CLASSE D’HISTOIRE

CLASSE D’HISTOIRE

Séquences et ressources

Introduction et justification de la séquence

Les considérations mémorielles et commémoratives ainsi que les arguments relatifs aux recommandations des plans d’étude de maturité n’épuisent les raisons pouvant justifier une telle séquence.
Celle-ci est construite autour d’une période, celle de la Restauration, qui voit l’émergence de la vie politique moderne. Pour la première fois depuis la Révolution, un régime dispose du temps nécessaire à la gestation des institutions et des pratiques, notamment parlementaires, dont les sociétés occidentales s’inspirent encore très largement (émergence de groupes parlementaires, liberté de la presse, presse d’opinion stabilisée, publicité des débats, régularité et fréquence des échéances électorales, formes embryonnaires de campagnes électorales au niveau national,…). Il s’agit pourtant d’une période largement méconnue et souvent délaissée notamment dans l’enseignement obligatoire.
On y voit une forme naissante de construction de la figure de l’homme politique dépositaire d’un mandat électif, qui en assume les conséquences (il en répond devant ses électeurs au moment des scrutins régulièrement organisés). Ainsi voit-on des cas de parachutage électoral, motivés notamment par la célébrité du candidat dont on attend que le prestige rejaillisse sur le département. Cette forme de personnalisation de la vie politique a son revers, qui sont la stigmatisation et les attaques contre l’adversaire politique, non seulement visé pour ses arguments, ses textes ou ses prises de position, mais également pris pour cible en raison de sa personnalité ; le candidat politique et/ou l’élu devient un personnage public qui peut donc faire l’objet d’une campagne de propagande de la part de ses partisans (ou de lui-même), mais aussi l’objet d’une campagne de dénigrement, de délégitimation systématique lancée par ses adversaires politiques.
Ces prises de position exigent une certaine forme de liberté d’expression et n’ont de sens que dans un système politique qui reconnaît l’élection comme principe décisif et qui admet le primat de l’opinion pour l’attribution du pouvoir. L’élection, alors, découpe, rythme, périodise la vie politique et s’articule finement avec l’expression des opinions : « [La campagne électorale] n’est pas seulement manifestation au grand jour des préoccupations des électeurs ou explication des programmes des candidats et des thèmes des partis, elle est mise en œuvre de stratégies, interaction entre les calculs des hommes politiques et les mouvements d’opinion. »
C’est donc par la figure de Benjamin Constant que nous nous proposons d’explorer cette période matricielle de notre vie politique moderne, à un moment où – on le voit tous les jours dans les démocraties occidentales – l’image des candidats et des hommes (et femmes) politiques est cruciale à leur succès électoraux, parfois même en dépit ou nonobstant (la qualité de) leurs opinions politiques réelles. Il s’agit donc de revenir aux origines de ce phénomène.
Il faut néanmoins rester vigilant à ne pas céder, dans cette voie, à l’exaltation discutable d’un individu. Moins que sur l’aspect mémoriel, la démarche proposée ici se fonde sur un individu avec l’idée que le détail peut expliquer le général. La biographie a cette capacité d’occuper « une fonction à mi-chemin entre le particulier et le collectif, exercice propre à identifier une figure dans un milieu » d’une part, et constitue d’autre part « le meilleur moyen […] de montrer les liens entre passé et présent, mémoire et projet, individu et société et d’expérimenter le temps comme épreuve de la vie. »
Pour quelles raisons partir d’une caricature produite dans un contexte où les échéances électorales se succèdent ? Précisément parce que cette image est susceptible d’avoir modifié la représentation de ses contemporains à l’égard de Benjamin Constant. Davantage même : c’est l’ensemble des candidats ou représentants libéraux que vise le périodique La Foudre dont on tirera l’extrait retenu ; c’est ainsi l’ensemble du parti libéral qui s’en trouve affecté : « Les images […] engendrent des imaginaires qui, lorsqu’ils font irruption dans la vie sociale, peuvent être à l’origine d’une perception nouvelle du monde. » Ainsi, ne serait-ce pas même, par contagion, l’ensemble de la « classe politique » qui est susceptible d’être affectée par ce type d’attaque ? Il est permis de le penser. Comme le rappelle Annie Duprat, la question de la caricature est d’une brûlante actualité, illustrée dans les sociétés occidentales par l’affaire des caricatures danoises du prophète Mohammed, puis, il y a une quinzaine de mois, par les attentats meurtriers commis au sein de la rédaction de Charlie Hebdo ; elle l’est par ailleurs dans des perspectives moins tragiques, plus quotidiennes, ou aussi polémiques comme l’illustrent trois documents en annexe d. Inscrire cet objet d’étude dans un temps plus long que celui de l’immédiate et oublieuse actualité semble déjà une justification importante à l’usage de la caricature en classe d’histoire.

