Caractéristiques des victimes d’agression sexuelle (VAS)

Caractéristiques des victimes d’agression sexuelle (VAS)

Prologue (définitions, distinctions et sous-types de l’agression sexuelle)

La sexualité est une pierre angulaire de la survie, de l’autoconservation et de l’évolution de l’espèce humaine. La plupart des êtres humains utilisent la sexualité dans un contexte consensuel afin de partager des besoins affectifs et d’intimité réciproques, pour se reproduire ou encore à des fins purement ludiques. Les affects qui en découlent sont généralement positifs et vécus réciproquement chez les acteurs impliqués, car ils ont été désirés de part et d’autre de la relation dès le départ. Cela dit, bien qu’une majorité d’individus utilisent la sexualité de façon saine telle que décrite précédemment, une minorité non-négligeable de personnes s’en servent à des fins personnelles, inadéquates, coercitives, excessives et non-consensuelles. Cela amène, plus souvent qu’autrement, des affects négatifs vécus de manière relativement intense chez au moins l’un des sujets impliqués dans le rapport sexuel. La société occidentale qualifie ces gestes problématiques aux plans clinique et légal d’«agression sexuelle» et de «crime contre la personne» (Institut National de Santé Publique de Québec [INSPQ], 2012). Actuellement selon un point de vue transculturel, il n’existerait pas de consensus universel quant à la définition complexe de l’abus sexuel (même si de plus en plus de cultures et de pays tendent à l’uniformiser), car elle dépend essentiellement de la perspective qui l’étudie : politique, légale, clinique, scientifique (voir Figure 1; INSPQ, 2012). Cet ouvrage utilise une vision intégrative de ces perspectives afin de fournir une vision plus globale de l’agression sexuelle qu’elle soit avec ou sans contact physique envers des victimes mineures ou adultes.

Prévalences, incidences et coûts associés à la victimisation sexuelle

Concernant les chiffres, il s’avère intéressant de constater une contradiction concernant l’amplitude du phénomène de l’agression sexuelle à travers le monde. D’une part, certains affirment que l’ampleur des agressions sexuelles commises est relativement grande à l’échelle mondiale et ce, peu importe les caractéristiques sociodémographiques distinguant les VAS (Organisation Mondiale de la Santé [OMS], 2002). On rapporte que la victimisation sexuelle varierait entre 15,3% et 25% selon diverses villes, provinces et pays à travers le monde et aurait un prix humain et économique dépassant des centaines de millions de dollars par an en frais de soins de santé, en frais de justice, en absentéisme au travail et en perte de productivité. Cela dit, les études internationales disponibles sur la prévalence, l’incidence et les coûts de l’agression sexuelle sont plutôt hétérogènes en raison  de la disparité dans la définition des termes, l’hétérogénéité des populations à l’étude, des cultures, des lieux et des durées d’enquête, de la diversité des sources et de leurs utilisations (celles issues des services de protection de la jeunesse, celles des services policiers, celles issues des enquêtes populationnelles, etc.) (Darves-Bornoz, 2000). Par conséquent, les études épidémiologiques actuelles sous-estimeraient l’ampleur de la victimisation sexuelle en raison des points soulignés précédemment, mais aussi parce que certaines cultures entretiennent, encore de nos jours, des idéologies où la femme ou l’enfant est perçu comme un simple objet duquel le pourvoyeur de la famille peut disposer comme bon lui semble. Cela peut être dû également en raison d’une banalisation de la violence sexuelle qualifiée «d’affaire privée» dans la plupart des pays sousdéveloppés (OMS, 2002). De surcroît, plusieurs experts dans le domaine de l’agression sexuelle stipulent que la sous-estimation de cette ampleur serait due à des facteurs qui rendent difficile le dévoilement d’un abus (peur, culpabilité, honte, confusion ressenties chez la victime et tabous en lien avec la sexualité) (London, Bruck, Ceci, & Shuman, 2005). De façon générale, la prévalence associée à une révélation d’une victimisation sexuelle serait encore plus sous-estimée chez les hommes étant donné l’existence des mythes et des fausses croyances véhiculées dans la société quant au rôle sexué typiquement masculin (i.e. la valorisation de l’homme sexualisé, fort et viril) (Dorais, 2008). Selon une méta-analyse réalisée par Stoltenborgh, Van Ijzendoorn, Euser et Bakermans-Kranenburg (2011) auprès d’un échantillon international totalisant 10 millions de participants entre 1980 et 2008, les cas d’auto-déclarations des abus sexuels subis durant l’enfance sont moins fréquents chez les hommes (76/1000) que chez les femmes (180/1000). Par ailleurs, l’estimation mondiale globale de la prévalence des abus sexuels subis durant l’enfance était de 127/1000 dans les études reposant sur les auto-déclarations et de 4/1000 dans les études reposant sur des informateurs.

