Catalogue d’actions participatives de développement et de promotion des collections

Catalogue d’actions participatives de développement et de promotion des collections

Actions participatives en bibliothèque

Il n’est pas aisé d’imaginer le lecteur participer au fonctionnement de la bibliothèque parce que la gestion est du ressort des professionnels. Pourtant, la bibliothèque se prête bien aux pratiques participatives. A l’origine, la mission des bibliothèques de lecture publique était de prêter des livres choisis avec soin par les bibliothécaires. Aujourd’hui, le service principal reste le prêt, mais les documents proposés et les services périphériques comme la mise à disposition de wi-fi se sont diversifiés pour remplir les missions éducatives, sociales et culturelles et répondre aux besoins des usagers. Parallèlement à cette diversification, les compétences des bibliothécaires se sont développées pour gérer les animations, communiquer avec le public ou encore accueillir au mieux les lecteurs. Ces derniers n’ont pas toujours eu l’importance qu’ils ont aujourd’hui, les collections demeuraient plus essentielles aux yeux des bibliothécaires. Sans cette préoccupation des lecteurs, les bibliothèques perdraient en attractivité et seraient fermées par manque de « rentabilité ».

Rentabilité des actions participatives

Une bibliothèque qui met en place une ou plusieurs pratiques participatives se fixe un objectif ou plusieurs objectifs à atteindre et des moyens à utiliser. Par la suite, elle peut ainsi en évaluer le résultat. Il est possible de saisir la rentabilité des actions participatives en procédant à une évaluation et à une analyse de son évolution. Cela permet à la bibliothèque de prendre des décisions concernant les pratiques participatives, mais aussi de pouvoir communiquer leur rentabilité auprès de l’autorité de tutelle notamment (Furer-Benedetti [sans date-a]).L’évaluation peut se faire selon trois axes qui sont l’activité, la performance et l’impact. L’évaluation de l’activité se concentre sur les résultats quantitatifs de l’action participative. Cela permet de voir quels moyens ont été nécessaires à son déploiement et quel public en a bénéficié.La performance de la pratique participative est saisie selon le rapport entre l’efficacité, l’efficience et la pertinence (Furer-Benedetti [sans date-a]). L’efficacité mesure le degré de réussite par rapport à l’objectif fixé. L’efficience permet de voir si les résultats sont atteints avec les moyens mis à disposition. La pertinence regarde si les moyens à disposition permettent d’atteindre les objectifs fixés (Furer-Benedetti [sans date-b]).L’impact est : « tout type d’effets d’un service, produit ou événement sur un utilisateur ou un groupe d’utilisateurs. » (Furer-Benedetti [sans date-c], p.1). Par exemple, l’impact provoque des changements dans les connaissances, le comportement, les compétences ou les attitudes d’une personne ou d’un groupe de personnes (Furer-Benedetti [sans date-c]). La bibliothèque peut mesurer les effets grâce aux statistiques publiques, aux données d’exploitation de la bibliothèque et aux données d’enquêtes ad hoc. (Dubosson 2020).
Pour une bibliothèque qui souhaite évaluer une action participative, la mesure de sa performance et de son impact semblent les plus appropriées. En effet, la performance va fournir les résultats quantitatifs comme le nombre de prêts des livres choisis par les lecteurs, tandis que l’impact mesure l’effet sur les personnes. Ces deux mesures permettent ainsi aux bibliothécaires de se rendre réellement compte de l’intérêt de la pratique participative mise en place.
L’analyse de l’évolution d’une activité, de la performance ou de l’impact de chaque action, se fait avec des indicateurs. Ces derniers permettent une mesure chiffrée d’une activité ou d’un processus. Par exemple, la variable est l’emprunt d’un livre et un indicateur peut être le nombre d’emprunts annuels. Il existe des indicateurs pour les trois différents axes d’évaluation, mais aussi des indicateurs de qualité, qui évaluent la satisfaction du public par rapport à un service, et des indicateurs financiers. Les indicateurs sont à choisir selon ce qui est à analyser (FurerBenedetti [sans date-d]).

