Etude de la dynamique des peuplements de mangrove

Au Sénégal, la mangrove est encore présente dans la région de Saint-louis, à Joal Fadiouth, à la Somone, dans l’estuaire du Saloum et le fleuve Casamance. Les formations de mangrove y sont dominées par des rhizophoracées comprenant les espèces que sont Rhizophora sp., R. mangle et R. racemosa. Les verbénacées sont représentées par l’espèce Avicennia africana. À ces deux familles qui constituent l’essentiel des formations de mangrove, s’ajoute celle des combrétacées représentée par Conocarpus erectus et Laguncularia racemosa. En Afrique de l’ouest, le Delta du Saloum constitue la région la plus septentrionale occupée par des formations de mangrove haute (Dupuy et Verschuren, 1982). Ces formations de mangrove sont affectées ces dernières années par les effets de la rupture de la flèche de Sangomar au lieu dit Lagoba, de la sécheresse et de actions destructrices de l’homme. La rupture du Logoba a entraîné une érosion plus accrue des côtes de sangomar. Ce phénomène d’érosion s’est accompagné d’une sédimentation ayant entraîné des modifications des paysages, de la navigabilité des cours d’eau par endroit et de la dynamique de la mangrove. Sur la base de ces phénomènes d’érosion et de remodelage du milieu, Thomas et Diaw (1997) pensent que les mangroves situées sur la rive gauche de l’embouchure du Saloum pourraient être victime d’une sédimentation accélérée néfaste à leur développement.

La baisse des précipitations de ces dernières décennies a aussi accru la concentration en sel des eaux estuariennes au niveau du Delta. Ainsi, bien que composée d’espèces tolérant la salinité, la mangrove des îles du Saloum se dégrade à certains endroits. Les principales raisons de cette dégradation sont la salinité excessive des eaux, leur pH très élevé, la présence de sols sulfatés acides, l’ensoleillement (Marius, 1984; Diatta et al, 1983; Diop, 1990, 1993; Diouf et al, 1998). La mise en place des infrastructures routières entravant le ruissellement des eaux de pluies vers l’estuaire a également favorisé la hausse de la salinité des eaux estuariennes. Le Delta du Saloum est aussi un milieu où l’homme a su s’adapter à des conditions d’existence difficile de la station. Du fait de la baisse des rendements agricoles, les populations de la zone se sont tournées maintenant vers la pêche, l’exploitation des amas coquilliers et la cueillette des produits de la mangrove. Le bois de mangrove est exploité clandestinement pour la satisfaction des marchés des villes de Kaolack (Sénégal) et de Banjul (Gambie). En un an, 53500 perches sont vendues à Kaolack pour une valeur de 24 160 000 F CFA (Pirard et L’Hoir, 2002). L’exploitation du bois de mangrove pour la transformation des coquillages de mollusques en chaud, le fumage du poisson et la satisfaction des besoins en énergie domestique ont également joué un rôle important dans la dégradation de cet écosystème. Pour le fumage du poisson, la consommation moyenne d’un four est estimée à 1170 tonnes en 8 mois de campagne de fumage de l’ethmalose (Ndiongue, 2003). Dans la zone Nord du Delta les Communauté rurales de Djirnda et de Bassoul comptent 135 fours de fumage. La consommation en bois estimée à 157 950 tonnes en une campagne pour ces deux communautés rurale est très importante. Il s’ajoute à ce chiffre spectaculaire que le fumage du poisson intéresse toutes les communautés de la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum. Sous l’effet de ces facteurs de dégradations naturelles et anthropiques, la mangrove protectrice des côtes et source de biomasse végétale et animale est menacée de disparition dans le Delta du Saloum.

MATERIEL ET METHODE

Le matériel utilisé est constitué de support cartographique, d’intrutruments de mesure, d’équipement nautique, d’outils pour la coupe rase de la mangrove etc. La méthode de collecte des informations est basée sur la recherche bibliographique et la mise en œuvre d’un plan de sondage en plusieurs étapes notamment l’échantillonnage sélectif des unités d’échantillonnage, leur stratification par photointerprétation en sous unités appelées strates et la collecte des données relatives à la végétation de mangrove dans lesdites strates sur la base d’un protocole de recherche.

