effets océaniques « raz de marée »
II.2.1.1.1.2.4. Effets sur l’environnement matériel
II.2.1.1.1.2.5. Effets sur les populations
II.2.1.2. Mouvements de terrains
II.2.1.3. Volcanismes et volcans
II.2.2. Catastrophes climatiques
II.2.2.1. Avalanches
II.2.2.2. Vents et tempêtes
II.2.2.3. Les incendies de forêts
II.2.2.3.1. Causes d’incendies
II.2.2.3.2. Les types de feu
II.2.2.3.3. Les effets du feu
II.2.2.3.3.1. Nature de l’action du feu
II.2.2.3.3.2. Les effets du feu sur les arbres
II.2.2.3.3.3. Les effets du feu sur le sol
II.2.2.4. La sécheresse
II.2.2.5. Les pluies diluviennes et inondations
II.2.2.5.1. Les causes favorisantes des inondations
II.2.2.5.2. Typologie et caractéristiques des plaines d’inondation africaines
II.2.2.5.2.1. Typologie
II.2.2.5.2.2. Caractéristiques
II.2.2.6. Le froid
II.2.2.6.1. Effets du froid sur les peuplements forestiers
II.2.2.6.2. Effets du froid sur les homéothermes
II.2.2.6.2.1. Effet sur l’appareil circulatoire
II.2.2.6.2.2. Effet sur le tissu musculaire squelettique
II. 2.2.6.2.3. Effet sur le système nerveux
II.2.3. Catastrophes biologiques
II.2.3.1. Les catastrophes micro-biologiques
II.2.3.1.1. Les maladies humaines
II.2.3.1.1.1. Les épidémies
II.2.3.1.1.2. Les toxi-infections alimentaires collectives. (TIAC)
II.2.3.1.2. Les zoonoses
II.2.3.1.3. Les maladies animales (épizooties)
II.2.3.1.4. Les maladies végétales (épiphyties)
II.2.3.2. Les catastrophes zoologiques
II.2.4. Les catastrophes urbaines
CHAPITRE III : ROLE DU VETERINAIRE DANS LA LUTTE CONTRE LES CATASTROPHES
III.1.Recensement des informations
III.1.1. Recensement des zones à risque
III.1.2. Inventaire des ressources disponibles
III.1.2.1. Animaux
III.1.2.2. Infrastructures concernant les animaux
III.1.2.3. Réserve alimentaire
III.1.2.4. Fournisseurs de matériaux
III.1.3. Apports vétérinaires
III.1.3.1. Moyens humains
III.1.3.2. Moyens matériels
III.2. Information et sensibilisation des populations locales
III.2.1. Adaptation des infrastructures aux risques encourus
III.2.1.1. Les bâtiments d’élevages
III.2.1.2. Les infrastructures publiques concernant les animaux et les DAOA
III.2.2. Préparation psychique et comportementale des populations
III.2.2.1. Comportement face aux animaux
III.2.2.2. Comportement en hygiène alimentaire
III.3. Formation des vétérinaires et de leurs collaborateurs
III.3.1. Formation des vétérinaires secouristes
III.3.2. Formation des collaborateurs
CONCLUSION

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