CANCERS BRONCHO-PULMONAIRES

Historique des registres des cancers 

   Les premières tentatives pour mesurer la survenue du cancer remontent au début du XXe siècle dans plusieurs pays européens, plus particulièrement en Allemagne, où l’on a essayé en 1900 d’enregistrer tous les patients cancéreux sous traitement. Des questionnaires ont été adressés à tous les médecins du pays, afin de déterminer la prévalence du cancer au 15 Octobre 1900 [13]. La même approche a été utilisée entre 1902 et 1908 au Danemark, en Espagne, en Hongrie, en Islande, aux Pays-Bas, au Portugal et en Suède. Toutefois, ces initiatives ont échoué en raison du faible taux de collaboration des médecins. Selon Wagner, le premier registre des cancers de population aurait été créé à Hambourg(Allemagne) en 1926 [14]. Mais d’autres sources citent plutôt le registre des tumeurs du Connecticut aux EtatsUnis créé en 1935. Celui de Hambourg aurait eu initialement le caractère d’un fichier hospitalier [15]. En Europe, le premier de l’enregistrement des cancers était le Danemark, où a été fondé depuis 1942 par Johannes Clemmensen le premier système national permanent d’enregistrement des cas. En 1970, le registre de Genève (Suisse) entreprend l’enregistrement de toutes les localisations cancéreuses sous l’initiative de Gustave Riotton [15]. En France, le premier registre a vu le jour dans le département du Bas-Rhin en 1975, créé par le Pr. P. Schaffer [16].

Fonctionnement des registres des cancers de population

  Le registre du cancer organise le recueil systématique des informations concernant les individus atteints de cancer, le stockage de ces informations, leur analyse et l’interprétation des résultats. Il a trois rôles:
– Il améliore les connaissances scientifiques par l’estimation de l’incidence en fonction de divers paramètres tels que le sexe, l’âge, le lieu d’habitat. Ce qui constitue une source d’hypothèses pour la recherche de causes. Il facilite les enquêtes épidémiologiques sur les facteurs de risque.
– Il permet d’évaluer les actions entreprises pour lutter contre les cancers, en indiquant si des actions de prévention adoptées font régresser le nombre de cas.
– L’estimation du nombre (prévalence) et la gravité des cas présents dans une région à un moment, donne une information sanitaire et permet d’évaluer les besoins liés aux activités de diagnostic et de soins. Les conditions préalables, indispensables à la création d’un registre des cancers de population sont :
1. une définition claire de la population couverte,
2. la disponibilité de dénominateurs fiables (données démographiques) pour la population, à partir des données du recensement et d’autres bureaux de données statistiques,
3. l’existence d’un système de soins médicaux et l’accessibilité aux soins, de sorte qu’à un moment quelconque de la maladie, un diagnostic exact soit posé,
4. un accès facile aux sources d’identification des cas situées dans la région du recrutement,

