Caractéristiques sociodémographiques de la population de mareyeurs

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Situation géographique du village de Hann dans la commune d’arrondissement de Hann Bel-Air

Le village traditionnel de Hann se localise dans la commune d’arrondissement de Hann Bel-Air qui est comprise entre l’autoroute à l’Ouest et l’océan atlantique à l’Est (Baie de Hann). Elle s’étire du Nord au sud en deux bandes rectilignes et parallèles au Boulevard du Centenaire de la commune de Dakar (ex Route de Rufisque) et à l’autoroute. Ses limites se dessinent comme suit :
– Au nord, la Route Nationale n°1, le rond-point de la Patte d’oie et l’intersection avec la route de cambérène dans sa traversée de Dalifort.
– Au sud l’intersection, de l’avenue Malick Sy avec le croisement de l’autoroute, le passage Cyrnos jusqu’au port de pêche.
– A l’est, le littoral de la Baie de Hann, de la limite nord du département de Dakar jusqu’au Môle 10.
– A l’ouest, tout au long de l’autoroute, du croisement Cambérène jusqu’à l’avenue Malick Sy.

CADRE PHYSIQUE

La zone de Hann est constituée de sables continentaux fixés et modelés dans l’ensemble. L’altitude varie entre 0 et 20 mètres. La végétation naturelle est pauvre. Cependant, il existe des dépressions inter dunaires (les Niayes) au fond desquelles affleure momentanément la nappe phréatique. Cette zone abrite toutes les activités agricoles et maraîchères du village de Hann et plus généralement de toute la région de Dakar.
La bordure maritime est caractérisée par la présence d’une côte, d’un plateau continental et des courants marins, éléments très déterminants qui influencent la saisonnalité de la pêche. La côte marque le début du domaine des grandes plages sableuses qui se poursuivent jusqu’à St-Louis. Elles ne sont interrompues que par de brefs appointements rocheux. La baie de Hann a un fond sablo-vaseux en bordure et sablo-coquiller un peu plus au large.
Le plateau continental s’élargit progressivement à partir des plages sédimentaires de Hann à Rufisque jusqu’à Saint-Louis. Il atteint son minimum d’extension le long des côtes basaltiques, à partir du banc de Bel- Air.
Les courants marins déterminent les saisons de pêche. Il y’a deux principaux courants marins : le courant des Canaries et le contre –courant équatorial.
Le courant des Canaries se manifeste de novembre à mai et est de direction Sud-Sud-Ouest. Il est froid pour deux raisons : d’une part parce qu’il vient de régions situées plus au Nord et d’autre part parce qu’il reçoit des remontées d’eaux profondes (Upwelling) le long des côtes du Maroc et de la Mauritanie.
Le contre-courant équatorial, issu du Golfe de Guinée, est de direction sensiblement Ouest-Est. Il remonte vers le Nord de mi-mai à octobre. Ces eaux chaudes proviennent de la bordure du contre-courant et du contre-courant lui-même. Trois saisons sont à distinguer dans la baie de Dakar : une saison d’eau froide, une saison d’eau chaude salée et une saison d’eau chaude dessalée. La saison d’eau froide s’étend du 15 décembre au 15 mai ; période pendant laquelle les eaux sont plus salées. Pendant cette période, la température de l’eau varie peu : 18 à 19°C en surface à 15° à 50 mètres et à 13,5° à 100 mètres.
