Caracteristiques physiques du bassin versant

Les pays sahéliens connaissent, malgré une amélioration notée ces dernières années, un déficit pluviométrique depuis la fin des années 1960. Ces aléas climatiques ont eu des conséquences graves au Sénégal à l’instar des autres pays soudano-sahéliens (Sagna. P., 2008). L’agriculture est la principale activité économique de la population sénégalaise. Elle est largement tributaire de la pluie. La région naturelle de la Casamance, en dépit de sa position privilégiée (domaine soudano-guinéen) par rapport au reste du pays, a été durement éprouvée par les conséquences de la variabilité pluviométrique (Albergel J., et al, 1991) En effet, cette crise climatique a entraîné des contraintes majeures au développement du secteur agricole. En Casamance les bas-fonds présentent des potentialités énormes pour l’agriculture. Cependant ils sont confrontés à des problèmes de salinisation et de dégradation des terres.

CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU BASSIN VERSANT 

Les caractéristiques géologiques et géomorphologiques

Les caractéristiques géologiques et géomorphologiques du milieu constituent des éléments importants dans la mise en valeur d’un bas-fond. Le bassin versant de Bacoum est situé dans la région de Sédhiou, en moyenne Casamance (fig. 1). Il appartient au bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien caractérisé par des épisodes géologiques assez marqués, notamment, entre le Jurassique et le Quaternaire. Cette longue histoire sédimentaire a favorisé la mise en place d’unités morphologiques, notamment la série détritique du continental terminal. L’étude morpho-pédologique relève que nous avons une vallée fluviale. Nous observons facilement les différentes parties qui composent cette vallée. Les trois unités de relief sont : les plateaux, les versants et les bas-fonds.

► En amont, sur les versants aux pentes souvent raides, l’eau de pluie s’écoule d’abord en nappe, puis se concentre peu à peu en rigoles et ruisselets vers le point le plus bas de la région. La forme d’entonnoir du bassin de réception se conserve tant que l’un des ruisseaux ne creuse pas son lit plus vite que les autres ; la quantité de matériaux arrachés aux versants est partout la même. Il s’agit du plateau. Il constitue la partie la plus haute de la toposéquence. Les sols sont de type ferrugineux tropical lessivé, légèrement ferralitiques. Les sols recouvrent une cuirasse latéritique qui affleure par endroits et conviennent bien à l’agriculture pluviale, notamment l’arachide, le mil, etc.
► Plus bas, la surface de raccordement entre plateau et vallée, tout en recevant de nouveaux affluents, assure l’évacuation des eaux et des matériaux vers l’aval. C’est Le versant. C’est la zone de contact entre le plateau et la zone basse constituée de bas-fonds. Il correspond au glacis de raccordement. Il est constitué de limons argileux-sableux et apte à l’arboriculture, mais demeurent sensibles à l’érosion par ruissellement.
► Enfin arrivé dans la plaine, ou dans une vallée plus importante mais à pente plus faible, le cours d’eau abandonne ses matériaux.

L’espace régional est constitué en majeure partie de plateaux de grés issus des formations du secondaire et du tertiaire. Cette géomorphologie, entretenue par des conditions climatiques relativement clémentes, offre des avantages naturels considérables. Ce sont les bas-fonds. Ils constituent la zone la plus basse. : C’est la zone qui concentre les eaux de ruissellement issues des versants en saison des pluies et où la nappe souterraine est à faible profondeur et parfois affleurant. L’inondation y est permanente. Ce sont des axes de convergence préférentielle des eaux de surface, des écoulements hypodermiques et des nappes phréatiques (Raunet M., 1985), aux sols chimiquement fertiles, présentent désormais aux yeux des paysans un intérêt agro-économique grandissant. Les sols hydromorphes des basfonds sont aptes à la riziculture et au maraîchage.

Les types de sols et leurs caractéristiques 

Les caractéristiques pédologiques constituent des éléments importants dans la mise en valeur d’un bas-fond. Les sols jouent un double rôle : mettre en réserve l’eau, en la soustrayant à l’évaporation ou au ruissellement ainsi que les matières minérales utilisées par les plantes. Donc, elles permettent d’évaluer l’aptitude à la riziculture et l’état de la nappe pour l’absorption des eaux et la restitution des eaux.

Nous reprenons, ici, la typologie des sols faite par la Direction de l’Aménagement du Territoire (D.A.T) et l’United States Agency for International Développent (U.S.A.I.D) (fig. 2) et l’Institut National de Pédologie (I.N.P) de Fouladou-Pakao (tableau 3). La carte réalisée avec les données de la D.A.T/U.S.A.I.D a identifié trois types de sols dans le bassin versant de Bacoum. Il s’agit
− des sols faiblement ferrallitiques: sols ferrugineux tropicaux lessivés; sols peu évolués ;
− des sols hydromorphes à gley salé ;
− et des sols peu évolués d’apport et sols hydromorphes sur matériau colluvial.

