Caractéristiques écologiques des plantes sauvages à cultiver

Caractéristiques écologiques des plantes sauvages à cultiver

Le Conservatoire botanique national de Brest

En 1975, Jean-Yves Lesouëf eu l’idée de créer le premier jardin botanique destiné à la préservation et la conservation des espèces végétales menacées ou en voie d’extinction, afin de réinvestir le vallon [9]. Le site fut choisi car il réunissait les conditions favorables pour la culture de plantes exotiques, du fait de la présence de l’eau et des pentes de la falaise permettant de créer de nombreux microclimats différents. Les conditions climatiques de Brest sont en effet idéales pour les végétaux, le climat y est océanique avec des étés tempérés et des hivers très doux. Aujourd’hui le vallon est divisé en deux zones : le « parc public » au nord et le « jardin du conservatoire » au sud au sein duquel les plantes sont regroupées par origine géographique (Armorique, Méditerranée, Asie, Amériques et Australie) (Figure 4). Par la suite, d’autres conservatoires botaniques voient le jour en France, comme celui de Porquerolles (1979).

En 1988, le ministère de l’écologie crée le label « Conservatoire botanique national » qui est décerné pour un territoire spécifique composé de régions présentant des caractéristiques biologiques et géographiques communes, pour une durée de cinq ans renouvelables. (Magnanon et Dhervé, 2013) Actuellement, il existe 11 CBN dont 10 en France Métropolitaine et un pour l’Outre-mer (CBN Mascarin), regroupés au sein de la Fédération des Conservatoires botaniques nationaux (FCBN) qui joue un rôle de soutien pour les CBN en assurant la tête de réseau mais aussi une plateforme technique nationale. Elle permet de coordonner les contributions des CBN pour le déploiement des politiques nationales relatives à la flore et aux habitats [10].

Le projet À l’heure actuelle, le jardin du Conservatoire botanique national de Brest n’est perçu par le public que comme un simple parc paysager, un espace de détente, et assez peu comme étant un outil scientifique. Les domaines de la botanique et des sciences de la conservation sont peu connus malgré un espace de sensibilisation du public au niveau du pavillon d’accueil et par l’organisation de visites des serres pédagogiques. La sensibilisation à la préservation des espèces et à la biodiversité occupe une place de plus en plus importante au sein des jardins. C’est dans ce cadre de diffusion de la connaissance mais aussi de la préservation de l’environnement que le Conservatoire botanique national de Brest s’inscrit avec le projet de création d’un espace de présentation des plantes de Bretagne au sein de son jardin. La naissance du projet « école de botanique » fait suite à des aspirations émises par le CBN de Brest qui souhaiterait :

Ce projet vise à sensibiliser le public à la sauvegarde de la flore bretonne et à la préservation de certaines espèces menacées, à travers une mise en valeur du végétal dans des massifs paysagers dans lesquels les plantes seront regroupées par famille botanique. La mise en place de cet espace de présentation pose de nombreuses questions d’ordre technique, scientifique, pédagogique, organisationnel, financier et stratégique. En 2014 et 2015, deux études de préfiguration du projet ont été menées : définition des grandes orientations du projet (Venard, 2014) et les principes d’aménagement paysager (Gand, 2015). En 2016, le CBN de Brest souhaite poursuivre la réflexion en affinant les aspects techniques du projet.

En effet, le CBN de Brest souhaite mettre en avant environ 300 espèces de plantes sauvages bretonnes, provenant de différents milieux et donc avec différentes caractéristiques écologiques. Afin de pouvoir les regrouper au sein d’un même espace, il est important de se focaliser sur les itinéraires techniques de mise en culture à mettre en place. Les questions auxquelles le CBN de Brest souhaite répondre en 2016 sont les suivantes : Comment mettre en culture 300 espèces de plantes sauvages ? Quels seront les itinéraires techniques à suivre ? Quels seront les acteurs et les besoins en termes d’investissement et de fonctionnement ? Le stage faisant l’objet de ce mémoire a permis d’apporter différents éléments de réponse. Ce travail traite principalement de la méthode mise en place pour créer ces itinéraires de cultures, grâce à l’étude des plantes mais aussi aux divers entretiens réalisés au cours du stage. Tout d’abord, l’étude des données écologiques concernant la liste de plantes sera présentée afin de déterminer des compositions de substrats de culture, puis une seconde partie présentera la création des procédures de récolte et d’implantation des espèces. Enfin, une estimation des moyens matériels et humains nécessaires à l’aboutissement ainsi qu’à l’entretien de ce projet a été menée et permettra de conclure ce travail.