La saison d’eau chaude salée est caractérisée à partir de la deuxième quinzaine de mai par la dérive des eaux chaudes venues du sud entraînant une augmentation de la température. Ce phénomène est accompagné d’une augmentation légère de salinité et se poursuit jusqu’en juillet. Quant à la saison d’eau chaude salée, elle est fortement influencée par les pluies. C’est en effet, en juillet, avec l’apport des pluies en eau douce, que le dessalage s’amorce. D’avril à juin, il y a une remontée d’eaux profondes qui est à l’origine de l’abondance du plancton qui explique de la diversité des espèces existantes dans cet écosystème aquatique et de leur abondance.
Concernant la faune marine, les espèces capturées (demersaux et pélagiques) dépendent surtout de la saisonnalité. Pour les demersaux, la grande saison de pêche s’étend de décembre à avril, période pendant laquelle apparaissent les espèces nobles, telles les thiofs (Epinephelus aenus), les « ruurs » ou merou gris (Epinephelus caninus) et les « diaragnes » (Dentex Filosus). Les pélagiques par contre se déplacent d’avril à octobre en grandes colonies sur le plateau continental, après leur premier cycle de croissance dans la baie de Gorée.
Le climat de la zone de Hann à l’instar de celui de la région de Dakar est de type tropical. Il est caractérisé par l’alternance d’une saison sèche et d’une saison humide. Ce climat qui est marqué par une grande irrégularité interannuelle, est soumis à plusieurs facteurs que sont :
– Les vents qui, durant une bonne partie de l’année, sont de dominante Nord et ne cèdent la place aux vents Sud que pendant une courte durée. On distingue les alizés et les moussons.
Concernant les alizés, relativement frais et humides, le seul vent constant en saison sèche est l’alizé maritime issu de l’anticyclone des Açores. Quant aux moussons, un renforcement des vents d’ouest se fait sentir dès le mois de mai alors que de juin à octobre, la composante Sud s’affirme très nettement.
La mousson atlantique qui est un vent chaud et humide est très instable sa vitesse est faible domine durant tout l’hivernage. Les pluies d’été (hivernage) sont liées à la mousson issue de l’anticyclone de Sainte Hélène.
– Les températures oscillent entre 23 et 24°C, de décembre à mai, et dépassent facilement 25°C de juin à novembre avec un rafraichissement dû à la présence de la mousson en septembre. La chute brutale des minimums de température en novembre traduit la prédominance nette de l’alizé maritime. C’est pendant les mois de janvier, février, mars, avril qu’on enregistre les températures les plus faibles (entre 17 et 18° C), alors que les plus fortes températures dépassent rarement 30°C.
– Les pluies, dans les conditions normales s’étalent de juillet à octobre. Elles peuvent être prolongées au-delà de la limite habituelle jusqu’en décembre par les pluies de « Heug ».

CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES

Historique du peuplement

L’histoire du peuplement du village de Hann remonte au début du XXe siècle.
Le village de Hann est un village traditionnel fondé par les pêcheurs lebous. Seulement alors que la documentation écrite fait état d’une occupation plus ancienne.
D’après les témoignages oraux, le quartier de Hann-Village fut le premier à être fondé en 1903 en même temps que le parc zoologique de Hann. Ce quartier comprenait deux parties : Hann-Santhiaba et Hann-Equipe. Le premier a été fondé par des ouvriers qui travaillaient dans le parc. Ils étaient originaires du walo. Le parc se trouvait dans le walo précisément à Richard-Toll. Durant cette période c’est-à-dire en 1903, l’administration coloniale décida de le transférer vers Dakar à Hann. Ceux qui travaillaient dans le parc étaient obligés de se déplacer eux aussi en suivant le même chemin.
Parmi eux, les premières personnes qui se sont installées dans ce quartier, nous pouvons citer le vieux Abdoulaye Kassanka Sakho.
Toujours parmi les premiers walo walo qui se sont installés à Hann-Santhiaba, il y’a la vieille dame Mame Thiané Diop et le vieux Madické Fall originaire de Gandiol (localité située à une dizaine de kilomètre au sud de Saint-Louis).Ce dernier fut le premier Imam de la mosquée de Hann. Aujourd’hui encore, la fonction d’Imam est assurée par les membres de sa famille.
Le deuxième noyau originel de Hann village dénommée Hann-Equipe correspond à l’emplacement occupé par l’équipe qui construisait le chemin de fer traversant le quartier.
Mais ce quartier de Hann-Village regroupant Hann-Santhiaba et Hann-Equipe n’est pas considéré comme faisant partie du village traditionnel de Hann du fait de sa distance éloignée de la plage et aussi parce que n’étant pas habité par les lébous. L’une des causes de cette considération est aussi que Hann-Village est lotit depuis 1936 et qu’aujourd’hui il est devenu pratiquement un quartier moderne.
Le premier noyau de peuplement dans le village traditionnel de Hann a été créé en 1914 par un certain Ndiaga Sy originaire du Fouta. Il s’est d’abord installé à Thiaroye-Guedj avant de migrer avec ses compagnons en 1914 vers Hann où il a créé le quartier de « Lebou-ga » (qui veut dire quartier des lébous) actuel quartier Hann-pêcheur.Et pendant très longtemps, ce quartier garda le nom que son fondateur lui avait donné (jen-na-tax : c’est à cause du poisson) « Yaraax » est le nom indigène désignant le village de Hann. Ce mot viendrait d’après les témoignages d’une déformation du mot « yorox »désignant un endroit du cordon littoral scié par la lagune. Il se situait au niveau de Hann-Yenn et les pirogues étaient utilisées pour franchir cet obstacle.
En 1922 un marabout walo-walo du nom de Boubacar Ndiongue quitte le quartier de Hann-Equipe avec ses disciples pour aller s’installer près de la mer à côté de Lebou-ga. Ils trouvent sur place un homme du nom de Mbaye Diop. Ces deux hommes vont dénommer leur nouveau quartier Walo-ga. Ce quartier donnera plus tard le quartier de Hann plage.
Vers 1925 un nouveau quartier a vu le jour dans le village traditionnel de Hann. Il s’agit de Keur Momar Fall. Son fondateur est Momar Fall. Ce dernier originaire de Mbao, a quitté son village natal à la naissance de sa fille aînée pour venir s’installer juste à la hauteur du rond-point Capa. Dailleurs le nom de ce village Keur Mor Fall a changé de nom depuis quelques temps, on l’appelle aujourd’hui Hann-Capa ou Hann 3.
A la même période, des lébous originaires de Yenn sous la direction de Mbaye Tambédou vont fonder à l’Ouest de Lébou-ga, le quartier de Hann-Yenn.
A la suite d’une forte immigration de travailleurs venus d’horizons divers et de l’extension naturel du village traditionnel de Hann à la forte croissance démographique dans le noyau originel, les quartiers de Hann-Montagne (situé à l’extrême Est du village) et Hann Marigot (localisé comme son nom l’indique sur le lit d’un ancien marigot).