Mais une étude plus fine de l’Institut National de Pédologie de Fouladou-Pakao  montre d’autres types de sols supplémentaires à ceux de la D.A.T/U.S.A.I.D. Il s’agit
−des sols halomorphes non dégradés,
−des sols hydromorphes moyennement organiques qui existent, selon les dépressions
−et des sols para sulfatés acides.

L’hydrogéologie 

L’étude hydrogéologique nous renseigne sur la nature des nappes (maastrichtienne, lutétienne, semi-profonde, continentale). Nous reprenons les travaux de Seck A., 1995. D’abord, la nappe maastrichtienne, d’une profondeur voisine de 400 m à l’Ouest de l’axe Sénoba-Bafata est accessible à moins de 160 m dans la partie Centre Sud-est de la région. Quant à la nappe lutétienne, elle est exploitable à moins de 60 m à l’Ouest avec des débits de 200 à 300 m3 /heure. Au Nord-Ouest. Ensuite, la nappe semi-profonde, résidant dans les sables, peut être atteinte entre 50 et 150 m de profondeur avec des débits pouvant atteindre 20 à 280 m3 /heure. Enfin, les nappes continentales sont alimentées par les pluies et les cours d’eau. Leurs profondeurs se situent à moins de 40 m. la qualité de l’eau y est bonne et les débits peuvent varier de 5 à 10 m3 /heure pour les puits et de 10 à 60 m3 /heure pour les forages.

La végétation

Avec la diversité de ses biotopes, la région de Sédhiou constitue un des plus grands espaces producteurs de ressources forestières du pays. Cette situation lui confère une place de choix pour le développement des filières de ce secteur (charbon de bois, bois de chauffe, bois d’œuvre, produits de cueillette). La zone est généralement composée de savane arborée, avec des forêts clairsemées dans le Centre-Nord. Cependant, les versants des vallées et les cuvettes sont le siège d’un couvert herbacé assez abondant. Le tapis herbacé, des versants de la vallée de Bacoum, est composé d’espèces comme les nénuphars, les typhas, à l’intérieur de la vallée . Nous notons, également, d’autres formations végétales, au rebord de la vallée, composée par les combrétacées, Ficus glumosa, Parkia biglobosa et Pterocarpus erinaceus, Adansionia digitata . Nous avons, également, la présence de palmeraies qui abritent d’importants peuplements de palmiers à huile (Elaeis guineensis) .

Hydrologie et réseau hydrographique

L’hydrodynamisme et l’hydrochimie sont influencés, d’une part, par les eaux de ruissellement des bassins versants et le fleuve, d’autre part. La vallée de Bacoum est alimentée par les eaux de ruissellement pluvial issues des versants de la ville de Sédhiou et ses villages environnants (Bacoum, Badiandiang, Boussoura). Pendant l’hivernage, les eaux de ruissellement issues des fortes pentes des quartiers de la ville (Santassou, MoryKunda et Kabeumb), alimentent la vallée en grande quantité d’eau. Au fur et à mesure qu’il prend de l’importance et se concentre, le ruissellement acquiert une énergie qui lui permet d’attaquer le sol. La pluie n’est que le facteur actif de l’érosion des sols par l’eau. Les particules les plus fines (matières organiques, argiles et limons) sont susceptibles de migrer sur de longues distances, en suspension plus ou moins stable, soit à l’intérieur du sol avec les eaux de ruissellement qui rejoignent rapidement le réseau hydrographique. Quant aux particules grossières, elles sont piégées temporairement sur place dans les irrégularités de la surface du sol, mélangées aux horizons sous-jacents ou migrent par bonds successifs jusqu’aux pièges du paysage où ils forment les colluvions et alluvions. La vallée, les ouvrages d’évacuation constituent le réceptacle de ces particules érodées et des déchets solides qui se mélangent avec les eaux de ruissellement. Ce qui crée un problème d’ensablement de la vallée et l’obstruction de la buse. Tous ces mouvements sont possibles grâce au ruissellement. Sans ruissellement pour déplacer les particules de terre détachées par la pluie, il n’y a pas d’érosion et d’ensablement de la vallée. Au-delà de la pluie qui est un des facteurs de genèse des écoulements, le bassin versant de Bacoum est drainé par un affluent de la Casamance (fig. 3). Il s’agit d’un cours d’eau, d’une longueur de 10,20 km, intermittent qui prend sa source principale dans la communauté rurale de Bambali. Le cours d’eau conflue avec un petit affluent d’une longueur de 3,4 km, à hauteur de Boussoura, qui prend sa source au nord de la communauté rurale de Diéndé.

