CARACTERISATION DES RESSOURCES FOURRAGERES DU MASSIF

CARACTERISATION DES RESSOURCES FOURRAGERES DU MASSIF

Contexte socio-économique

Historique du peuplement et démographie actuelle

Le peuplement du massif de Marigouna-Béla est plus ou moins récent selon les ethnies. Les premiers habitants provenaient surtout du Mali, Songhaïs de Gao fuyant l’invasion marocaine par Djouder Pacha à partir de 1590. L’installation des Peuls dans la zone est assez récente (époque de la colonisation au Soudan Occidental au XIXe siècle). Les tous derniers arrivants sur le massif sont les Haoussa, venus avec le commerce (Adamou Souley et al., 2002). L’installation de gros villages comme Fareye, Bouka Gorou et Béla 1 date de la fin du XIXe siècle. Les fondateurs étaient des chasseurs ou des agriculteurs en quête de terres de culture ou de chasse (Bayard, 2002). La construction de la route nationale de Dosso à Gaya a entraîné un déplacement de certains villages et la création de nouveaux hameaux en bord de route. On dénombre 43 villages dans le massif. A l’heure actuelle, les Djermas sont majoritaires comme dans toute la partie Ouest du Niger. La population est estimée à 352 413 habitants en 2001 pour l’arrondissement de Dosso (RGP 2001) dont 20 000 dans le massif (estimation selon les populations des villages recensées au RGP 1988 et actualisées avec le taux d’accroissement du RGP 2001). La densité reste relativement faible : 41 habitants / km² dans l’arrondissement (RGP 2001) et 27 habitants / km² dans le massif (estimation d’après RGP 1988 et 2001) contre 55,3 habitants / km² dans le Boboye,l’arrondissement voisin. Elle est en constante augmentation : taux d’accroissement de 4 % entre 1977 et 1988 (RGP 1988) puis de 3,31 % entre 1988 et 2001 (RGP 2001). C’est une population jeune : 51,4 % des personnes ont moins de 15 ans (RGP 1988). L’arrondissement de Dosso, de part sa situation géographique, entretient des relations avec les autres arrondissements du département et les pays voisins (Nigéria, Côte d’Ivoire, Bénin) (Laouel Kader Yagana et al., 2002). Des transhumants utilisent périodiquement le massif, c’est pourquoi la forêt de Marigouna-Béla est concernée par les négociations trans-frontalières NigerBénin : l’interdiction temporaire de la transhumance au Bénin implique un risque d’accroissement du nombre d’éleveurs rapatriés sur le massif.

Structure sociale

Le pouvoir coutumier est détenu par le chef du village élu par les chefs d’unités de production du village parmi les candidats héritiers, c’est à dire issus de la famille royale. Le chef joue le premier rôle : il est le premier magistrat du village, le premier responsable et le représentant de l’administration. Ensuite, vient le pouvoir religieux détenu par l’imam. L’islam est très répandu mais des croyances animistes subsistent. Dans chacun des villages, il existe des groupes d’intérêts : l’association des femmes, le groupement des jeunes, … Il existe des conflits entre les différentes ethnies et les différents usagers (éleveurs / agriculteurs, transhumants / sédentaires) mais la plupart est réglée au niveau coutumier. Les précédentes études (Bayard, 2002 ; Ickowicz et al., 2002 ; Zannou et al., 2003) rapportent peu de cas de conflits meurtriers dans la zone. Cependant, on note l’absence d’organisation des différents usagers pour la gestion des ressources. Il faut souligner la marginalisation des pasteurs et leur faible participation aux prises de décisions dans les structures locales et cadres de concertations déjà en place (SLG, COFO, …). La plupart des représentants des éleveurs dans les SLG (Structure Locale de Gestion) sont des éleveurs sédentaires cooptés par les villageois agriculteurs. Les commissions foncières (COFO), lorsqu’elles existent, n’ont pas les moyens de jouer pleinement leur rôle de conciliation et de faire respecter les accords. Pourtant, un système de représentation existe chez les pasteurs transhumants (Ickowicz et al., 2002). Les Garso jouent le rôle d’éclaireurs. Ils évaluent les ressources pastorales disponibles le long des axes de transhumance, déterminent l’itinéraire et la durée des étapes et préparent les demandes de séjour auprès des autorités locales. Le Rouga, hiérarchiquement supérieur, peut représenter plusieurs communautés (venant de terroirs d’attache différents mais transhumant sur sa zone d’influence) ou ethnies (Peuls, Touareg). Il connaît les déplacements habituels des éleveurs et il est permanent sur place c’est pourquoi il pourrait représenter efficacement les transhumants dans les cadres de concertation. Enfin, comme chez les sédentaires, le pouvoir coutumier est détenu par les chefs de tribu ou Jo Ouro. D’autres types de représentation associative existent comme l’AREN mais leur assise dans la base des pasteurs semble moindre. Elles interviennent plus au niveau national. Le tableau suivant souligne les aspects sociaux à prendre en compte pour l’aménagement du massif.

