Caractères distinctifs de l’espèce Dentex maroccanus

La Méditerranée, mer semi-fermée, abrite près de 7% des espèces mondiales de poissons marins et de nombreuses espèces vivant dans les zones tempérées et tropicales (Bianchi et Morri, 2000). Avec 28% d’espèces endémiques, 18% de la flore et 7,5% de la faune marine mondiale, cette mer héberge environ 10000 espèces (http://www.rac-spa.org) avec, en sus, une diversité ichtyologique estimée à 664 espèces dont 86 Chondrichthyes et 575 Osteichthyes (Quignard et Tomasini, 2000). Toutefois, la communauté scientifique considère que sur les 222 espèces de Perciformes natives de Méditerranée, 4% sont considérées menacées, 26 % aux données déficientes et 70% sans préoccupation majeure (Abdul-Malak et al., 2011). Sur les côtes de l’Algérie, un total de 194 ostéichtyens sont inventoriés sur les fonds chalutables du secteur oriental des côtes du pays (Refes et al., 2010). La façade maritime s’étend sur 1622 km de côtes, couvrant une superficie de 9,5 millions d’hectares d’eaux territoriales où seulement 15 % sont propices au chalutage, auxquels s’ajoutent près de 100000 hectares de ressources hydriques sous forme de plans d’eau naturels et artificiels qui peuvent être valorisés par la pêche continentale et l’aquaculture. Mais en dépit de tous ces atouts, le secteur de la pêche et des ressources halieutiques en Algérie demeure peu développé, contrairement à d’autres pays où il est considéré comme stratégique, voire incontournable dans leurs politiques économiques.

Actuellement, l’exploitation de la ressource halieutique joue un rôle très important dans l’économie de certaines nations; elle constitue la principale source de revenus et d’emploi pour les individus et couvre une bonne partie des besoins nutritionnels des populations en matière de protéines animales. De plus, le développement d’un secteur comme la pêche entraine souvent l’apparition d’autres activités annexes telles que les industries de fabrication et de réparation des embarcations et des équipements de pêche, les activités de commercialisation, de transformation ou encore de conservation des produits de la pêche, permettant ainsi de répondre aux demandes importantes de main-d’œuvre et de créer de la valeur ajoutée. Cependant, les pêches intensives entrainent de graves conséquences comme la surexploitation de la ressource halieutique et la dégradation des écosystèmes marins. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), environ 25 % des principales zones de pêche dans le monde sont surexploitées, et que la moitié de ces zones est exploitée au maximum de sa capacité. Ainsi, les caractéristiques des zones côtières qui offrent une multiplicité de produits et de services et les conditions climatiques propices pour abriter diverses variétés de flore et de faune créent un système vif très complexe de relations économiques, sociales et environnementales, marqué par une urbanisation croissante au fil du temps. Par ailleurs, la corrélation de l’activité anthropique et les ressources naturelles, de même que le surpeuplement des régions littorales, ont abouti, au fil du temps, à une grande exploitation des ressources causant ainsi la dégradation des écosystèmes côtiers. Phénomène aggravé par l’apparition de multiples variétés de pollutions causées aussi bien par l’activité industrielle que par les populations riveraines.

Position systématique

Traditionnellement, les Dentés sont classés dans la famille de Sparidés par Cuvier (Day, 1880-1884). Fowler (1936) et Tortonèse (1975) les considèrent comme appartenant à une sous famille des Sparidés à savoir les Denticiniens (Moreau, 1881). D’autres auteurs les placent dans une famille distincte des Sparidés: les Pristipomatidae (Capello, 1880), les Denticidae (Poll, 1971), les Lutjanidae (Chaine, 1937) et les Serranidae (Poll, 1947). Le nombre d’espèces du genre Dentex varie selon les régions d’études et les auteurs qui ont eu à faire des recherches sur ce genre:

(i) trois espèces ont été mentionnées sur les côtes tunisiennes (Ktari-Chakroun et Azouz, 1971; Azouz, 1974; Ben Othman, 1973; Abdelkader, 1982; Abdelkader et Ktari, 1983 et 1986  et Ghorbel, 1996), et béninoises (Anato, 1999). Sur les côtes françaises, Moreau (1881) a recensé trois, et Bauchot et Daget (1972) ont inventorié sept.