Bénéfices pour les usagers et les bibliothèques

En tant que service public, les bibliothèques doivent prouver leur utilité à l’autorité de tutelle, mais, pour ce faire, les usagers sont essentiels puisqu’en profitant des services, ils ont une influence directe sur la rentabilité. Un service a lieu au moment où l’offre et l’usager se rencontrent (Roche, Saby 2013). Sans cette rencontre, le service est donc inexistant. Rendre les offres séduisantes pour les lecteurs est une gageure, d’autant plus que la majorité des documents sont à la portée de nombreuses bourses. Pour ceux qui préfèrent le « dématérialisé », Internet propose un riche catalogue de films et de livres, le tout accessible de chez soi. Il est difficile pour les bibliothèques de se montrer intéressantes quand tout est accessible immédiatement.Les pratiques des bibliothèques doivent donc changer, aussi bien physiquement que numériquement, pour correspondre aux attentes du lectorat, que cela soit dans les offres documentaires ou les activités et services proposés. Certaines bibliothèques ne se contentent pas seulement d’offrir, mais aussi de faire du lecteur un co-créateur de services. Ainsi, les bibliothèques participatives remplissent leur rôle éducatif, mais aussi social et culturel, en permettant aux individus d’interagir entre eux pendant certaines activités. Raphaëlle Bats voit d’autres enjeux dans le fait d’adopter des actions participatives. En 2019, la Bibliothèque nationale de France a organisé une journée d’étude professionnelle intitulée Démarches participatives : co-construire la bibliothèque avec les enfants et les jeunes. En plus du rôle social dans les interactions que jouent les démarches participatives, Raphaëlle Bats explique que les adopter permet aussi aux citoyens d’acquérir des connaissances et des compétences. En les partageant et en valorisant ces acquisitions de connaissances et de compétences, les personnes trouvent leur place dans un groupe. De plus, certains individus ont des préjugés concernant les services publics, bibliothèques incluses. En participant aux actions de la bibliothèque, ces personnes ont la possibilité de changer d’opinion. En outre, dans une société où se faire entendre n’est pas facile, la participation publique permet de créer un cadre serein pour les débats. Pour finir, la participation continue à travers des productions et de la mise en place des décisions prises avec les individus (Gast 2019). 4.3.3 Bibliothèques troisième lieu
Dans les années 80, le sociologue Ray Oldenburg a élaboré le concept de troisième lieu. Le premier lieu est celui on l’on vit, le deuxième est le lieu de travail et le troisième est fait pour entretenir une vie communautaire informelle (Servet 2009), dans « des espaces où les individus peuvent se rencontrer, se réunir et échanger de façon informelle. » (Servet 2010). Tout lieu qui n’est pas la maison ou le travail répondrait à cette définition, qu’il s’agisse d’une rue ou d’un wagon. Cependant, Oldenburg donne des caractéristiques qui permettent de savoir si un endroit est un troisième lieu ou non. Pour commencer, il s’agit d’un espace neutre, car il n’y a pas de hiérarchie entre les individus et vivant par les partages qui s’y produisent ainsi que par son accessibilité en termes de localisation et d’horaires. Ensuite, dans un troisième lieu, les personnes se sentent à l’aise et veulent y revenir ce qui devient un lieu d’habitués. Dans ce genre d’endroit, le cadre est rendu chaleureux et confortable par le mobilier et la décoration. L’ambiance rappelle celui de la maison. Pour finir, les troisièmes lieux sont bénéfiques pour l’individu qui peut créer des liens. Ils offrent aussi un cadre propice pour mener des débats lors desquels « le respect, la tolérance, l’ouverture et la bienséance y sont tacitement de mise. » (Servet 2010).
Les troisièmes lieux sont importants selon Oldenburg. En effet, le développement des villes, en particulier depuis la Seconde guerre mondiale, et les nouveaux modes de vie et de consommation laissent peu de moyens aux individus d’entretenir une vie communautaire (Servet 2010).
Selon Oldenburg, les lieux de restauration répondent parfaitement à son concept. Cependant, il ne mentionne pas les bibliothèques comme troisième lieu alors qu’elles répondent à la définition qu’il en donne (Servet 2010). En effet, les personnes fréquentant des bibliothèques n’habitent pas dans le même foyer et ne travaillent pas au même endroit. Il n’y a donc pas de hiérarchie entre ces personnes. De plus, les lieux ou un espace spécifique dans la bibliothèque rappellent la maison avec des canapés, des machines à boisson ou des jeux de société. Cela encourage les lecteurs à interagir avec des personnes qu’ils ne sont pas amenés à côtoyer autrement qu’en s’y rendant. Les bibliothécaires peuvent aussi organiser des ateliers qui peuvent favoriser les échanges.