Occupation du sol

Les types d’occupation du sol sont relatifs aux eaux libres, à la forêt claire, à la zone de cultures pluviales, à la commune de Sédhiou et aux limites du bassin versant de Bacoum (fig. 4). La représentation de la répartition du couvert végétal dans le bassin versant de Bacoum est dominée par la présence de la forêt claire et de la zone de cultures pluviales. La zone de forêt claire joue un rôle important dans l’écoulement dans la mesure où elle freine le ruissellement. Par rapport à la zone de cultures pluviales, elle se caractérise par des formations herbeuses et beaucoup d’espaces cultivés en saison des pluies. Les cultures pratiquées pendant cette saison sont le riz (variété dominante) et l’arachide, tandis qu’en saison non pluvieuse ce sont les cultures maraîchères qui dominent .Cette partie du bassin est essentiellement agricole, néanmoins l’empiétement de la commune de Sédhiou sur cette zone est une autre menace.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LE CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE PREMIER : CARACTERISTIQUES PHYSIOGRAPHIQUES DU BASSIN VERSANT DE BACOUM
I. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU BASSIN VERSANT
1- Les caractéristiques géologiques et géomorphologiques
2- Les types de sols et leurs caractéristiques
3- L’hydrogéologie
4- La végétation
5- Hydrologie et réseau hydrographique
6- Occupation du sol
II. CARACTERISTIQUES MORPHOMTERIQUE DU BASSIN VERSANT
1- Délimitation du bassin versant
2- Caractéristiques de forme
2.1 La surface et le périmètre du bassin versant
2.2 La forme
3- Le relief du bassin Versant
CHAPITRE DEUXIEME : CLIMATOLOGIE DU BASSIN VERSANT
I. ANALYSE DES PARAMETRES CLIMATIQUES
I.1. Les vents : directions et vitesses moyennes
1.1 Les directions
1.2 La vitesse moyenne mensuelle des vents
I.2 Les températures
2.1 Les températures maximales
2.2 Les températures minimales
2.3 Les températures moyennes
I.3 L’insolation
I.4 L’évaporation Piche
I.5 L’humidité relative
II. ANALYSE DES PRECIPITATIONS
II.1. La pluviométrie annuelle
1.1 Variations des pluies annuelles à Sédhiou et Diéndé
1.2 Pluviométrie moyenne interannuelle
1.3 Quelques caractéristiques de position et de dispersion des pluies annuelles
II.2. La Pluviométrie mensuelle
2.1 Caractéristiques des pluies mensuelles
II.3. Les précipitations journalières
3.1 Précipitations maximales journalières
II.4. ETUDE STATISTIQUE DES PLUIES
4.1 Ajustement, choix des lois et sortie graphique
4.2 Etude fréquentielle des pluies
4.2.1. Pluies annuelles fréquentielles (mm) des stations
4.2.2. Pluies mensuelles fréquentielles
4.2.3. Hauteurs fréquentielles des pluies journalières
DEUXIEME PARTIE : LA MISE EN VALEUR DE LA VALLEE
CHAPITRE PREMIER : PROFIL SOCIO-ECONOMIQUE
I. Le profil social
I.1 Le peuplement
1.1-Historique du peuplement
1.2-Le régime foncier
II. Le profil économique
1. Les principales activités de la vallée
1.1-L’agriculture
1.2-L’élevage
2. Les activités secondaires
2.1. La pêche
2.2. Le commerce
3. Le tourisme et l’artisanat
3.1 L’artisanat
3.2. Le tourisme
CHAPITRE DEUXIEME: LA MISE EN VALEUR DE LA VALLEE DE BACOUM
I. La vallée et ses potentialités
1. Présentation de la vallée
2. Caractéristiques et problématique de la vallée
2.1 La première partie
2.2 La deuxième partie
2.3 La troisième partie
3. Les aménagements
3.1 Les ouvrages
3.2 Les avantages et les inconvénients des ouvrages
3.2.1. Les avantages
3.2.2. Les inconvénients
II : Mise en valeur de la vallée de Bacoum
1 Les différentes activités et les acteurs dans la vallée de Bacoum
1.1-Les activités dans la vallée
1.1.1. La riziculture
1.1.2. Le maraîchage
1.1.3. L’arboriculture
1.1.4. L’élevage
1.1.5. La pêche
2 Les acteurs intervenants dans la mise en valeurs de la vallée de Bacoum
2.1 Le PRIMOCA
2.2 L’I.N.P
2.3 L’ONG Londoo Looloo
2.4 Service de l’Agriculture et de l’Elevage et Londoo Looloo
2.5 «Les banabanas»
3 Les techniques culturales
3.1 Les différentes étapes du travail et les équipements des exploitants
3.2 Le calendrier cultural
3.3 L’accès à la terre
3.4 Le mode d’accès à l’eau et le système d’arrosage
4 La production, les investissements et les surfaces cultivées
5 Le système post-récolte
6 Les revenus
III : LES CONTRAINTES ET SOLUTIONS
1 Les contraintes
1.1-Les contraintes naturelles
1.2-Les contraintes humaines
1.3-Les contraintes économiques
2 Les solutions
CONCLUSION GENERALE

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