Caractéristiques des victimes d’agression sexuelle (VAS)

Une victime d’abus sexuel est définie comme le protagoniste non-consentant faisant l’objet d’attaques sexuelles avec ou sans contacts physiques de la part de l’agresseur. Les recherches dans le domaine de la victimisation sexuelle ont mis en évidence certains facteurs pouvant être associés à une plus grande probabilité d’être VAS. Toutefois, il n’existe aucun portrait-type des victimes étant donné la diversité des caractéristiques intra et interindividuelles présentes chez elles, chez l’agresseur ainsi que dans la relation existante entre l’agressé et l’agresseur. Cela dit, certaines données rapportées renseignent sur les caractéristiques individuelles, le contexte ainsi que la nature de l’agression sexuelle vécus par les enfants, les femmes et les hommes VAS (INSPQ, 2012).
Les enfants et les adolescents sont le groupe d’individus le plus souvent touchés par la victimisation sexuelle. En 2010, ils représentent 66% de toutes les infractions sexuelles déclarées aux services policiers (Ministère de la sécurité publique du Québec, 2012). En 2008, une étude canadienne (ÉCI)5 portant sur les caractéristiques juvéniles des cas d’agression sexuelle fondés fait ressortir certaines tendances générales (Agence de santé publique du Canada, 2008). La grande majorité des cas sont des victimes juvéniles de sexe féminin (78%). Environ la moitié d’entre eux ont été perpétrés au début de l’adolescence envers tout sexe confondu (12-15 ans). Environ 51% des cas comportaient des épisodes d’agressions sexuelles multiples. La moitié des cas corroborés sont des attouchements. Selon le Ministère de la Sécurité publique (2012), les données recueillies des services policiers révèlent que les filles sont majoritairement VAS (61 %) au début de l’adolescence entre 12 et 15 ans alors que les garçons sont VAS principalement durant l’enfance (62%). Quant aux différences inter-sexe, les victimes juvéniles de sexe féminin sont davantage la proie d’agresseurs intrafamiliaux alors que celles de sexe masculin subissent davantage l’agression extrafamiliale (Tourigny & Baril, 2011). Également, les garçons subiraient l’agression sexuelle sur une période circonscrite dans le temps alors que les filles feraient l’expérience d’incidents d’abus sexuels répétitifs sur une période beaucoup plus longue (Wolfe, 2007). Les agressions sexuelles armées (niveau 2) ou graves (niveau 3) représentent 1% des infractions sexuelles envers les enfants et adolescents. De plus, 87 % des VAS infantiles / juvéniles connaissaient l’auteur de l’agression et, dans la moitié des cas, il s’agissait d’un abus sexuel intrafamilial (48 %). Par ailleurs, il y a davantage (65%) de VAS enfants (11 ans et moins) qui se sont faites abusées par un membre de la famille immédiate ou éloignée alors que c’est le cas de 36% des VAS adolescentes. Enfin, en plus de l’événement potentiellement traumatique qu’est la victimisation sexuelle, on rapporte qu’entre 25% et 50% des mineurs québécois et canadiens vivraient une autre forme de maltraitance (abus physique, abus psychologique, négligence ou exposition à la violence conjugale) (Tourigny, Hébert, Joly, Cyr & Baril, 2008 ; Trocmé, Fallon, MacLaurin, Daciuk, Felstiner, Black et al., 2005).

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Table des matières

TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ
ABSTRACT
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET DES SIGLES
REMERCIEMENTS
1. INTRODUCTION AU PROJET DE MÉMOIRE DOCTORAL
1.1. Prologue (définitions, distinctions et sous-types de l’agression sexuelle)
1.2. Informations factuelles à propos des victimes d’agression sexuelle (VAS)
1.2.1. Prévalences, incidences et coûts associés à la victimisation sexuelle
1.2.2. Caractéristiques des victimes d’agression sexuelle (VAS)
1.3. Cadre théorique
1.3.1. Conséquences de l’agression sexuelle
1.4.1.1. Cauchemars
1.4.1.2. Perturbations de sommeil
1.3.2. Traitements employés
1.4.2.1. Traitements pharmacologiques
1.4.2.2. Traitements psychologiques
2. MÉTHODOLOGIE
2.1. Objectif général et objectifs spécifiques
2.2. Questions de recherche
2.3. Hypothèse principale et hypothèses secondaires
2.4. Opérationnalisation des variables d’intérêt
6 2.5. Critères d’éligibilité
2.6. Stratégies de sélection et de collection des études primaires
2.6.1. Utilisation des banques de données électroniques
2.6.2. Exploration de la littérature grise
2.6.3. Poursuite des références
2.6.4. Contacter les laboratoires travaillant sur le sujet
2.6.5. Autre(s) stratégie(s) employée(s)
2.7. Évaluation de la qualité méthodologique des études primaires
2.8. Extraction et codification des données des études primaires
2.8.1. Mesure de fidélité inter-juge
2.8.2. Processus décisionnel à la suite de la codification
3. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS
3.1. Synthèse des caractéristiques des échantillons cliniques
3.2. Synthèse des caractéristiques méthodologiques des études primaires
3.3. Synthèse des caractéristiques inhérentes des traitements recensés
3.4. Retour sur l’évaluation du risque de biais méthodologiques des études primaire
4. DISCUSSION
4.1. Implications pour la recherche
4.2. Implications pour la clinique
4.3. Implications légales et gouvernementales
4.4. Forces et limites de la recension systématique
5. CONCLUSION
RÉFÉRENCES

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