Caractérisation des espaces boisés par enquêtes

Caractérisation des espaces boisés par enquêtes

Origine

Un bien social pour les ayants droits

Ce sont majoritairement les ayants droits qui connaissent les noms et l’histoire de leurs Mavoka, et presque tous mentionnent les ancêtres. Certains ayants droits ont tendance à affirmer qu’un Voka où il reste 3 arbres est encore un vrai Voka forestier, ou à développer le fait qu’il existe des traditions à l’intérieur du Voka. En effet, le nombre et l’importance des Mavoka di Mfinda du lignage est un objet de fierté par rapport à d’autres villages.Par conséquent, les ayants droits seraient plus attachés que les autres à l’apparence extérieure du Voka, c’est pourquoi ils sont plus conscients de son état et des causes de dégradation : feu, coupe abusive, etc.

Une appropriation différente pour des bénéfices différents

La naissance est un facteur direct d’appropriation : presque tous les ayants droits se sentent propriétaire du Voka, contre très peu d’allochtones.
Les non ayants droits profitent pleinement des ressources du Voka (chenilles, champignons, bois de chauffe, bois de construction…), au même titre que les ayants droits. En revanche, il semblerait que les allochtones profitent des ressources nutritives seulement si leur conjoint est vraiment du lignage, ou que la récolte est assez abondante pour que les personnes du lignage partagent avec eux. Pour ce qui est du bois de construction ou du bois de chauffe, rares sont les allochtones qui nous en parlent.Les ayants droits ont un fort attachement au Voka, et surtout aux bénéfices économiques qu’ils en tirent. On suppose que les sources de revenus tels que bois d’œuvre, makala, fertilité des sols leur seront exclusivement réservées. C’est pourquoi les ayants droits sont plus enclins à conserver pour un bénéfice économique direct ou l’épargne, tandis que les allochtones et les non ayants droits parlent d’un bénéfice nutritif.

Le regard extérieur des allochtones

Les allochtones sont plus nombreux que les autres à comprendre la maîtrise foncière, et à porter un regard objectif sur celle-ci : à titre d’exemple, ce sont surtout des allochtones qui nous disent que le contrôle n’est pas effectif. Ce regard extérieur peut être du au fait que les ayants droits peuvent profiter de leurs avantages sans se poser la question, tandis que les allochtones savent ce qu’on leur refuse. Ils ont une vision réaliste du futur du Voka, peut être parce qu’ils s’en font moins de projection (aucun n’a d’attachement spirituel), qu’ils y sont moins attachés (les deux tiers des personnes ne faisant pas marque d’attachement au Voka sont des allochtones) ou qu’ils y trouvent moins d’intérêt économique immédiat. Ils sont plus sensibles à la durabilité du Voka, ce sont les seuls à avoir conscience de la nécessité de réguler les périodes de récolte de chenilles/champignons, et sont plus nombreux à penser aux générations futures.

Gestion

Si les allochtones ont plus conscience des problèmes fondamentaux qui pourraient empêcher la conservation du Voka (65% des allochtones, 55% des ayants droits, 40% des non ayants droits), les ayants droits sont ceux qui ont le plus le droit de l’exprimer : dire les tensions, ou dire explicitement qu’il n’y a pas de respect des règles est difficile pour les autres catégories. Ce sont également les seuls à pouvoir dire un abus de pouvoir des dirigeants.
Rares sont les ayants droits qui n’ont pas une réflexion personnelle sur la question du Voka : étant responsables de la gestion, ils sont plus au courant et ont plus de légitimité à exprimer leurs idées sur la question.