Matériel et équipe de terrain 

Le matériel de cartographie est composé de cartes topographiques (JICA, 1989) et de photographies aériennes sous forme d’images panchromatiques. L’orientation dans la zone et le repérage des échantillons ont été possibles à l’aide d’un GPS (Global Positioning System), d’une boussole Sylva, de marquage des sites à l’aide de pinceau et de peinture. Les Scies à bois, pinces, sécateurs et coupecoupe ont permis de procéder à coupes rases de la mangrove au niveau des parcelles de collecte de données sur la biomasse. Une balance de 100 kg à 500 g près et une balance électronique de 5 kg à 1 g près ont servi à la quantification de la biomasse de la mangrove. Les trappes, les sachets plastiques, le papier d’emballage et les marqueurs ont permis de suivre correctement la production de litière au niveau des peuplements de mangrove. Les rubans mètre et les décamètres ont servi à délimiter les parcelles et à effectuer les mesures des paramètres dendrométriques des tiges notamment leur longueur et leurs circonférences à la base, au milieu et au fin bout. Les moyens de déplacement sont essentiellement une pinasse et un moteur 25 CV. Le matériel de protection contre les obstacles susceptibles de provoquer des blessures est constitué de bottes et de gants. L’équipe de terrain compte six membres dont un (1) pilote de barque qui conduit l’équipe dans les bolons, une (1) personne qui indique le sens de la progression sur les transects à l’aide d’une boussole Silva. Elle est responsable du comptage de la régénération naturelle dans les placettes de 2,5 m x 2,5 m, trois (3) personnes qui assurent la délimitation des placettes, la coupes rase de la mangrove et les pesées de la biomasse et une (1) personne qui connaît les espèces de mangrove et disposant d’une aptitude à mesurer correctement les paramètres dendrométriques que sont la circonférence à la base, au milieu et au fin bout de la tige. Elle tient également les fiches de collectes de données.

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE 

La zone d’étude s’étend entre 14° 20’ et 13° 37’ de latitude et 16° 50’ et 16° 20’ de longitude (Bâ et al.1999). Elle constitue un véritable écotone entre la mer et le continent. C’est une zone écoculturelle où l’homme vit en fonction de sa propre culture. La zone est marquée par une extension des tannes et une réduction considérable des aires à palétuviers (Sow et al, 1994). L’extension des tannes est beaucoup plus importante dans les îles Gandoul et les îles de Bétenti que dans les îles de Fathala.

Localisation des unités d’échantillonnage

Les quatre zones ont été choisies pour la présente étude (Fig. 8a). Elles sont réparties dans le Delta du Saloum ce de la manière suivante :
– l’unité d’échantillonnage qui est limitée à l’Ouest et au Nord par le Saloum, au Sud et à l’Est par le bolon Gohekor ;
– l’unité d’échantillonnage qui est limitée à l’Ouest par le bolon de Diogane, à l’Est par le bolon Labor, au Sud par le Diombos et au Nord par le bolon qui mène à Nghadior ;
– l’unité d’échantillonnage qui est limitée au Nord par le Bandiala, à l’Ouest par le bolon Massarinko, le bolon Léba et le bolon Ba et à l’Est par le bolon Missirah, le bolon qui mène à Bakadadji et la Forêt de Fathala ;
– l’unité d’échantillonnage qui est limitée au Nord par le bolon Sanghako, à l’Est par la terre ferme, à l’Ouest par le bolon qui mène à Toubacouta.

Ces unités d’échantillonnage font partie du domaine « amphibie » constitué des grandes îles du Gandoul au Nord, des îles de Bétenti au centre et des îles de Fathala au sud (UICN et MEPN, 1995). Elles sont parcourues chacune par un réseau dense de chenaux bordés par des formations de mangrove qui occupent les zones de fluctuation des marées. Les amas coquilliers et les rares cordons sableux sont occupés par de la végétation ligneuse de terre ferme très peu fournie.