(ii) quatre sur les côtes libanaises (Mouneimné, 1978), italiennes (Tortonese, 1975), de l’Europe occidentale (Bauchot et Pras, 1980) et méditerranéenne (Fredj et Maurin, 1987),

(iii) cinq sur le plateau continental saharien du sud marocain (Lamrini, 1983 et Lloris et Rucabado, 1998),

(iv) six sur les côtes d’Afrique d’Ouest (Fowler, 1936) et mauritanienne (Dia, 2000 et Ould Yarba, 2002),

(v) huit sur le littoral d’Atlantique oriental et de la Mer du Nord au Cap de Bonne Espérance (Fischer et al., 1981 in Anato, 1999), et,

(vi) dix sur les côtes d’Afrique tropicale occidentale (Poll, 1971). Selon ce dernier auteur les dix espèces du genre Dentex se distinguent par le nombre et la longueur des épines de la nageoire dorsale, de la livrée et d’autres caractères tels que l’écaillure des régions inter orbitaire et pré orbitaire, la ligne latérale et le nombre de branchiospines. Ces espèces appartiennent à 4 sous-genres à savoir:

– Le sous-genre Dentex avec une seule espèce: Dentex dentex;
– Le sous-genre Virididentex avec une seule espèce: Dentex acromegalus;
– Le sous-genre Cheimerius avec quatre espèces: Dentex canariensis, Dentex gibbosus, Dentex nufar et Dentex barnardi;
– Le sous-genre Polysteganus avec quatre espèces: Dentex congoensis, Dentex macrophthalmus, Dentex maroccanus et Dentex angolensis.

Pour désigner l’espèce Dentex maroccanus, il est fréquent de trouver dans la littérature ancienne d’autres noms latins différents comme Dentex parvulus (Capello, 1867) et Diagramma maroccanus (Pellegrin, 1913). Nous retenons ici la position systématique proposée par Lecointre et Le Guyader (2007):

Règne: Animalia
Embranchement: Chordata
Sous-emb: Vertebreta
Super-classe: Osteichtyens
Classe: Actinopterygii
Infra-classe: Teleostei
Super-ordre: Acanthopterygii
Ordre: Perciforma
Famille: Sparidae
Genre: Dentex
Espèce: maroccanus.