Démographie

La démographie de la commune d’arrondissement de Hann Bel-Air est à l’image de celle du département de Dakar qui est caractérisée par une forte croissance, une densité de population très élevée et une population majoritairement jeune qui est supérieure à la moitié de la population totale.
L’évolution de la population de Hann Bel-Air est caractérisée par une croissance très rapide. Cette forte croissance a commencé depuis le début des années 80 et depuis cette période, la population s’accroît d’une année à l’autre. En effet, de 12600 habitants en 1976, la population de Hann Bel-Air est passée de 40246 habitants en 2007 (ANSD). Donc en 30 ans, la population de Hann Bel-Air a plus que triplé.
Cette augmentation rapide de la population de Hann Bel- Air s’explique par plusieurs facteurs parmi lesquels figure en bonne place la création dans la zone de nouveaux quartiers. En effet, les années 80 et 90 marquent l’apparition de nouvelles cités dont les populations viennent presque totalement des autres quartiers de Dakar. Ainsi sur cette période, pas moins de 10 cités ont été créées, les populations de ces nouveaux quartiers se sont ajoutées au total de la zone de Hann Bel-Air faisant croître de manière significative l’effectif de la population.
Cette situation s’explique également dans le fort taux d’accroissement naturel enregistré à Hann Bel Air. En 2002, le taux d’accroissement annuel de la Commune d’arrondissement de Hann Bel-Air a atteint 2,16%. Depuis lors, la population continue de croître de manière exponentielle, atteignant 40246 habitants en 2007. Selon les projections de l’agence nationale de la statistique et de la démographie, la population de la zone atteindra 47417 habitants en 2015. La densité de la population augmente de manière proportionnelle avec le nombre de personnes vivant dans la zone ; plus l’effectif de la population augmente, plus la densité est importante et vice versa. En 2002 la commune d’arrondissement de Hann Bel-Air avait une population de 35768 habitants pour une superficie de 11,5 km² soit une densité de 3110 habitants/km². En 2007, la densité de la population de Hann Bel-Air est passée à 3500 habitants/km². Et selon les estimations de l’agence nationale de la statistique et de la démographie, la densité atteindra 4123 habitants/km² en 2015.
Bien qu’elle soit importante, la densité de la commune d’arrondissement de Hann Bel-Air est la deuxième la plus faible après celle de Ngor dans le département de Dakar.
Cette densité cache une forte concentration de population qui cohabite avec les industries. La zone allant de la baie de Hann jusqu’au de Dakar concentre plus de 70% du tissu industriel qui masquent les fortes densités de population de Hann Bel-Air.
Population à majorité féminine. En 2005 la population féminine était de 19289 habitants alors que la population masculine était estimée à 19117 habitants. Cette évolution de la population résulte de l’occupation de l’espace qui se caractérise par des habitations très diverses.

Habitat

Hann est constitué de deux noyaux de peuplement : Hann-Mer sur la façade maritime et Hann village dans le centre de la commune. Le peuplement s’est fait autour de ces deux noyaux.
Aujourd’hui la commune d’arrondissement de Hann Bel-Air compte 27 quartiers dont 15 quartiers populaires et 12 cités. La quasi-totalité des quartiers populaires se trouvent dans le noyau originel, première zone d’occupation de Hann Bel-Air. Les cités ont été créées bien après pour répondre à la surpopulation constatée dans le noyau originel.
Ainsi la commune d’arrondissement de Hann Bel-Air est composée de deux types d’habitations : les quartiers populaires et les cités de résidence, et la grande majorité des habitants sont concentrées dans les quartiers populaires qui forment le village traditionnel de Hann.
Au niveau du village traditionnel de Hann, l’habitat est caractérisé par l’existence de constructions spontanées, réparties en grands carrés de plusieurs familles avec une quasi inexistence d’équipement d’assainissement individuel et /ou collectifs. Comme tous les villages traditionnels, celui de Hann est occupé en dehors des normes d’urbanisme. Seul Hann village situé en face du parc bénéficie d’un lotissement réalisé en 1936 à la suite d’un incendie qui l’avait complétement ravagé. Le village traditionnel de Hann situé sur la façade maritime fait l’objet d’occupation anarchique. Selon la commune d’arrondissement de Hann Bel-Air, 82% des parcelles ne sont pas raccordées au réseau de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) est une pratique courante.