Présentation de la séquence

Période 1
Déroulement : Sous forme de cours dialogué, l’enseignant commence par interroger les élèves sur le phénomène commémoratif : pour quelles raisons élabore-t-on des commémorations aujourd’hui ? Il demande ensuite aux élèves de dresser une liste de quelques personnages vaudois ou suisses au sujet desquels ils pensent que des commémorations pourraient être organisées, puis il montre que l’espace public, en particulier urbain, est saturé de la mémoire de personnages historiques plus ou moins oubliés : il indique que la séquence qu’on s’apprête à commencer s’articule autour d’un tel personnage, qui s’est illustré voilà deux siècles.
À ce stade, en fonction de la classe et des connaissances préalables des élèves, il convient vraisemblablement d’introduire et de situer, plus ou moins longuement, la période de la Restauration en vue de faciliter la compréhension des textes relatifs à la première tâche. Rarement abordée dans le cadre de la scolarité obligatoire, le nom même de la Restauration semble évoquer un retour en arrière ; valider ou infirmer cette idée reviendrait probablement à anticiper les résultats de la tâche, de sorte qu’il faudrait s’en garder. L’étendue de la partie de cours magistral proposé ici pourrait dépendre de la séquence imaginée ensuite par l’enseignant et du programme qu’il conçoit pour les semaines à venir.
La première étape du travail des élèves consiste en l’identification du personnage dont il est question dans le texte de base. Cette tâche n’est pas prétexte et se veut davantage qu’un ludique jeu de piste : il s’agit déjà bel et bien d’identifier le procédé littéraire, le registre et le dispositif mis en œuvre par l’auteur – l’allusion, la connivence, le jeu de mots. Il importe que les élèves relèvent que le trait d’humour ajoute ici à la valeur argumentative et use ainsi d’une technique assimilable à la caricature.
Objectifs : À la fin de la séance, l’élève aura réfléchi au phénomène commémoratif, interrogé ses connaissances préalables relatives à des personnages historiques vaudois et suisses et l’espace urbain dans lequel il évolue, et formulé spontanément ceux de ces personnages qu’il pense dignes d’être commémorés et pour quelles raisons. Il aura ensuite relevé et formulé par ses propres mots l’articulation des techniques humoristique et argumentative dans un texte à visée politique et quels en sont les effets (niveaux 1 et 2 de la taxonomie de Bloom).

Période 2
Déroulement : Le personnage identifié à l’issue de la première phase, l’enseignant commence la séance en procédant à la présentation et à la justification de la séquence – notamment par son inscription patrimoniale et commémorative – pour que celle-ci fasse sens auprès des étudiants.
Il distribue ensuite les consignes et le corpus de documents permettant d’éclaircir les allusions du texte de base ; ce corpus contient également des éléments parasites, de sorte que les élèves mènent un véritable travail de sélection des informations, puis formulent les informations qu’ils jugent utiles au lecteur pour permettre l’intelligibilité du texte.
Les allusions à éclaircir sont d’ordres divers – culturel (la symbolique des animaux), politique (la symbolique des couleurs depuis la Révolution française), biographique (le handicap de Benjamin Constant), historique (la succession des régimes entre 1789 et 1815) – démontrant la densité d’un texte apparemment anodin voire futile ou purement destiné à l’amusement, ainsi que la difficulté de lire, comprendre et éclairer un tel texte aujourd’hui ; ce dernier point relève bien de l’analyse de source et plus encore d’une recherche historique.
On peut également imaginer que l’enseignant ne distribue aucun corpus de documents annexes permettant l’éclaircissement des allusions et que les étudiants mènent seuls ces recherches au moyen des ressources de l’établissement (TIC, bibliothèque) ; cela est conditionné au temps à disposition. Quoi qu’il en soit, la conduite des recherches, la sélection des informations et la rédaction des notes explicatives n’occuperont pas moins que la séance.
Objectifs : À la fin de la séance, l’élève a conduit une analyse d’une source écrite et a mené une brève recherche historique en identifiant les éléments allusifs du texte analysé, en sélectionnant les informations utiles et en rédigeant des notes explicatives justifiées et argumentées (niveau 4 de la taxonomie de Bloom).

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Table des matières

I.  Préambule : une  période  chargée  en  commémorations
II. Commémoration
a. Qu’est-­‐ce  que  commémorer  ?
b.  Pourquoi  commémorer…  ici  ?
c. Comment commémorer ?
d.  Commémorer  au  Gymnase  :  prétexte  ou  opportunité  ?
e.  Plusieurs  angles  possibles,  un  choix  :  la  culture  politique
f.  La  culture  politique
g.  La  caricature  politique
h. Formulation  d’une  question  de  recherche
i.  Formulation  d’objectifs  généraux
j.  Formulation d’objectifs  spécifiques  et  opérationnels
III.  Séquences  et  ressources
a.  Introduction  et  justification  de la  séquence
b.  Présentation  de  la  séquence
c.  Tableau  de  planification
 IV.  Conclusion  et  ouverture
 V.  Bibliographie
 VI.  Annexes
a.  Texte  de  base  et  consignes  pour  les  différentes  tâches
b.  Tâche  1,  notices  biographiques
c.  Tâche  2,  corpus  de  documents
d.  Illustrations  complémentaires:  hommes  (et  femmes)  politiques  et  animaux
 VII.  Remerciements

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