Ressources bibliographiques et sources de données

La question de la culture des plantes sauvages a été très peu abordée dans la littérature scientifique, hormis pour quelques espèces, notamment des espèces menacées ou médicinales. Ces dernières comme Arnica montana sont réputées pour être particulièrement sensibles et difficiles à cultiver (Radanovic et al., 2007). D’autres articles font un état des lieux des méthodes de cultures en vue de leur réintroduction dans en milieu naturel (Godefroid et al., 2015). Toutefois l’absence de données et les faibles connaissances accumulées au cours des différentes réintroductions qui ont eu lieu à travers le monde ne permettent toujours pas de disposer de connaissances biologiques et écologiques suffisantes pour la culture des plantes sauvages. Par ailleurs, de nombreuses publications existent concernant l’acclimatation des espèces exotiques mais il s’agit souvent de rapports d’excursion et de récits pour le grand public, qui ne comportent pas d’informations techniques ou scientifiques sur le domaine (Allain et al. (2008), Allain (2012), Guillaume (2010)). Finalement les informations utiles pouvant nourrir ce travail de recherche se trouvent d’une part au sein des structures du type jardin botanique (capables de fournir des conseils de culture), dans les ouvrages de vulgarisation liés au jardinage (Lecourt M., (1976)) et d’autre part sur certains sites internet de botaniques [11] ou de pépiniéristes [12]. Compte tenu du manque d’informations sur la culture des plantes sauvages mais aussi de quelques lacunes sur les milieux de prédilection de l’ensemble des espèces, l’écologie des plantes a été caractérisée grâce à l’utilisation de bases de données. Elles ont permis d’avoir une idée sur les caractéristiques écologiques de chaque espèce.

La principale base de données utilisée est la baseflor de Julve (2014) qui regroupe plus de 6000 taxons de la flore vasculaire française et donne des indications sur les regroupements phytosociologiques qui les abritent, leur chorologie, leur place dans la classification APG III (2009), leur type biologique, le type de formation végétale, l’habitat optimal (sous forme d’une phrase explicative en termes écologiques), mais également la couleur des fleurs, le mode de dissémination, de pollinisation, le type d’inflorescence, la période de floraison, ainsi que les valeurs écologiques de Julve (2014) basés à partir des valeurs d’Ellenberg (1992) (Ellenberg et al.(1992)). L’autre base de données utilisée est la base d’Ellenberg (1992) qui donne pour chacune des espèces des valeurs caractérisant leur milieu de vie (luminosité, pH, humidité édaphique, teneur en nutriments, granulométrie du sol, richesse en matière organique et la salinité) sur une échelle allant de 1 à 12. Cette base a permis de compléter certaines données manquantes dans la baseflor de Julve. Toutefois, les valeurs d’Ellenberg ne sont utilisées qu’à titre indicatif, étant donné que ces valeurs ont été établies pour l’Allemagne.

Expériences et itinéraires de culture de plantes sauvages

Afin de mener à bien la définition des itinéraires culturaux mais aussi avoir une idée des coûts de construction et d’entretien de l’espace de présentation des plantes sauvages, plusieurs visites d’établissements ont été effectuées. Le 21 Mars 2016, une visite a été organisée au centre horticole de Brest métropole océane avec Mr Pascal Creach, jardinier du centre horticole. L’activité principale du centre est la production de jeunes plants destinés au fleurissement de l’ensemble de la métropole mais aussi des divers évènements (fêtes maritimes de Brest) (Figures 6 – 7). Le centre dispose d’espaces de stockage pour la réception et l’expédition de plantes, d’une zone d’expérimentation afin de tester de nouvelles variétés à inscrire sur le catalogue, d’un espace de floriculture destiné à la réalisation de bouquets pour les évènements municipaux, de serres chaudes permettant le stockage des plantes tropicales destinées à la location pour les partenaires de la ville. Enfin, il est constitué d’unités de production de jeunes plants. La première unité est la serre de multiplication (18 à 20°C), elle est composée de plusieurs tables de culture dont une avec un système de protection bâchée, réservée aux semis afin de maintenir une importante humidité et limiter l’introduction de ravageurs. Cette serre est destinée à mettre en culture les semis, les boutures ainsi que certains jeunes plants.

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Table des matières

I.Introduction
II.Matériel et Méthodes
1.La liste des espèces à cultiver
2.Ressources bibliographiques et sources de données
3.La démarche adoptée
a.Caractérisation des espèces au plan écologique
b.Caractérisation des espèces au plan biologique
c.Expériences et itinéraires de culture de plantes sauvages
d.Analyse de l’ensemble des informations récoltées
III.Résultats
1.Les principales étapes de mise en place de l’espace de présentation des plantes sauvages.
2.L’écologie des espèces : un facteur essentiel dans l’aménagement de l’espace
a.Introduction
b.Caractéristiques écologiques des plantes sauvages à cultiver
c.Les supports de culture pouvant être utilisés
d.L’aménagement des massifs
3.Tableau des caractéristiques de culture des espèces
4.Les itinéraires de culture
a.Les schémas de procédures et d’itinéraires de culture
b.Les grands groupes d’itinéraires
c.Exemples d’itinéraires
5.Moyens nécessaires
a.Moyens matériels
b.Moyens humains
IV.Discussion
V.Conclusion
Bibliographie
Sitographie

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