CARACTÉRISTIQUES MORPHOMÉTRIQUE DE BALANITES AEGYPTIACA (L.) DEL DANS LA ZONE DU FERLO

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Caractéristiques morphologiques des feuilles

Au Burkina Faso, il a été trouvé des individus de Vitellaria paradoxa qui portent en même temps de grandes feuilles et de petites feuilles (DPF/INERA, 1999).
Au Ghana, Lovett et Haq (2000) observent une variation assez importante (CV= 15,0 %) entre les populations ghanéennes de Vitellaria paradoxa pour le descripteur longueur des feuilles.
Bien qu’ayant des feuilles de physionomie différente, il ressort que la variation inter-populations des feuilles de Detarium microcarpum et de V. paradoxa est assez importante, et est du même ordre de grandeur. La longueur des pétioles est très variable à l’intérieur de l’ensemble des populations étudiées ; supposant que le développement en longueur des pétiolules serait lié aux génomes (Kouyaté, 2005).

Caractéristiques morphologiques des fruits

Des mesures de fruits réalisées sur certaines espèces savanicoles au Sénégal par Soloviev et al. (2004) montrent une variation inter-populations moyenne de 11,4 % chez Adansonia digitata L., 3,4 % chez Tamarindus. indica et 4 % chez Balanites aegyptiaca. D’autres travaux ont confirmé l’effet de l’environnement sur la longueur des fruits de D. microcarpum au Soudan, où des petits fruits sont observés dans les savanes des zones sèches par rapport aux zones humides (Vogt, 1995) Ainsi, des travaux similaires ont montré une grande variation du poids des fruits de population de D. microcarpum et ces variabilités seraient liées à l’hétérogénéité topographique de ce site qui renferme des individus sur le bas, sur les versants et au sommet de la colline (Kouyaté, 2005).
En Tunisie, la caractérisation des fruits de “Phoenix dactylifera L dans la région du Djérid a permis la sélection de variétés (Menakher, Boufagous) possédant des fruits de grandes dimensions, de poids intéressants et de fortes teneurs en pulpe pour l’industrie dattière (Reynes et al., 1994).Cependant, l’absence de corrélations importantes entre les caractères morphologiques des arbres et les caractéristiques du fruit et de la graine, montrent qu’on peut rencontrer des grands et des petits arbres portant des gros fruits ou des petits fruits (Bationo et al., 2008).

Caractéristiques morphologiques des graines

Selon Ouédraogo (1995) et Lovett & Haq (2000), la variation inter-populations est surtout faible chez P. biglobosa en Afrique de l’Ouest (CV= 6,64 %) et V. paradoxa au Ghana (CV= 9,3 %), respectivement. Par contre, elle est moyenne chez D. microcarpum au Mali (CV= 12,87 %). Ceci dénote que l’épaisseur des graines de D. microcarpum est plus sujette à l’environnement que celle des deux autres espèces. En effet, d’autres auteurs trouvent que les différences de poids des graines sont dues surtout aux effets de l’environnement (Roach & Wulff, 1987 cités par Diallo, 2001), et ceci s’accorde avec les résultats de l’étude menée sur D. microcarpum (Kouyaté, 2005).

Caractéristiques morphologiques de Balanites aegyptiaca (L.) Del.

L’étude de la variabilité morphologique de B. aegyptiaca constitue une étape indispensable pour sa domestication. Cette dernière nécessite également l’identification de bonnes productrices de graines, le développement des techniques de propagation et la connaissance des caractéristiques morphologiques et (Mapongmetsem et al., 2011). En effet, la réussite de la domestication B. aegyptiaca passe nécessairement par la maîtrise de ses caractéristiques morphologiques liées aux fruits, aux feuilles et aux graines. Toutefois, les résultats de Abasse et al. (2011) ont montré une grande variabilité sur le poids et la morphologie des fruits de B. aegyptiaca. Selon Soloniev et al. (2004), le poids du fruit de B. aegyptiaca varie significativement selon la zone écologique.

PRÉSENTATION SOMMAIRE DU DATTIER DU DÉSERT (BALANITES AEGYPTIACA (L) DEL)

Classification et nomenclature

Balanites aegyptiaca (L.) Del, encore appelé dattier du désert est un arbre qui appartient à la famille Zygophyllaceae selon la nomenclature classique. Cette plante est originaire de la région semi-aride d’Afrique subsaharienne (Hall et Walker, 1991). Dans le genre Balanites, plusieurs espèces ont été décrites dont neuf (9) sont reconnues par la synonymie révisée par Sands (2001). Quelques noms vernaculaires de l’espèce selon Sagna, (2015) Peulh : Goleteki, Muchitéki .

