Caractéristiques du propriétaire dirigeant et les ratios financiers

THÉORIES DE L’ENTREPRISE

Dans les années 1940 jusqu’au début des années 1950, c’est une approche flnancière dite traditionnelle qui prévaut. Cette approche met l’accent sur les partenaires externes, et est principalement descriptive (Charreaux, 2006). Durant cette même période, c’est le concept d’effet de levier flnancier qui est utilisé pour expliquer les décisions de flnancement. D’où la détermination d’un niveau d’endettement optimal où la rentabilité commence à se dégrader (Van Caillie, 1998). À la fln des années 1950 jusqu’aux années 1970, il était question des choix d’investissements. Cette époque était marquée par les recherches sur les modèles d’évaluation et la mise en relation de la gestion flnancière et de l’analyse des titres. Les travaux de Modigliani et Miller (1958) qui ont trouvé une neutralité de la structure fmancière sur un marché parfait ont aussi marqué cette période. Quelques années plus tard, les hypothèses qui tiennent de base à cette étude ont été relevées. Il s’agit de la perfection des marchés, l’absence d’asymétrie d’information, de coûts de faillites, de coûts de transaction et de conflits d’intérêts.

En 1963, les mêmes auteurs (Modigliani et Miller, 1963) du premier théorème ont pris en compte l’impôt sur les sociétés, ce qui pennet de dire que l’entreprise endettée à une valeur de marché maximisée due à la déductibilité flscale (Van Caillie, 1998). D’autres auteurs (Jensen et Meckling, 1976; Myers, 1984; Myers et Majluf, 1984; Ross, 1977) se sont penchés sur la question de la structure financière en regardant de près les différentes hypothèses. Dans le domaine de la finance, les années 1970 sont marquées par l’ère de l’approche moderne. Cette dernière naît avec la prise en compte des différentes imperfections du marché qui ont été omises dans le théorème de Modigliani et Miller (1958). Certains auteurs ajoutent au théorème, les facteurs déterminants de la structure du capital. Les tenants (Jensen et Meckling, 1976; Modigliani et Miller, 1963; Myers, 1984; Myers et Majluf, 1984; Ross, 1977) de ce courant ont consolidé le théorème en y introduisant des concepts comme les coûts de détresse financière, les coûts d’ agence, les coûts d’ asymétrie d’ information pour tenter de mieux expliquer la structure financière des entreprises.

Théorie du compromis ou « Static Trade Off Theory » (TOT)

Pour aboutir à la théorie du compromis, plusieurs études ont été menées à partir du théorème de Modigliani et Miller (1958), dans laquelle, on observe une neutralité du financement plus une séparabilité des décisions de financement et d’investissement. Ce principe de séparabilité ne tient plus en présence d’ asymétrie d’ information et de conflits d’ intérêts (Charreaux, 2006), car il existe bien une interaction entre les décisions d’ investissement et de financement. C’ est ainsi que « nait » la théorie du compromis considérée comme ayant une vision statique dans l’ explication de la structure financière et selon laquelle il n’ y a pas d’optimisation dans l’ utilisation des différentes sources de fmancement. En outre, Myers (1984) a introduit dans le modèle de Modigliani et Miller (1958) l’effet du coût de faillite. Jensen et Meckling (1976) quant à eux ont considéré les coûts d’agence en prenant ce même théorème. Il est à préciser tout d’abord que la théorie du compromis est à la base conçue pour les grandes entreprises et les entreprises cotées. Selon cette théorie, les entreprises se financent par la dette dans le but de profiter au maximum de l’effet de levier tout en ayant un regard sur le coût de cette dette (Adair et Adaskou, 2011; Degryse et al., 2012; Mateev, Poutziouris, et Ivanov, 2013). L’ entreprise doit tenir compte des coûts de détresse financière, de la détention des actifs et des plans d’ investissement dans la recherche de dette (Myers; 1984). C’ est ainsi qu’un ratio optimal d’endettement a été établi. Hovakirnian, Opler, et Titman (2001) observent qu’en cherchant le ratio cible de la dette, l’entreprise fait face à des difficultés. Ce ratio a tendance à changer au cours du temps. Avec la prise en compte de l’ impôt sur les sociétés, Modigliani et Miller (1963) ont trouvé un niveau d’ endettement qui a tendance à augmenter la valeur de l’entreprise.