Exploitation du massif : les divers usagers

La structuration du paysage permet une exploitation concomitante des ressources naturelles par différents acteurs selon Ickowicz (2002). Ainsi, la brousse tigrée des plateaux est destinée à un usage sylvo-pastoral tandis que les champs occupent les glacis et versants du relief et le maraîchage se fait dans les vallées. Cependant, la pression démographique provoque une avancée rapide et anarchique du front agricole (défrichements récents nombreux) qui menace la distinction entre zone agricole et zone sylvo-pastorale. Cette forêt a fait l’objet d’une intense exploitation sylvicole. Le bois est recherché pour l’approvisionnement de la ville de Dosso et des villages riverains en bois-énergie (Laouel Kader Yagana et al., 2002 ; Duhem, 2003). Les ressources ligneuses sont également exploitées pour le bois d’œuvre et de service. Enfin, la flore, relativement diversifiée, est employée pour l’alimentation humaine (cueillette) et la pharmacopée traditionnelle. Cette dernière fait appel à toutes les parties des végétaux, feuilles, fleurs, fruits, gomme, racines, écorces et tanins. Son impact sur la végétation et son importance dans les revenus des riverains ne sont pas à négliger. L’exploitation est réalisée par les populations riveraines (ramassage du bois mort et bois de chauffe par les femmes) qui vendent sur le bord de la route ce qui n’est pas auto-consommé (d’où l’intérêt des marchés ruraux de bois) ou par les bûcherons et forestiers professionnels des villes voisines. La forêt de Marigouna-Béla occupe aussi une position stratégique dans l’élevage à la fois pour les populations de la région et pour les éleveurs transhumants, en raison de son étendue et des ressources naturelles qu’elle renferme, mais surtout parce qu’elle se situe dans le prolongement des forêts de Fogha Béri, Koulou et Tounga Adoua et des rôneraies de Bana dans le Dallol Maouri. Selon Bayard (2002), elle permet alors une pause d’étape pendant les déplacements saisonniers et constitue un refuge pour les troupeaux pendant les périodes de culture. C’est pourquoi ce massif constitue un élément clé pour l’économie de la région et au-delà même du cadre régional, pour le pays car l’élevage est une des principales activités économiques du Niger. Il existe des circuits de commercialisation des produits d’origine animale au niveau local et international. Les marchés à bétail sont multiples (Mokko, Karguibangou, Béla, Ouna, Tessa, Wangalkaina, Tombo Koira et Kigoudou Koira selon Oumarou et al. (2002)) et certains ont une renommée internationale, notamment celui de Béla (Zannou et al., 2003 ; Bayard, 2002).

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Table des matières

LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT
REMERCIEMENTS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES SIGLES, ABRÉVIATIONS ET DÉFINITIONS
INTRODUCTION
I) CONTEXTE DE L’ETUDE
A – LA ZONE D’ETUDE : LE MASSIF DE MARIGOUNA-BELA
1) Situation géographique du massif
2) Climat
3) Relief et paysage
4) Sols et hydrologie
B – CARACTERISATION DES RESSOURCES FOURRAGERES DU MASSIF
1) Données cartographiques
2) Espèces présentes
3) Potentialités pastorales
4) Dégradation de la végétation
C – CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE
1) Historique du peuplement et démographie actuelle
2) Structure sociale
3) Exploitation du massif : les divers usagers
D – AVANCEMENT DU PROJET, ECHEANCE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE PASTORALE
1) Echéance
2) Réalisations du projet à Marigouna-Béla
3) Objectifs de l’étude pastorale
II) METHODES UTILISEES
A – CONCEPTION DES ENQUETES
B – METHODE D’ECHANTILLONNAGE
1) Echantillon des villages
2) Echantillon des troupeaux sédentaires
3) Echantillon des troupeaux transhumants
4) Echantillon des emboucheurs et des producteurs laitiers
C – DEROULEMENT DES ENQUETES SUR LE TERRAIN
1) Organisation des entretiens chez les sédentaires
2) Organisation des entretiens avec les transhumants
3) Période d’enquête
D – TRAITEMENT DES DONNEES, ANALYSE ET SYNTHESE DES RESULTATS
III) RESULTATS DES ENQUETES
A – DONNEES GENERALES SUR L’ELEVAGE DANS LE MASSIF
1) Différents types d’éleveurs et de troupeaux
2) Importance et évolution de l’élevage à Marigouna-Béla
3) Diversité et disparité entre les villages
B – CONDUITE DES ANIMAUX AU PATURAGE
1) Garde des animaux
2) Utilisation des différents milieux : champs, jachères et plateau
3) Utilisation des points d’eau
4) Difficultés rencontrées et aménagement
5) Pratiques d’élagage et utilisation du feu
6) Gestion des années de crise
7) Relations sédentaires / transhumants
C – PRATIQUES D’INTENSIFICATION EXISTANTES
1) Intensification agricole : gestion de la fertilité
2) Stock de fourrage et récolte des résidus de culture
3) Intensification de l’alimentation
4) Pratiques sanitaires et pathologies majeures
D – FILIERES A INTENSIFIER ET LEURS DEBOUCHES COMMERCIAUX
1) Embouche
2) Production laitière
IV) DISCUSSION ET PROPOSITIONS D’AMENAGEMENT
A – CRITIQUE ET LIMITES DE LA METHODE
1) Choix des villages enquêtés
2) Difficultés rencontrées sur le terrain
B – PATURAGE ET AMENAGEMENT DE LA FORET
C – LUTTE CONTRE LA PAUVRETE RURALE : POSSIBILITES D’INTENSIFICATION DE L’ELEVAGE
D – GESTION LOCALE DE LA RESSOURCE ET CONFLITS
E – COHERENCE REGIONALE ET PARTENARIATS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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