Description générale

La description morphologique de la plante a été possible grâce aux travaux de Berhaut (1975) et Arbonnier (2000). En effet, le dattier du désert est un arbre dont la hauteur varie entre 5 et 10 mètres chez l’individu adulte (Figure 1). Ses branches sont retombantes, souples, très ramifiées et très épineuses. L’écorce dure, de couleur gris foncé, devient rugueuse et profondément striée avec une couronne arrondie et ovale (Gnoula et al., 2008). Elle est lisse et verte chez les sujets jeunes, devient fissurée et crevachée chez les sujets adultes (Sagna, 2015). Les feuilles sont alternes et insérées à la base des épines. Le fruit est une drupe largement oblongue, ellipsoïde de 2 à 4 cm de long et de couleur jaune à la maturité. Il présente un épicarpe mince recouvrant un mésocarpe brun foncé charnu et un endocarpe très épais dur contenant une graine oléagineuse.

Répartition géographique de B. aegyptiaca

B. aegyptiaca est une espèce afro-asiatique (Lebrun et Stork, 1992 ; Arbonnier, 2000). Ses principales aires de distribution sont les zones semi-arides et arides d’Afrique (figure 2). Elle a colonisé le Sahel d’Ouest en Est, sur la bande sahélienne allant du Sénégal- Mauritanie jusqu’en Erythrée-Somalie (Hall and Walker, 1991 ; Berhaut, 1979).
L’espèce est présente également en Afrique du Nord dans le Sahara algérien jusqu’en Egypte. Son aire de répartition se prolonge en Afrique orientale : Ouganda, Tanzanie, Rwanda, Kenya, jusqu’au Zimbabwe (19° S) (Aubreville, 1950 ; Berhaut, 1979 ; Eyog Matig et al., 2000). Au-delà de l’Afrique B. aegyptiaca est présent dans le Moyen-Orient en Arabie Saoudite et dans la péninsule arabique, du Yémen à la Jordanie en Birmanie et en Israël (Berhaut, 1979 ; Eyog Matig et al., 2000 ; Sands, 2001).

Écologie de l’espèce

Dans l’ensemble de sa zone de répartition, B. aegyptiaca possède une large amplitude écologique et est peu exigeante par rapport au sol (Hall et Walker, 1991 ; Arbonnier, 2000). Elle s’implante sur divers types de sols : sableux, argileux, argilo-limoneux, graveleux, lourds et régulièrement inondés et sur les dunes formées par le vent (Quézel, 1965 ; Berhaut, 1979 ; Skank, 1993).
Ainsi, au Sénégal, on le rencontre sur des alluvions argileuses, sur les dunes continentales, sur les reliefs formés de colluvions limoneuses recouvertes d’une cuirasse ferrugineuse et sur les dépressions inter dunaires (Giffard, 1974). Il est surtout très répandu dans les terres arides du Cayor, du Ferlo et tout au long du fleuve Sénégal sur l’axe Dagana, Podor et Matam (Tayeau et al., 1955).

Intérêts et usages

Etant, l’un des arbres fruitiers prioritaires pour les communautés rurales dans le Sahel ouest-africain, B. aegyptiaca joue un rôle multifonctionnel dans la vie quotidienne des populations (Sagna et al., 2014). C’est une plante qui est utilisée pour la lutte contre la désertification, le rétablissement d’une couverture végétale, la fixation des dunes et pour le contrôle de l’érosion éolienne. Le fruit de B. aegyptiaca est comestible et consommé à l’état frais et sec. D’un goût à la fois sucré et amer, la pulpe du fruit est appréciée et sert à préparer une boisson alcoolisée (Hardman et Sofowora, 1971, Ouédraogo et al., 2000).
En artisanat, l’amande est utilisée comme corps gras pour la fabrication de savons (Ndiaye, 1997). Les feuilles entrent également dans la préparation des pâtes de beignet (Ouédraogo et al., 2000). Ses usages fourragers sont très courants, car très appétés par le bétail. La teneur des feuilles en matière minérale (K, Ca, Mg) et azotée est supérieure à celle de nombreux fourrages ligneux surtout quand elles sont récoltées entre les stades de feuillaison et de fructification (Kaboré-Zoungrana et al., 2008). En outre, le bois de B. aegyptiaca est utilisé en artisanat, en construction et comme combustible. Il fournit un excellent charbon de bois (4,6 kcal/kg) et un bois combustible d’un pouvoir calorifique élevé (Eyog Martig et al., 2000).
En médecine traditionnelle, B. aegyptiaca connaît plusieurs utilisations : toutes les parties de la plante sont utilisées.