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Table des matières

Déclaration
Remerciements
Liste des abréviations et des acronymes
Résumé
Liste des tableaux
Liste des figures
1. Introduction
1.1 Problématique
1.2 Objectifs
2. Contexte
2.1 Bibliothèque de Carouge
2.2 Biblio Quartier des Grands-Hutins
3. Etat des lieux
3.1 Méthodologie
3.2 Synthèse des entretiens
3.2.1 Bibliothèque de Carouge
3.2.1.1 Moyens de promotion utilisés
3.2.1.2 Promotion des collections
3.2.1.2.1 Animation Kits d’été
3.2.1.2.2 Idées pour promouvoir les collections
3.2.1.3 Développement des collections
3.2.2 BiblioQuartier des Grands-Hutins
3.2.2.1 Promotion des collections
3.2.2.2 Développement des collections
3.3 Les propositions d’achat à la Bibliothèque de Carouge
3.4 Bilan
4. Etat de l’art
4.1 Méthodologie
4.2 Actions participatives
4.2.1 Participation en bibliothèque
4.2.2 Typologie des actions participatives
4.2.3 Conclusion sur les actions participatives
4.3 Actions participatives en bibliothèque
4.3.1 Rentabilité des actions participatives
4.3.2 Bénéfices pour les usagers et les bibliothèques
4.3.3 Bibliothèques troisième lieu
4.3.4 Co-construire avec les lecteurs
4.3.4.1 Et le bibliothécaire ?
4.4 Témoignages de bibliothèques
4.4.1 Méthodologie
4.4.2 Questionnaire et réponses
4.4.2.1 Analyse des réponses des bibliothèques
4.4.3 Exemples d’actions participatives en bibliothèque
4.4.3.1 Actions participatives de développement des collections
4.4.3.1.1 Bibliothèque de la Croix-Rousse
4.4.3.1.2 Bibliothèque Louise Michel
4.4.3.1.3 Bibliothèque municipale de Vevey
4.4.3.1.4 Bibliothèques de Montreuil
4.4.3.1.5 L’Odyssée – Médiathèque de Lomme
4.4.3.1.6 Médiathèque de Rillieux-la-Pape
4.4.3.1.7 Bilan
4.4.3.2 Actions participatives de promotion des collections
4.4.3.2.1 Club de lecture
4.4.3.2.2 Expositions thématiques
4.4.3.2.3 Programmation de films
4.4.3.2.4 Sélections surprises
4.4.3.2.5 Valorisation de coup de cœurs
4.4.3.2.6 Bilan
5. Catalogue d’actions participatives de développement et de promotion des collections
5.1 Actions participatives de développement des collections
5.1.1 Analyse SWOT des actions participatives de développement des collections
5.1.2 Formes de participation pour le développement des collections
5.1.2.1 Réunion avec découvertes chez soi
5.1.2.2 Réunion
5.1.2.3 Hors réunion
5.1.3 Types de sélection de documents
5.1.3.1 Sélection des bibliothécaires
5.1.3.2 Sélection des libraires ou des fournisseurs
5.1.3.3 Sélection des lecteurs
5.1.3.4 Sélection en boutique
5.1.3.5 Complémentarité entre les types de sélection
5.1.4 Quantification des ressources et des impératifs temporels
5.2 Actions participatives de promotion des collections
5.2.1 Analyse SWOT des actions participatives de promotion des collections .. 55 5.2.2 Formes de participation pour la promotion des collections
5.2.2.1 Réunion
5.2.2.2 Hors réunion
5.2.3 Propositions d’actions participatives de promotion des collections
5.2.3.1 Club de lecture
5.2.3.2 Club de multimédias
5.2.3.3 Expositions thématiques
5.2.3.4 Signalétique sur les documents coups de cœur
5.2.3.5 Kits coups de cœur
5.2.3.6 Notes et commentaires sur le catalogue en ligne
5.2.3.7 Rédaction de bibliographies
5.2.3.8 Complémentarité entre les actions participatives de promotion
5.2.4 Quantification des ressources et des impératifs temporels
Actions participatives : complémentarité entre bibliothécaires et publics pour la promotion et le développement des collections des bibliothèques de Carouge Kiara LEE vii
5.3 Bilan
6. Recommandations
7. Mise en place de l’action participative retenue
7.1 Méthodologie
7.2 Les livres numériques aux bibliothèques de Carouge
7.3 Résumé des décisions prises sur l’action retenue
7.4 Recommandations
7.5 Prototype de fiche de cadrage
8. Conclusion
Bibliographie

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