Caracterisation du sol et de la vegetation

Les écosystèmes sahéliens subissent depuis plusieurs décennies une série de sécheresses persistantes et une anthropisation croissante. Cela affecte les conditions de vie des populations et l’économie des zones concernées (Diouf et al., 2002). Le Sénégal, à l’instar des autres pays sahéliens a connu cette situation qui a eu comme conséquence entre autres la réduction de la densité de la végétation dans les espaces pastoraux agraires (Sall, 1997), une forte évaporation et de faible pluviométrie. La demande de plus en plus croissante en terres agricoles, la pression continue du bétail, l’inadéquation des pratiques de gestion, sont autant de facteurs qui ont réduit considérablement la densité des ligneux (Sarr et al., 2013). Ces phénomènes sont plus observés dans le Ferlo où les possibilités de reconstitution du milieu naturel semblent de plus en plus réduites. C’est pourquoi, plusieurs initiatives ont été menées dans la région du Ferlo pour conserver et réhabiliter les ressources naturelles dans le but de sécuriser l’élevage extensif qui constitue l’activité productive dominante. En effet, le Ferlo a fait l’objet de très nombreuses études particulièrement sur la structure et le fonctionnement des écosystèmes (CSE, 1991, 1992, 1996; Akpo, 1990, 1992; Akpo et al., 2000; Diop, 2001; Lake et al., 2003; Diallo, 2010 ; Ndiaye, 2013 ; Niang, 2014 ; Ndong, 2014 ; Sagna, 2015 etc.).

Plusieurs stratégies de réhabilitation et/ou de restauration de ces écosystèmes ont été développées. Parmi celles-ci, le projet sénégalo-allemand dans la gestion des parcours afin d’arrêter la dégradation progressive et de rendre possible la régénération de la végétation pendant les années favorables (Miehe, 1997; Miehe et Marburg, 2007), la création en 1972 de deux réserves de faunes (une au Ferlo nord et une au Ferlo sud) d’une superficie de plus d’un million d’hectares, visant à renforcer la conservation des ressources de la zone sahélienne sénégalaise et le projet de la GMV à partir de 2009, qui est un projet panafricain de lutte contre la désertification. En effet pour le succès de ces stratégies, il est nécessaire de mettre en place une gestion durable afin de restaurer le rôle protecteur des ligneux sur les substrats pédologiques sensibles, en admettant que généralement les arbres améliorent les conditions du milieu (propriétés physiques du sol niveau tropique) et favorisent le développement de la strate herbacée (Akpo et al., 1993). Toutefois, cette gestion durable requiert des connaissances précises dans certains domaines fondamentaux de l’écologie, tels que l’étude de dynamique de la végétation, la conservation de la biodiversité et le processus de restauration d’un écosystème.

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

Situation

Le Ferlo se situe entre la latitude 15° et 16° 30 nord et la longitude 13° 30 et 16° ouest (Ndiaye et al., 2013). Il s’étend de la vallée du fleuve Sénégal jusqu’aux franges du Bassin arachidier sur plus de 60 000 km2 (Wane et al., 2006 ; Sy, 2009), couvrant sur le plan administratif, une partie des régions de Matam, Saint-Louis et de Louga (figure 1). Le Ferlo, comme toutes les zones sahéliennes, a subi une série de sécheresses persistantes et une anthropisation croissante pendant plusieurs décennies (Diouf et al., 2002). Cette zone sahélienne est caractérisée par une forte irrégularité pluviométrique dans le temps et dans l’espace (Bernus, 1974). De nombreuses études environnementales ont été réalisées dans cette zone (Akpo et al, 1995 ; Diouf et al., 2002 ; Sy, 2010 ; Diallo, 2011 ; Ndiaye, 2013 ; Cissé et al, 2015 entres autres).

Caractéristiques biophysiques 

Climat

La zone d’étude est caractérisée par un climat « sub-désertique » de type Sahélo-Saharien. Les données enregistrées par ANACIM dans les stations de la zone d’étude ont permis de caractériser le climat suivant un transect Nord-Ouest/ Sud-Est de 1997 à 2017. La température moyenne intra annuelle est de 30,6 °C tandis que les températures moyennes mensuelles minimale et maximale sont respectivement de 25,8 °C (janvier) et 35,3 °C (mai) à Le diagramme ombrothermique (figure 2) permet de distinguer les mois sec de la période humide. Selon Bagnouls et Gaussen (1953) un mois est humide lorsque les précipitations exprimées en millimétres sont supérieures au double de la température en °C (P>2T). La lecture de ce diagramme montre deux saisons bien marquées une saison sèche de 9 mois (octobre – juin) et une saison des pluies de 3 mois (juillet – septembre).

La température interannuelle plus élevée dans le site Koyli alpha suivi de Ranérou et plus faible à Labgar. Les tendances d’évolutions sont pratiquement similaires dans les différentes stations de 1997 à 2017. Ce paramètre climatique a une variation spatiale modérée dans la zone .

Le Sahel correspond à une zone écologique et climatique située entre les isohyètes 100- 150 mm au Nord et 500-700 mm entre les zones Saharienne et soudanienne (Akpo, 1990) .