Méthodologie utilisée

Choix des arbres

Le choix de ces arbres a été fait en fonction de leur accessibilité. En effet, au niveau de chacun des sites, des individus qui n’avaient encore jamais été exploités et qui étaient à l’âge de produire de production de fruits ont été choisis.
Ainsi, dans chaque site, trente (30) individus espacés d’au moins 100 mètres (les uns aux autres) ont été sélectionnés afin de réduire la chance de récolter du matériel sur des individus proches physiquement et génétiquement (Abasse, 2011). Parmi ces 30 individus, les douze ont été obligatoirement choisis au hasard dans la parcelle, clôturés et exempts de toute mutilation. Les dix-huit (18) autres individus ont été choisis soit dans la parcelle ou hors de celle-ci. Selon la littérature, la taille minimum de l’échantillon est de vingt-cinq (25) individus indépendants pour la récolte des graines en foresterie pour l’établissement des pépinières de production afin d’avoir les meilleures chances d’une diversité maximale (Graudal, 1998). En effet, à chaque emplacement, les individus sont numérotés de 1 à 30, puis marqués à la peinture afin d’éviter qu’ils ne soient comptés doublement. Les individus répertoriés de B. aegyptiaca ont été géographiquement référenciés à l’aide d’un système GPS (Geographical Positioning System). Au total, quatre-vingt-dix (90) individus dans les trois sites d’étude ont été suivis.

Caractérisation morphométrique des populations de l’espèce

L’évaluation de la variabilité morphologique de B. aegyptiaca a été réalisée à l’aide d’un système de descripteurs (Kouyaté, 2005 et Abasse et al., 2010). En effet, cette caractérisation a concerné dix descripteurs morphologiques (dendrométriques, foliaires et fruits).

Mesures des paramètres dendrométriques

La dendrométrie est une technique qui consiste à caractériser les arbres échantillonnés. Cette technique a pour objectif la mesure des dimensions des arbres, l’étude de leur forme ainsi que l’évaluation de leur volume (Parde et al., 2010).
Dans chaque site, sur chaque arbre, les paramètres dendrométriques suivants ont été mesurés (figure 5) :
• la circonférence ou diamètre du tronc à 1,30 m du sol ;
• la première ramification (Pr);
• la hauteur de l’arbre (H) ;
• le diamètre du houppier (Est-Ouest et Nord-Sud).

Mesures des paramètres morphologiques d’une feuille

Pour chaque arbre, dix (10) feuilles fraîches matures et dix (10) fruits murs de couleur jaune ont été au moins récoltés au hasard.
En effet, sur chaque feuille récoltée, trois (03) variables ont été mesurées à l’aide d’une règle graduée (figure 6) :
• la longueur du limbe;
• la largeur du limbe;
• la longueur du pétiole.
Les fruits échantillonnés ont été séchés afin d’obtenir un poids constant (poids sec) avant la mesure.
Et sur quelques fruits (04), les paramètres suivants ont été mesurés (figure 8) :
• la longueur et la largeur du fruit (LoF et LaF)
• la longueur et la largeur de l’amande (LoA et LaA)
A l’aide d’une balance de précision le poids du fruit entier (PF) et le poids de la noix (PN) ont été mesurés (figure 8).
Ainsi, pour obtenir les noix, les fruits sélectionnés ont été trempés dans l’eau pendant quelques minutes puis dépulpés. De plus, les noix ont été concassées à l’aide d’un marteau afin d’extraire les amandes. Le poids de l’amande (PA) a été mesuré à l’aide d’une balance de Sartorius.

