Caractéristiques essentielles du comportement autodéterminé

Caractéristiques essentielles du comportement autodéterminé

Cadre théorique

Suite à ces éléments, nous pouvons donc constater qu’une analyse fine de la personne, des domaines dans lesquels elle est capable de prendre des décisions qui lui soient bénéfiques sur le long cours (donc de faire des choix aux conséquences non-risquées) est nécessaire afin de savoir dans quelle(s) situation(s) on peut pousser une personne à être maître de son destin ou non. De plus, il semble que ce type de capacités peut s’exercer, s’entraîner (aussi par la médiation d’un travailleur social) afin de ressentir un sentiment de compétence personnelle, donc d’être en mesure de s’autodéterminer sur le plan existentiel. D’ailleurs, on peut lire chez Wehmeyer (1999) qu’il s’agit plus d’un état d’esprit, d’une dynamique dans laquelle un individu se trouve, ou ne se trouve pas, que d’une finalité. Comme on pourra le lire également chez Le Bossé (2002), pour lutter contre l’impuissance apprise, ou le sentiment de n’être pas maître de son existence et devoir constamment s’en référer à une autorité supérieure, experte, il est primordial de renforcer le sentiment de compétence et la capacité à s’autodéterminer chez l’individu. Dans le cas contraire, la personne risque d’apprendre à son insu qu’elle n’est pas capable, qu’elle a besoin des autres pour fonctionner, et donc qu’elle dépend d’autrui et ne peut fonctionner sans se référer à cette instance supérieure. Ce type de pensées, très néfaste pour l’image de soi, semble donc contraire au mandat d’amélioration des conditions de vie que revendiquent la plupart des institutions offrant un soutien aux personnes en proie à des difficultés diverses. Il est donc primordial que les institutions de ce type continuent non seulement de revendiquer, mais surtout d’appliquer de manière réelle et efficiente une ligne visant à l’autodétermination des bénéficiaires. Comme le font remarquer Martin et al (1993), une des raisons pour lesquelles beaucoup de jeunes personnes en situation de handicap n’arrivent pas à obtenir des succès dans ce qu’elles entreprennent, c’est parce que le système éducatif (qu’il soit de type scolaire ou plus spécialisé) ne leur a pas permis de devenir des jeunes gens agissant de manière autodéterminée, c’est-à-dire prenant leurs propres décisions, selon leurs propres critères et objectifs personnels, et étant par là-même acteurs et non observateurs de leurs propres vies. Un des risques que courent certaines personnes en situation de handicap, en particulier lorsqu’elles sont hébergées par des institutions sociales (foyers, homes) ayant pour but de leur assurer une certaine forme de qualité de vie (donc une certaine forme de sécurité) est donc de tomber dans une dérive sur-protectionniste. En effet, dans le domaine du handicap, quel qu’il soit, si la façon de procéder des institutions hébergeant et des professionnels y travaillant n’est pas essentiellement tournée vers la volonté de renforcer l’autodétermination chez leurs bénéficiaires, le risque que courent ces derniers est de ne pas être correctement outillés pour être acteurs de leurs propres existences, comme l’écrivent de façon imagée et pour le moins parlante, Martin et al (1993) : If students floated in life jackets for 12 years, would they be expected to swim if the jackets were suddenly jerked away ? Probably not. The situation is similar for students receiving special education services. All too often these students are not taught how to self-manage their own lives before they are thrust into the cold water of post-school reality. Halloran (1993) identified self-determination as the utlimate goal of education (Martin et al., 1993, cité par Wehmeyer, 1997, p.176). HES-SO//Valais Bachelor of Arts in Travail Social 9 Ainsi, dans la mesure où les personnes qui dépendent fortement d’autrui, à cause de l’intensité de leurs difficultés (physiques ou psychiques), peuvent rapidement se retrouver dans une posture de subordination et