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Table des matières

INTRODUCTION
1 – matériel et méthode
1.1- matériel et équipe
1.2- METHODOLOGIE
1.2.1- la revue bibliographique
1.2.2- le plan de sondage
1.2.3- dispositifs de collecte de données
1.2.4- collecte de données sur les caractéristiques de la mangrove
1.2.5- collecte de données sur la biomasse des peuplements
1.2.6- collecte de données sur la dynamique des peuplements
1.2.7- collecte de données sur les facteurs structurants
1.2.8- collecte de données pour l’élaboration des tarifs de cubages
1.3- le traitement et l’analyse des données
2 – PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1 – localisation des unités d’échantillonnage
2.2 – le climat
2.2.1 – la pluviométrie
2.2.2 – la température
2.2.3 – les vents
2.2.4 – l’humidité relative
2.2.5 – l’évaporation
2.3 – l’hydrologie du delta du Saloum
2.3.1 – le réseau estuarien
2.3.2 – la circulation des eaux dans la mangrove
2.4 – la géologie du milieu
2.4.1 – la géomorphologie
2.4.2 – la pédologie
2.5 – la faune sauvage
2.6 – l’avifaune
2.7 – les ressources halieutiques
2.7.1- les ressources halieutiques estuariennes
2.7.2 – les ressources marines
2.8 – la végétation du delta du Saloum
2.8.1 – la végétation des zones non submersibles
2.8.2 – la végétation des zones submersibles
2.9 – la population et les activités socioéconomiques
2.9.1 – l’agriculture
2.9.2 – l’élevage
2.9.3 – la pêche et la cueillette des fruits de mer
2.9.4 – le tourisme
2.9.5 – le commerce
2.9.6 – l’organisation sociale
3. LES RESULTATS AU NIVEAU DES UNITES D’ECHANTILLONNAGE
3.1. Les résultats au niveau de l’unité U1
3.1.1. Occupation de l’espace
3.1.2. Biomasse des peuplements de mangrove au niveau de U1
3.1.3. Dynamique de la mangrove au niveau de U1
3.1.4. La phénologie des espèces de rhizophora mangle
3.1.5. Les caractéristiques physico-chimiques des vasières de mangrove de U1
3.1.6. Les coupes de bois vert au niveau de U1
3.2. Les résultats au niveau de U2
3.2.1. La végétation de mangrove de l’unité U2
3.2.2. La biomasse des peuplements de mangrove au niveau de U2
3.2.3. Dynamique de la mangrove au niveau de U2
3.2.4. La phénologie des espèces de mangrove au niveau de U2
3.2.5. Les caractéristiques physico-chimiques des vasières de mangrove de U2
3.2.6. Les coupes de bois vert au niveau de U2
3.3. Résultats au niveau de U3
3.3.1- la végétation de mangrove de U3
3.3.2. La biomasse des peuplements de mangrove au niveau de U3
3.3.3. Analyse de la dynamique de la mangrove au niveau de U3
3.3.4. La litière produite au niveau de U3
3.3.5. Les caractéristiques physico-chimiques des vasières au niveau de U3
3.3.6. Les coupes de bois vert au niveau de U3
3.4. Résultats au niveau de U4
3.4.1. La végétation de mangrove au niveau de U4
3.4.2. La biomasse des peuplements de mangrove au niveau de U4
3.4.3. Dynamique de la mangrove au niveau de U4
3.4.4. Analyse de la phénologie des espèces de mangrove
3.4.5. Les caractéristiques physico-chimiques des vasières au niveau de U4
3.4.6. Les coupes de bois vert au niveau de U4
3.5. Tarifs de cubage des espèces du genre rhizophora du Delta du Saloum
3.5.1. Tarifs de cubage de l’espèce rhizophora mangle des peuplements de hauteur moyenne
3.5.2. Tarifs de cubages de l’espèce rhizophora sp
3.6. DISCUSSIONS
3.6.1. Sur les caractéristiques de la mangrove
3.6.2. Sur la dynamique de la mangrove
3.6.3 Sur les facteurs physiques du milieu
CONCLUSION GENERALE

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