Cela s’explique par la déductibilité de l’ impôt faisant que la valeur de l’ entreprise endettée se trouve supérieure à celle de l’entreprise non endettée. La firme bénéficie aussi d’ autres avantages qui ne découlent pas de la dette, mais substituables à l’ avantage fiscal, liés négativement à l’ endettement (Fathi et Gailly, 2003). Selon une étude menée sur des entreprises cotées par Gaud (2003), la maximisation de la valeur de la firme, si c’est le désir des dirigeants, doit suivre les dispositions de la théorie du compromis. En présence d’ imperfections, il y a des caractéristiques qui peuvent influencer cette valeur. Il s’agit de la taille, des opportunités de croissance et de la valeur de liquidation des actifs. Par conséquent, plus l’entreprise a une forte rentabilité, plus elle profite d’énormes avantages liés aux charges d’ intérêts. Cette situation fait en sorte que la probabilité de faillite de l’ entreprise diminue (Gaud, 2003). Selon la TOT, les entreprises se trouvant dans cette situation sont censées avoir un ratio cible d’ endettement élevé. L’ endettement sou,met l’ entreprise à se conformer à certaines conditions. En effet, plus l’ entreprise s’ endette plus le taux d’ intérêt et le coût de détresse financière augmentent et plus des garanties solides sont demandées. Fathi et Gailly (2003) illustrent une relation négative entre le risque d’exploitation et l’ endettement financier 10 et une relation positive avec l’endettement non financier ll

Par ailleurs, afin d’avoir accès plus facilement à l’endettement, les entreprises doivent avoir des actifs corporels importants (pouvant servir de garanties) pour mettre les prêteurs en confiance. Ces actifs corporels facilitent, dans la majorité des cas, l’ accès à la dette à long terme en ce sens qu ‘ ils produisent des flux (Degryse et al., 2012; Modigliani et Miller, 1958). Les actifs incorporels ne sont pas à négliger aussi; parce que certaines entreprises ont la spécificité d’ avoir moins d’ immobilisations corporelles que d’ immobilisations incorporelles. Ces dernières, qui sont perçues généralement comme des « garanties pauvres », contribuent à avoir un niveau d’ endettement à long terme élevé (Degryse et al., 2012). Cela s’explique par le fait que les créanciers tiennent compte de ce type d’ actifs dans ce genre d’ entreprise. Malgré l’importance de la théorie du compromis, elle ne peut à elle seule expliquer le comportement financier des entreprises. Il y a d’autres facteurs dans l’environnement de l’ entreprise qui peuvent avoir un impact sur ce comportement que certaines études ont étudié afin d’ aboutir à une théorie.

Théorie de l’ordre hiérarchique ou « Pecking Order Theory » (POT)

Selon cette théorie, l’ entreprise utilise, en premier, les ressources internes pour ses investissements avant de se tourner vers le fmancement externe, l’ endettement en premier, puis l’ ouverture du capital en second recours (Garwe et Fatoki, 2012; Janssen et Wtterwulghe, 1998; Mulkay et Sassenou, 1995). L’accent est mis, surtout, sur une hiérarchisation des sources de financement au lieu d’ un endettement optimal (Adair et Adaskou, 2011). L’ établissement d’un ordre de financement peut s’ expliquer par une difficulté d’accès aux marchés financiers d’une part, et par le coût élevé de la dette, d’ autre part. C’ est pourquoi les PME solidifient, en général, leur trésorerie afin de faire face à d’éventuelles sorties de fonds vu qu’elles sont souvent confrontées à des conditions particulières (Givord et al., 2008; Mateev et al., 2013; Myers, 1984). De surcroit, les profits sont utilisés pour essayer de réduire le niveau d’ endettement (Colot et Croquet, 2007; Degryse et al., 2012). D’autre part, Feudjo et Tchankam (2012) allèguent que les entreprises s’endettent même en ayant des indicateurs de solvabilité et de rentabilité faibles. Par ailleurs, l’entreprise fait face à deux principaux types de risques. D’une part, il yale risque qui est dû à un accroissement de ses coûts de détresse financière. Au cas où ce risque est faible, une entreprise rentable aura tendance à s’endetter et dans le cas contraire, elle se tourne vers des sources autres que l’endettement (Colot et Croquet, 2007).