donc en viennent à douter de leurs capacités à agir sur le monde qui les entoure. Le fait de dépendre d’autrui engendre en effet une forme d’automatisme de pensée, qui pousse l’individu à intégrer le fait qu’il a besoin de l’autre pour entreprendre des actions qu’en réalité, il peut entreprendre seul. Ce sentiment est parfois renforcé par les institutions ou mesures restreignant la liberté de certains individus, pour des raisons de protection. Bien évidemment ces risques sont souvent réels et le besoin de protection l’est aussi, tant pour la personne que pour son entourage, mais il n’en demeure pas moins qu’un équilibre est à trouver entre sécurité et liberté individuelle, entre protection et autonomie, prise en charge et accompagnement, entre guidance et autodétermination. A l’inverse, nous pouvons également avancer le fait que certaines personnes n’ont probablement pas les capacités à être autonomes en fonction de la sévérité de leur handicap. Il est vrai que selon les domaines, il est impossible pour certaines personnes d’obtenir plus d’autonomie ou d’être réellement acteurs de leurs vies. Cela peut être le cas pour des personnes souffrant de graves handicaps moteurs ou intellectuels par exemple, pour qui il sera par exemple compliqué d’avoir le choix de s’engager dans certains domaines de la vie sociale, associative ou de faire des choix rationnels dans la vie de tous les jours de par leurs limitations (cognitives, motrices ou éventuellement en termes d’incapacité d’exercer certains droits civils). Dans le cadre de ce projet, je mettrai en avant plusieurs concepts théoriques sous-jacents à cette réflexion autour de l’autodétermination. Une des visions qui, à mon sens, permet d’affiner considérablement la question, est le modèle présenté par Michael Wehmeyer (1999), qui sera développé ci-dessous. 2.1 L’autodétermination Historiquement le terme autodétermination fait référence au droit d’une nation à se gouverner elle-même. Nous avons d’ailleurs récemment vu l’exemple de la Catalogne, qui revendiquait son droit à l’autodétermination, c’est-àdire à l’indépendance par rapport au gouvernement espagnol. Le référendum de 2017 sur l’indépendance de la Catalogne demandait aux citoyens espagnols s’ils voulaient que la Catalogne soit un état indépendant sous la forme d’une république. Il a été rejeté par le Tribunal Constitutionnel Espagnol le 17 octobre 2017. Durant les deux dernières décennies, a été utilisé par les personnes soutenant les droits des personnes en situation de handicap pour revendiquer le droit de ces dernières de faire des choix concernant leurs vies et d’être en mesure de prendre des décisions concernant les choses qui les touchent de manière quotidienne : « the right to make choices about their lives and take control of decisions that affect them on a day-to-day basis. » (Ward, cité dans Wehmeyer, 1999, p.176). En d’autres termes, il s’agit pour les personnes en situation de handicap d’avoir l’opportunité d’exercer les mêmes droits civils et humains que ceux dont peuvent bénéficier le reste des citoyens du pays. Un second usage du terme vient de la littérature sur la motivation. Il est important de noter que dans ce type de littérature, comme par exemple chez Deci & Chandler (1986) l’autodétermination est définie comme un besoin contribuant à la capacité à trouver une forme de motivation intrinsèque. Selon ces auteurs, la motivation intrinsèque est la source d’énergie qui est centrale à l’activité de tout organisme. Ils la définissent de la manière suivante : « the innate, natural propensy to engage in one’s interests and exercise one’s capacities, and in so doing, to seek and conquer optimal challenges » (Deci & Chandler, 1986, p.43). Le fait d’agir de manière autodéterminée est donc primordial pour agir avec motivation intrinsèque, qui est également une condition pour pouvoir atteindre ses objectifs de manière efficace et fructueuse. Plus récemment, une troisième conception est apparue : celle de l’autodétermination comme un résultat d’un processus