Caracteristiques taxonomiques et morphologiques du tilapia du nil (o. niloticus)

La situation actuelle dans le monde est caractérisée par des prises des pêches en baisse, qui se traduit par la rareté du poisson. Dans ce contexte, l’alternative pour combler cette baisse demeure l’aquaculture pour assurer l’approvisionnement en protéines d’origine animale. Selon la FAO, la production mondiale des pêches de capture reste stable, à 90 millions de tonnes environ bien que l’on observe certains changements nets de tendances dans les prises par pays, zone de pêche et espèce. Au cours des trois dernières décennies (1980 2010), la production mondiale de poissons d’élevage destinée à la consommation a été multipliée par près de 12, avec un taux de croissance annuel moyen de 8,8% (FAO, 2012). La production aquacole mondiale continue de progresser, mais plus lentement qu’au cours des années 80 et 90. Elle a atteint un nouveau pic historique en 2010, avec 60 millions de tonnes (hors plantes aquatiques et produits non destinés à la consommation humaine) (FAO, 2012). Ces progrès spectaculaires de l’aquaculture sont moins visibles dans certaines régions du globe. La contribution de l’Afrique à la production mondiale est passée ces dix dernières années de 1,2 % à 2,2%, surtout en raison du développement rapide de l’aquaculture en eau douce en Afrique subsaharienne (FAO, 2012).

Néanmoins, elle continue d’occuper une place mineure (0,16 %) en dépit de son potentiel naturel. Au niveau du Sénégal, malgré d’immenses potentialités naturelles (façade maritime longue de 750 km, fleuve d’une longueur de 1700km etc.) et des conditions éco géographiques locales favorables, la pisciculture n’a pas encore atteint une dimension économique viable. La production totale n’a été que de 200 tonnes en 2010 (ANA, 2011) composée essentiellement de tilapia. Cette contre performance est en partie liée à l’insuffisance d’infrastructures de base capables de garantir la production en qualité et en quantité d’intrants (semences et aliments) à des prix abordables.

Le développement durable de l’aquaculture exige un accès facile à un aliment de qualité et à moindre coût. Force est de constater que la plupart de l’aliment utilisé est importé et coûte cher. Par ailleurs, il est important de noter que des aliments sont aussi fabriqués sur les sites d’élevage mais leur qualité nutritionnelle laisse à désirer. Les coproduits de crevettes, un produit des déchets de l’industrie d’exportation riche en protéines de qualité pourrait être considéré comme une solution économique pour la production d’aliments pour poissons. Dans la logique de la mise en place d’un aliment performant et à moindre coût, la présente étude se propose de valoriser les coproduits de crevette générés en grande quantité par les industries de transformation et dont la gestion constitue un problème pour les industriels car ils sont soit jetés directement dans l’environnement soit incinérés. Ce qui crée une véritable source de pollution. Leur valorisation dans la fabrication d’aliments pour la pisciculture revêt d’un double avantage économique et écologique. Pour ce faire, différents traitements biochimiques à savoir l’ensilage, la vaporisation et la cuisson vont être appliqués aux coproduits avant qu’ils ne soient incorporés dans les aliments.

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Caractéristiques taxonomiques et morphologiques du tilapia du Nil (O. niloticus)