D’autre part, il yale risque que ses projets futurs soient abandonnés par le fait qu ‘ elle doit les financer par émission d’actions plus ou moins risquées (Myers, 1984). La logique de la POT est fondée sur l’existence de coûts occasionnés par l’ asymétrie d’ Informations et le conflit d’ intérêts qu’ il peut y avoir entre les parties prenantes. Donc l’ apporteur externe de capital demandera un rendement plus élevé de ce capital afm de se protéger de risques potentiels ou de supporter des coûts d’agence en cas de nécessité. Les parties prenantes sont, d’une part les dirigeants qui sont les mieux informés sur les réalités de la firme et, d’ autre part les actionnaires qui sont moins informés que les dirigeants, mais plus informés que les créanciers (Gaud, 2003). De plus, Myers et Majluf(1984) mentionnent que les créanciers veulent une gestion rationnelle de l’ entreprise. Sous ces hypothèses, les dirigeants préfèrent souvent laisser passer des opportunités que d’ ouvrir leur capital. S’ ils sont obligés de chercher le financement externe, ils vont d’abord utiliser l’endettement. En conclusion, on peut voir que le POT apporte un plus dans la compréhension du financement de l’ entreprise, aussi, a-t-elle pris en compte les différentes formes d’asymétrie de l’ information, des coûts qu’elle occasionne et les divergences d’ intérêts.

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Table des matières

Sommaire
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des abréviations
Remerciements
Introduction
Chapitre 1 – Problématique managériale
Chapitre 2 – Contexte théorique
2.1 Théories de l’entreprise
2.1.1 Théorie du compromis ou « Static Trade Off Theory » (TOT)
2.1.2 Théorie de l’ordre hiérarchique ou « Pecking Order Theory » (POT)
2.1.3 Théorie de l’agence
2.1.4 Théorie du signal
2.1.5 Théorie du choix managérial
2.1.6 Théorie du cycle de vie
2.1. 7 Théorie des parties prenantes
2.2 Caractéristiques du propriétaire dirigeant et les ratios financiers
2.2.1 Âge du propriétaire-dirigeant
2.2.2 Sexe du propriétaire-dirigeant..
2.2.3 Niveau d’étude du propriétaire-dirigeant..
2.2.4 Expérience du propriétaire dirigeant..
2.2.5 Formation du propriétaire-dirigeant..
2.2.6 Objectifs et les motivations du propriétaire-dirigeant
2.2.7 Stratégie du dirigeant
2.3 Caractéristiques de l’entreprise et les ratios financiers
2.3.1 Âge de l’entreprise
2.3.2 Taille de l’entreprise
2.3.3 Secteur d’activité de l’entreprise
2.3.4 Structure de propriété
2.4 Dépendance commerciale et les ratios financiers
2.5 Pratiques de gestion financière et les ratios financiers
2.6 Sources de financement externe et les ratios financiers
2.7 Cadre conceptuel ..
2.7.1 Modèle de recherche
2.7.2 Objectifs spécifiques de recherche
2.7.3 Hypothèses de recherche
Chapitre 3 – Méthodologie
3.1 Stratégie de la recherche
3.2 Population visée
3.3 Collecte des données
3.4 Échantillonnage
3.5 Définition conceptuelle des variables et des instruments de mesure
3.5.1 Variables indépendantes
3.5.2 Variables dépendantes
3.5.3 Variables modératrices
3.5.4 Méthode d’analyse et les tests statistiques
3.6 Considérations éthiques
Chapitre 4 – Résultats
4.1 Analyses descriptives
4.2 Analyse des corrélations avec l’approche pis
4.3 Analyse des effets modérateurs avec l’approche PLS
4.3.1 Effe~ modérateur de la dépendance commerciale
4.3.2 Effet modérateur de la stratégie du dirigeant
4.3.3 Effet modérateur de la structure de propriété
4.3.4 Effet modérateur des sources de financement externe utilisées
4.3.5 Effet modérateur des pratiques de gestion financière
4.4 Analyse des variances (anova)
4.4.1 Test ANOVA avec les moyennes des ratios financiers selon la dépendance commerciale
4.4.2 Test ANOVA avec les moyennes des ratios financiers selon la stratégie du dirigeant
4.4.3 Test ANOVA avec les moyennes des ratios financiers selon le secteur d’activités
Chapitre 5 – Discussion
5.1 Interprétation des résultats
5.2 Contributions de la recherche
5.3 Limites
5.4 Avenues des recherches futures
Conclusion
RÉFÉRENCES bibliographiques

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