CARTOGRAPHIE DES ZONES SUSCEPTIBLES A L’EROSION

CARTOGRAPHIE DES ZONES SUSCEPTIBLES A L’EROSION

Les pressions anthropiques

A l’île de la Réunion, ce n’est que depuis une vingtaine d’années que les récifs coralliens sont soumis à des pressions d’origine anthropique. En effet, la cote Ouest de l’île est devenue une zone attractive pour l’homme qui y a déployé de nombreuses activités économiques. Sur la commune de Saint-Paul dont font partie Saint-Gilles-les-Bains et La Saline-les-Bains, la population est passée de 71 669 habitants à 87 712 entre 1989 et 1999, soit un accroissement total de 22.5% (TER, 2000). Cette croissance urbaine coïncide avec l’essor des activités liées au tourisme et une intensification des 11 activités agricoles dans les hauts dont les conséquences sur le milieu naturel sont multiples. Deux types de pressions sont clairement identifiés par les spécialistes : ¾ Les pressions directes : – L’exploitation des ressources halieutiques – Les activités touristiques : le piétinement et la collecte du corail; le développement des activités nautiques… – Les aménagements côtiers : l’endiguement des ravines; les constructions en haut des plages ou sur des pentes inadaptées, l’extraction de sable corallien comme matériaux de construction ou encore pour combattre l’acidité des jus de canne. Ces pressions ont pour conséquences principales l’érosion des plages (Mespoulhé, Troadec, 1994), l’hypersédimentation et la modification de la courantologie. ¾ Les pressions indirectes : L’homme de part ses activités est également déclencheur de pressions indirectes qui sont généralement difficiles à mesurer et à localiser. En revanche, l’écosystème corallien, et plus spécifiquement les coraux sont de bons indicateurs de la qualité des eaux du lagon. Depuis une vingtaine d’années, des études ont montré un ralentissement important de la croissance du corail. Deux causes majeures ont été répertoriées : la pollution et la sédimentation terrigène dont les conséquences sont nettement visibles lors des épisodes cycloniques qui s’accompagnent d’un lessivage des sols extrême. Sur Saint-Gilles / La Saline, la croissance urbaine et le développement des activités économiques ont augmenté les volumes d’eaux pollués se déversant dans le « lagon » (Leynaud and al., 1976). Les eaux usées d’origine domestique, agricole et pluviale n’y sont pas totalement maîtrisées et traitées. La difficulté à raccorder toutes les maisons au réseau d’assainissement collectif est liée à une croissance urbaine d’une grande ampleur que les collectivités locales ont du mal à contenir. Le sous-dimensionnement de la station d’épuration de Saint-Gilles/ La Saline est l’exemple de cette urbanisation non maîtrisée, qui oblige la localité à effectuer des rejets « sauvages » réguliers dans la zone récifale. L’érosion des bassins versants est le second facteur naturel connu pour responsable de la dégradation de l’écosystème corallien (Saffache, 2002). Phénomène avant tout naturel, l’érosion s’est amplifiée avec les aménagements entrepris par l’homme (Ballet J.L & al., 1988) : déforestation, défrichement du couvert végétal, construction d’infrastructures urbaines sur des pentes inadaptées… Cette préoccupation est d’autant plus importante lorsque l’on sait que l’île de La Réunion détient les records mondiaux d’érosion naturelle, environ 3000 tonnes/km2 /an (Charte de l’environnement). Les études réalisées sur le complexe de Saint-Gilles / La Saline montrent déjà des signes de dégradation importants. On évalue à environ 50 % de platiers récifaux réunionnais perturbés, dont 28% sont fortement dégradés (Naim, 1997). Cette situation est d’autant plus alarmante au regard de la croissance urbaine qui caractérise le bassin versant qui ne présente aucun signe de ralentissement. A cela, s’ajoute l’intensification et la diversification des activités agricoles dans les « Hauts », notamment suite au basculement des eaux terminé en 1999. Cette intensification a d’abord touché la culture de canne à sucre, qui a bénéficié de nouvelles surfaces irriguées appelées « Antennes ». Elles occupaient en 2000, 1400 ha sur 3867 ha de la SAU totale (Recensement, 2000). D’autres « Antennes » ont été prévues, mais leur création est momentanément suspendue en raison de problèmes d’ouvrage concernant la deuxième arrivée d’eau en provenance du cirque de Maffate. Actuellement, tout laisse présager que cette emprise de l’homme sur le milieu va continuer, d’où la nécessité de maîtriser les rejets et les activités humaines si l’on veut préserver l’écosystème corallien de Saint-Gilles / La Saline.