d’éducation ou d’accompagnement. Comme le note Wehmeyer (1999) : « this conceptualization was an outgrowth of the demands for people with disabilities to experience more control and choices in their lives » (Wehmeyer, 1999, p.177). HES-SO//Valais Bachelor of Arts in Travail Social 10 Si l’on en croit Irving Martin, cité dans Wehmeyer (1999), les propos des personnes souffrant de difficultés qu’elles soient physiques ou psychiques sont univoques : ils ou elles souhaitent systématiquement pouvoir être acteurs de leurs existences et souffrent souvent du sentiment de se voir imposer de manière excessive l’influence d’autrui : « The message from people with disabilities has been loud and univoqual. Control, choice and selfdetermination are critical to their quality of life and they deserve the same right to experimence these as any other citizen. » (Wehmeyer, 1999, p.183). 2.1.1 Être l’agent causal de sa propre vie L’autodétermination selon Wehmeyer n’est pas un synonyme d’autonomie. Il s’agit d’une caractéristique qu’un individu peut posséder dans certains domaines de sa vie et qu’il peut exercer, comme chaque individu, dans un cadre où des contraintes sont présentes. Comme le montre plusieurs auteurs, dont Michael Wehmeyer, l’autodétermination va bien au-delà de la possibilité de faire des choix. Il ne s’agit pas non plus d’une liste de comportement à avoir, mais plutôt de certaines capacités à renforcer dans des domaines donnés, à des moments donnés de la vie de l’individu. Car il est une chose de faire des choix, mais encore faut-il que ces choix aient des conséquences qui soient « profitables » pour la personne. Et pour cela, il faut également qu’il y ait des enjeux, mais nous y reviendrons. Le fait qu’une personne soit l’agent causal de sa propre vie (« causal agency ») est un concept central dans la théorie de l’autodétermination proposée par Wehmeyer (1999). Ceci implique qu’un individu fasse en sorte que des choses arrivent dans sa propre vie, qu’il en soit la cause et non une influence externe. L’individu qui devient l’agent causal de sa propre vie agit avec l’intention de construire et de prendre en main son futur : « A causal agent is someone who makes or causes things to happen in his or her life. Self-determined people act as the causal agents in their lives. They act with intent to shape their futures and their destiny. » (Wehmeyer, 1999, p.56). La notion d’intention est primordiale dans une telle conception. Les individus qui veulent être les agents de leur vie ne sont pas toujours en position de décider de ce qu’ils veulent faire, il s’agit plutôt d’un état d’esprit, d’une volonté de ne pas dépendre excessivement des injonctions d’autrui. Être l’acteur de sa propre vie ne signifie donc pas que la personne décide de tout, mais plutôt qu’elle puisse, autant que possible, prendre des décisions et agir sans l’influence d’une personne externe, lorsque cela est opportun. En effet, comme le mentionne Angyal (1941), les humains ne sont jamais complètement autonomes ou indépendants, mais sont plutôt interdépendants : « For all people, choices are frequently constrained and rarely represent optimal options. We are dependent on numerous other people in our decisions (…) our plans are interfered with by the plans or actions of others, sometimes to our benefit » (Angyal, cité dans Wehmeyer, 1999, p.58). En effet, pour tout un chacun, il existe un nombre établi de règles à respecter, quel que soit le contexte dans lequel la personne évolue. Nous devons bien souvent prendre en compte bon nombre d’autres personnes ou instances lorsque nous prenons des décisions, l’important dans le fait d’être un agent causal est donc de pouvoir prendre une décision sans influence excessive d’autrui : « In short, self-determination does not reflect an absence of influence or even interference. Instead, it reflects choices and decisions made without undue (excessive) interference or influence » (Wehmeyer, 1999, p.57) 2.2 Le modèle de Wehmeyer Selon les domaines évalués dans une étude de Wehmeyer (1996) à savoir « Home and Family Living, Employment, Recreation and Leisure, Transportation, Money Management and Personal Leadership » (Wehmeyer, 2002, p.181) HES-SO//Valais Bachelor of Arts in Travail Social 11 les personnes qui agissent de manière plutôt autodéterminée sont également plus autonomes, résolvent de manière plus effective des problèmes de nature sociale ou relationnelle, sont plus assertives et conscientes d’elles-mêmes. Il semble donc que cette notion d’autodétermination ait bon nombre de bénéfices pour les personnes qui sont en mesure d’agir de la sorte. Mais qu’en est-il des personnes qui n’ont pas nécessairement été habituées ou entraînées à agir de façon autodéterminée. Est-ce que la qualité de vie de ces personnes, par exemple souffrant d’un handicap ou de limitations particulières, serait augmentée si elles se comportaient de manière autodéterminée ? « There are people who possess such skills (to produce self-determined behavior) and the opportunity to use them, who still do not act in a self-determined manner, usually because they have come to believe they cannot adequately perform the behavior or because they believe that doing so would be fruitless. » (Wehmeyer, 1999, p. 57). Ce qu’il faut comprendre ici est qu’à partir de faits relativement objectifs (bien que parfois questionnables) comme les limitations citées plus haut, il existe une tendance chez les personnes en situation de handicap à généraliser l’idée selon laquelle elles ne sont pas capables. Selon Wehmeyer (1999) si une personne souffre de limitations dans certains domaines, la tendance sera de penser qu’elle souffre également de limitations ailleurs alors que, bien souvent, les compétences sont présentes. Le fait de poser ce type de regard limitant sur les gens peut également engendrer un effet pervers sur la représentation que les personnes souffrant d’un handicap ont d’ellesmêmes (effet circulaire de la représentation).

Autres conceptions de l’autodétermination

Yann Le Bossé (2002) présente la notion de renforcement du pouvoir d’agir et plus particulièrement l’influence d’un tiers ayant la fonction de « passeur » dans un tel processus. Cet auteur met en avant la notion d’« impuissance apprise », selon laquelle les personnes en situation de handicap, à plus forte raison lorsqu’elles sont institutionnalisées développent un sentiment d’impuissance quant au fait d’agir sur le monde : « Les personnes en situation de vulnérabilité se trouvent objectivement et subjectivement placées devant un constat d’impuissance face à ce qui est important pour elles (…) cette impuissance constitue un obstacle existentiel fondamental en ce que la personne peut progressivement perdre foi en sa capacité à agir sur le monde » (Le Bossé, 2002, p. 182). De par le caractère normé de bon nombre d’institutions accueillant des personnes en situation de handicap (pour des raisons de sécurité de la prise en charge principalement) le risque de renforcer cette impuissance apprise est très fort. En effet, le fait de vouloir prémunir la personne de rencontrer certains risques, dans une perspective de maintien de sa qualité de vie et de responsabilité en tant qu’institution, peut renforcer chez la personne un sentiment de perte de capacité à agir sur le monde. Il est donc essentiel que les professionnels gardent à l’esprit l’importance de laisser une personne renforcer sa capacité à agir sur le monde, notamment dans un cadre institutionnel. Afin d’y parvenir, une des solutions est d’adopter face à l’autre une posture de « passeur » tel que la décrit Le Bossé (2002) ou encore Giroux (2015) : « L’intervenant se doit de changer fondamentalement sa posture, en passant des archétypes de sauveur et/ou de justicier de l’ordre social, à la posture de passeur (…) Il n’est [donc] pas question, pour les professionnel-le-s (…) d’établir les priorités susceptibles de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la personne ou de la collectivité en difficulté » (Giroux, 2015, p.4) Une dimension primordiale ici réside dans