Caractères distinctifs de l’espèce Dentex maroccanus

La taille maximale de D. maroccanus est 45 cm avec une taille commune n’excédant pas 25 cm (http://www.fao.org/fishery/species/3184/fr). Cette espèce possède un corps haut, dépourvu de bandes longitudinales ou transversales. Elle est caractérisée par sa teinte rougeâtre et son abdomen clair. A l’aisselle de la nageoire pectorale, se situe une tache sombre qui facilite l’identification et sa distinction par rapport aux autres espèces semblables. Les nageoires caudale et dorsale sont bordées de rouge. Le premier arc branchial comporte 9 à 12 branchiospines inférieures et 7 à 9 branchiospines supérieures. Sur la nageoire dorsale, se situe 12 épines de longueur croissante jusqu’à la quatrième ou cinquième, les suivantes sont subégales, et 10 ou 11 rayons mous. Sur la nageoire anale, on dénombre 3 épines et 8 ou 9 rayons mous. Le nombre d’écailles de la ligne latérale est compris entre 46 et 51 (Bauchot, 1987).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I. CONTRIBUTION A LA BIOLOGIE DU DENTE DU MAROC DENTEX MAROCCANUS DES COTES DE L’EST ALGERIEN
Introduction
1. Position systématique
2. Noms vernaculaires
3. Caractéristiques morphologiques
3.1. Caractéristiques de la famille des Sparidés
3.2. Caractères distinctifs de l’espèce Dentex maroccanus
4. Répartition géographique
5. Habitat et éléments de biologie
6. Pêche et production
7. Matériels et méthodes
7.1. Echantillonnage
7.2. Morphométrie
7.2.1. Caractères métriques
7.2.2. Caractères numériques
7.3. Reproduction
7.3.1. Sex-ratio
7.3.2. Echelle de maturité sexuelle
7.3.3. Rapports gonado-somatique et hépato-somatique
7.3.4. Taille à la première maturité sexuelle
7.4. Age et croissance
7.4.1. Lecture d’âge
7.4.2. Allongement marginal
7.4.3. Croissance rétrospective de la taille aux différents âges
7.4.4. Modélisation de la croissance
7.5. Régime alimentaire
7. 5.1. Composition du régime alimentaire
7. 5.2. Analyse quantitative et classement des proies
2. 5. 3. Variations du régime alimentaire
2.5.4. Niveau trophique
8. Résultats
8.1. Morphométrie
8.1.1. Caractères métriques
8.1.2. Caractères numériques
8.1.3. Dimorphisme sexuel et spatial
8.2. Reproduction
8.2.1. Sex-ratio
8.2.2. Echelle de maturité sexuelle
8.2.3. Période de reproduction
8.2.4. Taille à la première maturité sexuelle
8.3. Age et croissance
8.3.1. Âge
8.3.2. Modélisation de la croissance
8.4. Régime alimentaire
8.4.1. Vacuité stomacale
8.4.2. Analyse quantitative et classement des proies
8.4.3. Variations saisonnières du régime alimentaire
8.4.4. Variations sexuelles du régime alimentaire
8.4.5. Variations ontogéniques du régime alimentaire
8.4.6. Niveau trophique
9. Discussion
9.1. Morphométrie
9.2. Age et croissance
9.3. Reproduction
9.4. Régime alimentaire
Conclusion
CHAPITRE II. APPROCHES SOCIOLOGIQUE ET TEHNICOECONOMIQUE DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES DANS L’EST ALGERIEN
Introduction
1. Gouvernance et ressources naturelles
1.1. La gouvernance
1.2. Les ressources naturelles
1.2.1. Définition du concept
1.2.2. Types des ressources naturelles
A. La ressource non renouvelable
B. La ressource renouvelable
C. Les actifs naturels multifonctions
1.3. Statut de la ressource halieutique
1.4. Gestion des ressources halieutiques
1.5. Processus décisionnel dans l’exploitation de la ressource halieutique
2. Enquêtes de terrain
2.1. Méthodologie de l’enquête
2.1.1. Procédure de l’enquête
2.1.2. Population ciblée et dimensions spatio-temporelles
A. Description du port de pêche de Jijel
B. Description du port de pêche d’El-Kala
2.2. Analyse et interprétation des résultats de l’enquête
2.2.1. Exploitation de la ressource halieutique
A. La flottille de pêche
B. La population maritime
C. La production halieutique
2.2.2. Situation sociale des patrons pêcheurs
A. Statut social
B. Niveau d’instruction
2.2.3. Caractéristiques technico-économiques de l’activité chalutière
A. Longueur du navire
B. Effectif de l’équipage
C. L’intensité capitalistique
D. Les coûts
E. L’effort de pêche
F. Rendement technique
2.2.4. Aspect socio-économique
A. Rendement par équipage
B. Répartition de revenus
C. Commercialisation du poisson
2.2.5. Etat et gestion de la ressource halieutique
A. Etat de la ressource halieutique
B. Comment gérer la ressource halieutique ?
2.2.6. La pêche au denté du Maroc
Conclusion
CHAPITRE III. DYNAMIQUE ET EXPLOITATION DU STOCK DE DENTEX MAROCCANUS DES CÔTES DE L’EST ALGERIEN
Introduction
1. Méthodologie
1.1. Détermination des paramètres de croissance
1.1.1. Analyse des structures de tailles
A. Taille asymptotique L∞
– Méthode de Pauly
– Méthode ELEFAN I
– Méthode de Powell-Wetherall
B. Le coefficient de catabolisme de K
C. Age hypothétique t0
1.1.2. Analyse des structures d’âge
A. La méthode de Bhattacharya
B. Méthode de Tomlinson-Abramson
C. NORMSEP
1.1.3. Croissance relative
1.2. Estimation des paramètres d’exploitation
1.2.1. Mortalité totale (Z)
A. La courbe de captures selon les longueurs
B. Méthode de Beverton et Holt
C. Méthode de Ault et Ehrahrdt
D. La méthode de Jones et Van Zalingue
E. Méthode de Hoenig
1.2.2. La mortalité naturelle (M)
A. Méthode de Taylor
B. Méthode de Pauly
C. Méthode de Djabali et al. (1993b)
1.2.3. La mortalité par pêche (F)
1.3. Estimation du niveau d’exploitation
1.3.1. Modèle rétrospectif de Jones
1.3.2. Modélisation bioéconomique
A. La bioéconomie
B. Les différents modèles bioéconomiques
– Modèles bioéconomiques globaux
– Modèles bioéconomiqus structuraux
1.4. Le Modèle de Thompson et Bell
2. Résultats
2.1. Analyse des distributions de fréquences de taille
2.2. Paramètres de croissance
2.2.1. Croissance relative
2.3. Paramètres d’exploitation
2.4. Estimation du niveau d’exploitation
2.4.1. Analyse de cohortes
2.4.2. Approche mono-spécifique mono-engin
3. Discussion
Conclusion
CONCLUSION GENERALE

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