Les limites

L’inventaire et la collecte des données ont permis de soulever un certain nombre de problèmes d’ordre méthodologique et thématique lié à la complexité même qu’induit l’approche écosystémique de la gestion intégrée environnementale. Aussi chercher à réaliser des interrelations entre des données d’origines variées et voir leur évolution dans le temps, n’est pas toujours une tâche évidente. En effet, ces difficultés sont essentiellement liées à la diversité de la nature des données (description de surface, concentration en polluant, pluviométrie…), à la variabilité spatiale (mesures ponctuelles ou zonales), et enfin à la variabilité temporelle des données elles-mêmes et des processus physico chimiques qui les caractérisent. Dans le cadre de cette étude, la raison principale qui nous a contraints à réorienter notre problématique est cette variabilité temporelle et spatiale des données. Initialement, il était prévu d’essayer d’établir une relation entre les modes d’occupation des sols et la qualité des eaux du récif corallien de Saint-Gilles / La Saline entre 1986 et 2002. Certes nous disposions d’un jeu de données spatiales intéressant, mais nous n’avions pas de données environnementales correspondantes. La seconde difficulté relevait également du choix du temps d’observation pertinent pour étudier une évolution. Prenons l’exemple du blanchissement des coraux, des statistiques existent, mais elles ne sont régulières que depuis 1997. En les observant de plus près, nous nous sommes rendus compte, que six années d’observation n’étaient pas suffisantes pour en dégager une tendance claire, et ne permettaient donc pas d’émettre d’hypothèses sur leur origine. Face à ce constat, nous avons recentré notre étude sur les facteurs et les processus physico-chimiques d’origines anthropiques responsables de la dégradation du récif. Nous avons choisi de travailler sur le problème de l’érosion des sols et de leur évolution par l’utilisation de la télédétection spatiale et des SIG. Les résultats seront traduits au travers de cartes de vulnérabilité des sols à l’érosion.

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Table des matières

LETTRE DE MISSION
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTES DES ANNEXES
SIGLES ET ABREVIATIONS
INTRODUCTION
• LE PROJET AGIL
• DEFINITION DE LA MISSION
• DEROULEMENT DE LA MISSION ET EVOLUTION DES OBJECTIFS
• PROBLEMATIQUE GENERALE
1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET ANALYSE DE
L’EXISTANT
1.1 CARACTERISTIQUES ENVIRONNEMENTALES DU LAGON
1.1.1 Caractéristiques environnementales
1.1.2 Facteurs de dégradation du lagon
1.1.3 Approche systémique
1.2 INVENTAIRE ET ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES
1.2.1 Les données
1.2.2 Les limites
2. CARTOGRAPHIE DES ZONES SUSCEPTIBLES A L’EROSION
2.1 OBJECTIFS, OUTILS ET METHODE
2.1.1 Les objectifs
2.1.2 Données et méthode
2.1.3 Les paramètres intervenants dans les phénomènes d’érosion hydrique
2.2 PREPARATION DES DONNEES
2.2.1 Elaboration des cartes dérivées du MNT pour la délimitation de la zone d’étude
2.2.2 Pré-traitements des images satellitales
2.3 LES TRAITEMENTS
2.3.1 Classification de l’occupation du sol
2.3.2 Création des cartes de susceptibilité des sols à l’érosion
3. RESULTATS
4. DISCUSSION DES RESULTATS
5. PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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