ECONOMIE ET EQUI PEMENTS

ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES

Les activités socio-économiques dans la zone de Hann sont diverses. Elles s’organisent autour des industries localisées dans le quartier. En effet, ces industries offrent une multitude de possibilité aux populations de Hann.
En dehors de l’activité industrielle nous avons à Hann la présence du commerce, de la pêche, de l’agriculture. Le secteur industriel qui joue un rôle essentiel dans les activités économiques de Hann se distingue par la forte présence des établissements industriels avec une densité de six industries au kilomètre carré. Ces infrastructures accueillent la majeure partie de la population active de Hann. La présence de la zone industrielle a pour résultat le développement de l’activité commerciale. En effet le commerce prend de plus en plus de l’ampleur. Il se fait de diverses manières allant du petit commerce prend (boutique de bras) au secteur de la restauration avec la prolifération des gargotes dans le quartier. Tous ces facteurs font aujourd’hui de Hann un véritable centre d’échange.
L’agriculture à Hann est essentiellement axée sur l’horticulture avec la culture maraîchère, la culture fruitière et surtout la culture des plantes ornementales.
Cependant la pratique agricole est en perpétuelle perte de vitesse du fait de la croissance démographique accélérée qui va de pair avec une urbanisation galopante.
Depuis quelques années, les organismes de micro crédit gravitent autour du quai. Ainsi, une banque populaire de crédit et d’épargne assure des transactions financières très importantes en allouant des crédits pour l’achat de pirogues ou de matériels de production avec un faible taux d’intérêt. Les GIE spécialisés dans la pêche font florès, à l’image de FENAGIE. Une chaîne de travail s’établit entre ces différentes catégories professionnelles au point de faire naître une solidarité et une entraide à l’égard même des populations ou des gens étrangers à la localité de Hann, ce qui a tendance à réduire le chômage, même si par ailleurs, ce sont des emplois précaires.
En somme, nous pouvons dire que le quai a un impact socio-économique au niveau de Hann par son degré d’intégration, d’insertion des jeunes, des femmes, des couches sociales les plus vulnérables dans le tissu social en participant de manière drastique à la lutte contre le chômage.

EQUIPEMENTS

Le recensement des entreprises industrielles effectué en 1995 par la direction de l’industrie démontre tout le poids économique de la région de Dakar qui accueille 87% des entreprises du pays. Cette logique est confirmée par le recensement de la direction de l’industrie de 2005 sur un total de 3500 entreprises au niveau national Dakar en totalise 3253 soit plus de 90%. Une bonne partie de ces entreprises est localisée le long de la baie de Hann où nous avons des densités industrielles supérieures, 6 entreprises par km2.
L’implantation de ces industries le long de la baie de Hann qui fait partie de la commune d’arrondissement de Hann bel air est le résultat de la création en 1950 de la zone industrielle de Potou Bel Air (ZIPB), sur le site actuel de la commune. Mais il faut dire qu’au début, la zone industrielle de Potou Bel air était destinée à des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Alors qu’actuellement elle abrite de grandes installations qui utilisent et rejettent dans l’atmosphère des produits dangereux pour l’environnement et les populations environnantes.
La forte présence industrielle à Hann s’explique par la proximité de la zone avec le port de Dakar principale porte d’entrée des matières premières dans le pays et la sous-région.
On distingue une gamme variée d’industries dans le quartier de Hann : on retrouve des industries alimentaires, chimiques, plastiques, métalliques, de pêches, de bois, et diverses autres industries.

CONCLUSION PARTIELLE

La position géographique du village de Hann avec la présence de la mer favorise l’activité de pêche. Celle-ci est renforcée par les facteurs climatiques ainsi que par la présence d’une population traditionnelle de pêcheur qui a une expérience dans ce métier. Mais aussi l’implantation d’industries de pêche tout autour de la baie renforce d’avantage la commercialisation des captures. Tous ces facteurs déjà cités jouent un rôle primordial sur la pêche artisanale et ses activités connexes à Hann.

LA PECHE ARTISANALE ET SES ACTIVITES CONNEXES

LA PECHE ARTISANALE A HANN

Pendant très longtemps, les habitants de Hann ont développé des stratégies économiques diversifiées en conciliant agriculture et pêche. Avec l’avancée de la ville de Dakar, l’agriculture a pris du recul au profit du bâti ; cela conduit les populations à se spécialiser dans le secteur de la pêche.
La zone de Hann dispose d’atouts favorables au développement de la pêche : existence d’une façade maritime riche de sa biodiversité, une population d’acteurs traditionnels de pêche expérimentée, existence de débouchés garantis (marchés locaux et usines).