le fait de ne pas établir les priorités à la place de la personne accompagnée. Il s’agit plutôt de trouver une posture permettant de faire émerger des solutions de la part des bénéficiaires, concernant leurs vies et leurs projets. Dans un second temps, il est souhaitable d’évaluer, dans une perspective de co-construction, quelles peuvent être les conséquences de choix ou décisions dans certaines situations importantes pour le bénéficiaire. Il n’est, bien entendu, pas envisageable d’appliquer ce type de posture à tous les domaines de vie selon la personne (sécurité, médication, alimentation, structuration des journées, par exemple), ni de laisser la personne concernée sans aucune aide extérieure dans les domaines où l’autodétermination est renforcée. Tous ces éléments permettent aux travailleurs sociaux d’adopter une posture qui n’est pas celle d’un expert, mais bel et bien d’un accompagnant dans un processus de vie en perpétuelle construction. En effet, il s’agit de coconstruire une solution en aidant les personnes accompagnées à mieux comprendre et/ou formuler leur(s) problème(s) ou encore prendre conscience de leurs ressources et limitations pour y faire face, comme le décrit également Vallérie (2008) : HES-SO//Valais Bachelor of Arts in Travail Social 23 « Chaque personne ou collectivité est la seule à savoir quel problème lui pose la situation qu’elle pense devoir faire évoluer. En tant qu’agent de changement, le professionnel / l’aidant est là pour aider la personne ou la collectivité, d’abord, à préciser et formuler le problème, puis à le résoudre » (Vallérie, 2008. Cité par Giroux, 2015). Cet aspect est particulièrement important dans le cadre de l’accompagnement de personnes en situation de handicap (suite à des troubles psychiques), étant donné que ces individus, de par leurs vécus, pathologies et limitations réelles, sont souvent amenés à douter de leurs capacités à prendre leur vie en main, en généralisant leur sentiment d’impuissance. Il est donc nécessaire, en tant qu’intervenants sociaux, de rendre aux bénéficiaires un pouvoir décisionnel, dans la mesure où cela ne les met pas trop en danger. Comme nous avons pu le constater plus haut, une des clefs est cette posture de passeur, décrite également par Soguel (2015) : « Sous la conduite du travailleur social, elles [les personnes accompagnées] réfléchissent à ce qu’elles ont mis en œuvre, posent un regard sur leurs actes et prennent conscience à la fois de ce qu’elles ont été capables de faire et de ce qu’elles en ont appris. C’est ce qui est appelé « une démarche d’action conscientisante » et qui produit le sentiment « d’y être pour quelque chose » dans la réussite, dans le fait d’avoir dépassé l’obstacle, de s’en être affranchi. (Soguel, 2015, p. 4) Cette démarche d’action conscientisante a également été mise en avant, dans un autre cadre certes, par Rogers (1980). Selon cet auteur, chaque individu est doté d’un potentiel d’actualisation et chaque action qu’il entreprend est par essence la meilleure action possible dans une situation donnée. Donc, même si dans un premier temps les conséquences d’un choix ou d’une action qui en découle ne sont pas bénéfiques, ces choix permettront, à long terme, l’actualisation du potentiel de l’individu. Le rôle du thérapeute dans ce cas est proche de celui de passeur, dans la mesure où il s’agit avant tout de permettre à l’individu de s’exprimer, sans se sentir jugé, et de le laisser cheminer progressivement, en co-construction avec le thérapeute vers une actualisation d’un potentiel qui se situe déjà en lui (Neville, 2007). « Il existe un processus directionnel chez tous les êtres vivants et le substrat de toute motivation humaine est la tendance organismique vers la plénitude, […] vers l’actualisation, qui ne vise pas seulement à la conservation de l’organisme mais également à son épanouissement » (Rogers, cité dans Neville, 2007, p. 5) A mon sens, Rogers est un auteur dont la vision peut éclairer le concept d’autodétermination, même si ces écrits n’ont pas été rédigés