Traitement des données

Les données obtenues dans les trois sites ont permis de faire une analyse structurale à l’aide du logiciel Mintab à partir des paramètres dendrométriques tels que le diamètre à 0,30 m du sol et la hauteur totale (HT). Des histogrammes ont été réalisés illustrant la répartition en classe de hauteur totale et de diamètre à 0.30 m du sol. Ce traitement a permis de voir les caractéristiques structurales de l’espèce B. aegyptiaca à Koyli alpha, à Labgar et Ranérou.
Par ailleurs, le logiciel Excel a permis de calculer les rapports longueur/largeur du limbe, longueur/largeur des fruits et longueur/largeur des noix à partir des mesures effectuées au niveau des feuilles, des fruits, des amandes et des noix. En effet, pour l’ensemble des données recueillies des 90 individus de B. aegyptiaca, la moyenne, l’écart-type et le coefficient de variation ont été calculés afin d’évaluer la variabilité inter ou intra-populations.
Ces données morphologiques et dendrométriques sont rapportées dans un tableau Excel et ont été traitées à l’aide du logiciel R version 3.3.3 en vue de déterminer l’interdépendance qui existe entre les différents paramètres étudiés.
Des lors, une analyse composante principale (ACP) et une classification ascendante hiérarchisée ont été effectuées. L’ACP permet de visualiser et d’analyser rapidement les corrélations entre les n variables et les m observations initialement décrites par les n variables sur un graphique à deux ou trois dimensions (Philippeau, 1986 ; Rakotoniaina, 1998 ; Johnson & Wichern, 1998 ; Ouédraogo, 2002 ; http://www.xlstat.com/demo-pcaf. htm). Des corrélations linéaires ont été établies entre les descripteurs dendrométriques et ceux morphologiques.

RÉSULTATS

Statistique descriptive de quelques paramètres dendrométriques de B. aegyptiaca

Les résultats de la statistique de base effectuée sur les paramètres dendrométriques telles que le diamètre de houppier, la hauteur totale et le diamètre à 0,30 sont présentés dans le tableau III.
L’analyse du tableau III montre que le peuplement inventorié est constitué d’arbustes hauts. Les individus inventoriés à Koyli Alpha sont cependant plus matures. Les CV obtenus varient entre 18 et 33 % ; ce qui indique que l’échantillonnage a été effectué sur des gammes plus ou moins large. C’est ce que semble confirmer les histogrammes de distribution par classe de diamètres et de hauteurs des individus (Figures 9 et 10).
En effet, l’analyse de ces histogrammes montre que les populations de B. aegyptiaca étudiées présentent une distribution assez symétrique dans les sites de Koily alpha et de Labgar avec la prédominance des individus dont les diamètres à 0.3m du sol sont supérieurs à 30cm. Tandis que les individus à faible diamètre ont été retrouvés à Ranérou.
En ce qui concerne la hauteur totale, dans le site de Ranérou, une distribution asymétrique droite avec la prédominance d’individus jeunes est observée (H<8m). Par contre, dans les sites de Koily alpha et Labgar, des distributions assez symétriques avec la prédominance d’individus matures ont été observés.