CARACTERISQUE SOCIO-DEMOGRAPHIQUE DES PECHEURS

Âges des pêcheurs

La population des pêcheurs artisanaux de Hann est essentiellement composée de personnes d’âge adulte avec un âge moyen de 40 ans. Les plus jeunes pêcheurs enquêtés âgées de 18- 30 ans représentent 8%, les pêcheurs âgés de 31à 40 ans sont majoritaires et représentent 52%. Au total les pêcheurs ayant une tranche d’âge compris entre 41-50 ans représentent 36% de la population enquêtée et ceux âgés de 50 ans et plus font 4%.

Ethnie des pêcheurs

Les ethnies dominantes parmi les pêcheurs de Hann sont les lebous qui constituent 53% de l’enquête et les wolofs 28%. Cela s’explique du fait que les premières populations à s’installer à Hann sont originaires d’ethnie lébou. Les serères représentent 13% et sont en majorité des migrants. Les pulaar représentent 6% des pêcheurs. Les autres ethnies sont méconnues dans notre enquête.

Situation matrimoniale

La population des pêcheurs de Hann est composée d’une forte majorité de pêcheurs mariés représentant 89% de la population enquêtée contre 7% de célibataires, de 3% de veuf et de 1% de divorcés.

Niveau d’instruction des pêcheurs

Dans l’échantillon considéré, on dénombre au total 59% d’instruits parmi les pêcheurs, répartis comme suit : 48% ont atteint le niveau primaire, 4% des pêcheurs ont atteint le niveau moyen et 7% le niveau secondaire..

Origines des pêcheurs

La majeure partie des pêcheurs enquêtée à Hann sont des sédentaires, représentant 66% de l’échantillon contre 34% de pêcheurs migrants. Ces pêcheurs migrants viennent des autres localités du pays pour venir faire la campagne de pêche à Hann.

CONDITIONS D’ACTIVITES DE LA PECHE ARTISANALE A HANN

Les instruments de pêche et leurs caractères techniques
Avec des pirogues dotées de moteurs hors-bord ou in bord, les pêcheurs de Hann pratiquent diverses techniques de pêche dont l’utilisation est fonction de la saison et du type de poisson ciblé.

La ligne simple

La ligne simple est le type de pêche utilisant des appâts et des hameçons. Ce type est  principalement utilisé pour la capture des grosses espèces telles le mérou, le badèche, la dorade etc.

La ligne glacière ou « marée »

La ligne glacière ou « marée » qui utilise la même technique que la ligne simple mais regroupe les pirogues de marée avec des lignes. Elle nécessite l’utilisation de glace à cause du nombre de jour restée en mer.

Le filet maillant

On distingue deux types de filets : le filet à sardinelles dont les prises sont constituées à 90% de sardinelle maredensis, et le filet à ethmaloses représente plus de 80% des prises.
Ce sont des engins passifs dans lesquels viennent se mailler les poissons, crustacés ou gros coquillage.

La palangre

C’est un ensemble d’hameçons d’une certaine grandeur choisie, noués sur des cordes intermédiaires qui sont fixés avec une certaine distance à une seule corde.

Le filet dormant

Il capture toutes les espèces de poissons tant pélagiques que demersales. Il est utilisé d’août à novembre saison très propice. Il est utilisé à bord de pirogue longue de 8 à 12 mètres. Le filet dormant est un ensemble composé de plusieurs filets. Il est installé le soir et le lendemain matin, on l’a relève pour tirer les poissons capturées.

La senne tournante ou ‘fil à tourner »

La senne tournante nécessite l’utilisation d’une pirogue longue d’environ 18 à 21 mètres avec un équipage qui peut aller jusqu’à 35 personnes ou plus, portant un filet de plusieurs mètres de long. La senne tournante est utilisée pour la capture de sardinelle ronde qui a une grande valeur commerciale.
Les instruments de pêche se répartissent comme suit dans l’échantillon :
– les pêcheurs qui pratiquent la pêche à la ligne simple représentent 24% et les pêcheurs pratiquant la ligne glacière ou marée représentent 12% de l’ensemble des pêcheurs.
– les pêcheurs exerçant la pêche au filet maillant ou dormant constituent respectivement 19% et 9% de l’ensemble tandis que la palangre est pratiquée par 5% des pêcheurs.
– les pêcheurs qui pratiquent la senne tournante représentent 31% de l’échantillon.
Tableau 5 : répartition du nombre d’instruments de pêche selon le type de pêche pratiquée à Hann.
instrument de pêche Nb. cit. Fréq.

