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CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION DE FELINS SAUVAGES
Caractéristiques de la population de félins sauvages
Les espèces de félins sauvages Les félins représentent communément tous les animaux de la famille des félidés. Cette famille est composée de deux sous-familles (Tableau 1) : – Les panthérinés, couramment appelés grands félins, sont majoritairement représentés par le genre Panthera qui comprend entre autre le lion (P. leo), le tigre (P. tigris), la panthère (P. pardus) et le jaguar (P. onca). Ces espèces sont très présentes dans les parcs zoologiques ; – Les félinésrassemblent les autresfélins. Ces animaux, plus petits, ne sont pas tous présentés en parc zoologique. Le chat domestique(Felis catus) appartient à cette sous-famille mais ne rentre pas dans cette étude. Selon la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), beaucoup de ces espèces ont le statut d’espèces menacées (IUCN, 2013).Dans ce contexte, la conservation de ces animaux est une mission qui incombe aux parcs zoologiques. La conservation ex situ passe par une reproduction raisonnée de ces animaux visant à préserver un pool génétique le plus diversifié possible mais aussi par une sensibilisation des populations à la conservation de la biodiversité. Les parcs zoologiques contribuent également à lever des fonds pour soutenir les programmes de conservation in situ. B. Fréquence des tumeurs chez les félins sauvages Bien que les félins sauvages soient phylogéniquement proches du chat domestique, il n’est pas possible de transposer intégralement les connaissances médicales d’une espèce à l’autre. Il existe en effet des différences interspécifiques d’ordre génétique, anatomique, physiologique et pathologique. La médecine du chat domestique peut néanmoins être considérée comme une excellente référence de pathologie comparée. En cancérologie des félins sauvages, les études transversales sont peu nombreuses et les descriptions de cas isolés ne permettent pas d’apprécier la prévalence réelle d’un type tumoral au sein d’une espèce. L’étude menée de 1979 à 2003 au jardin zoologique de Knoxville fait néanmoins figure de référence. Dans cette étude, sur47 félins décédés après l’âge de trois ans, 51 % présentaient au moins une tumeur à l’autopsie. Ces tumeurs étaient la cause de la mort ou de l’euthanasie de l’animal dans 54 % des cas. Bien que des associations entre certaines espèces et un type tumoral particulier ressortaient de cette étude, les effectifs étaient toutefois trop faibles pour en tirer des conclusions (Owston et al., 2008). L’association entre un (ou plusieurs) type tumoral particulier et une espèce donnée de félins sauvages est en revanche plus évidente dans d’autres publications. Par exemple, il a été rapporté que 13 % des décès chez les chats pêcheurs (Prionailurus viverrinus) étaient attribuables au développement de carcinomes transitionnels vésicaux (Landolfi et Terio, 2006). Dans une autre étude, c’est le développement fréquent de lymphomes de phénotype T chez des lions (Panthera leo) mâles âgés (16,5 ans d’âge moyen) qui est décrit (Harrison et al., 2010, 2007). Il est à noter que ces deux tumeurs sont peu fréquentes chez les autres espèces de félins sauvages.
Facteurs prédisposant et causes du développement de tumeurs chez les félins sauvages
Bien que l’étiologie de la plupart des tumeurs demeure inconnue, plusieurs facteurs ont été identifiés à ce jour comme favorisant le développement de tumeurs chez les félins sauvages. Il s’agit de facteurs intrinsèques (vieillissement) ou extrinsèques. Ces derniers peuvent être de nature iatrogène, environnementale ou infectieuse. A. Vieillissement Comme chez l’ensemble des animaux, il a été démontré chez les félins sauvages que le vieillissement est un facteur de risque pour le développement de tumeurs. Ces cinquante dernières années, l’amélioration de l’alimentation et des soins vétérinaires ont contribué significativement à l’allongement de l’espérance de vie des félins dans les parcs zoologiques. Parallèlement à cela, la fréquence des tumeurs a augmenté. D’après deux études réalisées respectivement entre 1935-1955 et 1979-2003 dans deux parcs différents, la fréquence des tumeurs est ainsi passée de 24,7 % à 51 % (Lombard et Witte, 1959; Owston et al., 2008). B. Traitement à l’acétate de mélengestrol L’acétate de mélengestrol (MGA) est un progestagène de synthèse largement utilisé aux EtatsUnis sous forme d’implants chez les félins captifs en raison de son efficacité contraceptive et de ses faibles effets diabétogènes et corticosuppresseurs. Il a été cependant démontré que l’exposition au MGA contribue au développement de tumeurs mammaires. Une étude montre que parmi les félins présentant au moins un carcinome mammaire, 94 % avaient été exposés au MGA contre seulement 63 % des animaux sains(Harrenstien et al., 1996). En revanche, les caractéristiques histopathologiques des tumeurs mammaires sont identiques chez les individus traités et ceux non traités au MGA. Il semble donc que le traitement chronique au MGA facilite le développement de tumeurs mammaires spontanées sans être associé pour autant à un histotype particulier (McAloose et al., 2007). Le MGA est également soupçonné de jouer un rôle dans la transformation maligne de léiomyomes, des tumeurs bénignes particulièrement fréquentes de l’appareil génital femelle. Une étude rapporte en effet que sur cinq cas de léiomyosarcomes génitaux, quatre concernaient des animaux traités au MGA. La fréquence desléiomyomes génitaux n’était cependant pas modifiée chez les animaux traités au MGA. Le rôle du MGA dans la transformation maligne des léiomyomes génitaux n’est pas encore prouvée et mérite d’être investiguée (Chassy et al., 2002). L’innocuité du MGA a aussi été remis en cause suite au développement d’adénocarcinomes utérins chez des femelles tigres (Panthera tigris) implantées (Linnehan et Edwards, 1991). Le MGA n’est en revanche pas associé, à ce jour, au développement de tumeurs ovariennes (Kazensky et al., 1998).