L’humidité relative de l’air est très faible (moyenne annuelle 35%), l’évaporation forte (1800 à 2200 mm par an) (Akpo, et al., 1995). L’insolation varie également entre un maximum en avril/mai et un minimum en septembre avec respectivement une moyenne mensuelle de 277 heures et 225 heures d’ensoleillement (Sarr, 2009). La zone est soumise à l’influence des masses d’air suivantes (André, 2007) :
– l’harmattan, vent chaud et sec qui souffle durant la majeure partie de l’année, est plus actif de janvier à mai. De direction nord-est, sud-ouest, l’harmattan favorise les vents de sable et la poussière, provoque l’érosion éolienne et une forte évaporation.
– la mousson, vent de direction sud, sud-ouest, est active de juillet à septembre. Elle apporte l’humidité et la pluie en refoulant progressivement l’air chaud et sec.

Le Relief et sol 

Le Ferlo appartient au bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien (Michel, 1969). Le relief est constitué par des plateaux bas et monotones et des formations sableuses dunaires (MEPN, 2008). Ces dunes sont localement remaniées en dunelles d’orientation NNE-SSO séparées par des dépressions longitudinales argileuses occasionnellement calcaires où se développent, pendant la saison des pluies, des mares temporaires (Michel, 1969). Les sols appartiennent au type ferrugineux tropical peu lessivé subdivisés en deux grands ensembles morphopédologiques distincts (Leprun, 1971 ; MEPN, 2008) :
– une partie Nord-Ouest (Ferlo sableux) caractérisée par des sols brun-rouges et des sols ferrugineux ;
– et une partie Sud-Est (Ferlo latéritique) où les dépôts sableux disparaissent au profit de sols gravillonnaires avec, par endroits, des affleurements latéritiques.

La végétation

En fonction des deux grandes formations édaphiques précédemment énoncées, s’individualisent deux grands types de formations végétales (Tappan, 1985 ; Sarr, 2008) :
– au Ferlo sableux, la végétation est une pseudo-steppe arbustive et arborée principalement constituée par Boscia senegalensis (Pers.), Balanites aegyptiaca (L.) Del., Calotropis procera Ait., Acacia tortilis raddiana (savi.), Sclerocarya birrea (A. Rich), et Combretum glutinosum Perr. ex DC. L’essentiel du tapis herbacé est constitué par Dactyloctenium aegyptium (L.) Willd., Aristida mutabilis Trin & Rupr., Cenchrus biflorus Roxb., Schoenefeldia gracilis Kunth, Tribulis terrestris Auct., Senna obtifolius L. et Zornia glochidiata Rchb. ex D ;
– dans la zone dite Ferlo latéritique, la végétation est une savane arbustive. Pterocarpus lucens Lepr., constitue l’espèce dominante du groupement écologique. Les autres espèces accompagnatrices sont : Commiphora africana (A. Rich.), C. glutinosum, Guiera senegalensis J.F.Gmel, Feretia apodanthera Del., Grewia bicolor Juss. La strate herbacée est peuplée par Andropogon gayanus Kunth, Zornia. glochidiata et Cenchrus. biflorus. L’importance de certaines espèces végétales a diminué à cause des sécheresses. Selon (Barral, 1982), les espèces dont la raréfaction ou la disparition (selon les lieux) est fréquemment signalée par les populations sont :
– pour les ligneux : Commifora africana, Grewia bicolor, Pteracarpus lucens, Combretum glutinosum et dans une moindre mesure Sclerocarya. birrea ;
– et pour les espèces herbeuses ; Andropogon. gayanus, Merremia pinnata (Hochst ex Choisy) et Blepharis linarifolia Pers. Parallèlement, de nombreuses espèces xérophytes ont connu leurs apogées ; il s’agit des espèces microphylles épineuses à feuilles caduques comme Acacia. senegal, Acacia. raddiana et Dichrostachys cinerea (L.) et les sclérophylles à feuilles persistantes comme B. aegyptiaca, et B. senegalensis (Le Houérou, 1989).

Faune

La végétation du Ferlo avait abrité au début du XXe siècle une faune plus ou moins variée. Les espèces sauvages visitaient le Ferlo et se retiraient vers le Sud-Est de la région quand l’eau se fait rare (Vallier, 1906 cités par Diop et al., 2003). Jusque vers la fin des années 1950, le Ferlo était encore le domaine des lions, des, hyènes, des ratels, des léopards, des chacals, des mangoustes, des rats, de la civette, des iguanes et des serpents (MEPN, 2008). Aujourd’hui, les populations signalent la présence dans le Ferlo sableux de chacals, de tisserands, de tourterelles, de grande et petits calaos et de lièvres (Diop et al., 2003).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Situation
I.2 Caractéristiques biophysiques
I.2.1 Climat
I.2.2 Le Relief et sol
I.2.3 La végétation
I.3 Caractéristiques socio-économique
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
II.1 Sites d’études
II.2 Choix des sites de l’étude
II.3 Matériels
II.3.1 Matériel d’étude du Sol
II.3.2 Matériel d’étude de la Végétation
II.4 Méthode
II.4.1 Plan d’échantillonnage
II.4.2 Méthode d’étude du sol
II.4.3 Méthode d’étude de la Végétation
II.5 Traitement des données
II.5.1 Traitement des données de sol
II.5.2 Traitement de données de végétation
CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 RESULTATS
III.1.1 Sols
III.1.1.1 Typologie des profils
III.1.1.2 Caractéristiques physico-chimiques des horizons
III.1.2 Végétation
III.1.2.1 Composition et importance floristique
III.1.2.2 Fréquence des espèces
III.1.2.3 Variation floristique et spatiale des peuplements ligneux
III.1.2.4 Structure des ligneux
III.2 DISCUSSION
III.2.1 Sols
III.2.2 Végétation
CONCLUSION 
PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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