DISCUSSION

La caractérisation des individus de Balanites aegyptiaca a été faite sur la définition des structures aussi bien dendrométriques que morphologiques.
L’analyse dendrométrique de l’espèce B. aegyptiaca montre qu’à Ranérou, les individus sont généralement jeunes (diamètre inférieur à 30 cm) contrairement à Koyli alpha où on note une prédominance d’individus adultes avec de grandes classes de diamètre (diamètre supérieur à 30 cm). A Labgar, les individus sont inclus dans les classes de diamètres grands à moyens.
En effet, la différence qui existe entre la structure en classe de hauteurs et en classe de diamètre des espèces de B. aegyptiaca dans les trois sites serait due au gradient pluviométrique croissant du nord-ouest (Koyli alpha, Labgar) au sud-est (Ranérou).
Ces résultats pourraient être expliqués par un extrême déficit hydrique noté à Koyli Alpha qui induit la présence d’individus matures de l’espèce B. aegyptiaca avec un peuplement majoritairement vieillissant. A Ranérou, l’absence d’individus de grands diamètres et de grandes hauteurs pourraient également être liées par la présence de la cuirasse latéritique et de l’action humaine combinée à l’intensification de l’utilisation pastorale. Ces résultats sont similaires à ceux de (Sagna, 2015) qui affirment que les individus B. aegyptiaca progressent timidement vers le Sud suivant un gradient pluviométrique croissant aidées en cela par l’exploitation anthropique. D’après, (Miehe, 1990), on note un développement significatif de l’espèce dans le sahel en relation avec les longues séries de sécheresse.
De plus, la majorité des individus de B. aegyptiaca mesurés se développent beaucoup plus sur les plaines et les sols sableux. Ce qui justifie l’abondance de cette espèce à Koyli alpha et à Labgar. Ces résultats sont en phase avec ceux de Ndong et al. (2015) qui ont localisé des groupements de B. aegyptiaca sur des substrats identiques.
Les résultats de l’analyse structurale ont montré que la variation est assez importante entre les populations de B. aegyptiaca avec un coefficient de variation CV=30.62%. Ces résultats pourraient être liés aux conditions écologiques des sites qui prédéterminent le comportement d’un végétal. Des résultats similaires sont présentés par Lovett & Haq (2000) qui ont étudié la diversité de V. paradoxa dans les zones semi-arides du Ghana. Ces auteurs confirment que la variation est assez importante entre les populations avec un coefficient de variation de 47,5 %.
Cependant, l’absence de corrélations entre les caractères morphologiques des arbres et les caractéristiques des fruits, montre qu’on peut rencontrer des grands et des petits arbres portant de gros fruits ou de petits fruits. On remarque ainsi, que les corrélations entre les différents caractères de B. aegyptiaca ne sont pas bien établies. Ces résultats sont similaires avec ceux de Leakey (2005) admettant qu’il est difficile d’établir des liens nets entre les différents caractères morphologiques. En ce qui concerne de la qualité du fruit de B. aegyptiaca, les analyses montrent que la pulpe constitue plus 50 % du poids total du fruit. Ces résultats montrent une valeur supérieure aux observations de Nour et al. (1985) et de Favier et al. (1993) avec respectivement 19 et 25%. Néanmoins, nos résultats sont proches à ceux signalés par Vivien et Faure (1996) avec 45 % de pulpe.
L’analyse des fruits montre qu’il existe une variabilité significative (2,76g – 3,41g) du poids moyen des individus des trois différents groupes. Ces résultats concordent avec ceux d’Abasse et al. (2011) qui ont montré une grande variabilité sur le poids et la morphologie des fruits de B. aegyptiaca. Ces auteurs ont également montré que le poids du fruit varie significativement selon la zone écologique. Cependant, ces résultats ne sont pas en phase avec ceux d’Abdoulaye et al. (2016) qui ont travaillé sur les fruits de B. aegyptiaca au Tchad montrant une variabilité restreinte du poids des fruits. D’une manière générale, les fruits de B. aegyptiaca étudiés ont présenté un rapport pondéral (Amande/Noix) qui est de 20% du poids total du fruit.
L’examen des paramètres morphologiques des fruits a montré que la variation du rapport longueur/largeur des fruits entre les populations est importante CV =52.56% et est comprise entre 18.75% et 65.7%. En effet, à Koyli alpha et Ranérou, la variation de la forme des fruits est très importante avec un CV= 65.7 % et moins importante à Labgar (CV= 18,75 %). Ainsi, l’importance de la variation à l’intérieur de Koyli alpha et de Ranérou pourrait être due à l’hétérogénéité topographique de ces sites qui renferment des individus sur les bas-fonds et sur les versants.
De plus, la variabilité des fruits entre les sites pourrait être liée au gradient pluviométrique qui caractérise la zone d’échantillonnage. Ces résultats corroborent ceux de Abasse (2011) qui affirme que B. aegyptiaca dans les parties les plus sèches de la région de l’échantillon a tendance à avoir des grains plus lourds.
Toutefois, l’analyse en composantes principales (ACP) et la classification ascendante hiérarchique (CAH) ont permis de ranger les 90 individus de B. aegyptiaca en trois groupes significativement distincts. Ces résultats confirment ceux de Abdoulaye (2016) dans son étude portant sur la variabilité morphologique de B. aegyptiaca (L.) Del dans la région de l’Ouaddaï au Tchad. Cependant, bien qu’ils soient au nombre très réduit, trois groupes d’individus ou morphotypes ont été identifiés dans cette étude. Ainsi, le morphotype qui regroupe les arbres de grande taille portent les feuilles larges et produisent de longs fruits. Ces résultats concordent avec ceux de Abdoulaye (2016) qui a étudié la variabilité morphologique de B. aegyptiaca (L.) Del dans la région d’Ouaddaï au Tchad. Ces descripteurs constituent donc des critères de différenciation entre les individus de l’espèce. Très influencés par les facteurs du milieu, ces critères peuvent être par conséquent intégrés dans le choix de la sélection des variétés pour les futurs programmes d’amélioration et de domestication basée sur les connaissances endogènes.