Facteurs de risque

a. Le tabac : Le poumon est de par sa fonction exposé très intimement à l’air, donc aux multiples polluants éventuellement contenus dans l’atmosphère et notamment la fumée de tabac. Quatre vingt dix pour cent des décès par cancer broncho-pulmonaire chez l’homme peuvent être attribués à la consommation de cigarettes [28, 29,30]. La contribution la plus récente à l’étude du tabagisme est une prise en compte du tabagisme passif : la cigarette, en se consumant émet en effet un courant primaire inhalé par le fumeur et un courant secondaire qui s’échappe entre les bouffées. Ce courant secondaire contient les mêmes éléments que la fumée principale (dioxyde de carbone, nicotine, goudron et irritants) qui pénètrent dans les bronches des nonfumeurs comme en témoigne la découverte de dérivés de la nicotine dans les urines de non-fumeurs enfumés [31,32]. Les effets néfastes de ce tabagisme passif sont cependant délicats à mettre en évidence car l’exposition d’un non-fumeur peut survenir à des endroits très différents, à des concentrations très variables et se modifier considérablement d’une période à l’autre de la vie [33].Une susceptibilité génétique chez les femmes exposées au tabagisme passif serait responsable de cancers broncho-pulmonaires [32,33]. En réalité l’exposition à la fumée de tabac à un moment donné dépend de la quantité de tabac fumée, de la ventilation de la pièce, du volume dans lequel la fumée est émise et dispersée. Mais aussi de phénomènes plus complexes comme l’absorption des différents constituants du tabac par les éléments de la surface de la pièce (moquette, tapis, etc.…) et leur ré-émission éventuelle [25,32]. Le parallélisme entre la consommation de cigarettes et l’incidence du cancer bronchopulmonaire est reconnu de longue date [24]. Le risque relatif d’un fumeur est de 4 à 30 fois celui du non-fumeur selon la quantité fumée. Cette quantité est exprimée en paquets-années : nombre de paquets de cigarette par jour multiplié par le nombre d’année de tabagisme ; par exemple 20 paquets-années représentent un paquet de cigarettes par jour pendant 20 ans ou 2 paquets par jour pendant 10 ans. Ainsi un fumeur ayant consommé 10 paquets-années a 6 fois plus de risque de développer un cancer bronchique qu’un non-fumeur, un fumeur de 20 paquets-années 11 fois plus de risque, un fumeur à 30 paquets-années 16 fois plus de risque, un fumeur à 40 paquetsannées 21 fois plus de risque, un fumeur à 60 paquets-années 36 fois plus de risque [25, 34]. Après l’arrêt du tabac, le risque relatif diminue exponentiellement pendant la première année pour revenir pratiquement à celui du non fumeur en 13 à 15 ans [35, 36]. Le rôle du tabagisme passif dans le développement du cancer bronchique primitif est encore en cours d’évaluation. Plusieurs carcinogènes potentiels sont présents dans la fumée de cigarettes : les benzopyrènes et autres hydrocarbures aromatiques polycycliques, les nitrosamines, les phénols, le polonium – 210 et l’arsenic.
b. Les expositions professionnelles : Il est généralement admis que 5 à 10 % des cancers bronchopulmonaires sont d’origine professionnelle dans les pays développés. Pour certains auteurs il existe une véritable sous-estimation de leur nombre réel. Ce rôle est parfois sous-estimé en raison du facteur confondant que représente le tabagisme qui agit d’ailleurs parfois comme un facteur multiplicatif du risque relatif lié à ces expositions professionnelles.
c. L’amiante : Le risque relatif associé à l’exposition à l’asbeste est de 4 à 5 par rapport à un nonfumeur non exposé. Chez un fumeur exposé à l’amiante le risque relatif est de 53 fois celui du non-fumeur. La distribution des types histologiques est la même que chez les non exposés mais le cancer siège volontiers dans les lobes inférieurs et il peut exister par ailleurs d’autres signes d’asbestose (plaques pleurales, fibrose interstitielle…). De nombreux métiers ont été à l’origine d’une exposition asbestosique : charpentiers des chantiers navals, couvreurs, mécaniciens autos, électriciens, agents d’entretien dans les imprimeries, ouvriers du textile…et il importe donc de faire un interrogatoire professionnel soigneux.
d. Le nickel : Les cancers des bronches (et de la muqueuse nasale) sont plus fréquents chez les ouvriers travaillant à l’affinage, au frittage et à l’extraction.
e. Le chrome : Les ouvriers travaillant au chromage, au tannage, à la production de pigments ou les soudeurs à l’arc utilisant une électrode enrobée sont exposés au risque de cancer bronchique.
f. L’arsenic : L’exposition professionnelle concerne les mineurs, les fondeurs de minerai et les ouvriers travaillant dans la production et l’utilisation de pesticides. L’excès de cancers bronchiques porte essentiellement sur le type adénocarcinome et le risque relatif serait proche de 7.
g. Les chlorométhyl éthers : Ces substances sont largement employées comme intermédiaires dans les synthèses organiques et dans la préparation de résines échangeuses d’ions. L’augmentation du risque porte sur la variété à petites cellules.
h. Le gaz moutarde : La production des gaz toxiques pendant la première guerre mondiale a été à l’origine d’une augmentation de l’incidence des cancers bronchiques spécialement dans la trachée et les bronches souches. Les types histologiques concernés sont le carcinome épidermoïde et le carcinome indifférencié à grandes cellules.
i. Les hydrocarbures provenant du charbon et du pétrole : Ils ont été impliqués dans le développement du cancer bronchique chez les ouvriers d’usines chimiques, les imprimeurs, les couvreurs, les travailleurs du goudron, les ouvriers des fours à coke. L’exposition aux huiles minérales (utilisées pour lubrifier les tours et les axes) et aux suies est aussi à l’origine de cancers bronchiques.
j. Les radiations
– L’irradiation externe : Chez les survivants des bombes atomiques, le risque de cancer bronchique a été légèrement augmenté. De même il est connu que l’irradiation en mantelet réalisée dans les maladies de Hodgkin a été suivie d’un nombre non négligeable de cancers bronchiques.
– L’irradiation des matériaux radioactifs : Chez les mineurs l’uranium augmente considérablement le risque de cancers bronchiques surtout le type histologique a petites cellules.
k. Autres facteurs : Des recherches ultérieures sont susceptibles d’élucider le rôle de certaines denrées alimentaires (vitamine A et carotènes bêta), d’une prédisposition génétique (activité enzymatique) et l’effet d’un traitement immunosuppressif dans la genèse de cette tumeur [39, 40, 41,42].

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Table des matières

INTRODUCTION
OBJECTIFS
I. GENERALITES
A- Rappels sur le registre des cancers
B- Cancers broncho-pulmonaires
II. MATERIEL ET MÉTHODES
III. RESULTATS
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES

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