La pirogue

La pêche artisanale se pratique à l’aide de pirogues fabriquées par le charpentier à partir d’un tronc d’arbre. On distingue les pirogues motorisées et les pirogues à rames ou à pagaies. La taille de la pirogue, sa capacité, sa forme et les matériaux utilisés, la hauteur des bordées, le nombre de planches juxtaposées pour les constituer, l’emplacement du moteur etc… sont autant de facteurs variables selon des critères bien précis : engin de pêche utilisés et espèces recherchées, type de navigation, ethnie du propriétaire, distance des lieux de pêche etc.18
Au niveau du centre de pêche de Hann, la longueur des pirogues motorisées utilisant les lignes varie de 6 à 8 mètres, les pirogues utilisant les filets ont une longueur variant de 10 à 12 mètres, celles utilisant la senne tournante ont une longueur qui varie de 17 à 21 mètres et la longueur des pirogues utilisant la palangre tourne autour de 10 mètres.
18 Kébé (M.).1987. Valorisation des produits débarqués par la pêche artisanale maritime sénégalaise : contraintes et politiques de développement. Document Scientifiques Centre de Recherches Océanographiques, Page 2.
L’âge moyen des pirogues est pratiquement le même pour les différentes unités de pêche, 6 ans pour les pirogues utilisant les filets, 5 ans pour les pirogues utilisant les lignes et la palangre et 4 ans pour les pirogues de sennes tournantes.

L’équipage à bord des embarcations

L’équipage est très varié et dépend de la taille de la pirogue, du type de sortie et du type d’engin utilisé. La pêche à la ligne emploie un équipage variant entre 3 et 4 personnes pour les sorties quotidiennes et 10 personnes pour les sorties de marée. Les pêcheurs de filet maillant dormant sont le plus souvent au nombre de 5 et peuvent aller jusqu’à 10 personnes pour une sortie de marée effectuée à l’aide d’une grande pirogue. Pour la senne tournante et le filet maillant encerclant, les pêcheurs embarqués sont au nombre de 10 à 25 personnes ou plus.
Les membres de l’équipage entretiennent des liens sociaux en dehors du métier qui les lie.

Les sorties

Au niveau du quai de pêche de Hann presque toutes les pirogues partent le matin et reviennent l’après-midi. A l’exception des pirogues de lignes glacières qui font des sorties 10 à 15 jours de mer. Pour la pêche à la ligne, ceux qui pêchent le jour partent entre 6h et 9h et reviennent entre 14h et 19h. Les pêcheurs qui travaillent la nuit, surtout ceux qui utilisent la palangre, partent vers 19h. L’heure de retour se situe entre 7h et 11h.
Cependant il faut noter que ces heures de retour ne sont pas fixes, tout dépend de la disponibilité du poisson.
Les pêcheurs de Hann partent dans différents lieux de pêche de la presqu’île du Cap-Vert ou à l’extérieur même, dans d’autres zones. En fonction de la nature du fond marin, dans chaque lieu de pêche est notée la présence d’espèces spécifiques de poisson. Les sorties les plus lointaines sont effectuées par les pirogues de marée. Pour ce type de sortie, les pêcheurs partent dans certaines zones telles Saint-Louis, Gambie, Casamance, et même en Guinée Bissau pour une durée de deux semaines ou plus. Les frais liés à ce type de sortie sont variés ; pour l’exemple d’une sortie de marée de 3 à 15 jours, les pêcheurs ont besoin de 8 à 9 tonnes de glace, 25 000 FCFA de frais d’appât, 100 000 francs CFA de frais de carburant, 100 000 francs CFA pour la nourriture.