Les non ayants droits, catégorie la plus exclue

Le cas des non ayants droits est complexe car ceux-ci sont sur le terroir de leur père et profitent des ressources. Cependant, ils ne sont pas des héritiers et n’ont aucun pouvoir. Ces « enfants du lignage » sont donc tolérés, et ont la jouissance de la terre et des ressources, en étant plus ou moins bien vus par les ayants droits, qui peuvent leur reprocher de profiter de l’héritage.C’est la catégorie la plus passive et seulement la moitié d’entre eux se sent acteur du futur. On suppose qu’ils sont habitués à subir le droit des ayants droits, et qu’on n’attend d’eux aucune prise de décision.En conclusion, la gestion est dans les mains des ayants droits. Cependant, étant intéressés par un bénéfice direct, ceux-là ne réfléchissent pas toujours en termes de durabilité. Les allochtones masculins ayant épousé une fille du lignage sont les seuls hommes dont les enfants vont hériter, et ceux qui montrent le plus d’intérêt à une conservation de la ressource boisée pour les générations futures. Ils sont donc un  appui sûr pour la conservation. Pour ce qui est des non ayants droits, ils ont la jouissance mais n’ont aucune responsabilité ni aucun intérêt à la sauvegarde des arbres, c’est donc la catégorie la moins fiable.

Âge

Des 20-35 ans peu impliqués

On perçoit chez les jeunes un détachement par rapport aux traditions : aucun jeune ne montre d’attachement spirituel au Voka, et souvent ils ne savent pas comment il a été créé. Ils connaissent l’interdit de coupe, mais presque aucun ne dit qu’il est sacré ;et aucun ne semble redouter les sanctions si on enfreint cet interdit. Les jeunes sont enclins à dénoncer une dégradation du Voka par des coupes abusives dans le passé, mais ils préfèrent éviter le sujet du présent, et la moitié d’entre eux nient y aller. En résumé, la plupart des jeunes s’intéressent peu à la gestion du Voka, les règles ne semblent pas les concerner et ils ont une vision à court terme, sans se soucier de l’impact de leurs actes sur les générations futures. Sachant que ce sont les jeunes qui ont la force pour faire le makala, on peut penser qu’ils représentent un danger pour la conservation du Voka.

 Des 36-55 ans responsables du système présents, gardiens des règles

Les personnes de 36 à 55 ans disent moins franchement le non respect que les autres (40% contre 60%) et sont moins nombreux à remettre en question le système : on peut penser que c’est parce qu’ils en sont responsables. Ce sont eux les gardiens des règles, et ils sont plus nombreux que les autres catégories à dire un interdit de coupe sacré, et reposant sur les grands arbres.
La grande majorité fait état d’une réflexion personnelle sur la question, et a des idées concrètes sur les décisions à prendre. Ils sont peu nostalgiques d’un état passé, mais plus réactifs et tournés vers l’avenir. Ce sont sur eux que repose l’état futur du Voka.

