Changement climatique et stratégie d’adaptation

Depuis deux décennies, à partir de la révolution industrielle, la température mondiale a affiché une augmentation anormale de l’ordre de 0,6 à 1°C entre 1850 et 2000 (GIEC, 2007). Cette variation, connue sous le nom de changement climatique (CC), est une menace à ne pas négliger pour la Terre entière (Razakavololona, 2011). C’est un phénomène qui affecte toute la population mondiale surtout les plus vulnérables. Cependant au cours des dernières décennies, les changements climatiques semblent s’être accélérés (Chapron, 2010). Le CC est une réalité dans le monde et donc aussi Madagascar (Andriambolatiana et Randriamampianina, 2013). Madagascar est classé comme troisième pays à risque, en termes de vulnérabilité au CC (Montfraix, 2013), du fait de sa situation géographique et avec une population pauvre et majoritairement rurale. Et les événements extrêmes liés à ces variabilités climatiques ont été ressentis depuis plusieurs années. Les dernières tendances climatiques ont montré qu’en moyenne le climat de Madagascar s’est réchauffé de 21°C à 22,4°C dans la moitié Sud et de 23,3 à 23,5°C dans la moitié Nord (Ralambotiana, 2015). Le CC, en perturbant les modes de vie et de production, bouleverse inévitablement la société et les communautés (Montfraix, 2001). Madagascar est un pays à vocation agricole. Du point de vue économique et social, l’agriculture s’avère de première importance, générant environ 26 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et employant à peu près 78 % de la population économiquement active. Cependant, d’une manière générale, la sensibilité du secteur agricole est forte par rapport aux CC (Montfraix ,2011). Dans le district d’Anjozorobe, commune rurale d’Antanetibe Anativolo, la filière oignon représente un axe de développement local très important. Cette filière fait vivre la majorité des familles dans cette région. Or, les différentes perturbations engendrées par le CC risquent de détruire d’une manière durable les habitats et les cultures.

SITE D’ETUDE

Choix de la zone d’étude

Durant plusieurs années, la population dans la commune rurale d’Antanetibe Anativolo a cultivé l’oignon pour assurer leur source de revenu. Cette commune est considérée comme premier producteur d’oignon dans la région Analamanga et on a constaté qu’elle fait partie des principaux producteurs de ce produit sur le marché des paysans (ou « tsenan’ny tantsaha ») à Andravoahangy. La commune a été choisie du fait de sa proximité par rapport à la capitale en considérant toutes les régions cultivatrices d’oignons. Le choix s’est porté également sur les agriculteurs dans la zone qui sont considérés comme des agriculteurs antiques qui connaissent bien l’historique de l’oignon et l’évolution du CC dans la zone.

Localisation 

Cette étude est effectuée dans la commune rurale d’Antanetibe Anativolo qui est l’une des communes considérées la plus à l’Ouest dans le district d’Anjozorobe, et au Sud de la commune rurale Ambatomanoina. La commune en question est située à 110 km d’Antananarivo en poursuivant sur la Route Nationale n°3 (RN3) jusqu’à la commune Talata Volonondry. Depuis la commune de Talata Volonondry, on poursuit vers l’Ouest jusqu’à 89 km sur la Route d’intérêt Principale n°3(RIP3) qui relie la commune d’Ambatomanoina, celle d’Antanetibe Anativolo et celle de Talata Volonondry .

Climat
Le climat de la zone est tropical. Il est caractérisé par des températures très chaudes qui ne descendent pas 18°C. Le climat de la zone est défini par deux saisons, la saison humide (octobre jusqu’à avril) et la saison sèche (mois de mai au mois de septembre) . Ce climat est considéré comme un facteur très important pour l’agriculture, car tout le calendrier cultural en depend afin de garantir un bon rendement pendant toute l’ année.

Relief
On y rencontre un relief de dissection à structure horizontale et monoclinale marquée par la succession des chaînes de collines et et de vallées. Le relief dans cette zone est plus ou moins accidenté et très érodé avec differentes formes  :
– Bas-fond
– Plaine
– Plateau à surface légèrement ondulée ou plane
– Et des reliefs résiduels appelés buttes ainsi que des collines présentant plusieurs phénomènes de Lavakisation.

Végétation

En terme de végétation, elle possède des couvertures végétales bien distinctes en sfonction du relief ou de terroir. Sur les collines et les montagnes, les savanes sont les plus dominantes pour les couvrir, par contre les bas fond et les plaines sont déstinés à la culture comme les légumineuses,et surtout les cultures maraîchère, et les cultures vivrières. On remarque aussi des arbres comme les eucalyptus qui sont plus ou moins fréquents avec des Pinus kesiya (pins) sur la montaigne et le flanc de collines. Ils sont destinés généralement comme matière première pour la construction et surtout pour garantir le bois de chauffage nécessaire dans la vie quotidienne. On rencontre également des cultures d’arbres fruitièrs comme les Mangifera indica (manguiers), Prunus persica (pêchers), et aussi un peu de Licthi chinensis (litchi) sur le bas versant le et la périphérique du bas-fond et de la plaine.