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Table des matières

PROBLEMATIQUE
Contexte et justification
Objectifs de recherche
– Objectif général
– Objectifs spécifiques
Hypothèses de recherche
Cadre conceptuel
CADRE THEORIQUE
CADRE METHOLOGIQUE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE L’AIRE D’ETUDE
CHAPITRE 1 : LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET DEMOGRAPHIQUES
I. SITUATION GEOGRAPHIQUE
a. Localisation de la Baie de Hann
b. Situation géographique du village de Hann dans la commune d’arrondissement de Hann Bel-Air
II. CADRE PHYSIQUE
III. CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES
3.1. Historique du peuplement
3.2. Démographie
3.3. Habitat
CHAPITRE 2 : ECONOMIE ET EQUI PEMENTS
I. ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
II. EQUIPEMENTS
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : LA PECHE ARTISANALE ET SES ACTIVITES CONNEXES
CHAPITRE 1 : LA PECHE ARTISANALE A HANN
I. CARACTERISQUE SOCIO-DEMOGRAPHIQUE DES PECHEURS
1.1. Âges des pêcheurs
1.2. Ethnie des pêcheurs
1.3. Situation matrimoniale
1.4. Niveau d’instruction des pêcheurs
1.5. Origines des pêcheurs
II. CONDITIONS D’ACTIVITES DE LA PECHE ARTISANALE A HANN
2.1. Les instruments de pêche et leurs caractères techniques
2.1.1. La ligne simple
2.1.2. La ligne glacière ou « marée »
2.1.3. Le filet maillant
2.1.4. La palangre
2.1.5. Le filet dormant
2.1.6. La senne tournante ou ‘fil à tourner »
2.2. La pirogue
2.2.1. L’équipage à bord des embarcations
2.2.2. Les sorties
2.3. Les moteurs
2.4. Unité de pêche
2.5. Les autres matériels : GPS, gilet de sauvetage, téléphone mobile
2.6. Équipement du quai
III. DEBARQUEMENT ET ECOULEMENT DES ESPECES CAPTUREES
3.1. Les espèces débarquées
3.2. La commercialisation des espèces
3.3 Les types de marchés
3.4. Organisation des pêcheurs
CHAPITRE 2 : LE MAREYAGE
I. PRESENTATION DE L’ACTIVITE
1.1. Les conditions
1.2. Caractéristiques sociodémographiques de la population de mareyeurs
1.2.1. Âge des mareyeurs
1.2.2. Ethnies des mareyeurs de Hann
1.2.3. Origine professionnelle et modes d’accès à la profession
1.3. La pratique quotidienne du mareyage à Hann
1.3.1. Déroulement et organisation du travail des mareyeurs
1.3.2. Le transport des produits vers les marchés
1.3.2.1. Le conditionnement des produits halieutiques
1.3.2.2. Les moyens de transport utilisés pour l’acheminement des produits vers les marchés 62La Pêche Artisanale à partir de la Baie de Hann Demba DIA
1.3.2.3. Les frais liés au mareyage à Hann
CHAPITRE 3 : LA TRANSFORMATION ARTISANALE DES PRODUITS HALIEUTIQUES A HANN
I. LES EMPLOYES
II. ORIGINES DU POISSON TRANSFORME ET TECHNIQUES PRATIQUEES
2.1. Les produits fermentés
2.2. Le produit braisé fumé
2.3. Les produits salés séchés
CHAPITRE 4 : POLITIQUE DE GESTION DURABLE DES PECHES
I. LA MAITRISE ET LA GESTION DES CAPACITES DE PECHE
II. L’INSTAURATION DE PLANS D’AMENAGEMENT DES PECHERIES
III. PROPOSITION D’ORIENTATION POUR UNE GESTION DURABLE DES RESSOURCES HALIEUTIQUES A HANN
3.1. Une approche participative
3.2. Un comité de surveillance de la pêche
3.3. Sensibilisation pour le repos
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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