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Table des matières

Remerciements 
Introduction
I. Présentation du milieu d’étude
A. Contexte villageois du Bas Congo (District de la Lukaya)
1) Un climat favorable au développement de la forêt
2) La zone d’action du projet Makala
3) Les Mavoka, témoins de l’histoire des migrations
a) L’organisation coutumière
b) Les anciens villages
4) Une réalité économique difficile
B. Notre étude dans ce contexte
1) Enjeux de notre étude pour le projet
2) Bénéfices de l’étude pour les villages
3) Intégration de l’étude dans une problématique actuelle
II. Caractérisation des Mavoka par un inventaire forestier 
A. Méthode de collecte et d’analyse des données
1) Planification de l’inventaire
a) Choix des peuplements à inventorier
b) Choix du type d’inventaire
c) Délimitation des espaces à inventorier
2) Réalisation de l’inventaire
a) Besoins humains et matériels
b) Besoins matériels
c) Travail effectué
i. Individus concernés
ii. Détermination des essences
iii. Mesures
Mesure du diamètre
Estimation de la hauteur
Superficie du peuplement
iv. Attribution des codes
3) Traitement des données
a) Composition floristique et structure
Diversité floristique
Structure : diamètre et recouvrement
b) Quantification de l’activité humaine
c) Estimation du stock de carbone
Biomasse aérienne
Biomasse souterraine
Stock de carbone
4) Limites et conscience des sources d’erreur
C. Résultats
1) Limite comparaison et analyse
2) Composition floristique
a) Etude de la flore
b) Etude de la diversité entre les sites
3) Structure des peuplements
a) Classe de diamètre
b) Hauteur
c) Surface
4) Estimation du stock de carbone
5) Relation entre la surface et la richesse, le recouvrement ou la biomasse
6) Observation des pressions pesant sur ces espaces
a) Le feu
b) La coupe
c) Les espèces invasives
III. Caractérisation des espaces boisés par enquêtes
A. Préparation de l’étude
1) Redéfinition du sujet et du cadre de l’étude
a) Les termes du sujet et ses dimensions
b) Délimitation des champs de l’étude
c) Catégories d’analyse
d) Périmètre de l’étude
2) Construction de la problématique
a) Objectifs spécifiques
b) Hypothèses
B. Méthode et récolte des données
1) Enquêtes semi-directives
2) Questionnaire-test
3) Tableau récapitulatif des enquêtes menées
4) Encodage des données
C. Analyse
1) La forêt des anciens villages, cadre de vie et services rendus
a) Biens et services
Le rôle historique d’une forêt sacrée
Le rôle de réservoir de ressources d’un espace boisé
b) De nombreux bénéfices
i. Une motivation de conservation
ii. Les bénéficiaires de la conservation
iii. Bénéfices à court ou long terme
c) Les pratiques réalisées : Interdits, us et coutumes
i. Pratiques
ii. Interdit de coupe
2) La perception de l’ancien village par les villageois
a) Perception de l’entité
b) Quelle place pour le sacré aujourd’hui ?
c) Type d’attachement
3) La maîtrise foncière réelle et perçue
a) Implication et intérêt porté à la gestion du terroir
b) Les règles ancestrales et la pratique actuelle : un fossé ?
c) Niveau de contrôle sur les espaces boisés
i. Surveillance
ii. Responsabilité
4) Perspectives d’évolution des forêts de Mavoka
a) Pressions menaçant le maintien et la pérennité des Mavoka
i. Les pressions dues à la configuration actuelle
ii. Les pressions dues au système de gestion local
b) Le futur que nous imaginons pour les Mavoka de chaque lignage
i. 1er lignage, Kinduala, noté L1
ii. 2nd lignage, Kinduala, noté L2
iii. 3ème lignage, Kinduala, noté L3
iv. Lignage Nsimbu Lukeni du Clan Mawangu, Kingunda, noté M
5) Place du projet Makala dans la perception des villageois
IV. Différences majeures des perceptions entres les catégories de personnes
A. Hommes / Femmes
B. Origine
1) Un bien social pour les ayants droits
2) Une appropriation différente pour des bénéfices différents
3) Le regard extérieur des allochtones
4) Gestion
5) Les non ayants droits, catégorie la plus exclue
C. Âge
1) Des 20-35 ans peu impliqués
2) Des 36-55 ans responsables du système présents, gardiens des règles
3) Des 56+ ans qui gardent l’histoire
D. Appartenance au groupe de travail du PSG
1) Plus de connaissances, moins de tabou
2) Prise de conscience
3) Regard sur les règles
4) Responsabilisation
V. Confrontation entre la réalité du Voka et la perception des personnes du lignage 
A. Perception, attentes et volonté de changement
1) Perception du changement
2) Perception des causes de changement
a) Le risque de feu dans la dégradation du Voka
b) Une dégradation due à la coupe abusive
3) Attentes quant aux actions nécessaires pour un changement futur
B. Appropriation sur les arbres et les ressources du Voka
1) L’interdit de coupe des grands arbres
2) Attachement au Voka
C. Les trajectoires futures selon les pressions actuelles
1) La taille du Voka, garante de sa conservation
2) La proportion de non ayants droits du lignage, un facteur de non implication dans
la gestion ?
3) La situation du Voka
D. Pistes d’orientations et recommandations
1) Moyen de faire respecter les règles
a) Un contrôle plus effectif
b) Documents administratifs
i. Règles écrites
ii. Quelles règles sont adaptées à la situation ?
iii. Sanctions
2) Recommandation au projet
a) Appropriation des arbres
b) Implication de tous
c) Lieu et surface des activités de reboisement
VI. Vers une réflexion sur le processus REDD
A. Critères de valorisation de ces espaces
B. Estimation du stock de carbone
C. Analyse des principaux facteurs de déforestation et de dégradation
D. Activités correspondantes aux axes stratégiques du REED +
E. Obstacle pour la mise en œuvre d’une stratégie REDD
Conclusion
Bibliographie 

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