Sol
Le type de sol dans ce milieu varie en fonction de l’étage écologique, comme :
– Sur les « tanety » sur les hautes pentes : on trouve des sols ferralitiques rouges à texture argilo-sableuse.
– Sur les bas de pente et des bas-fonds « baiboho » : on trouve des sols colluvionnaires à texture argilo-limoneuse. La rizière et les cultures de contresaison sont trouvées dans ces types de sol.

Besoin en eau pour chaque stade végétatif de l’oignon

Les besoins en eau sont importants à partir du stade 6-7 feuilles pour assurer le développement de l’appareil foliaire. La grande sensibilité au stress hydrique se situe du début de la bulbaison jusqu’à la fin du grossissement du bulbe (Christophe, 2011). L’excès d’humidité est un obstacle au developpement de la culture de l’oignon. L’oignon n’aime pas un sol très humide et argileux, et préfère des sols à structure sable et non acide (pH 6,5). Pour connaitre l’insuffisance d’eau sur la culture, le seul signal est le jaunissement des extrémités des feuilles les plus vieilles. Pour la fréquence de l’arrosage : l’oignon se développe en se contentant des pluies . Il apprécie le temps sec, mais en cas de sécheresse exceptionnelle, un arrosage au pied, de préférence le soir, et si possible, une fois par semaine est conseillé.

Sensibilite aux maladies
La culture de l’oignon n’aime pas un excès d’eau sur la parcelle de culture, car cela entraîne une pourriture des bulbes.

ENQUETE FORMELLE 

Fiche d’enquête
Une fiche d’enquête (voir annexe 2) a été utilisée pour bien rassembler les données. Cette enquête effectuée a pour but d’avoir les informations concernant :
– La perception paysanne du changement climatique ;
– Les manifestations de ce changement sur la culture de l’oignon ;
– Les stratégies des paysans pour faire face aux effets néfastes de la variation de climat ;
– Les variétés traditionnelles et nouvelles utilisées ;
– Les types des semences utilisées par les cultivateurs ; et
– Les techniques de culture utilisées avec la période culturale ;

Visite de la zone d’etude
La descente de terrain a été réalisée pendant la période de vacances de noël, durant une semaine (entre le jour de noël et le nouvel an). Une visite de courtoisie auprès des autorités locales (mairie et chef de quartiers) a été effectuée pour avoir l’autorisation d’effectuer l’enquête et surtout d’éviter le doute des paysans. Ces causeries ont été nécessaires pour déceler les producteurs de l’oignon dans le quartier. Au total 23 familles planteurs d’oignon ont été enquêtées.

Déroulement de l’enquête
L’enquête a été effectuée individuellement par foyer en choisissant principalement les planteurs plus antiques. On les a choisis pour leur expérience. Les 23 ménages enquêtés ont pu donner des informations précises correspondant au questionnaire.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MATERIELS ET METHODES
1.1. SITE D’ETUDE
1.1.1. Choix de la zone d’étude
1.1.2. Localisation
1.1.3. Climat
1.1.4. Relief
1.1.5. Végétation
1.1.6. Sol
1.2. MATERIEL VEGETAL
1.2.1. Classification Botanique de l’oignon
1.2.2. Phytologie
1.2.3. Température pour chaque stade végétatif
1.2.4. Besoin en chaleur
1.2.5. Besoin en lumière
1.2.6. Besoin en eau pour chaque stade végétatif de l’oignon
1.2.7. Sensibilite aux maladies
1.3. ENQUETE FORMELLE
1.3.1. Fiche d’enquête
1.3.2. Visite de la zone d’etude
1.3.3. Déroulement de l’enquête
1.4. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
II. RESULTATS
2.1. PERCEPTION PAYSANNE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
2.2. CAUSES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
2.3. EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA CULTURE
2.4. STRATEGIES D’ADAPTATION
2.5. ADOPTION DE NOUVELLES VARIETES
2.5.1. Variétés traditionnelles
2.5.2. Nouvelles variétés
III. DISCUSSIONS
3.1. PERCEPTION PAYSANNE SUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
3.2. CHANGEMENT CLIMATIQUE ET SES CAUSES
3.3. MANIFESTATIONS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA CULTURE DE L’OIGNON
3.4. STRATEGIE D’ADAPTATION
3.4.1. Installation de barrage
3.4.2. Lutte contre les maladies et les ennemis
3.4.3. Type de semence
3.4.4. Utilisation des nouvelles variétés
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIES
ANNEXES

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