Oreochromis niloticus appartient à l’ordre des Perciformes, au Sous-ordre des Percoïdei, et à la famille des Cichlidae. Trewavas (1983) proposa une distinction générique, qui sépare les Tilapias en trois genres: Tilapia, Oreochromis et Sarotherodon. La différence entre les Sarotherodon et les Oreochromis qui sont tous des incubateurs buccaux réside en ce que les premiers sont des incubateurs buccaux paternels stricts ou bi parentaux et les seconds des incubateurs buccaux maternels stricts. Les synonymes de cette espèce sont Tilapia niloticus (L.) et Sarotherodon niloticus(L.) Oreochromis niloticus est facilement reconnaissable grâce aux rayures verticales blanches et noires de la nageoire caudale. La nageoire dorsale formée d’une seule pièce comprend une partie épineuse présentant 17 ou 18 épines et une partie molle comptant 12 à 14 rayons souples. La ligne latérale supérieure 21 à 24 écailles, la ligne latérale inférieure 14 à 18. Les branchiospines sont au nombre de 21 à 26 en bas et 5 à 7 en haut .La teinte générale est grisâtre, relativement foncée chez l’adulte. Le dos est vert olive tandis que les flancs, plus pâles, présentent 6 à 9 bandes transversales peu apparentes; le ventre et la lèvre inférieure sont blanchâtres. Les nageoires dorsales et anales sont grisâtres, avec parfois une lisière rouge très mince, la partie molle étant rayée verticalement (ou ayant entre les rayons des tâches claires alignées donnant un aspect rayé). Les nageoires pelviennes sont grises alors que les pectorales sont transparentes. La tâche « tilapienne » ne se distingue plus chez les adultes, mais les alevins en possèdent une assez apparente; ils ont en outre les bandes transversales mieux marquées dans la partie supérieure du pédoncule caudal. Les mâles matures ont la gorge, le ventre et les nageoires impaires teintées de noir. Trois à quatre séries de dents sur chaque mâchoire et six chez les individus dépassant les 20cm. O. niloticus présente un dimorphisme sexuel au niveau de la papille génitale et de la croissance. Chez les mâles, la papille génitale est allongée alors que chez les femelles elle est forte, courte et présente à son milieu une fente transversale (oviducte) située entre l’anus et l’orifice urétral. Cette caractéristique permet de distinguer aisément les mâles des femelles lorsqu’ils atteignent un poids et une taille variant respectivement entre 25-30 g et 10-12 cm. Il faut aussi noter que les mâles grandissent beaucoup plus vite que les femelles.

Exigences écologiques du tilapia 

Après de nombreuses études de terrain et de laboratoire menées par Pullin et LoweMcConnell, 1982 ; Fishelson et Yaron, 1983, etc.; il en est ressorti que O. niloticus est une espèce relativement eurytope, qui s’adapte à de larges variations des facteurs écologiques du milieu aquatique et colonisant des milieux extrêmement diversifiés. Dans l’habitat naturel, cette espèce peut supporter des températures comprises entre 14 et 31°C, mais l’intervalle de tolérance thermique observé en laboratoire est plus large: 8 et 40°C, pendant plusieurs heures (Balarin et Hatton, 1979). Les meilleures performances de croissance sont observées à 24 – 28°C. De plus, O.niloticus peut survivre dans des eaux dont la salinité est proche de 30‰ et dont le pH varie de 8 à 11. Cette espèce survie également durant plusieurs heures à des teneurs en oxygène dissous très faibles, de l’ordre de 0,1 ppm (Mélard, 1986).

Production mondiale de tilapia 

Les tilapias constituent le groupe de poissons qui a connu la plus forte croissance ces dix dernières années toutes espèces aquatiques confondues. Le tilapia est l’un des poissons le plus largement élevé dans le monde et sa production augmente à un rythme élevé. Comme pour la carpe, le tilapia est l’un des poissons ayant fait l’objet du plus grand nombre d’introductions et de transferts à travers le monde à des fins d’élevage (Lazard, 2007). Il est produit aujourd’hui dans plus 100 pays (FAO, 2010).

En termes de localisation géographique, l’Asie représente plus de 80 % de la production de tilapia dans le monde et cette suprématie ne fait que s’accroître. La Chine est le plus grand producteur avec 900 000 tonnes en 2006. L’essentiel de la production est commercialisé sur le marché national mais récemment il est devenu le principal exportateur de tilapia vers les Etats-Unis (140 000 tonnes équivalent poisson frais en 2005) (Lazard, 2007). Bien que l’Afrique soit le continent d’origine des tilapias, sa production reste extrêmement limitée avec l’Egypte qui est le principal producteur. Quelques fermes industrielles commencent à apparaître dans certains pays d’Afrique tels que le Nigeria, le Zimbabwe, l’Ouganda mais tout reste à faire en termes de développement de l’aquaculture en général et de la pisciculture du tilapia en particulier en Afrique subsaharienne (Lazard, 2007).