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Les études menées sur l’arbre au Ferlo ont permis d’identifier et de caractériser les différents groupes d’individus de l’espèce B. aegyptiaca. Ainsi, l’analyse dendrométrique montre que les arbres échantillonnés dans les trois sites d’étude sont généralement des individus adultes.
Cependant, ce travail révèle une absence de corrélation entre les paramètres dendrométriques et morphologiques, et une assez importante variabilité entre les populations sur l’ensemble des descripteurs.
Les résultats de l’analyse des paramètres morphologiques des fruits révèlent qu’au niveau de la zone d’étude, la variation du rapport longueur/largeur des fruits entre les populations est importante. De plus, les fruits présentent un poids moyen variable suivant les sites.
Cette étude a permis de connaitre les dimensions des caractéristiques dendrométriques, celles des feuilles, des fruits, des amandes et des noix des individus B. aegyptiaca échantillonnés au Ferlo, mais aussi leurs variations intra-et-inter-populations.
Parmi les trois groupes identifiés, on note que les groupes II et III renferment des individus de grande taille à feuilles larges, aux longs fruits et aux masses de fruits importantes. Toutefois, ces individus sont essentiellement rencontrés dans les sites de Labgar et de Ranérou.
Cette présente étude pourrait avoir des influences positives notoires sur la conservation et l’utilisation durable de B. aegyptiaca et le niveau de vie quotidienne des populations. En outre, les informations recueillies de ce travail peuvent être utilisées dans le cadre de la sélection des ligneux qui répondent aux préoccupations des communautés locales. En guise de perspective, il serait important de :
 étendre l’étude dans les autres zones du tracé de la GMV : de Ranérou à Tamba ;
 faire une causalité entre la corrélation morphologique et les données pluviométriques ;
 étudier la part des gènes dans la variation des performances phénotypiques et de production des individus de B. aegyptiaca ;
 faire une analyse chimique et moléculaire pour mieux classer les morphotypes.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : ÉTAT DE L’ART SUR LA VARIABILITÉ MORPHOLOGIQUE DES ESPÈCES VÉGÉTALE ET PRÉSENTATION SOMMAIRE DU DATTIER DU DÉSERT (BALANITES AEGYPTIACA (L) DEL)
I. ÉTAT DE L’ART SUR LA VARIABILITÉ MORPHOLOGIQUE DES ESPÈCES VÉGÉTALES
I.2.2. Caractéristiques morphologiques des fruits
I.2.3. Caractéristiques morphologiques des graines
I.3. Caractéristiques morphologiques de Balanites aegyptiaca (L.) Del
II. PRÉSENTATION SOMMAIRE DU DATTIER DU DÉSERT (BALANITES AEGYPTIACA (L) DEL)
II .1. Classification et nomenclature
II .2. Description générale
II .3. Répartition géographique de B. aegyptiaca
II.4. Écologie de l’espèce
II.5. Intérêts et usages
DEUXIÈME PARTIE : CARACTÉRISTIQUES MORPHOMÉTRIQUE DE BALANITES AEGYPTIACA (L.) DEL DANS LA ZONE DU FERLO
I. MATÉRIEL ET MÉTHODE
I.1. Présentation de la zone d’étude
I.1.1. Situation géographique du Ferlo et des sites d’étude
I.1.2. Sol et végétation des sites d’étude
I.1.3 Climat
I.1.4 Activités socio-économiques
I.3. Méthodologie utilisée
I.3.1. Choix des arbres
I.3.2. Caractérisation morphométrique des populations de l’espèce
I.3.2.1. Mesures des paramètres dendrométriques
I.3.2.2. Mesures des paramètres morphologiques d’une feuille
I.3.2.3. Mesures des paramètres morphologiques des fruits, des amandes et des noix
I.4. Traitement des données
II. RÉSULTATS
II.1. Statistique descriptive de quelques paramètres dendrométriques de B. aegyptiaca
II.2. Caractéristiques morphométrique des populations de B. aegyptiaca
II.2.1. Taille de l’échantillon
II.2.2 Corrélation entre les différents paramètres mesurés
II.3. Caractéristiques biométriques des fruits B. aegyptiaca
II.3.1. Répartition des composantes du fruit
II.3.2. Qualité de la noix B. aegyptiaca : aspect quantitatif
II.3.3 Corrélation des différents paramètres des fruits mesurés
III. DISCUSSION
IV. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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