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Table des matières
LISTE DES ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : TUMEURS DES FÉLINS SAUVAGES : ÉTUDE BIBL IOGRAPHIQUE
I. CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION DE FELINS SAUVAGES
A. LES ESPECES DE FELINS SAUVAGES
B. FREQUENCE DES TUMEURS CHEZ LES FELINS SAUVAGES
II. FACTEURS PREDISPOSANT ET CAUSES DU DEVELOPPEMENT DE TUMEURS CHEZ
LES FELINS
A. VIEILLISSEMENT
B. TRAITEMENT A L’ACETATE DE MELENGESTROL
C. INFECTION PAR DES PAPILLOMAVIRUS
1. Présentation des papillomavirus félins
2. Fibropapillomes chez le lion d’Asie (Panthera leo persica
3. Carcinomes épidermoïdes cutanés chez la panthère des neiges (Panthera uncia)
D. INFECTION PAR LES RETROVIRUS
III. PRINCIPALES TUMEURS DES FELINS SAUVAGES
A. TUMEURS MAMMAIRES
1. Rappels chez le chat domestique
2. Chez les félins sauvages
B. LYMPHOMES
1. Rappels chez le chat domestique
2. Lymphomes T spléniques du lion (Panthera leo)
C. CARCINOMES EPIDERMOÏDES DE LA PANTHERE DES NEIGES (PANTHERA UNCIA)
D. MYELOLIPOMES DU GUEPARD (ACINONYX JUBATUS)
E. CARCINOMES TRANSITIONNELS VESICAUX DU CHAT PECHEUR (PRIONAILURUS VIVERRINUS
1. Rappels chez le chat domestique
2. Chez le chat pêcheur (Prionailurus viverrinus)
F. MASTOCYTOMES
1. Rappel chez le chat domestique
2. Chez les félins sauvages
G. MESOTHELIOMES
1. Rappels chez le chat domestique
2. Chez les félins sauvages
H. TUMEURS DE LA THYROÏDE
1. Rappels chez le chat domestique
2. Chez les félins sauvages
I. TUMEURS LEIOMYOCYTAIRES UTERINES
1. Rappels chez le chat domestique
2. Chez les félins sauvages
J. FIBROSARCOMES
1. Rappels chez le chat domestique
2. Chez les félins sauvages 2
IV. CONCLUSION DE LA PARTIE BIBLIOGRAPHIQUE
DEUXIÈME PARTIE : TUMEURS DES FÉLINS SAUVAGES : ÉTUDE RETROSPECTIVE
I. OBJECTIFS
II. MATERIELS ET METHODES
A. COLLECTION DES DONNEES
1. Comptes rendus histopathologiques
2. Données cliniques
B. MOYENS DE COLLECTE DES DONNEES
C. CRITERES D’INCLUSION
III. RESULTATS
A. DONNEES COLLECTEES
B. CARACTERISTIQUES DES TUMEURS
2. Tumeurs multiples
3. Diagnostic des tumeursC. TUMEURS LES PLUS RENCONTREES CHEZ LES FELINS SAUVAGES DES PARCS ZOOLOGIQUES FRANÇAIS AYANT
REPONDU A L’ENQUETE
D. DESCRIPTION DES TUMEURS RENCONTREES CHEZ LES FELINS SAUVAGES DES PARCS ZOOLOGIQUES FRANÇAIS
1. Tumeurs hématolymphopoïétiques
a) Lymphome
b) Mastocytome
c) Sarcome histiocytaire
d) Myélolipome
2. Tumeurs des tissus mous
3. Tumeurs cutanées non mélanocytaires
a) Carcinome épidermoïde cutané
b) Tumeur à cellules basales
c) Cystadénocarcinome sudoripare apocrine
4. Tumeurs de l’appareil reproducteur
a) Tumeurs léiomyocytaires utérines
b) Tumeurs des gonades
5. Tumeurs vasculaires
a) Hémangiosarcomes
b) Hémangiomes
6. Tumeurs de l’appareil digestif
7. Tumeurs hépatobiliaires
a) Cystadénomatose et cystadénocarcinome biliaires
b) Hépatocarcinome
8. Tumeurs mammaires
9. Tumeurs de l’appareil respiratoire
10. Tumeurs de l’appareil urinaire
11. Tumeurs mélanocytaires
12. Tumeurs du conduit auditif
13. Autres tumeurs
IV. DISCUSSION
A. REPRESENTATIVITE DE LA POPULATION
B. SENSIBILITE AU DEVELOPPEMENT DE TUMEURS
C. CARACTERISTIQUES DES TUMEURS DES FELINS SAUVAGES DES PARCS ZOOLOGIQUES FRANÇAIS
1. Tumeurs malignes
a) Fibrosarcome
b) Lymphome
c) Carcinome épidermoïde cutané
d) Hémangiosarcome
e) Adénocarcinome pulmonaire bronchoalvéolaire
f) Adénocarcinome mammaire
g) Adénocarcinome intestinal
h) Carcinome transitionnel du chat pêcheur
i) Mastocytome
j) Cystadénocarcinome sudoripare apocrine
2. Tumeurs bénignesa) Myélolipomes spléniques du guépard
b) Cystadénomatose biliaire
c) Hémangiome
d) Léiomyome utérin
e) Tumeur à cellules basales et mélanocytome
V. CONCLUSION DE L’ETUDE RETROSPECTIVE
CONCLUSIONANNEXES BIBLIOGRAPHIETABLE DES ILLUSTRATIONS
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