dans une perspective de travail social, mais plutôt psychothérapeutique. Ce qui est primordial ici sur le plan conceptuel, c’est que cette vision de l’homme préconise que toutes les actions qu’il entreprend visent in fine l’accomplissement de soi. L’autodétermination est à mettre en rapport avec l’accomplissement de soi car il devient possible d’entrer dans une posture permettant l’autodétermination seulement si on pense qu’un individu, quelles que soient ses difficultés, aura en lui la capacité à trouver de solutions par lui/elle-même, dans la mesure où l’expérience est correctement encadrée. Cette notion d’expérimentation par l’individu comme l’une des composantes fondamentales du développement du pouvoir d’agir chez l’individu a été particulièrement développée par Deslauriers (2007). Selon ce dernier, le développement du pouvoir d’agir ne peut se faire que si l’individu expérimente certaines situations par lui-même. Cette action d’expérimenter permet à son tour le développement de ressources, telles que la connaissance et l’estime de soi ou encore le sentiment d’efficacité personnelle, essentiels à la capacité à agir, de soi-même et par soi-même sur le monde : « Le processus de pouvoir d’agir se réalise dans l’action et l’expérimentation. Il fait appel à l’activation des ressources tant personnelles que communautaires ; à partir des forces des personnes, il vise le développement du sentiment de l’efficacité personnelle, du sens critique, des compétences et de l’estime de soi. » (Deslauriers, 2007, p.5). HES-SO//Valais Bachelor of Arts in Travail Social 24 Cette conception met également en lien la notion de pouvoir d’agir avec celle de participation sociale, ce qui est un apport fondamental dans le cadre de cette recherche et des possibilités d’action sur le terrain. En effet, la participation sociale, comme le montre Deslauriers, est un élément fondamental du bien être individuel. Or, si une personne est capable d’agir de façon autodéterminée, elle sera significativement plus à même d’être à l’aise dans diverses situations de participation sociale, dans la mesure où la personne aura appris à ne plus dépendre d’autrui pour prendre des décisions et faire des choix pour elle-même.

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Table des matières

1 Introduction
1.1 Question de départ
1.2 Question de recherche
2 Cadre théorique
2.1 L’autodétermination
2.1.1 Être l’agent causal de sa propre vie
2.2 Le modèle de Wehmeyer
2.2.1 Caractéristiques essentielles du comportement autodéterminé
2.3 Autres conceptions de l’autodétermination
2.4 Hypothèses
3 Cadre de la recherche (terrain
3.1 Population
3.2 Mission et buts de la Fondation emera
3.3 Trois services distincts
3.4 Soutien Socio-Educatif à Domicile (SSED)
4 Méthodologie
4.1.1 La recherche action
4.1.2 Historique
4.1.3 La recherche-action dans le cadre du travail social
4.2 Modèles de recherche action
4.2.1 Modalités d’intervention
4.2.2 Modalités générales
4.3 Outil terrain
4.4 Première situation : évaluation de l’empowerment psychologique, M.H
4.4.1 Bilan initial
4.4.2 Action
4.4.3 Evaluation
4.5 Questionnaire 1, sujet 1 : Effet de l’action du chercheur du la dimension empowerment psychologique
4.6 Deuxième situation : Monsieur B, évaluation de la dimension
« fonctionnement autonome » (prise de décision et capacité à faire des choix
4.6.1 Bilan initial
HES-SO//Valais Bachelor of Arts in Travail Social
4.6.2 Action
4.6.3 Evaluation
4.7 Questionnaire 2, sujet 2 : Effet des actions entreprises sur le fonctionnement autonome (capacité à faire des choix)
5 Analyse d’entretiens : bilan intermédiaire et final
5.1 Chronologie et déroulement du processus
5.2 Situation 1
5.2.1 Bilan intermédiaire
5.2.2 Bilan final
5.4 Situation 2
5.4.1 Bilan intermédiaire
5.4.2 Bilan final
6 Conclusion
6.1 Synthèse
6.2 Limites
6.3 Opportunités
7 Bibliographie
8 Annexes
8.1 Convention relative au droit des personnes handicapées (CDPH
8.2 Concept du Service Hébergement (Fondation Emera)

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