La production de tilapias en dehors de l’Afrique a atteint 2,4 millions de tonnes en 2008, soit 8% de l’ensemble de la production de poissons en eau douce et en eau saumâtre (FAO, 2010). La production de tilapias aux Philippines, en Indonésie, en Thaïlande, en Malaisie et en Chine représentait respectivement 34,7%, 19,5%, 15,3%, 14,3% et 3,4 % de leur production aquacole nationale (FAO, 2010). Actuellement les taux de croissance de la production de tilapia les plus élevés sont enregistrés en Amérique Centrale et du Sud. Ces dernières années, les producteurs de ces régions ont su capter des parts de marchés considérables sur le marché des Etats-Unis et cette dynamique a toutes les raisons de se poursuivre. L’apparition du virus dénommé « White Spot Virus » sur les crevettes élevées en étang dans les pays d’Amérique Latine, en particulier en Equateur, a créé des conditions favorables au développement de la pisciculture du tilapia dans ces étangs. Par ailleurs, les mesures anti-dumping imposées aux élevages de crevettes en provenance du Brésil et de l’Equateur constitueront un élément supplémentaire favorisant la conversion de la crevetticulture vers la tilapiculture (Lazard, 2007).Le tilapia est donc en train de devenir une source majeure de produit aquatique à la fois dans les pays développés et les pays en développement.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. CARACTERISTIQUES TAXONOMIQUES ET MORPHOLOGIQUES DU TILAPIA DU NIL (O. NILOTICUS)
1.2. EXIGENCES ECOLOGIQUES
1.3. PRODUCTION MONDIALE DE TILAPIA
1.4. MARCHE ET COMMERCIALISATION DU TILAPIA
1.5. SITUATION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE CREVETTES
1.6. LES COPRODUITS DE CREVETTES
1.6.1. Farine de coproduits de crevette
1.6.2. Hydrolysats de coproduits de crevette
1.6.3. Ensilage de coproduits
1.6.4. Produits à haute valeur ajoutee
1.7. UTILISATION DES COPRODUITS DE CREVETTE EN AQUACULTURE
CHAPITRE 2: MATERIEL ET METHODES
2.1. MATERIEL
2.1.1. Le matériel biologique
2.1.2. Le matériel technique
2.1.3. Le matériel d’analyse biochimique
2.1.4. Le matériel de mesure
2.1.5. Le matériel d’analyse statistique
2.2. METHODES
2.2.1. Origine et collecte des coproduits de crevette
2.2.2. Fabrication des farines de coproduits de la crevette
2.2.3. Fabrication des aliments
2.2.4. Conditions d’élevage
2.2.4.1. Lieu d’expérimentation
2.2.4.2. Protocole d’élevage des tilapias
2.2.5. Suivie des paramètres physico-chimiques
2.2.6. Les analyses bromatologiques des aliments et de la chair
2.2.6.1. Détermination de la matière sèche (MS)
2.2.6.2. Détermination des cendres
2.2.6.3. Dosage de la cellulose brute (CB)/fibres
2.2.6.4. Détermination de la matière grasse (MG)/ lipides
2.2.6.5. Détermination des protéines brutes (PB)
2.2.7. Les paramètres de croissance
2.2.8. L’analyse statistique
CHAPITRE 3: RESULTATS
3.1. LES PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES
3.2. COMPOSITION BROMATOLOGIQUE DES ALIMENTS UTILISES DANS L’EXPERIENCE
3.3. LES PARAMETRES DE CROISSANCE
3.3.1. Gain de poids et TCS
3.3.2. Le taux de conversion alimentaire (TCA)
3.3.3. Taux de survie
3.4. COMPOSITION BROMATOLOGIQUE DE LA CHAIR DES POISSONS
3.5. ESTIMATION DU PRIX DE REVIENT DES ALIMENTS
CHAPITRE 4: DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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